• La « troisième voie » du gouvernement français, un pari risqué pour contrôler l’épidémie de Covid-19
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/24/la-troisieme-voie-du-gouvernement-francais-un-pari-risque-pour-controler-l-e

    Pour les épidémiologistes, la campagne vaccinale ne va pas assez vite dans un contexte épidémique inquiétant.

    « Freiner sans enfermer », « Dedans avec les miens, dehors en citoyen »… Les éléments de langage du gouvernement pour décrire les nouvelles mesures appliquées depuis le 20 mars pour maîtriser l’épidémie de Covid-19 en France sont à l’image du manque de lisibilité de la stratégie actuelle. A trop vouloir ménager l’ensemble des acteurs de la crise, le risque est de n’obtenir aucun résultat satisfaisant sur le plan sanitaire, craignent les épidémiologistes. « Il est difficile de prendre des décisions qui soient comprises de tous, et on obtient des solutions qui ne satisfont personne », résume Yves Buisson, président de la cellule Covid-19 de l’Académie nationale de médecine.

    La stratégie actuelle de la « troisième voie », pour reprendre la formule du chef du gouvernement, Jean Castex, ne répond à aucune des trois options recommandées par les épidémiologistes – le « vivre avec », la circulation minimale ou le « zéro Covid ». « Le gouvernement français n’a pas de stratégie explicite : on ne sait pas où il veut aller », analyse Antoine Flahault, professeur de santé publique et directeur de l’Institut de santé globale (université de Genève). A la fin octobre 2020, le président Macron affichait pourtant un objectif clair : atteindre une circulation minimale du virus en atteignant la barre des cinq mille nouveaux cas de contamination quotidiens. « Sauf qu’on n’y est jamais arrivé, et cet objectif est depuis passé à la trappe », rappelle l’épidémiologiste.

    Le cas de la France n’est pas une exception en Europe. Si les Britanniques, les Irlandais et les Portugais connaissent une forte décrue épidémique après des mesures de confinement strict et prolongé, en Allemagne, en Italie, en Suisse, en Belgique ou encore au Danemark, « on a un peu partout des dirigeants dans un entre-deux, qui n’est plus le “vivre avec”, mais pas encore la circulation minimale », observe le professeur Flahault.

    La situation épidémique a pourtant de quoi inquiéter. Au niveau national, le taux d’incidence est de 308 nouvelles contaminations pour 100 000 habitants par semaine, avec une forte hétérogénéité territoriale. La plupart des départements d’Ile-de-France et des Hauts-de-France dépassent les 400 et la Seine-Saint-Denis, particulièrement, connaît un pic à 693. Donnée inquiétante, le taux d’incidence des plus de 80 ans repart légèrement à la hausse après des semaines de baisse dues en partie à l’impact de la vaccination chez cette population prioritaire.

    • Avec le variant britannique, « une nouvelle épidémie est née »

      « Aujourd’hui, la situation sanitaire en Ile-de-France est comparable à celle de la deuxième vague, mais en pire : le taux d’hospitalisation depuis les urgences sur les pathologies habituelles hors Covid est élevé, l’épuisement des équipes est également plus important, et il n’y a pas de renforts en provenance de la province, explique Renaud Piarroux, épidémiologiste à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Par ailleurs, avec le variant britannique, les transferts sont souvent impossibles, car les malades sont très instables. »

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      Cette tension à l’hôpital risque de durer, car les gens qui se contaminent aujourd’hui pourraient se retrouver en réanimation dans les trois à quatre prochaines semaines. « On s’attend à ce que la situation hospitalière soit plus compliquée à gérer que lors des deux premiers confinements », anticipe le docteur Piarroux, regrettant que le gouvernement n’ait pas pris de décision plus tôt : « Il aurait fallu freiner fort en janvier avec un confinement, allonger les vacances d’hiver et imposer le #télétravail chaque fois que possible. »

      Le tableau actuel est également très noir pour Arnaud Fontanet. Membre du conseil scientifique, il a plaidé, mardi, sur BFM-TV, pour une extension à de nouvelles régions des mesures de restriction prises dans les seize départements reconfinés. « Ces mesures seraient très pertinentes dans des régions qui, aujourd’hui, sont encore dans un état à peu près maîtrisé, mais qui, d’ici trois à quatre semaines (…), vont se retrouver dans une situation critique », estime l’épidémiologiste de l’Institut Pasteur.

      « Le variant anglais a complètement changé la donne, avec sa transmissibilité et sa létalité accrues (…), une nouvelle épidémie est née », estime M. Fontanet. Selon lui, ce variant représentera « 90 % [des nouveaux cas] fin mars, 100 % en avril »_ [c’est déjà 100% dans le 93, ndc]. Pour le moment, il en représente plus des trois quarts (75,9 %, selon les chiffres de l’agence de sécurité sanitaire Santé publique France, portant sur la période du 13 au 19 mars).

