l’Allemagne durcit les conditions d’accès des Français sur son territoire

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  • Covid-19 : l’Allemagne durcit les conditions d’accès des Français sur son territoire
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    Covid-19 : l’Allemagne durcit les conditions d’accès des Français sur son territoire. Le Royaume-Uni pourrait lui aussi rendre plus difficile le passage de ses frontières, alors que la Belgique, l’Espagne et l’Italie s’en tiennent à ce stade aux restrictions déjà en place. Se rendre en Allemagne depuis la France va devenir plus difficile. A partir de dimanche 28 mars, les voyageurs devront être munis d’un test négatif – PCR ou antigénique – de quarante-huit heures. Ils seront également soumis à une quarantaine de dix jours, qui pourra être levée au bout du cinquième en cas de présentation d’un second test négatif. Cette décision était attendue. Elle est la conséquence du classement de la France comme « zone à haut risque » par l’Institut de santé allemand Robert-Koch, annoncé vendredi 26 mars. A cette catégorie appartiennent les pays qui, pendant dix jours successifs, affichent un taux d’incidence supérieur à 200 cas pour 100 000 habitants. En France, vendredi, il était de 337 (120 en Allemagne). Jusqu’à présent, la France était considérée par l’Allemagne comme une simple « zone à risque ». Les conditions d’entrée outre-Rhin étaient donc moins drastiques : les voyageurs munis d’un test négatif à leur arrivée en Allemagne pouvaient être exemptés de quarantaine dans la plupart des Länder. Quant à ceux qui n’en avaient pas, ils pouvaient malgré tout entrer à condition de se mettre à l’isolement et de se faire tester dans les dix jours suivant leur arrivée si les autorités l’exigeaient. Ce qui, en pratique, était très rare. Concernant les frontaliers, la situation ne devrait pas fondamentalement changer, notamment pour les habitants de la Moselle, dont le département est déjà classé « zone à circulation du variant », depuis début mars, par l’Institut Robert-Koch. Les 16 000 travailleurs et les 2 000 élèves mosellans se rendant chaque jour en Allemagne doivent donc présenter un test de quarante-huit heures, soit en pratique deux ou trois par semaine. Pour les frontaliers venant des départements alsaciens, seuls deux tests négatifs par semaine devraient suffire, et ils pourraient être effectués côté allemand, ont expliqué, vendredi soir, les autorités du Land frontalier du Bade-Wurtemberg.Au Royaume-Uni, également, la pression monte très fortement sur le gouvernement Johnson pour qu’il durcisse encore les modalités de passage des frontières maritimes et aériennes avec la France. Pour les personnes arrivant dans le pays, résidents ou pas, la règle est déjà très contraignante : elles doivent disposer d’un test négatif et doivent s’isoler chez elles dix jours. Outre-Manche, l’épidémie a beaucoup reflué grâce au confinement en vigueur depuis la fin de décembre 2020 et à la campagne vaccinale (29 millions de personnes ont déjà reçu leur première dose). Mais les experts s’inquiètent du nombre de cas de variants brésilien et sud-africain en circulation dans l’Hexagone, et l’opposition travailliste réclame des mesures.Boris Johnson a laissé entendre, mercredi, que les contrôles aux frontières entre la France et le Royaume-Uni pourraient être renforcés « très bientôt ». Lors d’une audition devant la Chambre des communes, il a déclaré qu’il y avait un « équilibre à trouver » entre ces contrôles renforcés et les « ruptures » qu’ils occasionneraient.
    A en croire le quotidien Daily Telegraph, il pourrait être décidé, dès le week-end des 27 et 28 mars, de lever l’exception qui permettait jusqu’à présent aux chauffeurs routiers venant de France d’arriver au Royaume-Uni sans tests. Ils seraient très bientôt soumis à des tests obligatoires, en arrivant à Douvres.
    Il va aussi « falloir considérer » l’option de mettre la France sur la liste rouge, a ajouté M. Johnson. Les personnes arrivant au Royaume-Uni d’un pays placé sur cette liste rouge nationale doivent s’isoler dix jours dans un « hôtel quarantaine », et payer environ 1 750 livres sterling (plus de 2000 euros) pour ce séjour. Actuellement, la liste rouge comprend une trentaine de pays, dont le Chili, le Brésil ou l’Afrique du Sud.
    De leur côté, en revanche, la Belgique, l’Espagne et l’Italie ne prévoient pas, pour l’instant, de durcissement des règles concernant les arrivées depuis la France. Concernant l’Italie, les voyageurs arrivant de l’Hexagone doivent déjà présenter un test de maximum quarante-huit heures ; un antigénique suffit.L’Espagne, elle, exige des Français – comme du reste des Européens – un test PCR négatif de moins de soixante-douze heures s’ils arrivent par avion. En revanche, aucun test n’est requis pour ceux qui arrivent par route ou voie ferrée.Toutefois, la venue de Français désireux de profiter de l’ouverture des restaurants et des bars, des théâtres et du couvre-feu à 23 heures, provoque une controverse à Madrid, où le parti de la gauche alternative Mas Madrid a demandé à la présidente de la région, la conservatrice Isabel Diaz Ayuso, qu’elle « cesse de dérouler le tapis rouge aux hordes de Français qui viennent se saouler ».Concernant la Belgique, les règles sont plus drastiques concernant les zones dites « rouges », dont la France fait d’ores et déjà partie. Les personnes arrivant de ces zones sont en effet soumises à une quarantaine de dix jours, qui peut être réduite à sept en cas de test négatif au bout du septième jour. Pour les non-résidents, un test négatif doit avoir été effectué au maximum soixante-douze heures avant leur arrivée. S’agissant des résidents, le test peut être fait à leur arrivée. Ces dispositions ne concernent toutefois pas les frontaliers, pour lesquels ni test ni quarantaine ne sont obligatoires.

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