De l’ensauvagement au discours sur les « bandes » de jeunes : La fabrique d’une demande sécuritaire
Les affrontements entre « bandes » de jeunes ont fait trois victimes dans la région parisienne en l’espace de quelques jours : le 22 février à Saint-Chéron dans l’Essonne, le lendemain à Boussy-Saint-Antoine dans le même département et à Bondy en Seine-Saint-Denis le 26 février. Deux de ces jeunes étaient âgés de 14 ans et le troisième de 15 ans. Le 8 mars à Champigny-sur-Marne deux autres adolescents âgés de 14 et 16 ans sont à leur tour grièvement blessés lors d’un affrontement entre « bandes ». En réaction le gouvernement annonce un « plan de lutte contre les bandes » dont le contenu ne saurait surprendre à écouter les discours du ministre de l’intérieur sur la responsabilité des parents. Du côté médiatique les fameux « chroniqueurs » s’en sont donnés à cœur joie pour diffuser des grilles explicatives angoissantes, essentialistes et culturalistes. L’image de quartiers populaires à la jeunesse ensauvagée, laissée à elle-même, par des parents démissionnaires pour certains et culturellement inadaptés pour d’autres, résume ce discours médiatique à une seule voix. Un tel diagnostic conduit à la préconisation d’un seul traitement : surveiller et punir. C’est Ainsi que se fabrique politiquement et médiatiquement une demande de sécuritaire.
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