      Le pari de la vaccination

      Désormais, au-delà des mesures de restriction, l’exécutif parie avant tout sur la vaccination pour espérer parvenir à une situation d’équilibre au cours du printemps. Le ministère de la santé espère passer le cap des 400 000 injections par jour à la fin de la semaine, afin d’atteindre l’objectif des dix millions d’adultes ayant reçu au moins une dose de vaccin d’ici à la mi-avril. Et ce, malgré les retards de livraison d’ores et déjà annoncés par AstraZeneca, qui n’aura, au mois de mars, honoré qu’un quart des volumes de doses prévus dans son contrat avec les Etats membres de l’Union européenne.
      Pour le moment, la couverture vaccinale n’est pas encore suffisante pour espérer réduire massivement les hospitalisations. Au 22 mars, 9,5 % de la population totale a reçu au moins une injection et 3,7 % les deux, selon le ministère de la santé.

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      « On réclame depuis longtemps d’accélérer la #campagne_vaccinale, car c’est grâce à la vaccination qu’on pourra sortir de l’épidémie. Mais cette stratégie seule ne suffit pas, il faut aussi contenir les contaminations », plaide Mylène Ogliastro, vice-présidente de la Société française de virologie. « Si on lâche la pression sur la maîtrise des contaminations, on crée des circonstances favorables à l’émergence de nouveaux #variants_résistant aux vaccins », explique la virologue. Les virus suivent en effet les lois de l’évolution des espèces : ils mutent en permanence, et certaines de ces variations peuvent se révéler avantageuses, favorisant leur résistance ou leur reproduction.

      « Si un confinement strict se met en œuvre en France, on a la possibilité de revenir à un été serein, mais, pour ça, il faudrait avoir une stratégie autre que celle de contenir l’épidémie bon an mal an, et des objectifs clairs », acquiesce le professeur Flahault.

      « D’abord une responsabilité individuelle »

      « Ce qui est compliqué, c’est le timing », complète Rodolphe Thiébaut [l’idiot utile de l’article, ndc], professeur de santé publique à Bordeaux. Sous-entendu, plus on attend, plus cela nécessitera que les restrictions soient fortes. La stratégie actuelle est donc « risquée » si on se place au seul plan du contrôle de l’épidémie, mais imposer un confinement strict à une population lasse et épuisée psychologiquement au bout d’un an, « est plus difficile et plus complexe » [L’habituelle légitimation du "pari" par l’opinion]
      .
      « On revient à cette nécessité de compréhension et de pédagogie où c’est d’abord une responsabilité individuelle et de bon sens de chaque citoyen. Et il n’y a sans doute rien de plus difficile… », souligne l’épidémiologiste. D’où le choix du gouvernement de recourir à ce que le professeur Thiébaut et ses confrères nomment une « santé publique de précision », en confinant certains territoires, mais pas d’autres.

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      Il faudra encore attendre quelques semaines avant de savoir si le pari du gouvernement sera payant, selon Pascal Crépey, enseignant-chercheur en épidémiologie et biostatistique à l’Ecole des hautes études en santé publique, à Rennes. _« On ne mise pas que sur le confinement. L’arrivée des beaux jours et l’avancée de la vaccination vont peut-être compenser la moindre efficacité de ce confinement. Il faut attendre deux à trois semaines pour voir si l’incidence continue d’augmenter », conclut-il.

      Ce soir ça claironne que, oui, il faut être dehors mais les rassemblement de plus de 6 personnes sont interdits. On va pouvoir montrer que c’est pas le bordel, non mais ! et distribuer des amendes.

      Pour ce qui est de la « pédagogie » et de la « compréhension », on a toujours pas entendu ou lu le mot aérosol ailleurs qu’à la marge (experte ou non).

      #covid-19 #crise-sanitaire #pari

    • L’épidémie de Covid-19 ne fait qu’empirer, mettant en péril la « troisième voie » d’Emmanuel Macron
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/03/24/la-troisieme-voie-d-emmanuel-macron-menacee-par-la-saturation-des-reanimatio

      Jean Castex a reconnu que la possibilité existe de « durcir » les mesures « en fonction de l’évolution de la pandémie » et de la saturation des hôpitaux. Une évolution devrait être décidée jeudi : l’élargissement des restrictions à l’Aube, le Rhône et la Nièvre.

      Jean-François Delfraissy fuit les médias depuis qu’il a recommandé en vain, fin janvier, de recourir à un nouveau confinement national. Après coup, le président du conseil scientifique soupirait devant un proche : « Chaque mot que je prononce, en ce moment, c’est une tuerie… » « Si nous continuons sans rien faire de plus, nous allons nous retrouver dans une situation extrêmement difficile, comme les autres pays[Le Vietnam ?], dès la mi-mars » , alertait alors l’immunologiste, qui se montrait inquiet de la diffusion du variant britannique du Covid-19, plus contagieux que la souche originelle du virus. Une sortie publique qui avait suscité la polémique, Emmanuel Macron souhaitant à tout prix éviter de remettre la France sous cloche.

      Les graphiques : comment les contaminations évoluent-elles dans votre département ?

