Réforme de l’assurance-chômage en France : la violence sociale par décret

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    « Nous sommes comme des géographes face à des gens qui pensent que la terre est plate », commentait un syndicaliste à la sortie d’une réunion de concertation sur la réforme de l’assurance-chômage. Il avait raison : ce projet montre que la bourgeoisie vit sur une autre planète.

    Pour bien comprendre cette réforme, il faut d’abord rappeler brièvement l’organisation du système d’assurance-chômage en France. Il est géré par deux institutions : l’Unédic et Pôle emploi. L’Unédic collecte les cotisations versées par les entreprises en fonction de leur masse salariale et détermine les règles de calcul des indemnités. Les demandeurs d’emploi s’inscrivent auprès de Pôle emploi, qui est chargé de calculer et verser les indemnités des chômeurs, de les accompagner dans leur recherche d’emploi et de contrôler la réalité de cette démarche.

    L’Unédic a été créé en 1958 sur une base paritaire. Son conseil d’administration est donc composé des cinq représentants des confédérations syndicales de travailleurs (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT et CGT-FO) et de cinq représentants du patronat (dont trois pour le Medef). La plupart des conventions signées au fil du temps résultaient d’un accord de fait entre la partie patronale et la CFDT. Or, les choses ont changé en 2018 : les représentants des syndicats et du patronat ont reçu du gouvernement un cahier des charges très strict qui fixait notamment des objectifs de réduction des dépenses. Pour la première fois depuis longtemps (les précédents remontent à 1979 et 1984) aucun accord n’a été trouvé, de sorte que les nouvelles modalités de l’assurance-chômage ont été fixées par un décret en date du 26 juillet 2019.