• Ovidie et Anna Mangeot  : « C’est parce qu’il y a eu #MeToo que certains osent dire leur asexualité » – Libération
    https://www.liberation.fr/lifestyle/intimites/ovidie-et-anna-mangeot-cest-parce-quil-y-a-eu-metoo-que-certains-osent-di
    https://www.liberation.fr/resizer/JV_G5wfL1Er1E5b6UPEK_O6Jtv4=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(1747x2784:1757x2794)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/ZZQZ2EEHJBHUTPL452EURIWWAY.JPG

    La première, Ovidie, féministe et réalisatrice de documentaire, écrivaine, ancienne travailleuse du sexe, a fait grand bruit en 2023 avec son livre, La chair est triste hélas (ed. Julliard), où elle annonçait être en grève du sexe pour des raisons intimes autant que politiques. La seconde, Anna Mangeot, 25 ans, milite pour la visibilité asexuelle qui rassemble sur ses réseaux sociaux une communauté de plus en plus large. Elle vient de publier Asexuelle (Larousse), où elle raconte son parcours, sa prise de conscience de son absence de désir charnel et la manière dont on peut être en couple sans avoir de relations sexuelles. Ensemble, se rencontrant pour la première fois dans un petit café du XIe arrondissement de Paris, elles confrontent leur parcours inscrit dans un changement sociétal peut-être majeur.

    • Pour reprendre la métaphore de la voiture, alors que l’accélération n’a jamais été aussi forte, le niveau de carburant indique qu’on est sur la réserve et que le moteur, à bout de souffle, se met à fumer et à tousser. Grisés par la vitesse, nous quittons la piste balisée et dévalons, avec une visibilité quasi-nulle, une pente abrupte truffée d’obstacles. Certains passagers se rendent compte que la voiture est très fragile, mais apparemment pas le conducteur, qui continue à appuyer sur le champignon !

      https://www.youtube.com/watch?v=K-l-V7XPflA

  • « Amandjine mange à la cantchine » : l’affrication, nouveau tchic de langage des adolescents – Libération
    https://www.liberation.fr/lifestyle/amandjine-mange-a-la-cantchine-laffrication-nouveau-tchic-de-langage-des-ados-20240111_APTI4UMQLFBMFHR3DVLOTACFWU/?redirected=1
    https://www.liberation.fr/resizer/uVI-L1-EeuKAVx5CROxx3o3ZFQU=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(1765x2865:1775x2875)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/5IDAUHMOBNAKFNV4V6YOP36KZY.jpg

    On trouve des ados qui affriquent leurs « t » et « d » dans toutes les régions de France, selon Maria Candea. (Emmanuel Pierrot/Libération)
    par Marie-Eve Lacasse et photo Emmanuel Pierrot
    publié le 11 janvier 2024 à 18h02

    Un soir à table, votre enfant chéri fraîchement entré en 6e se met à vous raconter sa journée : « Du coup, genre, Amandjine, sans mentchir elle me djit, genre en mode : t’as pris tes protège-tibias pour vendredji ouuuu ? » Silence. Vous reposez délicatement vos couverts sur votre assiette. Ça y est, votre enfant est devenu un ado. Allez-vous, dans un sursaut de snobisme bien accroché, lui demander gentiment de répéter après vous : « AmanDine », avec le « d » bien pointu ? Ou au contraire, vous attendrir de ce poignant désir d’intégration dans son nouvel établissement ? Après tout, votre esprit d’ouverture vous invite à croire que les accents participent à la vitalité de la langue. Vous êtes bien placé pour le savoir : vous-même avez longtemps caché le vôtre lorsque vous êtes arrivé dans la capitâââââle avec tous ses théââââtres.

    Pourtant, quand votre adorable progénitchure conclut le récit de sa journée par le fait qu’elle adore son coach « Didjier » et qu’elle pense arrêter les « chocolatchines » pour leur préférer les « tartchines », c’est plus fort que vous : l’envie de la corriger vous sort par les narines. Ces nouvelles prononciations de « ti, di, tu, du » sont pourtant devenues une norme : elles parcourent tout le territoire et sont étudiées de près par les linguistes, dont Maria Candea, professeure en linguistique française au département Littérature et linguistique françaises et latines de l’université Sorbonne Nouvelle.

