• Rwanda : la commission Duclert conclut à une faillite militaire et politique de la France de 1990 à 1994
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/03/26/rwanda-la-commission-duclert-conclut-a-une-faillite-militaire-et-politique-d

    Un naufrage politique, militaire, diplomatique, administratif, intellectuel et éthique. Un aveuglement idéologique de François Mitterrand et de ses conseillers, imposé au reste de l’appareil d’Etat. Un révélateur des stéréotypes coloniaux et d’une lecture purement ethnique qui ont irrigué la politique africaine de la France. Ainsi se dessinent les lignes de force du rapport de la commission d’historiens (présidée par Vincent Duclert) remis vendredi 26 mars dans l’après-midi à Emmanuel Macron.

    Le président de la République avait décidé sa formation il y a deux ans, afin d’« analyser le rôle et l’engagement de la France au Rwanda ». Vingt-sept ans après le génocide de près de 800 000 Tutsi par le régime hutu, soutenu par Paris, ce document de 1 200 pages, nourri par un accès sans précédent aux archives, marque une étape fondamentale dans la quête douloureuse de la vérité sur la « dernière défaite impériale [de la France], d’autant plus grave qu’elle n’est ni formulée ni regardée ».

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    Sur Mediapart

    La France et le génocide des Tutsis : des « responsabilités lourdes et accablantes »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260321/la-france-et-le-genocide-des-tutsis-des-responsabilites-lourdes-et-accabla

    Dans ses conclusions, le rapport Duclert écrit que « la crise rwandaise s’achève en désastre pour le Rwanda, en défaite pour la France ». « La France est-elle pour autant complice du génocide des Tutsi ? Si l’on entend par là une volonté de s’associer à l’entreprise génocidaire, rien dans les archives consultées ne vient le démontrer », écrit de prime abord la commission.

    Mais l’absolution de « complicité » laisse vite la place à un réquisitoire en « responsabilités », qualifiées de « lourdes et accablantes ». « La France s’est néanmoins longuement investie au côté d’un régime qui encourageait des massacres racistes. Elle est demeurée aveugle face à la préparation d’un génocide par les éléments les plus radicaux de ce régime […]. Au moment du génocide, elle a tardé à rompre avec le gouvernement intérimaire qui le réalisait et a continué à placer la menace du FPR [la force politique et armée tutsie – ndlr] au sommet de ses préoccupations. Elle a réagi tardivement avec l’opération Turquoise qui a permis de sauver de nombreuses vies, mais non celles de la très grande majorité des Tutsi du Rwanda exterminés dans les premières semaines du génocide », écrit la commission.

    Les responsabilités pointées par la commission Duclert sont de trois ordres : politique, institutionnelle (civile et militaire) et intellectuelle, « qui, cumulées, font système et témoignent d’une défaite de la pensée ».

    Sur le terrain du politique, le rapport met en cause l’« aveuglement continu » des autorités françaises dans « leur soutien à un régime raciste, corrompu et violent, pourtant conçu comme un laboratoire d’une nouvelle politique française en Afrique ».

    #Rwanda #Françafrique #génocide

  • L’Afrique face au Covid-19 : douze pays ont reçu des vaccins chinois
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/03/26/l-afrique-face-au-covid-19-douze-pays-ont-recu-des-vaccins-chinois_6074572_3

    La Mauritanie a reçu 50 000 doses du vaccin chinois Sinopharm, mercredi 24 mars, ainsi qu’un lot de respirateurs envoyé par Pékin. « C’est un événement majeur dans l’histoire des relations sino-mauritaniennes, marquant une nouvelle étape dans la coopération bilatérale dans la lutte contre la pandémie » de Covid-19, s’est félicité le chargé d’affaires Wang Jian sur le site de l’ambassade de Chine à Nouakchott.Il fait également la liste des précédents dons accordés et vante la diplomatie chinoise en faveur d’un « vaccin du peuple », « accessible, abordable et fiable » pour tous les pays en développement. Selon les affirmations de M. Wang, Pékin est « en train d’accorder l’aide vaccinale sans contrepartie à 69 pays en développement, a exporté ou est en train d’exporter des vaccins dans plus de 40 pays [à travers le monde] et soutient une dizaine de pays dans la production et la transformation de vaccins chinois, contribuant ainsi à accroître la capacité de production mondiale ».
    Lire aussi La Mauritanie frappée par une deuxième vague de Covid-19

