/04

  • Twitter remplace son logo par celui du dogecoin, dont certains investisseurs sont en conflit avec Elon Musk
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2023/04/04/twitter-remplace-son-logo-par-celui-du-dogecoin-dont-certains-investisseurs-

    (...) il est intervenu alors que M. Musk est poursuivi depuis le mois de juin 2022 pour avoir, selon ses accusateurs, contribué à gonfler artificiellement le cours de cette même cryptomonnaie pendant deux ans. Les plaignants, des investisseurs ayant perdu de l’argent en achetant et revendant des dogecoins depuis 2019, réclament aujourd’hui 258 milliards de dollars d’indemnisation (environ 237 milliards d’euros). Les avocats d’Elon Musk ont appelé vendredi à l’abandon des poursuites, estimant qu’« il n’y a rien d’illégal à tweeter un message de soutien à une monnaie virtuelle parfaitement légitime, dont la valorisation se maintient aux alentours de 10 milliards de dollars [un peu plus de 9 milliards d’euros] ».

    « Crypto du peuple »
    A sa création en 2013, le dogecoin était présenté comme une parodie des cryptomonnaies plus ou moins robustes lancées dans l’espoir de répliquer le succès du bitcoin. La monnaie, symbolisée par un chien japonais de race shiba inu, a rapidement bénéficié de l’aura ironique d’un mème, et a profité d’une image de sympathie due à sa cotation modeste.
    Mais le dogecoin a vu son cours exploser en 2021, en partie grâce à Elon Musk, qui l’a présentée au début de cette année-là comme la « crypto[monnaie] du peuple », évoquant le projet d’envoyer la devise sur la Lune. Le milliardaire américain a cependant également fait chuter massivement le cours de la cryptomonnaie quelques mois plus tard, en mai 2021, en la présentant comme une arnaque durant la très populaire émission télévisée américaine « Saturday Night Live ».

    • Un chien de garde, et des moutons. Résultat de l’opération :

      … 4 milliards de dollars investis sur une cryptomonnaie en moins d’une heure. Dans la soirée de lundi à mardi, certains habitués de Twitter ont découvert en ouvrant le réseau social un changement inattendu. Un Shiba Inu au regard affable a remplacé comme bouton d’accueil l’historique logo du réseau social représenté par un oiseau bleu. Résultat : le cours du dogecoin, la cryptomonnaie associée à ce logo, a flambé de 30 % et gagné près de 4 milliards de dollars de capitalisation en moins d’une heure, selon Coingecko.

      […]

      Et à chaque fois que le fondateur de Tesla et SpaceX se fend d’un tweet sur le Dogecoin, son cours flambe. Le propriétaire de Twitter a confirmé être à l’origine du changement de logo, en publiant un échange antérieur dans lequel un utilisateur de Twitter l’avait exhorté à faire cette modification, ce à quoi il avait répondu : « Comme promis ».

      (Les Échos)

  • Covid-19 : la Guadeloupe voit une augmentation de près de 50 % de cas positifs en une semaine
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/07/02/covid-19-la-guadeloupe-voit-une-augmentation-de-pres-de-50-de-cas-positifs-e