    Longtemps militante féministe au sein de l’association Mix-Cité, cette linguiste progressiste n’hésite pas à s’attaquer aux grands mythes de la langue française. Elle s’est exprimée de nombreuses fois dans les médias pour remettre en cause l’Académie française qui, selon elle, diffuse des messages sexistes, conservateurs et réactionnaires. Elle soutient par exemple que l’accent dit « de banlieue » est une fable, comme elle l’expliquait dans un passionnant entretien à la revue Ballast : « Ce qu’on appelle l’accent de banlieue n’est pas lié à l’immigration, à un territoire, à une religion, comme le dit Finkielkraut, ni même à un profil social, mais à une affiliation de groupe. […] Ça contribue à propager des clichés qui n’ont rien à voir avec les dynamiques linguistiques. » La langue est un objet mouvant dont chacun se saisit. Avec sa consœur Laélia Véron, Maria Candea a déployé ses réflexions dans un livre salutaire, Le français est à nous ! Petit manuel d’émancipation linguistique (2019, La Découverte ; 2021 en poche), où l’étude de la langue se mêle à la politique.

    Qu’est-ce donc que ces sonorités, « tch » et « dj », qui apparaissent soudainement chez les enfants, le plus souvent à partir de l’entrée au collège ? D’où viennent-elles ?

    En linguistique, on parle d’affrication lorsqu’on prononce une consonne comme « tch » et « dj » avec un bruit de friction plutôt qu’avec une brève explosion. Ce mouvement est générationnel. Il y a deux hypothèses à cette évolution. Soit elle dure et dans ce cas, il n’y a rien à faire : la langue évolue tout le temps. Pensez au r roulé qui est devenu rural, ou dans le nord de la France, la quatrième nasale de « brun » qui a disparu : on ne distingue plus le « brin » ou le « brun ». Il est donc possible que le « tchi » s’installe et perdure. Autre hypothèse, c’est un stéréotype émergent : il est raccroché à un groupe social, comme l’accent populaire urbain, plus qu’à un groupe d’âge. Mais ce n’est pas ce que l’on observe. Pour l’instant il est en grande expansion et n’est pas en train de devenir un stéréotype. On observe l’affrication à Rouen, Marseille, Grenoble, toujours dans des groupes urbains, car ce sont eux qui lancent les modes. Si, en fin de compte, la deuxième hypothèse se réalise, le « tchi » va acquérir un sens social, tout comme le « r » roulé : des gens vont l’adopter et d’autres le fuir. Pensez aux gens qui disaient « bonjourheeeeeeiiin » : aujourd’hui, c’est considéré comme précieux et ridicule, et cette pratique a été freinée. C’est devenu un stéréotype de parole affectée.

    Y a-t-il des différences entre régions sur l’affrication ?

    La tendance globale est à l’homogénéisation. On trouve des ados qui affriquent leurs « t » et « d » dans toutes les régions de France ; cela ne veut pas dire que les différences régionales disparaissent ! Certaines résistent parce que les gens veulent être identifiables, mais ils peuvent naviguer entre les accents : se standardiser dans certains contextes, et reprendre un accent régional lorsqu’ils discutent avec leur grand-mère par exemple.

    Donc l’affrication ne vient pas de la région de Marseille, par exemple ?

    Son implantation semble plus avancée à Marseille, qui est une grande ville, et pas dans tout le Sud. Mais rien ne prouve que le phénomène vient de Marseille. C’est ­apparu dans plusieurs grandes villes en même temps. On ne sait pas bien retracer son origine. On a le phénomène équivalent au Québec, avec une affrication en « dzi » et « tsi » (« lundzi », « petsit ») plutôt qu’en « dji » et « tchi » (« lundji », « petchit ») et ce depuis très longtemps, sans que cela ne soit marqué socialement ou géographiquement.

    Pourquoi les enfants se mettent-ils à modifier leur langue à ce moment précis de leur scolarité ?

    Les jeunes s’alignent sur leurs groupes de pairs plutôt que sur leurs parents. C’est pareil pour le lexique, pour les constructions syntaxiques, et pas que pour les prononciations. Quand les jeunes arrivent au collège, ils deviennent des grands, et veulent donc aligner leurs pratiques sur les habitudes des grands. Cela fait partie de la culture ado. C’est gênant quand les répétitions sont très fréquentes, comme « genre », mais « effectivement » tous les trois mots, c’est pénible aussi…

    Comment ces modes se diffusent-elles ?