      Près de deux mois plus tard, pourtant, « les faits lui donnent totalement raison », estime le sénateur écologiste de Paris Bernard Jomier, président de la mission d’information du Palais du Luxembourg sur la gestion de la crise sanitaire. « L’exécutif l’a dénigré et a écarté ses préconisations », a regretté l’élu dans un tweet, le 18 mars. C’était au soir de l’annonce du premier ministre, Jean Castex, d’un confinement allégé dans 16 départements pour répondre à ce qu’il qualifie de « troisième vague ». Depuis, la situation ne fait qu’empirer, mettant en péril la « troisième voie » du gouvernement, dont l’objectif est de « freiner sans enfermer ».

      Lire notre récit : « C’est kafkaïen » : dans les coulisses du cafouillage au sommet de l’Etat sur le « vrai-faux » confinement

      Mercredi 24 mars, le directeur de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, a envoyé un courriel au ton alarmiste à ses équipes. « Nous n’avions pas connu un nombre d’entrées [dans les services de l’AP-HP] aussi haut en vingt-quatre heures depuis la première vague », a-t-il souligné dans ce message, rendu public sur le compte Twitter de l’institution [673 admissions hier : https://seenthis.net/messages/907670#message907861].

      Avec plus de 4 600 patients placés en réanimation au total, la France se rapproche du pic de la deuxième vague, qui était de 4 903 malades, le 16 novembre 2020. « Nous ne tiendrons pas longtemps à ce rythme ou pire s’il continue de s’accélérer. Je ne vois pas d’autres options qu’un vrai confinement », a prévenu, mercredi, Rémi Salomon, président de la commission médicale de l’AP-HP. « On est dans le mur. Il fallait freiner avant. C’est plein comme un œuf. Le prochain mois va être infernal », a déploré, pour sa part, sur France Inter, Jean-François Timsit, chef du service de réanimation de l’hôpital Bichat, à Paris.

      Après avoir indiqué pendant des mois qu’il voulait à tout prix préserver de l’engorgement les services de réanimation, l’exécutif compte aujourd’hui se laisser un peu de temps avant de recourir à un éventuel tour de vis supplémentaire. « On a besoin de quinze jours pour vérifier si les mesures prises sont efficaces sur les territoires concernés », a soutenu Emmanuel Macron, mardi, lors d’un déplacement à Valenciennes (Nord). Recours au télétravail [Ou ça ? ndc], limitation des rassemblements privés à son domicile… « Si ces mesures sont pleinement appliquées, elles auront un effet », a voulu croire le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, qui s’est exprimé, mercredi midi, à l’issue du conseil des ministres.


      YOAN VALAT / EPA VIA AFP

      « Pas de totem » [quand au nombre de malades et de morts, juste quelques tabous dont l’aérosolisation]

      Au cours de l’après-midi, Jean Castex a néanmoins évoqué la possibilité de « durcir » [contre qui cette fois ?] les mesures « en fonction de l’évolution de la pandémie ». « Nous avons un devoir de nous adapter, comme nous l’avons toujours fait », [sic] a assuré le premier ministre lors des questions au gouvernement au Sénat, évoquant « une troisième vague particulièrement violente ». (...) Le ministère de l’intérieur a par ailleurs rappelé que les rassemblements de plus de six personnes en extérieur sont interdits sur tout le territoire sauf dans certaines situations comme les manifestations déclarées par exemple, mais l’interdiction est stricte dans les 16 départements en très forte tension virale.

      Reste une question cruciale en suspens, celle des écoles. Depuis plusieurs jours, le nombre de contaminations explose dans les établissements scolaires, posant l’éventualité de nouvelles restrictions, voire d’une fermeture pure et simple. « Nous n’excluons pas que les écoles doivent refermer », a affirmé Gabriel Attal, mercredi, dans un entretien au quotidien régional L’Union. « Tout est possible, pas de totem », confirme un conseiller de l’exécutif. Une telle décision représenterait un véritable camouflet pour le chef de l’Etat, qui a fait du maintien de l’ouverture des écoles un marqueur politique dans sa gestion de la crise sanitaire. « Tout est toujours possible mais ce n’est pas le choix que l’on fait là », élude un proche de M. Macron.

      Pendant ce temps-là, Jean-François Delfraissy est sorti de sa réserve : il était interrogé, mercredi matin, par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale en vue de son renouvellement comme président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). Ce qui ne l’a pas empêché de prendre un détour par la case Covid-19, ce « virus qui nous domine », selon lui. « Cette crise n’est pas finie. Les vaccins vont nous sortir en partie de cela, pas complètement. On a une vision d’atterrissage qui pourrait être l’été » [létale ?], a-t-il estimé, avant de se montrer pessimiste sur l’état moral d’une société secouée par un an de pandémie : « Fondamentalement, ce qui nous manque en ce moment, c’est le climat de confiance. La confiance vis-à-vis de la science, vis-à-vis du politique. » Et peut-être, aussi, entre la science et le politique.

      Entre l’accélération de la circulation du virus et l’arrivée des test dans les écoles, voilà qu’ils finissent par trébucher grave sur le "cas mouflets" :

      Delphine_V*, TZR un jour, TZR toujours. Prof d’HG lancée dans la coopération, académie de Versailles. Passionnée et curieuse de tout. #ICEM #HG2DPF, touiteur

      Hier c’était journée dépistage au collège. Aujourd’hui c’est fermeture.

