Covid-19 : l’épidémie s’emballe en Ile-de-France

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  • Santé Publique France, 22/03/2021 :
    • décès covid à l’hôpital : 343 (cvh : 235)
    • hospitalisations covid : 26 488 (+562)

    décès, toujours en plateau, éventuellement petite croissance
    réanimations, après l’oscillation du week-end, le début de semaine confirme une forte croissance (avec 471 admissions, on n’est plus très loin du pic de la deuxième vague, 540, le mercredi 4 novembre 2020)

    retour des taux d’incidence dans les métropoles, avec donc 4 nouveaux jours depuis la dernière publication
    il n’y a plus que 2 métropoles en baisse sur une semaine (Nice et Marseille) championnes de la vague précédente
    Paris (560 p. 100 000) est largement en tête de la croissance et, sans surprise, devance dorénavant très largement Nice, suivi pour la croissance de Rouen, Saint-Étienne et Lyon
    au dessus de la barre (ah, non c’est juste un seuil de vigilance renforcée) des 400, il y a donc Paris, Nice et Rouen (419) mais Lille (398) devrait suivre très prochainement, Lyon un peu plus loin (376)

    • doutant, à tort, je dois l’avouer, de la disponibilité des chiffres d’incidence, j’avais commencé à regarder d’autres données :

      • le taux d’occupation en réanimation, (pour faire bref, la définition étant reprise sous le graphique) par région :

      au 19/03/2021 (puisque visiblement, il s’agit d’une moyenne mobile sur 7 jours) (publié le 22/03/2021)

      tension hospitalière sur la capacité en réanimation : Proportion de patients atteints de COVID-19 actuellement en réanimation, en soins intensifs, ou en unité de surveillance continue rapportée au total des lits en capacité initiale, c’est-à-dire avant d’augmenter les capacités de lits de réanimation dans un hôpital.

      la progression extrêmement régulière du taux d’occupation depuis plus d’un mois est impressionnante, on est passé tranquillement (!) de 64% à 116% en Île-de-France et de 74% à 130% dans les Hauts-de-France

      • le détail par département du taux d’incidence en Île-de-France (bon, ça dépend aussi de SI-DEP)
      au 22/03/2021

      même remarque pour les taux d’incidence, où, à partir du 8 mars, au plus tard (le 93 ayant démarré nettement plus tôt) la dynamique de croissance s’enclenche
      il semblerait que l’on approche du pic et peut-être l’aurait-on déjà passé pour les 94 et 95

    • Covid-19 : l’épidémie s’emballe en Ile-de-France
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/22/covid-19-l-epidemie-s-emballe-en-ile-de-france_6074083_823448.html

      Le taux d’incidence y frôle désormais 550 cas pour 100 000 habitants. « Il faut qu’on arrive à casser ces courbes, pour reprendre le contrôle de l’épidémie », dit le directeur de l’agence régionale de santé de la région, Aurélien Rousseau.

      Aurélien Rousseau, le directeur de l’agence régionale de santé d’Ile-de-France, l’admet sans fard : « Dans la région parisienne, l’épidémie s’emballe, tous les indicateurs progressent de façon violente. Il faut qu’on arrive à casser ces courbes, pour reprendre le contrôle de l’épidémie. » L’épidémiologiste Dominique Costagliola, qui préside le comité scientifique consultatif mis en place par Anne Hidalgo à Paris, partage la même angoisse : « Les chiffres font peur, il devient urgent de freiner. Et pas seulement en Ile-de-France, mais tout le pays, sauf peut-être en Corse ! »

      Dans les bilans publiés lundi 22 mars par Santé publique France, la hausse la plus spectaculaire est sans doute celle des contaminations. En moyenne, dans la région, le nombre de nouveaux cas diagnostiqués de Covid-19 en une semaine atteint désormais 549 pour 100 000 habitants. Il n’était que d’environ 100 pour 100 000 habitants début décembre. Puis il a lentement mais sûrement franchi les différentes cotes d’alerte, y compris le seuil maximal fixé par le gouvernement à 250 pour 100 000 habitants, et a poursuivi son ascension de plus en plus vivement. En seulement quinze jours, le taux d’incidence est ainsi passé de 350 à presque 550 cas pour 100 000.

      « Plus de 1 330 malades en soins critiques »
      La hausse atteint tous les départements de la région, mais l’explosion est particulièrement forte en Seine-Saint-Denis. Avec un taux d’incidence passé de 543 à 683 pour 100 000 habitants en une semaine, ce département pauvre de la proche banlieue est désormais le plus touché de l’Hexagone. Suivent cinq autres départements d’Ile-de-France – le Val-d’Oise, le Val-de-Marne, la Seine-et-Marne, Paris et l’Essonne – puis le Pas-de-Calais.

      L’accroissement des contaminations se ressent d’ores et déjà dans les hôpitaux, qui continuent à se remplir dangereusement. Plus de 6 400 patients atteints du Covid sont désormais pris en charge dans les hôpitaux d’Ile-de-France, à l’image de la ministre du travail Elisabeth Borne, contre moins de 6 100 vendredi.

      « On compte à présent plus de 1 330 malades en soins critiques dans les hôpitaux de la région, soit 176 de plus qu’il y a une semaine », rapporte Aurélien Rousseau, avec inquiétude. Stéphane Gaudry, professeur de médecine intensive et réanimation, était de garde ce week-end à l’hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Sur Twitter, il a résumé la situation en quelques mots : « Rea Covid : pleine, Réa non-Covid : pleine, Unité intermédiaire Covid : pleine, Lits réa Covid dispos dans le 93 (Seine-Saint-Denis) : 0. »

    • [IDF, suite, avec bilan de la stratégie "en roue libre" depuis janvier]

      « Déprogrammer davantage d’opérations »

      Le taux d’incidence frôle désormais 550 cas pour 100 000 habitants dans la région. « Il faut qu’on arrive à casser ces courbes, pour reprendre le contrôle de l’épidémie », dit le directeur de l’agence régionale de santé de la région, Aurélien Rousseau.

      Face à cette saturation, « j’ai demandé aux hôpitaux de prendre les mesures nécessaires pour que les services de réanimation puissent accueillir 1 530 malades Covid en début de semaine prochaine, ce qui implique de déprogrammer 40 % des interventions prévues dans d’autres domaines, explique Aurélien Rousseau. Il faudra peut-être aller plus loin, et déprogrammer davantage encore d’opérations, mais cela pose de gros problèmes ».

      Dans cette situation de crise, tous les espoirs reposent à terme sur une future vaccination de masse, et, dans l’immédiat, sur le succès des mesures de semi-confinement annoncées jeudi soir par le premier ministre, Jean Castex, précisées et corrigées les jours suivants. Mais ce tour de vis, assez limité, peut-il suffire ? « Cela ne marchera que si les gens comprennent qu’ils sont tous acteurs, commente Aurélien Rousseau. Nous devons tous voir moins de monde chaque jour. »

      Dominique Costagliola regrette pour sa part que le gouvernement ait tardé à muscler son dispositif. #« Que n’a-t-on écouté Jean-François Delfraissy quand, le 24 janvier, il a expliqué que les nouveaux variants changeaient la donne ? » A l’époque, le président du conseil scientifique avait sonné clairement l’alarme. « On se rend compte que si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous trouver dans une situation extrêmement difficile dès la mi-mars »_, avait-il averti, sans que ces propos soient suivis d’effets.