    Les ados ont envie d’imiter car ils s’affilient par le langage comme ils le font avec les vêtements et les coiffures. Ils s’identifient à un groupe, l’imitent, peuvent y rester fidèles ou s’en dégager plus tard. Le langage est une pratique sociale ; on se met à imiter de façon plus ou moins consciente mais on copie toujours la prononciation des gens qu’on aime bien. Il y a les proches, mais il y a aussi les influenceurs, humoristes, chanteurs, acteurs qu’on admire, en plus de ses amis. Quand plusieurs personnes partagent des pratiques similaires, cela se diffuse.

    Faut-il donner des conseils linguistiques aux ados ?

    S’il s’agit de changements linguistiques, ceux-ci sont inarrêtables et ce n’est pas utile, d’autant plus que leur première réaction sera d’être à contre-courant. Non seulement ça ne les aidera pas, mais ça ne changera rien ! Si ce sont des stéréotypes en émergence ou des petits points de pratique langagière clivés, c’est intéressant car ce sera aux parents, et à l’école, d’être à même de les repérer pour comprendre les codes sociaux.

    Donc d’après vous, les prononciations de type « tchi » ou « dji » ne sont pas stigmatisantes ?

    Aucune étude ne le montre. J’ai préparé des lycéens pour la convention ZEP-Sciences-Po et plusieurs avaient ce style de prononciation et ont été admis. Si le registre de langue est là, si le contenu académique est là, il n’y aura aucun jury qui dira : « Tu as vu comment il a prononcé le “t” devant le “i” ? » On leur suggérait d’employer des marqueurs emphatiques : le « ne » de négation, dans « je ne crois pas », est tout de suite plus soutenu. C’est comme si on mettait une cravate ! Maîtriser les tournures syntaxiques et les marqueurs discursifs a plus d’impact dans un concours oral que de contrôler sa prononciation. Sans compter que cela a un coût cognitif exorbitant.

    Pourtant, le français standard, dit « parisien », pèse encore lourdement dans les codes de la distinction bourgeoise…

    En France, « parisien », c’est l’accent du pouvoir : c’est une classe sociale. En matière de prononciation, ceux qui donnent la norme sont les médias et en particulier les grands médias nationaux qui sont en effet parisiano-centrés ; les classes populaires parisiennes ne pèsent pas lourd dans la norme bourgeoise…

    Quid des mots qui ponctuent les phrases comme « genre », ou dans un autre style, « quoicoubeh » ?

    Quoicoubeh est un phénomène issu des réseaux sociaux qui est apparu et disparaîtra probablement rapidement. Quant aux mots comme « genre » ou « en mode », ce sont des marqueurs discursifs, des ponctuants qui sont très générationnels, tout comme les intensifieurs : très, trop, vachement, hypra, méga… Les vieux qui entendaient « vachement », quand ce mot est apparu, disaient que ça n’avait aucun sens ! Et c’est vrai, quand on y pense. Qu’est-ce que les vaches ont à faire là-dedans ? Aujourd’hui, les jeunes utilisent « trop » ou « de ouf » à la place de « vachement ». Les profs les corrigent beaucoup là-dessus, mais le plus important, c’est que les jeunes soient conscients des répétitions. En tant qu’adulte, quand on leur donne des codes sociaux, on leur donne d’autres ressources. Par exemple, qu’est-ce qu’on peut dire à la place de donc, alors, du coup, genre, et pis ? Ce sont des ponctuants basiques, bien pratiques pour rattacher les morceaux d’un discours au moment où les ados forgent leurs outils argumentatifs.

    Ouiichhhhhh…

    Voilà, vous venez de dire « ouichhhhhhh » : c’est un peu comme la mode du « bonjourheeiiiin ». Ces habitudes sont considérées comme affectées, comme le fait de dire « entenduchhh ».

    Le plus important est donc d’inviter les enfants à devenir conscients de ce nouveau registre qu’ils ont ajouté à leur pratique langagière ?

