• Forêts : le Conseil d’Etat rejette la limitation des coupes rases
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/07/forets-le-conseil-d-etat-rejette-la-limitation-des-coupes-rases_6215210_3244

    Plusieurs associations environnementales demandent purement et simplement l’interdiction des coupes rases, comme c’est le cas en Suisse et en Autriche pour toute coupe de plus de deux hectares.

    Le #Conseil_d’Etat a rejeté une requête du parc naturel du Morvan visant à limiter les « coupes rases », abattages de la totalité des #arbres d’une parcelle accusés de dégrader durablement les #écosystèmes, a appris l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 7 février, auprès du Conseil.
    Le parc naturel régional du Morvan, recouvert de forêts sur 135 000 hectares, avait saisi le Conseil d’Etat en avril 2022. Il lui demandait de contraindre le gouvernement français à accepter sa demande, faite en 2018, de soumettre à autorisation toute coupe rase à partir de 0,5 hectare, contre quatre hectares actuellement.
    Selon le parc, la France se serait ainsi conformée à la directive européenne du 13 décembre 2011, qui exige l’évaluation des « incidences sur l’environnement » de tout déboisement, laissant aux Etats membres le loisir de fixer le seuil d’application (à partir de 0,5 hectare, a décidé la France).

    Des associations environnementales demandent son interdiction
    Mais, dans un jugement consulté par l’AFP, le Conseil d’Etat rappelle qu’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne a estimé que la directive invoquée par le parc « vise, non pas tout déboisement, mais uniquement les opérations réalisées en vue de conférer aux sols concernés un nouvel usage ». Les coupes rases qui ne mettent pas fin à une destination forestière ne sont donc pas concernées, selon le Conseil.
    Ces coupes, également dites « à blanc », libèrent de grandes quantités de carbone tout en détruisant non seulement un paysage, mais également les écosystèmes et les sols, selon les opposants.

    Plusieurs associations environnementales demandent purement et simplement l’interdiction des coupes rases, comme c’est le cas en Suisse – depuis 1876 – et en Autriche pour toute coupe de plus de deux hectares. De plus, ces coupes franches sont très souvent destinées à planter des monocultures de résineux, plus rentables mais très pauvres en biodiversité.
    « L’enrésinement » (plantation de résineux) du Morvan, petite montagne qui forme un prolongement bourguignon du Massif central, est régulièrement dénoncé par les associations environnementales.
    Les feuillus (chênes, hêtres et autres châtaigniers) représentent encore 54 % de la forêt morvandelle, contre 35 % pour les résineux et 11 % pour les essences mélangées. Mais la part des pins et autres épicéas progressent rapidement : de 2005 à 2016, 10 800 hectares de résineux ont été plantés, tandis que 4 300 hectares de feuillus ont été arrachés, selon les chiffres du parc.

    #forêt #résineux #coupes_rases #économie #écologie #justice #propriété (la liberté d’user et d’abuser)

  • Deux ans de prison ferme et 50 000 euros de dommages et intérêt pour un « gilet jaune » qui avait volé un sac dans un fourgon de police lors de la manifestation du premier décembre 2018
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2021/03/22/deux-ans-de-prison-ferme-pour-un-gilet-jaune-qui-avait-attaque-un-fourgon-de

    En raison des quatorze mois de détention préventive déjà effectués, le prévenu n’ira pas en prison mais devra se soumettre à une surveillance électronique durant deux ans. Il aura en outre l’obligation de suivre un stage de citoyenneté destiné à le « faire réfléchir sur les valeurs de la République » et « le respect qu’on doit notamment aux policiers », a souhaité le tribunal.

    Il devra également payer 6 000 euros de réparation pour chacun des huit policiers parties civiles ainsi que 300 euros de frais d’avocat pour chacun d’entre eux.

    Le prévenu était poursuivi pour « vol avec violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique » pour avoir dérobé un sac dans un fourgon de police attaqué le 1er décembre 2018 par un important groupe de « gilets jaunes » non loin de la place de l’Étoile, alors que huit policiers se trouvaient à l’intérieur.