    Outre la Mauritanie, onze pays africains ont reçu le vaccin chinois : le Congo-Brazzaville, l’Egypte, le Gabon, la Guinée, la Guinée équatoriale, le Maroc, le Mozambique, le Niger, le Sénégal, les Seychelles et le Zimbabwe. Le Niger est celui qui en a reçu la plus grosse quantité, avec 400 000 doses.
    Un panneau indiquant « Le vaccin chinois est là », à Nouakchott, le 22 mars 2021.La Mauritanie, qui participe au mécanisme de solidarité international Covax, attend un lot de 300 000 doses d’AstraZeneca fournies par le Serum Institute of India (SII), auquel l’entreprise anglo-suédoise a cédé une licence de fabrication. Mais la décision de l’Inde de suspendre les exportations du SII pour approvisionner davantage le marché domestique va retarder les livraisons. L’Alliance du vaccin GAVI, qui est un des partenaires de l’initiative Covax, a engagé des discussions avec le gouvernement indien.
    Presque tous les pays africains dépendent du mécanisme de solidarité internationale pour démarrer leur campagne de vaccination. Depuis début mars, le continent a reçu 16 millions de doses sur les 600 millions promises cette année afin d’immuniser 20 % de la population. Une dizaine de pays attendent encore leur première livraison.
    Après des mois de tergiversations, le président malgache, Andry Rajoelina, a finalement décidé d’introduire la vaccination dans le protocole de lutte contre le Covid-19 à côté du CVO+, le remède traditionnel à base d’artemisia dont il fait la promotion depuis un an. L’Etat avancera « vers l’examen et l’utilisation des vaccins efficaces contre les variants du Covid-19 », précise l’annonce faite jeudi à l’issue d’une rencontre avec l’Académie nationale de médecine. Lors de sa dernière allocution, le 20 mars, le chef de l’Etat avait justifié ses hésitations par l’inefficacité des vaccins sur le variant dit « sud-africain », qui est très probablement à l’origine de la flambée des contaminations enregistrées sur la Grande Ile depuis quelques semaines. Le sérum d’AstraZeneca proposé par le mécanisme de solidarité Covax était visé.
    Le revirement d’Andry Rajoelina va soulager tous les citoyens qui désespéraient de voir le président s’obstiner dans son isolement. Depuis le 16 mars, une pétition citoyenne circule pour réclamer le droit de se faire vacciner. Adressée au chef de l’Etat et au ministre de la santé, elle demande « humblement de mettre très bientôt le vaccin à disposition des Malagasy qui le souhaitent », rappelant que « l’accès au vaccin disponible est un droit humain fondamental » et que « ne pas pouvoir y avoir accès ne fait que renforcer l’anxiété et les frustrations [apparues] depuis le début de la crise sanitaire ». Environ 700 personnes l’ont pour l’instant signée.
    Un « pass voyage » numérique permettant de vérifier que les voyageurs ne sont pas porteurs du Covid-19 va être déployé sur le continent. Deux compagnies aériennes, Kenya Airways et Ethiopian Airlines, l’ont déjà adopté. Ce passeport, élaboré avec l’appui du Centre africain pour la prévention et le contrôle des maladies (CDC-Africa), informe les voyageurs des mesures sanitaires exigées à l’entrée du pays dans lequel ils veulent se rendre et permet de vérifier la validité des tests PCR présentés. Une liste de laboratoires accrédités pour réaliser ces tests a été établie pour éliminer les risques de documents falsifiés. Il est prévu d’étendre les informations requises à la vaccination contre le Covid-19 lorsque tous les Africains y auront eu accès.

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