    • Oui, c’est ce qui se dit par ailleurs, notamment suite à la « fuite » de Guérini qui se serait indigné que Blanquer ait menti sur les chiffres des tests. D’aucuns en concluent que Blanquer va prochainement servir de fusible.

    • « L’équivalent d’un crash d’avion chaque soir » : les morts du Covid-19 s’accumulent, l’indifférence s’installe
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/25/covid-19-les-morts-s-accumulent-l-indifference-s-installe_6074385_3232.html

      Le coronavirus aura bientôt tué 100 000 personnes en France. Pourtant, le gouvernement ne veut pas prendre de mesures trop strictes, et n’agit que dos au mur. Un consensus inavoué s’est instauré pour tolérer des centaines de décès quotidiens.

      Analyse. C’est une sorte de mystère. Depuis le début du mois de décembre 2020, l’épidémie de Covid-19, qui s’était un peu calmée, est repartie de plus belle, en particulier en région parisienne. En trois mois et demi, le nombre de nouveaux cas recensés sur sept jours y est passé de 100 à 560 pour 100 000 habitants. Au fil des semaines, tous les seuils d’alerte ont été franchis. L’Ile-de-France est devenue la région où le virus circule le plus activement. Les hôpitaux sont saturés. Les services de réanimation débordent. Les morts s’accumulent. Bientôt près de 100 000 dans l’ensemble du pays depuis l’apparition du virus, selon les chiffres officiels.

      Et pourtant, rien ne se passe, ou si peu. Le dos au mur, Jean Castex a fini par annoncer, jeudi 18 mars, de nouvelles mesures de freinage dans les 16 départements les plus touchés, dont toute l’Ile-de-France et les Hauts-de-France. Trois départements ont été ajoutés mercredi 24 mars. Mais à peine le premier ministre avait-il achevé sa déclaration au ton grave que les Français réalisaient à quel point le tour de vis était en réalité modeste. Cette fois-ci, pas de « confinement », mot récusé par le gouvernement. Pas de télétravail obligatoire, pas de fermeture des écoles ni des lycées, pas d’obligation de rester chez soi, pas d’attestation nécessaire pour sortir dans la plupart des cas, ni de limitation de durée. Le couvre-feu est au contraire retardé d’une heure.

      Freinage limité

      Au bout du compte, ce « confinement aéré » aboutit essentiellement à réduire les déplacements entre régions et à fermer des magasins supplémentaires. Relativement peu, en réalité, puisque les coiffeurs, les fleuristes, les chocolatiers, les libraires et les vendeurs de voitures ont été considérés comme de « première nécessité » et autorisés à rester ouverts. Résultat : le trafic automobile dans Paris, bon indicateur de l’activité, n’a reculé que d’environ 5 % par rapport à la période précédente. Freinage limité, donc.

      Le gouvernement revendique lui-même cette « approche pragmatique » , qui entend lutter contre le Covid-19 tout en évitant de trop peser sur l’économie et le moral des Français. Plutôt que de vouloir éradiquer l’épidémie, comme le premier confinement y était pratiquement parvenu, et comme de nombreux scientifiques le réclamaient, l’exécutif accepte depuis des mois de laisser circuler le virus. Misant sur une future vaccination de masse, il refuse les mesures trop dures, ne suit pas les recommandations du conseil scientifique, et ne muscle – mollement – son dispositif qu’en dernier recours, lorsque l’épidémie commence à échapper à tout contrôle.
      Entre 250 et 350 par jour en moyenne depuis le début de 2021, c’est l’équivalent d’un crash d’avion chaque soir. Un crash discret, qui ne fait plus la « une »

      Clairement, Emmanuel Macron estime que la France doit pour le moment « vivre avec » le virus, selon sa propre formule. Cela signifie aussi vivre avec les malades. Et les morts. Entre 250 et 350 par jour en moyenne depuis le début de 2021. L’équivalent d’un crash d’avion chaque soir. Un crash discret, qui attire de moins en moins l’attention et ne fait plus la « une ». Non seulement il n’amène pas le gouvernement à agir drastiquement, mais cette approche modérée, qui ne donne pas la priorité absolue à l’urgence sanitaire, n’est guère contestée, si ce n’est par des médecins comme le généticien Axel Kahn. Le conseil scientifique le constate dans sa dernière note, datée du 11 mars : « La lassitude a gagné nos concitoyens et nos soignants. Une certaine indifférence face aux chiffres des décès s’installe ».

      D’où vient cette « indifférence » face à la mort ? D’une forme d’accoutumance, sans doute. D’autant que, depuis le début de la deuxième vague, le nombre de décès attribués au Covid-19 a rarement dépassé 500 par jour, alors qu’il avait culminé au-delà de 1 000 au printemps 2020. Dans la durée, la vague actuelle se révèle néanmoins beaucoup plus meurtrière que la première, qui n’avait tué « que » 30 000 personnes. En outre, le Covid tue avant tout des personnes âgées, fragiles, dont l’espérance de vie était limitée. Certaines d’entre elles « seraient de toute façon décédées » d’une autre cause, relève une étude publiée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) le 17 mars.