  • En Espagne, les touristes français venus faire la fête provoquent la controverse
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/03/22/en-espagne-les-touristes-francais-venus-faire-la-fete-provoquent-la-controve

    En Espagne, les touristes français venus faire la fête provoquent la controverse.Les voyageurs viennent à Madrid pour profiter du couvre-feu tardif à 23 heures et de l’ouverture des bars et des restaurants. Alors que les Espagnols, eux, ont l’interdiction d’abandonner leur région de résidence, sauf pour des motifs impérieux. Saouls, hilares, le masque baissé sur le menton, voire couvrant seulement leurs yeux, ils sourient et crient « Viva Madrid », « La libertad », avec un fort accent français, devant les caméras des télévisions espagnoles. Déchaînés, ils profitent des restaurants et des bars ouverts jusqu’à l’heure du couvre-feu, fixé ici à 23 heures.
    En bas de l’écran de télévision, un bandeau s’affiche : « Les Français prennent Madrid », « Madrid, paradis de la fête française », « Vol et appartement pour 170 euros : ainsi viennent les touristes français à Madrid »… Et, sur le plateau, les présentateurs et commentateurs se disent outrés devant ces « images révoltantes » et l’« irresponsabilité » de ces visiteurs en quête de « fiesta ». Ce n’est pas que les touristes français soient extrêmement nombreux en Espagne. Selon l’Institut national de statistiques (INE), ils sont 117 000 à s’être rendus dans le pays en janvier, soit une baisse de 75 % par rapport à janvier 2020. En revanche, face aux 50 000 Allemands ou 22 000 Italiens, ce sont de loin les plus nombreux.
    AMais à Madrid, plus précisément, où 45 000 visiteurs étrangers ont été accueillis au mois de janvier (– 90 %), les Français auraient été à peine 7 000, selon l’INE. Et, même si l’on tient compte des données de la société aéroportuaire espagnole AENA, selon lesquelles 30 000 voyageurs sont arrivés en provenance de France en avion aussi bien en janvier qu’en février, c’est cinq fois moins que durant les deux premiers mois de l’année 2020.
    Peu importe le chiffre exact, dans la capitale espagnole, la présence de touristes français est devenue un sujet de controverse. S’il fallait en dater l’origine, ce serait le 1er février. Ce jour-là, les médias se font l’écho de deux fêtes illégales organisées dans des appartements touristiques. Sans masque, musique à fond, elles rassemblent près de 70 personnes au total et sont stoppées par la police municipale, qui distribue des amendes. Même si des dizaines, voire des centaines d’autres fêtes illégales sont dénoncées chaque week-end dans la capitale, l’information ne passe pas inaperçue. D’autant plus que la région présentait alors un taux d’incidence de 1 000 cas pour 100 000 habitants sur quatorze jours…Depuis, la polémique n’a cessé de monter. Et pas seulement dans les médias. Interpellée sur le phénomène par l’opposition, la présidente conservatrice de la région de Madrid, Isabel Diaz Ayuso, qui s’est fait remarquer pour sa gestion particulièrement laxiste de l’épidémie, s’est encore défendue, le 7 mars : « Si quelqu’un veut venir à Madrid de Logroño, Paris ou ailleurs, s’il respecte les normes et que l’aéroport de Madrid est sûr, cela me semble bien qu’ils viennent dans nos musées, nos commerces et nos restaurants pour activer l’économie. » La députée du parti de la gauche alternative Mas Madrid, Monica Garcia, lui a rétorqué, le 12 mars, qu’elle « donn[ait] plus de priorités aux touristes français qui viennent se saouler qu’aux quartiers et riverains de Madrid ».

    Les images de ces festivités, devenues une arme du débat politique espagnol, utilisées par la droite comme par la gauche, agacent à la fois ceux qui reprochent à la région (conservatrice) de Madrid de prendre des mesures trop légères face à l’épidémie, laissant les bars, restaurants, théâtres et cinémas ouverts, et ceux qui aimeraient eux aussi voyager et reprochent au gouvernement espagnol (socialiste) de fermer les « frontières » entre les régions, alors que les frontières internationales sont ouvertes.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Covid-19 : en Espagne, le modèle décentralisé de santé publique est un échec Le gouvernement, en accord avec la majorité des régions autonomes espagnoles, a en effet décidé de généraliser le « confinement territorial » des régions durant les vacances de la semaine sainte, du 25 mars au 8 avril. Les Espagnols ont donc l’interdiction d’abandonner leur région de résidence, sauf pour des motifs impérieux.
    (...)Après le reconfinement d’une grande partie de la France, samedi 20 mars, les mouvements entre l’Hexagone et la péninsule Ibérique devraient diminuer drastiquement. Mais déjà, les Allemands préparent leur retour, ce qui n’est pas sans générer une autre controverse. « L’Espagne s’ouvre durant la semaine sainte pour le tourisme allemand, pas pour les nationaux », a titré le quotidien El Pais dimanche 21 mars, tandis que le journal ABC pointait que « l’Espagne sera un bunker pour les Espagnols et une oasis pour les touristes étrangers », rappelant que la compagnie aérienne Eurowings a programmé 300 vols en partance d’Allemagne et en direction des Baléares pour faire face à la hausse de la demande à Pâques.