    Oui, et les professeurs ont aussi le devoir de le faire. La mission de l’école, c’est de donner des billes en plus. Quand on fait un exposé en classe, on apprend à ne pas parler comme à ses copains : ce n’est pas une correction, mais un autre registre. Une des solutions serait de leur donner des synonymes, ou de les aider à distinguer les mots familiers des mots soutenus. En linguistique, on dit que certains mots installent de la distance entre les gens, d’autres de la proximité, et on doit savoir qu’on ne peut pas se permettre des mots de la proximité si on n’est pas proches. Apprendre les codes sociaux, ce n’est pas seulement enrichir son vocabulaire, c’est aussi l’organiser en répertoires. Il y a donc la langue de l’école et la langue de la maison.

    Merciiiiihhhh !

    Pour en savoir plus : « Existe-t-il une signification sociale stable et univoque de la palatalisation/affrication (PalAff) en français ? Etude sur la perception de variantes non standard », Cyril Trimaille, Maria Candea, Iryna Lehka-Lemarchand (2012).

    #Langue #Linguistique #Français

  • Amandjine, tchinkiet ça va aller | Libé | 11.01.24

    https://www.liberation.fr/lifestyle/amandjine-mange-a-la-cantchine-laffrication-nouveau-tchic-de-langage-des-

    Tkt c ke d’l’ Afrique à Sion

    En linguistique, on parle d’affrication lorsqu’on prononce une consonne comme « tch » et « dj » avec un bruit de friction plutôt qu’avec une brève explosion. Ce mouvement est générationnel. Il y a deux hypothèses à cette évolution. Soit elle dure et dans ce cas, il n’y a rien à faire : la langue évolue tout le temps. Pensez au r roulé qui est devenu rural, ou dans le nord de la France, la quatrième nasale de « brun » qui a disparu : on ne distingue plus le « brin » ou le « brun ». Il est donc possible que le « tchi » s’installe et perdure. Autre hypothèse, c’est un stéréotype émergent : il est raccroché à un groupe social, comme l’accent populaire urbain, plus qu’à un groupe d’âge. Mais ce n’est pas ce que l’on observe. Pour l’instant il est en grande expansion et n’est pas en train de devenir un stéréotype. On observe l’affrication à Rouen, Marseille, Grenoble, toujours dans des groupes urbains, car ce sont eux qui lancent les modes. Si, en fin de compte, la deuxième hypothèse se réalise, le « tchi » va acquérir un sens social, tout comme le « r » roulé : des gens vont l’adopter et d’autres le fuir. Pensez aux gens qui disaient « bonjourheeeeeeiiin » : aujourd’hui, c’est considéré comme précieux et ridicule, et cette pratique a été freinée. C’est devenu un stéréotype de parole affectée.

    La langue est un objet mouvant dont chacun se saisit. Avec sa consœur Laélia Véron, Maria Candea a déployé ses réflexions dans un livre salutaire, « Le français est à nous ! Petit manuel d’émancipation linguistique » (2019, La Découverte ; 2021 en poche), où l’étude de la langue se mêle à la politique.

    • Et la fin de l’interview :

      La mission de l’école, c’est de donner des billes en plus. Quand on fait un exposé en classe, on apprend à ne pas parler comme à ses copains : ce n’est pas une correction, mais un autre registre. Une des solutions serait de leur donner des synonymes, ou de les aider à distinguer les mots familiers des mots soutenus. En linguistique, on dit que certains mots installent de la distance entre les gens, d’autres de la proximité, et on doit savoir qu’on ne peut pas se permettre des mots de la proximité si on n’est pas proches. Apprendre les codes sociaux, ce n’est pas seulement enrichir son vocabulaire, c’est aussi l’organiser en répertoires. Il y a donc la langue de l’école et la langue de la maison.

    • La langue du coeur et la langue de la tête...Les parents partent de l’école maternelle en chuchotant des mots doux dans leur langue maternelle, lorsqu’iels ont bobo c’est encore dans la langue du coeur ou maternelle que viennent les mots ( mi vida, mi alma ) le reste du temps c’est dans la langue française celle de la tête. En voiture, les insultes sortent aussi dans la langue du coeur ( dans mon cas ..).