      Pas de lobby des endeuillés

      Au-delà, un parallèle peut sans doute être établi avec le chômage. En 1994, Denis Olivennes avait publié dans Le Débat un article resté fameux sur « La préférence française pour le chômage ». L’ex-conseiller de Pierre Bérégovoy (1925-1993) y avançait l’hypothèse que le chômage de masse constaté en France ne relevait pas d’une fatalité, mais « d’une préférence collective, d’un consensus inavoué ». « Les syndicats, par construction, représentent les intérêts des actifs occupés ; le patronat gère la paix sociale dans ses entreprises en négligeant les intérêts des chômeurs ; le gouvernement dialogue avec les partenaires sociaux et soigne un électorat composé d’actifs occupés et d’assurés sociaux », expliquait-il. Personne ne représentant les chômeurs, le pays avait opté, selon lui, pour le pouvoir d’achat des actifs, au détriment du nombre d’emplois.

      Il est tentant, aujourd’hui, d’esquisser une analyse du même type pour le Covid. Là aussi, le gouvernement, les syndicats et le patronat discutent en permanence des choix à effectuer pour piloter la crise économique et sanitaire. Les fleuristes, par exemple, ont souligné qu’« ils font la moitié de leur chiffre d’affaires pendant cette période de printemps », un argument repris par le ministre de l’économie Bruno Le Maire. Et là encore, les principales victimes ne sont pas dans la boucle. Pas de syndicats des malades, pas de fédération des morts, pas de lobby des endeuillés. Leurs voix ne sont guère portées que par les médecins et les scientifiques, dont les messages, parfois discordants, peinent à être entendus. Cette absence de relais contribue sans doute au « consensus inavoué » actuel, selon lequel la France, comme d’autres pays, tolère un « plateau haut » de malades, et un nombre de morts qui aurait paru inacceptable il y a peu.

      Ce journal a beau être ce qu’il est (...), ça fait longtemps qu’il publie des éléments critiques (par exemple sur les discordances entre conseil scientifique et gouvernement, ou même en documentant ce qui s’est passé dans les hôpitaux) sur un ton "neutre" et poli.

      Ici, il reprend l’image du crash d’avion qui a court depuis des mois, par ailleurs, il laisse de plus en plus à d’autres le soin de dire les choses de façon très étayée avec une netteté :

      C’est comme rouler en voiture vers un mur et affirmer qu’en freinant le plus tard possible on gagnera du temps.

      https://seenthis.net/messages/908051

      #acceptabilité

  • Un porte-conteneurs s’échoue et bloque le canal de Suez - Nice-Matin
    https://www.nicematin.com/faits-divers/un-porte-conteneurs-sechoue-et-bloque-le-canal-de-suez-661220

    Un porte-conteneurs géant s’est échoué dans le canal de Suez après avoir été déporté par une rafale de vent, a annoncé mercredi la compagnie maritime qui l’opère, et le trafic maritime s’est arrêté sur l’une des routes commerciales les plus fréquentées du monde.

    • analyse de la situation de l’Ever Given

      https://threadreaderapp.com/thread/1374470486801838086.html

      Je reprends ici mes différentes réponses à ce tweet :
      #1 - Causes :
      J’ai pas d’info, mais d’expérience, une erreur humaine est très peu probable (rien ne l’indique ici). L’environnement ne peut pas créer ça tout seul. Il ne reste qu’un problème mécanique.
      Ça impliquerait que le contrôle de la manœuvre du navire soit perdue : soit avarie de barre, soit perte totale de la propulsion, soit un moteur (principal ou prop d’étrave) qui s’emballe de façon incontrôlée - rare).
      #2 - Dégâts au navire
      Ces bateaux sont costauds, et le bulbe (à l’avant) peut être écrasé sans couler le bateau. Les berges du canal ne sont pas rocheuses, d’ailleurs. Donc la coque va sûrement « pas trop mal » dans le sens où le bateau n’est pas coulé sur place.

      Par contre il est bien monté sur la berge (cf l’assiette, visible à la ligne de flottaison). Donc il est possible que certains apparaux de coque à l’avant soient touchés (prises d’eaux, etc). Si la réfrigération est bouchée par exemple, c’est vite la galère pour les moteurs.
      Plus grave : à la poupe, si les hélices ou le gouvernail se sont trop rapprochés de la berge ou du fond, ça pue. Notamment si on voile une ligne d’arbre ou une mèche. Ça peut signifier un passage au bassin rapidement après déchargement.
      #3 - situation des autres navires
      Le canal est fait pour gérer des zones d’attentes aux deux extrémités et le long de ses berges internes. Les bateaux vont donc accoster ou mouiller (et l’autorité du canal va donc facturer un max). Rien de bien inquiétant techniquement.
      #4 - évolution probables
      Il faut éviter à tout pris le déchargement sur place. D’abord parce que l’idée d’alléger le bateau pourrait le faire chavirer, et que ce n’est pas nécessaire. Ensuite parce qu’il n’y a pas d’infrastructures pour le faire.
      Il faudrait commencer par couler du béton armé sur les berges, puis faire venir d’immenses grues, et 10000 camions pour décharger. Ou tout faire par l’eau. Rien de simple.
      Le mieux est donc de contrôler l’étanchéité de la coque (par plongeurs et/ou de l’intérieur), de dégager le bulbe (coucou le ptit tractopelle), puis de procéder au déséchouage.

