En mai 2020, 4,5 % de la population vivant en France métropolitaine a développé des anticorps contre le SARS-CoV-2

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  • Covid-19 : pourquoi les plus riches sont parmi les plus contaminés en France - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-pourquoi-les-plus-riches-sont-parmi-les-plus-contamines-en-franc

    Les 10% les plus riches de la population française ont eu deux fois plus de risque de contracter le Covid-19 par rapport aux classes moyennes, révèle l’enquête EpiCov†. En cause notamment, des relations sociales plus nombreuses, même durant le confinement.

    De nombreuses études ont montré à quel point les plus modestes étaient plus durement frappés par le nouveau coronavirus en matière d’emploi, d’épargne ou globalement en qualité de vie. Pourtant, si l’impact de la pandémie n’a pas été aussi brutal pour les plus riches, ils seraient plus touchés par les contaminations. C’est ce que révèle une enquête de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) nommée EpiCov - pour épidémiologie et conditions de vie.

    Il s’agit de la première analyse de l’état des contaminations au Covid-19 sur le territoire français, dont une partie de l’objectif consiste à « estimer les facteurs notamment liés aux conditions de vie associés à l’exposition au virus, et étudier les répercussions du confinement et de l’épidémie sur les conditions de vie ». Pour y répondre, l’Inserm, la Drees et l’Insee ont procédé à une collecte d’information de plus de 135 000 personnes représentatives de la population, via Internet, et en ont tiré au sort plus de 12 000 afin d’en obtenir un échantillon de sang auto-prélevé par les répondants. Une enquête hors norme pour une période hors norme.

    Plus on est riche, plus le carnet de relations sociales s’étend
    Parmi les différentes pistes qu’étudient les scientifiques pour comprendre ce qui fait qu’une population a pu contracter le Covid-19 davantage qu’une autre : le niveau de vie. Et la conclusion de l’enquête est implacable : les 10 % des Français les plus riches ont une probabilité deux fois plus importante d’avoir contracté le Covid-19 que ceux appartenant aux classes moyennes, soit plus encore que les 10 % les moins riches.

    La première raison est sociale, analyse Stéphane Legleye, chef de la Division conditions de vie des ménages à l’Insee. « Plus on monte dans les catégories sociales, plus le carnet de relations sociales s’étend, explique le chercheur. Les occasions de faire des rencontres, plus choisies que subies, sont plus nombreuses. »

    La capacité financière d’esquiver les recommandations
    Une seconde famille d’explications est matérielle : les personnes les plus aisées ont pu continuer à recevoir leurs amis, voisins, familles. « Les ressources matérielles favorisent une sociabilité de réception : on peut recevoir chez soi, insiste Stéphane Legleye. Les entorses aux règles, perçues comme minimes, sont plus faciles, mais font augmenter mécaniquement les risques de contamination. »

    Autre explication matérielle à cette part de contamination plus importante chez les plus riches : la fuite de nombreux citadins aisés vers leur résidence secondaire lors du premier confinement. Pour le statisticien, ces déplacements, accompagnés d’un relâchement de la vigilance ont « pu favoriser de potentiels foyers d’infection, phénomène qui n’a pas existé chez les plus modestes. »

    Télétravail et parentalité
    Les personnes les plus aisées sont aussi souvent celles qui ont pu poursuivre leur activité professionnelle grâce au télétravail, quand d’autres, aux emplois moins bien rémunérés, subissaient le chômage partiel. Mais, sans écoles pour prendre en charge les enfants de ces foyers, le télétravail et la garde d’enfants ont du coexister. « L’intervention d’un tiers (grands-parents, amis, baby-sitter) a pu augmenter les risques de contaminations », poursuit Stéphane Legleye.

    Une étude à relativiser ?
    Si les raisons concrètes pour expliquer cette surcontamination chez les plus aisés ne manquent pas, deux biais possibles sont cependant à relever. « D’un point de vue méthodologique, on peut considérer qu’il y a une limite à ce type d’enquêtes épidémiologiques menées sur Internet : il fallait une photographie de la situation, donc un délai de collecte court, mais on sait que d’une part les personnes les plus aisées ont tendance à répondre davantage aux sondages que les moins aisées, mais aussi que les plus aisées portent aussi une attention plus importante à leur santé que les moins aisées. L’Insee a fait un excellent travail de pondération des résultats collectés, mais il n’est pas impossible qu’il reste une partie d’explication à trouver dans ce biais là. »

    † EpiCov - « 4,5 % de la population en France métropolitaine a développé des anticorps contre le SARS-CoV-2 »

    • Bizarre, l’étude citée a été publiée en octobre 2020
      https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/sites/default/files/2020-10/er1167.pdf

      on y lit bien que les plus riches ont un risque 2 fois plus élevé que les classes moyennes d’être séropositif, mais l’article passe totalement sous silence que le chiffre est exactement le même (2,1, en fait) à l’autre extrémité de l’échelle des niveaux de vie.

      En mai 2020, 4,5 % de la population vivant en France métropolitaine a développé des anticorps contre le SARS-CoV-2 | Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques
      https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications/etudes-et-resultats/en-mai-2020-45-de-la-population-vivant-en-france-metrop

      RÉSUMÉ
      L’enquête EpiCoV a été élaborée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et la DREES, en collaboration avec Santé publique France et l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Cette enquête, réalisée auprès d’un échantillon représentatif de la population, est la seule qui permet d’estimer la diffusion de l’épidémie à un niveau national et départemental et les facteurs notamment liés aux conditions de vie associés à l’exposition au virus. Elle permet également d’étudier les répercussions du confinement et de l’épidémie sur la population.
      D’après cette enquête, la séroprévalence du SARS-CoV-2, c’est-à-dire la proportion de personnes avec des anticorps contre le virus, estimée à partir de prélèvements réalisés au décours du confinement, en mai 2020, s’élève à 4,5 % en France métropolitaine parmi les personnes âgées de 15 ans ou plus. La séroprévalence est la plus élevée à Paris (9,0 %), dans les départements de la petite couronne (9,5 %) et le Haut-Rhin (10,8 %).

      Le fait de vivre dans une commune à forte densité urbaine, d’exercer une profession dans le domaine du soin ou de vivre avec un nombre élevé de personnes dans le même logement sont associés à un risque plus élevé d’avoir un test positif. Indépendamment de ces facteurs, la proportion de tests positifs est également plus élevée lorsqu’un membre du ménage a présenté des symptômes ou a été testé positivement pour le SARS-CoV-2, montrant également le rôle de la contamination intrafoyer dans la circulation du virus. La séroprévalence est plus élevée parmi la tranche d’âge des 30-49 ans et aux extrêmes de la distribution des niveaux de vie. Elle est également plus élevée chez les personnes immigrées nées hors de l’Europe que chez les personnes non immigrées. Cela s’explique par les conditions de vie moins favorables dans lesquelles une partie d’entre elles vivent, car cette différence disparaît lorsqu’on prend en compte les conditions de vie socio-économiques.