    Covid-19 : la Guadeloupe voit une augmentation de près de 50 % de cas positifs en une semaine. Près de 2 300 contaminations ont été relevées sur les quatre premiers jours de la semaine, ce qui a poussé les autorités à prolonger les mesures sanitaires en vigueur à l’entrée sur le territoire.
    Le Monde avec AFP
    A l’approche des vacances d’été, l’épidémie de Covid-19 connaît un net rebond à la Guadeloupe. De lundi à jeudi, « le nombre de personnes testées positives a significativement augmenté par rapport aux quatre premiers jours de la semaine [dernière] : 2 299 contre 1 552, soit une augmentation de 48 % », précise, vendredi 1er juillet, un communiqué de la préfecture de Guadeloupe.Ce rebond avait poussé, jeudi, les autorités à prolonger les mesures sanitaires en vigueur à l’entrée sur le territoire guadeloupéen. Ainsi, les voyageurs à destination de la Guadeloupe devront présenter un test PCR ou antigénique négatif, ou un certificat de rétablissement pour ceux qui ont contracté le virus, ou afficher un schéma vaccinal complet.
    L’hôpital a aussi mis en place des mesures pour juguler la tension entraînée par ce rebond. Depuis le 15 juin, les urgences n’accueillent plus les patients qui ne seront pas passés par le SAMU, le centre 15 au préalable, entre 20 heures et 8 heures du matin, a prévenu dans un communiqué la direction du CHU de Guadeloupe.Selon le communiqué de la préfecture, le taux d’incidence a bondi, d’une semaine à l’autre, de 649,5 à 770,3. Le taux de positivité des tests est passé de 18,3 % à 20,2 %.Parallèlement, le nombre de clusters s’accroît également toujours, selon la même source. A la Guadeloupe, selon le dernier bulletin sanitaire, seule 25 % de la population est triple vaccinée.

    #Covid-19#migration#migrant#france#guadeloupe#sante#mobilite#tourisme#vaccination#restrictionsanitaire#cluster#depistage#schemavaccinal

  • Covid-19 : les Etats-Unis rouvrent leurs frontières après vingt mois de restrictions
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/11/08/les-etats-unis-rouvrent-leurs-frontieres-apres-vingt-mois-de-restrictions_61

    Covid-19 : les Etats-Unis rouvrent leurs frontières après vingt mois de restrictionsPlus d’une trentaine de pays, dont la France, sont concernés par la levée, lundi, du « travel ban » décidé en mars 2020 par Donald Trump. Pour faire face à l’afflux de demandes, les compagnies aériennes ont augmenté le nombre de vols transatlantiques.
    L’heure est enfin arrivée : les Etats-Unis rouvrent, lundi 8 novembre, leurs frontières terrestres et aériennes aux voyageurs vaccinés contre le Covid-19, après vingt mois de restrictions particulièrement mal vécues en Europe ou chez les voisins mexicains et canadiens. La France fait partie des pays concernés par cette levée des restrictions de voyage. Familles séparées, relations d’affaires perturbées, ambitions professionnelles contrariées : le « travel ban » imposé par Donald Trump au mois de mars 2020, et confirmé par son successeur Joe Biden, a été très critiqué et il est devenu emblématique des bouleversements provoqués par la pandémie.
    Pour se prémunir des pays les plus affectés par le Covid-19, Donald Trump avait imposé dès février 2020 des restrictions sur les voyages en provenance de Chine. Puis, le 13 mars, ce fut le tour des pays européens de l’espace Schengen. Ont suivi quelques jours plus tard la Grande-Bretagne et l’Irlande, tandis que les frontières terrestres avec le Mexique et le Canada étaient en très grande partie fermées. Avec tous ces pays, la densité des échanges humains et économiques est immense.
    Beaucoup de familles des deux côtés de l’Atlantique attendent ces retrouvailles avec fébrilité. Il était certes possible d’aller des Etats-Unis vers l’Europe depuis l’été dernier, mais les étrangers installés sur le sol américain et détenteurs de certains visas n’avaient aucune garantie de pouvoir retourner chez eux.Pour faire face à l’afflux de demandes, les compagnies aériennes ont augmenté le nombre de vols transatlantiques et vont utiliser de plus gros avions. Cette levée des restrictions représente une bouffée d’oxygène pour un secteur plongé dans la crise par la pandémie.
    De leur côté, les autorités mexicaines s’attendent à des embouteillages monstres aux postes-frontières. « Il y aura des toilettes portables installées sur les trois ponts, car selon les autorités des Etats-Unis les temps d’attente pourront atteindre quatre heures. Nous demandons aux conducteurs d’être patients », a déclaré César Alberto Tapia le directeur de la sécurité routière de la ville frontière de Ciudad Juarez, reliée à El Paso (Texas) par trois ponts internationaux. Les bureaux de change de Ciudad Juarez ont signalé une pénurie de dollars ces derniers jours.
    Le long de l’immense frontière mexicaine, de nombreuses villes américaines, au Texas ou en Californie, ont souffert économiquement de cette limitation des échanges. « La pandémie a touché tout le monde et nous attendons simplement que les nôtres puissent venir nous rendre visite eux aussi », explique à l’AFP Marcos Rivera, propriétaire d’un magasin de vêtements à El Paso.Plus anecdotiquement, au nord, les riches retraités canadiens vont pouvoir sans crainte, à l’heure des premiers frimas, entreprendre leur transhumance annuelle en voiture vers la Floride et ses douceurs climatiques. Plus d’une trentaine de pays sont concernés par la levée du « travel ban ». Mais l’entrée ne sera pas totalement libre et les autorités américaines entendent surveiller le statut vaccinal des voyageurs, en même temps qu’elles continueront d’exiger des tests Covid négatifs.
    Les autorités sanitaires américaines ont déclaré que tous les vaccins approuvés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) seraient acceptés. Il s’agit pour l’instant, selon la procédure d’urgence de l’OMS, des vaccins de : Johnson & Johnson ; AstraZeneca ; Moderna ;Pfizer-BioNTech ; Bharat Biotech ; Sinopharm ; Sinovac.Pour les voyageurs arrivant par les airs, les Etats-Unis demanderont à partir de lundi, en plus d’une preuve de vaccination et d’un test réalisé dans les trois jours avant le départ, la mise en place par les compagnies aériennes d’un système de suivi des contacts.
    Pour la voie terrestre, la levée des restrictions se fera en deux temps. A partir de lundi, pourront traverser la frontière du Canada ou du Mexique les personnes venant pour des raisons jugées non essentielles, par exemple familiales ou touristiques, à condition d’être vaccinées. Les personnes venant pour des motifs impérieux – par exemple les chauffeurs routiers – n’en auront pas besoin. Mais à partir de janvier, l’obligation vaccinale vaudra pour tous les visiteurs franchissant les frontières terrestres, quel que soit leur motif d’entrée.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#canada#mexique#europe#sante#circulation#frontiere#vaccination