      Ce qui sera sûrement choisi, c’est une manœuvre ou l’on remorquera par le cul du navire, en tirant dessus avec un gros remorqueur, pendant que deux remorqueurs (minimum) seront en pousseurs sur l’avant de chaque bord, et un dernier en remorque inverse côté cul, pour freiner.

      Une fois déséchoué, j’imagine que le navire sera remorqué (avec ou sans aide de sa propre propulsion) vers l’extrémité du canal (Port Saïd).
      Là, des réparations et vérifications seront entreprises. Si besoin, des containers seront déchargés (si besoin d’une immobilisation longue)

      C’est sûrement le moment où la Suez Canal Authority procèdera à une très généreuse facturation (déjà qu’en temps normal, ça douille …). Le Canal est l’une des principales ressources du pays (surtout en ces temps de disette touristique).

      #5 - Plus grave ?
      Oui, toujours possible, même si rien ne l’indique encore. C’est déjà assez grave (et rare), mais ne sera pas un phénomène majeur pour le commerce mondial.
      Si le canal devait être bloqué plus d’une semaine par exemple, chacun d’entre nous devrait ressentir rapidement notre dépendance au canal (pétrole du Golfe et produits chinois en tout genre : tout passe par là !).
      Voilà. N’hésitez pas si vous avez d’autres questions !
      Ah et si vous voulez de l’accident plus grave, et plus débile (= impardonnable erreur humaine selon moi), n’hésitez pas à retrouver mon thread sur le Helge Ingstad ici :

    • À noter, en milieu d’après-midi, Le Monde (et d’autres médias) présentaient l’affaire comme étant en voie de règlement. On en trouve la trace dans la formulation initiale de l’adresse de l’article… (Le canal de Suez bloqué [plusieurs heures] à cause d’un cargo échoué en travers)
      et dans la formulation hybride du chapeau (_s’était retrouvé
      , plus que parfait)

      Le canal de Suez bloqué à cause d’un cargo échoué en travers
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/24/le-canal-de-suez-bloque-plusieurs-heures-a-cause-d-un-cargo-echoue-en-traver

      Le porte-conteneurs «  Ever Given  » s’était retrouvé en travers du canal reliant la mer Rouge à la Méditerranée, bloquant toute circulation. Le retour à la normale n’était pas acquis en milieu de journée.

      L’article expliquait que le navire avait été amarré parallèlement à la berge.

    • Suez Canal Block: How to Dislodge a 200,000 Ton Ship From a Canal Wall - Bloomberg
      https://www.bloomberg.com/news/articles/2021-03-24/how-to-dislodge-a-200-000-ton-ship-from-a-canal-wall

      When you can’t shift a ship that’s stuck fast into the wall of a canal that’s vital to world trade, there’s only one thing to do: call the salvage guys.

      The Ever Given container ship — a 200,000-ton behemoth — has been blocking what is arguably the world’s most important waterway, the Suez Canal, since Tuesday morning.

      The struggle to dislodge it is now turning the world’s attention to the work of SMIT Salvage, a legendary Dutch firm whose employees parachute themselves from one ship wreckage to the next, saving vessels often during violent storms. The company is synonymous with some of the most daring naval salvages, including lifting a sunken Russian nuclear submarine in 2001, and removing fuel from inside the Costa Concordia cruise ship after it ran aground in Italy in 2012.

      SMIT, a unit of Royal Boskalis Westminster NV, is one of the companies appointed by Ever Given’s owner to help move the vessel. The first job will be to work out exactly how entrenched in the wall the ship is, said Boskalis spokesman Martijn Schuttevaer.


      A digger clears the area around the bow of the stuck Ever Given container vessel in the Suez Canal on March 25.
      Source: Suez Canal Authority

      It will be critical to inspect the vessel and how deeply it is lodged in the embankment,” Schuttevaer said. “The question is how solidly she has been grounded.

      The answer to that question will dictate what comes next. The salvors could have to find a way to lighten the vessel’s enormous weight so that it can be pulled to a less obstructive position. At the moment, it’s blocking the path of more than 100 vessels.

      The canal handles something like 10% of seaborne trade, spanning everything from finished goods to oil, gas, and dry-bulk commodities. And those cargoes aren’t flowing while the Ever Given is stuck.

      The process of making the ship lighter means removing things like the ballast water, which helps keep ships steady when they’re at sea. Fuel will probably have to be unloaded too, Schuttavaer said.


      The stuck Ever Given container ship in the Suez Canal on March 25.
      Source: Suez Canal Authority

      In a worst-case scenario, it could be that some of the carrier’s containers — usually filled with everything from furniture to televisions — may have to be taken off. How long that process lasts would depend on how much equipment is around to do the heavy lifting. It can often involve flying in helicopters to remove the crates one by one.

      SMIT was due to fly an 8-person team in at dawn Thursday local time to board and inspect the vessel and the grounding. A big part of the initial underwater assessment is how much the banks slope at that point in the canal. Japan’s Nippon Salvage Co. has also been hired to assist in the re-floating, according to a person familiar with the matter.

