Jeudi soir, une cinquantaine d’autres personnes ont rejoint le mouvement en une seule soirée, poussant les intermittents à utiliser la grande salle de l’opéra pour les assemblées générales. « Je n’y étais jamais entré », avoue Félix, comédien et intermittent du spectacle depuis bientôt an.
(...) les premiers membres du CIP avaient prévu de rester uniquement dans le hall, dans le cadre d’un accord conclu avec la direction du Grand-Théâtre et la ville de Bordeaux. Une assemblée générale organisée vendredi a mis en lumière ces scissions, les intermittents étant dans l’impossibilité de définir concrètement la suite du mouvement.
Organiser des spectacles dans l’opéra occupé
Roger fait partie de ces instigateurs du mouvement. Il espère aussi, grâce aux événements organisés dans l’opéra occupé, prouver que des protocoles sanitaires viables existent. « Puisqu’un protocole a été refusé, on essaie de le faire marcher de manière non autorisée. Ils n’ont qu’à faire des spectacles avec une jauge à 35%, soit 350 places dans la grande salle », détaille-t-il.
Les intermittents du spectacle ont conclu un accord avec la direction de l’opéra de Bordeaux.
Les intermittents du spectacle ont conclu un accord avec la direction de l’opéra de Bordeaux. © Radio France - Bastien Munch
« Donc moi, j’inviterais tous les centres d’animation, les centres sociaux, les quartiers populaires, à venir voir Casse-noisettes ou le Lac des cygnes, le tout gratuitement », affirme Roger. « On veut montrer que malgré le covid, on peut toujours faire des spectacles, et ça marche. Si les directeurs des salles sont trop frileux et qu’ils attendent que ce soit les intermittents qui rouvrent les salles de manière forcée, ils ont qu’à nous appuyer sur ce type de protocole. Et on verra ce qu’il se passe... »
De son côté, l’opposition à la majorité municipale de Bordeaux a d’ores et déjà appeler à « faire fermer et sécuriser le site ». « Il nous semble naïf de croire que ce mouvement est contrôlable », déclare dans un communiqué le groupe Bordeaux Ensemble, qui affirme que certains sont entrés avec des chiens dans la grande salle. Les conseillers municipaux d’opposition s’inquiètent de « débordements » alors que des manifestations sont prévues dans le centre-ville de Bordeaux ce samedi.