  • L’Afrique face au Covid-19 : en Tunisie, « le système de santé s’effondre »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/07/09/l-afrique-face-au-covid-19-en-tunisie-le-systeme-de-sante-s-effondre_6087713

    L’Afrique face au Covid-19 : en Tunisie, « le système de santé s’effondre »

    La situation sanitaire est « catastrophique » en Tunisie, qui enregistre ces dernières semaines un nombre record de contaminations au Covid-19, a annoncé, jeudi 8 juillet, Nissaf Ben Alaya, la porte-parole du ministère de la santé, reconnaissant que « le système sanitaire du pays s’est malheureusement effondré ». Selon Mme Ben Alaya, qui s’exprimait lors d’un entretien accordé à une radio tunisienne, il est désormais difficile de trouver un lit disponible ou d’avoir la quantité nécessaire d’oxygène dans les hôpitaux du pays : « Si nous n’unissons pas nos efforts, la catastrophe [sanitaire] va empirer. »
    Les hôpitaux tunisiens connaissent depuis deux semaines un important afflux de patients durant cette vague de propagation du coronavirus qui atteint des niveaux inédits. Mardi, la Tunisie a enregistré 9 823 cas (dont 134 décès) en une journée, des chiffres jamais atteints depuis mars 2020, alors que le pays voit se propager les variants Alpha et Bêta. Au total ont été recensés 473 229 cas de contamination au Covid-19, dont 15 861 décès, pour environ 12 millions d’habitants. Sur plus 3 millions de personnes inscrites pour se faire vacciner, seulement 608 332 ont reçu les deux doses.
    Face à la situation, la Libye voisine a décidé jeudi de fermer ses frontières et de suspendre les vols avec la Tunisie pour une semaine. Les autorités tunisiennes ont, elles, ordonné le confinement de la population dans six gouvernorats, dont Tunis et sa banlieue, jusqu’au 31 juillet et l’interdiction des déplacements entre régions.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#libye#sante#frontiere#variant#systemesante#vaccination#situationepidémique#confinement#deplacementinterne