      Such teams are usually led by a salvage master, often a former captain or someone with knowledge of the industry, but can also include divers, welders and crane operators, according to Joseph Farrell III, director of business development at Resolve Marine, another company that offers salvage services. He declined to comment specifically on the Ever Given.

      Stern Test
      Pictures now seen across the globe of the vessel spread fully across the canal, point to the first major hurdle. It ran aground both at the front and at the back, almost perpendicular to the canal walls. That’s leaving very little room to simply tow it away from either end, SMIT says.

      For now, the focus is on dredging around the vessel. The canal authority has dispatched two of its dredgers, the Mashor and the 10th of Ramadan, to remove sand from underwater before rescuers attempt to pull it. From the shore, excavators are also working around the vessel. Western shipping experts who analysed photos of the Ever Given calculated that her protruding bulb was as much as 5 meters buried into the canal wall.


      The container vessel MV Ever Given blocks the Suez Canal on March 24.
      Source: Planet Labs Inc. via AP Photo

      Not everything in the grounding has been bad news. One thing that’s likely to make the process easier is that the ship has gotten itself stuck in sand, rather than rock. More malleable material around the Ever Given should make for a slightly smoother escape.

      There are already tug boats around the ship working to help with its removal, but with such a giant vessel, bigger ones with more horsepower are usually needed. Crews are hoping that periods of higher tide over the next few days will be conducive to helping free the Ever Given.

      Until then, the world’s commodity and maritime markets — and the world trade they serve — will be left hanging, waiting on the professionals to help shift a 200,000-ton ship.

      There’s only a few companies in the world that do what we do,” said Farrell. “It’s a challenge, the container ships are always the biggest jobs.

    • Suez Canal could be blocked for weeks by ’beached whale’ ship | Reuters
      https://www.reuters.com/article/egypt-suezcanal-ship-int-idUSKBN2BH0BP

      A huge container ship blocking the Suez Canal like a “beached whale” may take weeks to free, the salvage company said, as officials stopped all ships entering the channel on Thursday in a new setback for global trade.

      The 400 metre Ever Given, almost as long as the Empire State Building is high, is blocking transit in both directions through one of the world’s busiest shipping channels for oil and refined fuels, grain and other trade linking Asia and Europe.

      Late on Thursday, dredgers were still working to remove thousands of tonnes of sand from around the ship’s bow.

      The Suez Canal Authority (SCA) said earlier that nine tugs were working to move the vessel, which got stuck diagonally across the single-lane southern stretch of the canal on Tuesday morning amid high winds and a dust storm.

      We can’t exclude it might take weeks, depending on the situation,” Peter Berdowski, CEO of Dutch company Boskalis, one of two rescue teams trying to free the ship, told the Dutch television programme “Nieuwsuur”.

      A total of 206 large container ships, tankers carrying oil and gas, and bulk vessels hauling grain have backed up at either end of the canal, according to tracking data, creating one of the worst shipping jams seen for years.

      The blockage comes on top of the disruption to world trade already caused in the past year by COVID-19, with trade volumes hit by high rates of ship cancellations, shortages of containers and slower handling speeds at ports.

      The world’s number one line A.P. Moller Maersk said it was considering diverting vessels around Africa’s Cape of Good Hope, adding five to six days to the journey between Asia and Europe. It said time-sensitive cargo could be sent on trains and airplanes, although no decisions had yet been made.

      “ENORMOUS WEIGHT”
      The SCA, which had allowed some vessels to enter the canal in the hope the blockage could be cleared, said it had temporarily suspended all traffic on Thursday. Maersk said in a customer advisory it had seven vessels affected.

      Berdowski said the ship’s bow and stern had been lifted up against either side of the canal.

      Explainer: How a giant container ship is blocking the Suez Canal
      It is like an enormous beached whale. It’s an enormous weight on the sand. We might have to work with a combination of reducing the weight by removing containers, oil and water from the ship, tug boats and dredging of sand.

      Dredging work to remove 15,000-20,000 cubic metres of sand surrounding the bow continued after dark on Thursday, in coordination with the team from Boskalis subsidiary Smit Salvage, the SCA said.

      The dredging work, which began on Wednesday evening and has involved two dredgers, aims to return the ship to a draft of 12-16 metres at which it could be refloated, the authority said.

      (Graphic: Suez blockade - )

      Japanese shipowner Shoei Kisen apologised for the incident and said work on freeing the ship, which was heading to Europe from China, “has been extremely difficult” and it was not clear when the vessel would float again.

      Another official with knowledge of the operation said that was likely to take days. “If you end up in the scenario that you have to remove cargo then you are looking at a time consuming exercise,” he said, declining to be named.

      A higher tide due on Sunday may help the rescue efforts.

      However, the Egyptian meteorological authority is also warning of a “disruption of marine navigation” due to an expected sea storm on Saturday and Sunday, with winds forecast to reach up to 80 kph (50 mph) and waves up to 6 metres high along the Red Sea and the Gulf of Suez.

      Roughly 30% of the world’s shipping container volume transits through the 193 km (120 mile) Suez Canal daily, and about 12% of total global trade of all goods.