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  • Le Covid-19 déferle sur la Papouasie-Nouvelle-Guinée, jusqu’ici assez épargnée
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/20/le-covid-19-deferle-sur-la-papouasie-nouvelle-guinee_6073879_3244.html

    « Restez dans vos provinces, restez dans vos villages, restez dans vos districts, a exhorté, mardi, James Marape. [Le virus] est hors de contrôle (…), nous devons le contenir. » Jeudi, son gouvernement a annoncé qu’il allait limiter les déplacements non essentiels, rendre le port du masque obligatoire et fermer les écoles. Des confinements locaux sont également prévus, notamment dans la capitale, où la population devra rester chez elle, sauf « pour raisons médicales, professionnelles ou commerciales ».
    Dans ce pays pauvre du Pacifique, tous les observateurs craignent un effondrement du système de santé. « Les capacités hospitalières sont très limitées, avec des infrastructures usées voire délabrées et peu de personnel médical », souligne Alexandre Dayant, spécialiste de la région Pacifique au Lowy Institute. L’ensemble de l’archipel ne compte que 500 médecins et 4 000 infirmiers. Dans la capitale, il n’y a que six lits équipés de respirateurs.
    « Cela fait à peine quelques semaines que la courbe connaît une progression exponentielle et les hôpitaux sont déjà au bord de la saturation. Les gens ont peur », ajoute Matt Cannon, responsable de l’organisation St John Ambulance en PNG. La situation est d’autant plus inquiétante que de nombreux rassemblements, avec un respect très relatif des gestes barrières, ont eu lieu ces derniers jours pour rendre hommage à Michael Somare, l’ancien premier ministre considéré comme le « père de l’indépendance », décédé le 26 février.
    Si le nombre de cas continue à augmenter, où seront soignés les malades ? La forte proportion du personnel médical infecté a déjà contraint plusieurs établissements à fermer leurs portes ou à réduire leurs services. Dans un pays où la violence est endémique, des médecins disent craindre des émeutes.Pour soutenir son voisin, l’Australie a annoncé, mercredi, l’envoi de matériel, d’une équipe d’experts et de 8 000 doses de vaccin destinées au corps médical. Elle a également renforcé ses patrouilles maritimes dans le détroit de Torrès où seulement une poignée de kilomètres séparent la PNG de l’île australienne la plus proche. « Pour Canberra, la priorité est d’éviter que le virus ne se répande sur son territoire, mais aussi dans le Pacifique, où l’Australie reste un partenaire privilégié. Si les pays de la région, qui jusqu’à présent ont réussi à contenir l’épidémie, étaient confrontés à une flambée des cas, cela pourrait avoir des conséquences sur l’équilibre des pouvoirs dans la zone en renforçant la position de la Chine qui pourrait utiliser les vaccins comme une arme diplomatique », explique Alexandre Dayant.
    Depuis un an, l’île-continent a multiplié les mesures d’aides financières et matérielles dans son pré carré. Samedi 13 mars, avec les Etats-Unis, le Japon et l’Inde (ses alliés du Dialogue quadrilatéral pour la sécurité), elle s’est également engagée à doper sa production de vaccins à destination de la région indo-pacifique. Face à la dégradation de la situation sanitaire au PNG, elle vient aussi de faire appel à l’Union européenne en lui demandant un accès urgent à un million de doses du vaccin AstraZeneca, qu’elle a déjà commandées et payées pour elle-même, afin de pouvoir les expédier vers l’archipel. Pékin a proposé, à plusieurs reprises, ses vaccins à la PNG mais ils n’ont pas été acceptés dans l’attente d’une homologation par l’Organisation mondiale de la santé.

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