  • L’Afrique face au Covid-19 : de l’Afrique du Sud à l’Ouganda, un afflux sans précédent de malades
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/06/25/l-afrique-face-au-covid-19-de-l-afrique-du-sud-a-l-ouganda-un-afflux-sans-pr

    L’AstraZeneca « indien » distribué en Afrique n’est pas homologué par les Européens
    Les Malgaches ont été parmi les premiers à découvrir que le vaccin Covishield, la version d’AstraZeneca fabriquée par le Serum Institute of India, n’est pas homologuée par l’Agence européenne du médicament (AEM). Or ce vaccin, distribué via l’initiative internationale Covax, est le plus répandu en Afrique. Cette situation introduit une discrimination à l’entrée sur le sol européen pour les voyageurs africains. A Antananarivo, le représentant européen a été interpellé, mais l’incompréhension a rapidement gagné d’autres pays. L’Union européenne s’est justifiée en expliquant que l’agence avait uniquement approuvé le vaccin d’AstraZeneca fabriqué au Royaume-Uni ou dans d’autres pays d’Europe sous le nom Vaxzevria. Il fait partie des quatre vaccins validés par l’autorité de régulation permettant un accès sans restriction au territoire européen.

    #Covid-19#migrant#migration#afrique#sante#vaccination#UE#AEM#COVAX#circulation#frontiere

  • L’Afrique face au Covid-19 : les Seychelles vaccinées, mais de nouveau dans la tourmente
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/05/07/l-afrique-face-au-covid-19-les-seychelles-vaccinees-mais-de-nouveau-dans-la-

    Les Seychelles, où plus de 60 % de la population a été vaccinée, font face depuis plusieurs jours à une recrudescence des cas de contaminations au #Covid-19, justifiant de nouvelles mesures de confinement. « Malgré tous les efforts exceptionnels que nous réalisons, la situation de notre pays au regard de l’épidémie est critique », a reconnu la ministre de la santé, Peggy Vidot. Les écoles sont de nouveau fermées pour trois semaines, ainsi que les salles de sport. Les bars, les restaurants et les magasins devront fermer plus tôt et il est demandé à la population de ne plus avoir d’interaction sociale en dehors de la famille.

    L’archipel de l’océan Indien avait été le premier pays africain à lancer sa campagne de vaccination, début janvier, grâce aux dons des Emirats arabes unis et de l’Inde, respectivement 50 000 doses du vaccin chinois Sinopharm et 50 000 doses du vaccin suédo-britannique AstraZeneca. Les autorités ont indiqué que plus de 1 000 personnes sont actuellement positives au Covid-19 et que 30 % d’entre elles étaient totalement vaccinées.

  • Covid-19 : à Kinshasa, les étrangers se ruent sur les vaccins dont les Congolais ne veulent pas
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/05/10/covid-19-a-kinshasa-les-etrangers-se-ruent-sur-les-vaccins-dont-les-congolai