      Slideshow ( 5 images )

      Every port in Western Europe is going to feel this,” Leon Willems, a spokesman for Rotterdam Port, Europe’s largest, said. “We hope for both companies and consumers that it will be resolved soon.

      CONTAINER CRUNCH
      Consultancy Wood Mackenzie said the biggest impact was on container shipping, but there were also a total of 16 laden crude and product oil tankers due to sail through the canal and now delayed.

      The tankers were carrying 870,000 tonnes of crude and 670,000 tonnes of clean oil products such as gasoline, naphtha and diesel, it said.

      Russia and Saudi Arabia are the top two exporters of oil through the canal, while India and China are the main importers, oil analytics firm Vortexa said. Consultancy Kpler said the canal accounted for only 4.4% of total oil flows but a prolonged disruption would complicate flows of Russian and Caspian oil to Asia and oil from the Middle East into Europe.

      The impact on oil prices has been limited so far as the destination of most oil tankers is Europe, where demand is currently weaker due to a new round of lockdowns. [O/R]

      The deputy managing director of Germany’s BDI industry association, Holger Loesch, expressed concern, saying earlier shipping holdups were already affecting output, especially in industries depending on raw materials or construction supplies.

      About 16% of Germany’s chemicals imports arrive by ship via the Suez canal and the chief economist for the association of German chemicals and pharmaceuticals producers VCI, Henrik Meincke, said they would be affected with every day of blockage.

      The owner and insurers face claims totalling millions of dollars even if the ship is refloated quickly, industry sources said on Wednesday. Shoei Kisen said the hull insurer of the group is MS&AD Insurance Group while the liability insurer is UK P&I Club.

    • Canal de Suez : le navire débloqué ce samedi soir ? - Monde - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/monde/canal-de-suez-le-navire-debloque-ce-samedi-soir-27-03-2021-12726032.php


      Le porte-conteneurs est bloqué depuis mardi dans le canal de Suez.
      Photo EPA

      Le navire qui empêche la navigation sur le canal de Suez depuis mardi pourrait être débloqué ce samedi soir, a déclaré son propriétaire.

      Yukito Higaki, le propriétaire du porte-conteneurs qui obstrue depuis mardi le canal de Suez, a dit avoir bon espoir que le navire soit débloqué dès ce samedi soir, alors que des jours voire des semaines étaient précédemment évoqués. « Nous sommes en train d’éliminer les sédiments, avec des outils de dragage supplémentaires », a déclaré vendredi Higaki, le président de la compagnie japonaise Shoei Kisen. Il a dit espérer un déblocage du Ever Given pour « demain (samedi) soir », c’est-à-dire dans la nuit de samedi à dimanche au Japon. « Le navire ne prend pas l’eau. Il n’y a aucun problème avec ses gouvernails et ses hélices. Une fois qu’il aura été renfloué, il devrait pouvoir fonctionner », a ajouté le dirigeant.

      10 % du commerce maritime international
      La société mandatée pour le « sauvetage » de l’Ever Given s’était auparavant montrée plus prudente, évoquant « des jours voire des semaines » pour assurer le déblocage du navire et la reprise du trafic sur le canal qui voit passer 10 % du commerce maritime international, selon des experts.

      Depuis mercredi, l’Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA) tente de dégager ce navire de plus de 220 000 tonnes et d’une longueur équivalente à quatre terrains de football, coincé dans le sud du canal, à quelques kilomètres de la ville de Suez. Une opération menée vendredi par la SCA avec l’aide de remorqueurs « n’a pas réussi », a indiqué la Bernhard Schulte Shipmanagement (BSM), compagnie basée à Singapour qui assure la gestion technique du navire. « Deux remorqueurs (égyptiens) supplémentaires de 220 à 240 tonnes » doivent arriver d’ici dimanche pour une nouvelle tentative, selon cette société.

    • Mega-ship in Suez Canal moved ’80%’ in right direction
      https://news.yahoo.com/ever-given-ship-suez-canal-051538431.html

      The Ever Given was turned away from the bank of Suez Canal on Monday, raising hopes it could be soon be refloated

      la poupe a pu être dégagée, semble-t-il.
      il va falloir hâler fort en arrière pour dégager la proue (et le bulbe, bien planté…)

    • MV Ever Given Partially Refloated in Suez; Ship Still Blocking Canal – gCaptain
      https://gcaptain.com/mv-ever-given-partially-refloated-in-suez-ship-still-blocking-canal


      Screen shot shows the position of the MV Ever Given following reports that the ship had been refloated. Taken Mar 23, 04:17 UTC.
      Credit: VesselFinder.com

      The giant container ship blocking the Suez Canal has been at least partially refloated, the first step toward getting one of the world’s most important trade arteries moving again.

      The Ever Given was successfully refloated at about 4:30 a.m. local time in Egypt and the vessel is currently being secured, maritime services provider Inchcape Shipping Services said in an email. It followed a new attempt to dislodge the ship involving 10 tug boats, according to the Suez Canal Authority.

      There was no immediate clarity on the crucial question of when traffic in the canal will restart. The ship has a damaged hull and it’s not clear how soon it will be able to clear the way for other vessels to pass.