    • Pourquoi on se met tous à parler comme des sudistes ?
      https://www.radiofrance.fr/mouv/podcasts/reporterter/pourquoi-on-se-met-tous-a-parler-comme-des-sudistes-3049670

      On est de plus en plus nombreux à prononcer les « t » et les « d » à la sauce marseillaise. Ce phénomène, « l’affrication », remonte en fait à plusieurs siècles et a donné naissance au Français comme on le connait aujourd’hui.
      Avec

      Margaux Queffelec Journaliste

      Il suffit de trainer devant les grilles d’un lycée pour entendre concrètement à quoi ressemble « l’affrication ». « Au lieu de dire ’tu as’, on va dire ’tia’. ’Pourquoi tia la haine, le démon ?’ c’est beaucoup utilisé, par exemple », expliquent Maéva et Ashrar, en seconde. L’affrication n’a rien à voir avec l’Afrique mais renvoie au terme « friction ». C’est une manière de prononcer certains sons en laissant trainer sa langue sur son palais plutôt que de les prononcer de manière très nette.

      Si Ashrar et ses amies ont découvert cette manière de parler sur Tik Tok, le phénomène est très ancien explique Cyril Trimaille, enseignant-chercheur en sociolinguistique à l’université Grenoble-Alpes. Il a commencé à travailler sur le sujet après avoir remarqué cette pronociation chez des adolescents dès 2000. « C’est un processus qui a donné naissance à la langue française en quelque sorte », souligne-t-il. « La prononciation du mot ’champagne’ a évolué, par exemple. On est passés de ’campagne’ à ’champagne’ à travers les siècles par ce processus d’affrication ». L’affrication est ancienne et ne vient pas uniquement de Marseille, contrairement à ce que l’on pense. Elle est aussi présente en Haute-savoie ou encore dans le Nord, selon lui.
      Télé-réalité, rap et réseaux sociaux

      La télé-réalité, qui a « donné la parole en longueur à des personnes avec des façons de parler et de prononcer qui avaient peu accès à l’espace médiatique » et « l’hyper domination du hip-hop dans les styles prisés par les jeunes » font partie des facteurs qui expliquent la diffusion de cette pronciation selon Cyril Trimaille. L’affrication se diffuse aussi et surtout « entre pairs » dès le collège et à travers les réseaux sociaux. Il n’a fallut d’ailleurs à son fils que trois semaines de collège pour adopter cette manière de parler.

      Si elle répandue, cette prononciation reste très critiquée, notamment par certains parents et professeurs, selon Elvire, 20 ans. « Quand je me rends compte que je parle comme ça, je me remets en question parce qu’à l’école on nous apprend une certaine manière de parler, les tics de langage sont mal conotés », explique l’étudiante en prépa littéraire, « mes parents ont parfois tendance à me faire des reproches sur la manière dont je m’exprime ».

      Pour cette étudiante, ces réflexions sont du « snobisme » car le Français est "une langue vivante qui évolue et je trouve ça génial". « Malgré les opinions des alarmistes et des déclinistes, la langue change. Sinon, le Français n’existerait pas, ce serait encore du Latin. Vouloir conserver une état de langue, c’est un peu une vue de l’esprit », abonde le sociolinguiste Cyril Trimaille.

      https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/21713-15.01.2024-ITEMA_23615194-2024J50872S0015-21.mp3

  • Klaus Teuber, Creator of the Board Game Catan, Dies at 70 - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/04/05/business/klaus-teuber-dead.html

    Last year, in an interview with Nikkei Asia, Mr. Teuber was asked why he thought Catan was so popular.

    “There may have been a good balance between strategy and luck,” he said. “For example, roulette is only about luck, and chess is all about strategies. However, if you win in Catan, you think, ‘My strategy was good,’ and when you lose, you might think, ‘I was just out of luck.’ This is the same as life.”

    #Jeu #Catan

  • La démocratie alimentaire, mets d’ordre de la Mesa à Lyon | Libé | 16.10.22

    https://www.liberation.fr/lifestyle/gastronomie/la-democratie-alimentaire-mets-dordre-de-la-mesa-a-lyon-20221016_N7N4BL5P

    Cantine, café, épicerie... La Mesa - Maison engagée et solidaire de l’alimentation - vient d’ouvrir dans le VIIIe arrondissement de Lyon [un des plus pauvre de la ville] et annonce vouloir rendre la nourriture de qualité accessible à tous.

    La mesa, c’est « la table » en espagnol. Son ambition est aussi simple que ça – être une bonne table –, mais aussi plus complexe et hautement politique : faire advenir la démocratie alimentaire, soit le fait que les citoyens se réapproprient leurs modes de consommation, leur rapport à l’agriculture et à la nourriture.