    Covid-19 : à Kinshasa, les étrangers se ruent sur les vaccins dont les Congolais ne veulent pas. La campagne de communication semble pour le moment sous-dimensionnée dans un pays où fleurissent les préjugés sur le Covid-19 et les vaccins.Dans la cour de l’hôpital Saint-Joseph de Kinshasa, une dizaine d’Indiens de tous âges attendent sur des bancs, devant une grande tente estampillée « OMS » (Organisation mondiale de la santé). Tous viennent recevoir leur première dose de vaccin AstraZeneca contre le Covid-19. « Vous fumez ? You have allergies ? » Dans un anglais mâtiné de lingala et de français, le personnel de l’hôpital pique à la chaîne. Depuis le début de la campagne, le 19 avril, il y a « 80 % d’étrangers et seulement 20 % de Congolais, pour 400 vaccinés », explique le docteur Thierry Mukendi. Ce matin-là, seules deux Congolaises d’une soixantaine d’années ont poussé la porte de l’hôpital.
    Au Centre médical de Kinshasa, une structure du centre-ville, le constat est encore plus accablant : la proportion d’étrangers venus bénéficier du vaccin atteint 90 %. Dans la salle d’attente : des Belges, des Libanais, des Grecs… Les expatriés, nombreux dans la capitale congolaise, se sont vite passé le mot. Fin avril, une page Facebook suivie par la communauté indienne invitait à un événement intitulé « Camp de vaccination Covid » dans un hôpital de la ville, propriété de l’homme d’affaires Harish Jagtani.
    Les doses injectées proviennent toutes du mécanisme de solidarité internationale Covax codirigé par l’OMS, l’Alliance du vaccin et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies, à destination des populations de pays à faibles ou moyens revenus. Mais la campagne de vaccination n’a pas réussi à décoller. Elle a pris du retard, du fait des vérifications liées aux risques concernant les vaccins AstraZeneca et des problèmes logistiques que posent l’acheminement des doses dans un pays grand comme l’Europe de l’Ouest. Pour éviter de les détruire, la République démocratique du Congo (RDC) a restitué à Covax 1,3 million de doses AstraZeneca sur les 1,8 million reçues. Afin d’écouler les stocks restants avant leur date de péremption fin juin, il a donc été décidé d’ouvrir la vaccination à tous les volontaires majeurs. « J’ai été étonnée qu’on en donne à des gens comme moi, qui ont les moyens de payer et de se faire rembourser par leur assurance », confie Marit Hjort, une Norvégienne de 29 ans. Les Congolais, eux, boudent le vaccin pour le moment. Un trentenaire venu à l’hôpital Saint-Joseph avec deux collègues indiens secoue vigoureusement la tête lorsqu’on lui demande s’il se fera vacciner. « On n’aime pas les vaccins ici. Et moi je n’ai pas peur du Covid-19 : on a des remèdes, des tisanes maison. »
    Un grand nombre de fausses informations circulent en RDC sur le virus et le vaccin. « Il y a encore une majorité de Congolais qui pensent que le Covid-19 n’existe pas, ou alors qu’il ne touche que certaines couches sociales », analyse le docteur Dauphin Bena, au Centre médical de Kinshasa. Sur les réseaux sociaux, le vaccin est accusé de rendre stérile, ou impuissant.Pour contrer ces préjugés, la campagne de communication semble pour le moment sérieusement sous-dimensionnée. Le président et le ministre de la santé ne se sont pas fait vacciner publiquement, comme dans d’autres pays. Il n’y a pas d’affichage dans les rues, ni de spots à la télévision et à la radio. Alors que la vaccination a commencé depuis plus de deux semaines, les missions de sensibilisation se font encore rares dans les quartiers de la capitale. La commission de la communication sur les risques et engagement communautaire, chargée de ces activités, commence tout juste à former ses agents. Les responsables déplorent le manque de moyens alloués par le gouvernement.Pour le programme élargi de vaccination congolais (PEV), le dispositif national chargé des vaccins, l’afflux d’étrangers n’est pas un problème : les injections sont ouvertes à tous les résidents du pays. « Ceux qui ont compris les bénéfices de ce vaccin ont le droit d’en profiter. On ne fait pas de distinction de nationalité ou de couleur de peau », explique Elisabeth Mukamba, la directrice du PEV. « Je trouve cela normal qu’on ait cet accès. Le virus n’a pas de frontière », souligne Nadim Essa, un Canadien installé en RDC, qui a reçu sa première dose le 30 avril.

