• A Sciences Po, la succession d’Olivier Duhamel se fait dans un climat tendu
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/02/a-sciences-po-la-succession-se-fait-dans-un-climat-tendu_6075345_3224.html

    La candidature de Nonna Mayer à la tête de la Fondation nationale des sciences politiques a été rejetée, jeudi.

    La succession d’Olivier Duhamel à la tête de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) serait-elle en train de s’enliser ? Sur les trois candidatures, celle de Nonna Mayer, pourtant retenue par six des dix membres du comité de sélection, a été rejetée lors de sa présentation devant le conseil d’administration de la fondation, jeudi 1er avril.

    Réunis de manière informelle, les 23 membres ont pris part à un vote « indicatif », censé conforter cette candidature avant la réunion officielle du conseil qui doit se tenir d’ici au 10 mai, date butoir fixée par le président par intérim, Louis Schweitzer. Ce n’est qu’une fois cette nomination acquise que pourra démarrer le second volet de la succession, à la tête de l’Institut d’études politiques (IEP), en remplacement de Frédéric Mion.

    Les membres du conseil ont émis « un avis partagé mais, in fine, négatif » sur la candidature de Nonna Mayer, rapportent, dans un communiqué commun, Louis Schweitzer et Jeanne Lazarus, présidente du conseil de l’IEP. Dans le détail, selon nos informations, Mme Mayer a enregistré 12 votes négatifs (2 blancs et 10 contre) et 11 votes favorables, soit moins que les deux tiers des voix qui seront requis le jour J.

    La chercheuse émérite a fait l’objet d’attaques virulentes sur ses travaux de la part d’universitaires membres de l’Observatoire du décolonialisme, l’accusant de fournir « une caution scientifique à la notion d’islamophobie ». Nonna Mayer avait obtenu le soutien des représentants des personnels de l’école qui siègent au comité de recherche. Soutien qui s’est avéré insuffisant ce jeudi face à la plupart des membres du collège des « fondateurs », soucieux de conserver l’initiative en matière de cooptation, rapportent plusieurs sources. « Nous n’avons pas eu de débat général sur le projet de Nonna Mayer car chacun semblait déjà très affirmé sur sa position, témoigne un participant. Louis Schweitzer [membre fondateur] a lui-même reconnu la valeur de sa candidature, mais a ajouté qu’elle n’avait à ses yeux pas toutes les qualités pour assurer la représentation de Sciences Po à l’extérieur », rôle essentiel du président ou de la présidente de la FNSP.

    « Nous nous remettons immédiatement au travail pour trouver une nouvelle candidature et que tout soit bouclé d’ici au 10 mai », promet simplement Louis Schweitzer qui refuse de confirmer l’émergence d’un nouveau nom circulant dans la communauté depuis plusieurs jours : celui de Laurence Bertrand-Dorléac, professeure d’histoire de l’art… et membre du comité de sélection. «  J’espère que ce n’est qu’une rumeur tant il s’agirait là d’un manquement gravissime à l’éthique la plus élémentaire », s’émeut un enseignant. Sollicitée par Le Monde, Mme Bertrand-Dorléac n’a pas souhaité commenter.

  • Les sénateurs adoptent un « amendement UNEF » permettant de dissoudre les associations faisant des réunions non mixtes racisées
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/02/les-senateurs-adoptent-un-amendement-unef-permettant-de-dissoudre-les-associ

    Les sénateurs ont adopté à l’unanimité, jeudi soir 1er avril, un « amendement UNEF » auquel Marlène Schiappa, ministre déléguée à la citoyenneté, après l’avoir combattu, ne s’est finalement pas opposée, bien qu’elle l’ait jugé inconstitutionnel.

    Cet amendement crée un nouveau motif permettant au gouvernement de dissoudre une association par un décret pris en conseil des ministres. Il vise les associations ou groupements de fait « qui interdisent à une personne ou un groupe de personnes à raison de leur couleur, leur origine ou leur appartenance ou non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée de participer à une réunion ». Il a été adopté à l’occasion de la discussion en première lecture du projet de loi confortant le respect des principes de la République, plus connu sous l’appellation de projet contre le séparatisme.

    En le présentant, Stéphane Le Rudulier (Les Républicains, Bouches-du-Rhône) a d’entrée ciblé « les journées non mixtes interdites aux blancs », à savoir les réunions en non-mixité entre « racisés » qui sont organisées au sein du syndicat étudiant UNEF. L’exposé des motifs de l’amendement cible les « associations racistes et dangereuses pour l’intérêt général » et les réunions « interdites aux blancs organisées par l’UNEF ».

    « À l’unanimité », ces tocards adoptent l’idée néo-nazie qu’il est urgent de lutter contre un « racisme anti-blancs » en France.