    L’association Vrac, qui rend accessible des produits durables et de qualité aux habitants des quartiers populaires dans une quinzaine de villes, est à l’origine du projet lyonnais.

  • Je ne sais pas si vous avez aussi remarqué ça dans les milieux militants et chez le djeunz autour de vous, mais le tarot et autres pratiques divinatoires, les pierres qui soignent et tout le toutim ésotérique ont le vent en poupe. Et les charlatans ont le porte-monnaire qui gonfle.

    Deux articles de Libé sur le sujet

    Lithothérapie : l’escroquerie « alarmante » de la guérison par les pierres

    Avec la crise sanitaire, l’utilisation de pierres précieuses pour être en bonne santé séduit de plus en plus d’adeptes, lassés par la médecine traditionnelle. Influenceurs et médias s’emparent du phénomène, alors qu’aucune étude ne prouve le moindre effet curatif des minéraux.
    https://www.liberation.fr/societe/lithotherapie-lescroquerie-alarmante-de-la-guerison-par-les-pierres-20220

    Les jeunes rebattent les cartes de l’ésotérisme
    Astrologie, voyance, médiumnité… Dopées par la pandémie et le confinement, les pratiques ésotériques ont le vent en poupe, notamment sur les réseaux sociaux.
    https://www.liberation.fr/lifestyle/les-jeunes-rebattent-les-cartes-de-lesoterisme-20210218_W6UCONE2GRA67GJZ2
    https://justpaste.it/811gf

    • Le féminin sacré, please kill me

      Depuis deux ans, notre clientèle s’est largement rajeunie. Et encore plus quand est apparue la crise sanitaire. C’est assez incroyable. Cette jeune clientèle s’intéresse aussi à toute la littérature autour des cycles lunaires et du féminin sacré. » Le féminin sacré ? Une forme de féminisme teinté de spiritualité. « Les jeunes sont de plus en plus habités par les questions féministes et la prise de conscience écologique. Cela se traduit, dans l’ésotérisme, par l’intérêt autour du féminin sacré et la recherche d’harmonie avec la nature », décrypte Dorothée Pierson.

      Et où on t’explique que c’est mieux de se masturber à la pleine lune si tu veux récupérer ton éjaculat (dit eau de lune) pour en faire des onguents survitaminés...mouef.

    • Je serais curieux de savoir s’il y a une réelle augmentation de pratiques ésotériques, est-ce qu’une nouvelle n’en remplace pas une ancienne par exemple ? Mais l’effondrement d’institutions collectives fortes telles que partis, syndicats ou églises a peut-être eu un effet là dessus, on se réfugie dans ses petites croyances personnelles, avec l’idée que l’individu serait beaucoup plus important (c’est fou comme ces « croyants » se pensent souvent comme le centre du monde, tous les événements les plus divers pouvant être un « signe » pour leur petite personne).
      Ce qui est certain c’est que l’ésotérisme est partout, très accessible. J’ai remarqué que tout ce qui était lié (au moins commercialement) au « bio » ou à la « nature » y était très poreux (biocoop, nature et découvertes sont des temple d’ésotérisme grand public, avec souvent l’anthroposophie en toile de fond), je ne sais pas à quel point ça peut être une porte d’entrée pour ces croyances d’ailleurs. Les « sorcières » ont aussi le vent en poupe d’après une pote (féministe et exaspérée par ce truc), ça c’est pour le côté « féminin sacré ». En tout cas autour de moi j’ai 2 fans des pierres, dont une qui veut laborieusement en faire son business (l’autre y laisse de l’argent qu’elle n’a pas). Ah, les 2 sont plus ou moins anti-vax évidemment (dont une lectrice de france-soir). Et une de mes ex tirait le tarot tous les ans avec sa mère (grand moment de gêne pour moi).

    • J’observe autour de moi des tendances qui vont de 2 à 5 ans. Après c’est une sorte d’ajout plutôt qu’un remplacement réel, juste que la tendance précédente obnubile moins.
      A chaque fois, ils tentent d’en faire un business...récemment l’un d’entre eux arrive à faire marchoter son truc en présentant ses créations sur fessbouc...
      Le côté artisanal (c’est vrai que c’est joli) ajouté à l’explication ésotérique (storytelling ?) fait que ça accroche manifestement.
      Forcenés antivax de mon côté. Persuadés d’avoir une immunité hors du commun avec tous les compléments ingérés et les trucs énergétiques qui vont bien partout autour.