    #Covid-19#migrant#migration#RDC#sante#vaccination#PEV#frontiere#circulation#resident#etranger

  • Une fusée chinoise s’apprête à faire un retour incontrôlé sur Terre
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/05/06/une-fusee-chinoise-s-apprete-a-faire-un-retour-incontrole-sur-terre_6079279_


    La fusée chinoise Longue-Marche 5B à son décollage sur le site de lancement de Wenchang, le 29 avril 2021.
    AP

    Le Pentagone suit de près le parcours imprévisible de la fusée Longue-Marche 5B, lancée il y a une semaine. La probabilité est grande qu’elle s’abîme en mer, la surface de la Terre étant composée à 70 % d’eau.

    Le Pentagone a fait savoir, mercredi 5 mai, suivre à la trace la fusée chinoise qui doit effectuer ce week-end une rentrée incontrôlée dans l’atmosphère, avec le risque de s’écraser dans une zone habitée. Le ministre américain de la défense, Lloyd Austin, « est informé, et il sait que le Commandement pour l’espace suit à la trace, littéralement, ce débris de fusée », a déclaré le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

    La Chine a lancé, jeudi, le premier des trois éléments de sa station spatiale, la « CSS », qui a été propulsé par une fusée Longue-Marche 5B. C’est le corps de cette fusée qui doit atterrir dans les prochains jours, et personne ne sait où. « C’est quasiment le corps de la fusée, si j’ai bien compris. Il est presque intact », a-t-il ajouté, précisant que la rentrée dans l’atmosphère est prévue « autour de samedi ».

    Après la séparation du module spatial, le lanceur s’est mis à tourner en orbite autour de la planète selon une trajectoire irrégulière, perdant lentement de l’altitude, ce qui rend toute prédiction sur son point d’entrée dans l’atmosphère, et donc son point de chute, quasiment impossible.

    Une destruction possible
    Il est possible qu’elle se désintègre à l’entrée dans l’atmosphère, ne laissant que des débris limités s’écraser. Et si elle reste entière, la planète étant composée à 70 % d’eau, il y a de fortes chances que la fusée s’abîme en mer, mais ce n’est pas sûr. Elle pourrait s’écraser sur une zone habitée ou sur un navire.

    Questionné sur la possibilité que le débris spatial soit détruit si des zones terrestres sont menacées, le porte-parole du Pentagone a répondu qu’il était « trop tôt » pour le dire. « Nous le surveillons, nous le suivons d’aussi près que nous pouvons », a-t-il dit. « Mais il est tout simplement trop tôt pour savoir où il va aller et s’il y a quelque chose à faire. »

    Ce n’est pas la première fois que la Chine perd le contrôle d’un vaisseau spatial lors du retour sur Terre. En avril 2018, un laboratoire spatial Tiangong-1 s’était désintégré à la rentrée dans l’atmosphère, deux ans après qu’il eut cessé de fonctionner. Les autorités chinoises avaient nié que le laboratoire avait échappé à leur contrôle.

  • A l’aéroport de Roissy, des Indiens en transit illégal installés dans un terminal
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/05/03/a-l-aeroport-de-roissy-des-indiens-en-transit-illegal-installes-dans-un-term