      C’est d’ailleurs sur le côté sanitaire que je trouve ces tendances inquiétantes. J’ai constaté plusieurs fois des mises en danger (ingestion de compléments...bourrés de métaux lourds ; incitation à abandonner les traitements proposés par les médecins et redirection vers des traitements inadaptés pour des personnes avec des cancers...).
      Sur le côté financier aussi d’ailleurs.
      Ils dépensent des sommes astronomiques en stages, formations etc...c’est hallucinant.
      Et le plus beau...c’est qu’ils font aussi du bénévolat pour promouvoir les gourous ou entreprises derrière dans des salons etc...

      Bref ils sont totalement dans le giron des dérives sectaires...même si ce n’est pas assez radical pour pouvoir mobiliser qui que ce soit.

  • On vient de livrer avec Manu (de Mosquito) un nouveau serious game pour le MAD Paris (Musée des Arts décoratifs) : Une histoire des styles et des tendances
    https://histoiredesstyles.madparis.fr

    Il s’agit de reclasser chacun des 5 éléments de mobilier (horloge, lumière, chaise, commode, table) dans sa période (parmi 20 périodes). Et une fois placé le bon meuble dans la bonne période, tu te fais ton agencement qui va bien. Si tu es punk, tu mets les chaises sur les tables, sinon tu fais comme il faut. Si tu as envie de te faire des noeuds dans la tête, tu tentes le mode « Expert », quasiment infaisable… :-)

    Tu as des aquarelles pour représenter l’appartement-témoin de chaque période (ohhh), et des dessins de Floc’h pour les portraits des donateurs du musée.

    C’est donc une Web app entièrement en HTML/javascript/CSS, et devine quoi : ben oui c’est du #SPIP.

    #shameless_autopromo

  • M ystère du col Dyatlov : la piste de l’avalanche – Libération
    https://www.liberation.fr/lifestyle/voyages/mystere-du-col-dyatlov-la-piste-de-lavalanche-20210303_5IOPQTIBUFFIBL6BM5

    Deux chercheurs avancent l’hypothèse d’une avalanche pour expliquer la mort de neuf alpinistes russes, en 1959. Ils avaient été retrouvés mutilés et à moitié nus dans les montagnes de l’Oural.

    Du nouveau dans la résolution du mystère du col Dyatlov… Deux chercheurs travaillant en Suisse, Johan Gaume et le Russe Alexander Puzrin (1), viennent de publier une étude qui avance une explication plausible à la mort mystérieuse de neuf randonneurs dans les montagnes de l’Oural, en ex-Union soviétique, durant l’hiver 1959. La « tragédie du col Dyatlov » avait été à l’époque à l’origine d’un nombre étonnant de théories, depuis la vengeance d’un yéti meurtrier jusqu’à de secrètes expérimentations militaires.

    Rappel des faits. Le 27 janvier 1959, un groupe de neuf étudiants de l’institut polytechnique de l’#Oural partent pour deux semaines d’expédition dans les montagnes de Gora Ortoren, dans la partie nord de l’oblast, sur un tracé difficile, avec des températures de moins trente degrés. La date du retour dépassée, une équipe de secours se met en route. Le 26 février, ils finissent par trouver une tente déchiquetée sur les pentes du #KholatSyakhi (la « montagne morte » en finno-ougrien). Les effets du groupe sont restés à l’intérieur. Un peu plus loin, on découvre deux corps en sous-vêtements et chaussettes. Trois autres cadavres seront également trouvés en contrebas du site. Quatre mois plus tard, les quatre corps manquants sont identifiés dans un ravin recouvert de neige. Certains avec de terribles blessures : côtes cassées, fêlure du crâne, yeux et langues arrachés… Des sévices causés par une « force naturelle irrésistible », avancent les autorités soviétiques, qui évoquent une attaque de #Mansis (peuple autochtone pourtant pacifique) tandis que sont relevés des niveaux élevés de radiation sur les vêtements des alpinistes et que les familles s’interrogent sur l’étrange couleur des cadavres… Mais faute de réponses, l’affaire est classée et les théories les plus folles commencent à circuler.....
    #colDyatlov #alpinisme #russie