    A l’aéroport de Roissy, des Indiens en transit illégal installés dans un terminal. Par crainte de la formation d’un cluster de contamination au Covid-19, les autorités ont installé une annexe temporaire à la zone d’attente pour personnes en instance (ZAPI) dans le terminal 2A de l’aéroport.
    Un terminal de l’aéroport Roissy - Charles-de-Gaulle a été aménagé pour accueillir plusieurs dizaines d’Indiens en transit illégal sur le territoire français et faire baisser le nombre de personnes maintenues dans la zone d’attente de l’aéroport, a-t-on appris, lundi 3 mai, de sources aéroportuaires.Par crainte de la formation d’un cluster de contamination au Covid-19, la Croix-Rouge et l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) avaient décidé à la fin avril de retirer leurs salariés de la plus grande zone d’attente aéroportuaire de France, où sont maintenus les étrangers qui ne sont pas autorisés à entrer sur le territoire. Vendredi, les autorités, avec le soutien logistique d’Aéroports de Paris (ADP), ont donc installé une annexe temporaire à la zone d’attente pour personnes en instance (ZAPI) dans le terminal 2A de l’aéroport, une information dévoilée par Le Parisien.« Nous avons mis à disposition des lits de camp dans un terminal fermé depuis l’été et permis un accès aux sanitaires. Quatre-vingts à quatre-vingt-dix personnes en transit avec des problèmes administratifs de visa s’y trouvent actuellement », a indiqué lundi ADP à l’Agence France-Presse (AFP). Le nombre d’étrangers maintenus dans la zone d’attente principale est ainsi redescendu à « trente-cinq », selon une source aéroportuaire.
    Tous les étrangers installés dans l’annexe temporaire sont des ressortissants indiens, en grande majorité des hommes, a précisé cette source à l’AFP. Ils ont tous refusé de subir des tests, « mais certains sont arrivés avec des PCR négatifs et sont là depuis dix-sept jours ». Pour la plupart, ces Indiens sont en transit entre Moscou et Mexico, avec l’espoir d’immigrer en Amérique du Nord. Mais ils ne disposent pas de visa et doivent donc être réacheminés vers Moscou.En première ligne face à la pandémie, avec le Brésil, l’Inde a enregistré 3 400 décès supplémentaires et 370 000 nouvelles contaminations en vingt-quatre heures. Le bilan total provisoire culmine à plus de 219 000 morts, pour près de 20 millions de contaminations.

    #Covid-19#migrant#migration#france#inde#sante#circulation#variant#frontiere#cluster#transit#visa

  • A Mexico, dans une école transformée en refuge, le désarroi de mineurs en route vers les Etats-Unis
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/30/a-mexico-dans-une-ecole-transformee-en-refuge-le-desarroi-de-mineurs-en-rout

    A Mexico, dans une école transformée en refuge, le désarroi de mineurs en route vers les Etats-Unis. Carlos, Ricardo, Alejandra, Leopoldo ont traversé le Mexique dans l’espoir de franchir la frontière américaine. Refoulés ou en attente, ces mineurs centraméricains isolés sont de plus en plus exposés aux violences du crime organisé.C’est la troisième fois que Carlos, Hondurien de 13 ans, tente la traversée jusqu’aux Etats-Unis. « Là, ça va marcher avec Biden », espère le frêle adolescent aux cheveux châtains et aux yeux noisette, assis dans l’immense patio bétonné du refuge Cafemin, planté au nord de Mexico. Il voyage seul. « Pour avoir plus de chances de passer », confie Carlos – son prénom a été modifié pour sa sécurité à la demande de Cafemin, où il fait une pause à mi-parcours de son odyssée de tous les dangers.Carlos a rejoint la déferlante d’enfants et d’adolescents centraméricains, accompagnés ou non, qui traversent le Mexique pour rejoindre les Etats-Unis, attirés par la nouvelle politique migratoire « humaniste » de Joe Biden, notamment envers les mineurs. Cette vague historique, qui provoque une crise à la frontière américaine, expose les plus jeunes aux extorsions des policiers ripoux et aux violences du crime organisé.
    L’ambiance est paisible dans cette ancienne école transformée, depuis 2012, en refuge de migrants par la congrégation des Sœurs joséphites. Sous le dôme en taule qui coiffe le patio, un groupe d’enfants d’à peine 8 ans jouent à des jeux de société. A l’écart, leurs mères discutent. Non loin, cinq adolescents sont blottis les uns contre les autres. Ils écoutent une mini-sono qui distille du reggaeton à bas volume, sous le regard bienveillant de sœur Maria Magdalena Silva Renteria, directrice de Cafemin, en jupe noir et chemisier blanc.La religieuse septuagénaire a dû s’adapter à « l’effet Biden » : « Notre refuge était réservé aux femmes. Mais l’appel d’air migratoire provoqué par ses annonces nous a contraints à accueillir des enfants, seuls ou en famille. Nous frôlons la saturation. Au nord, les refuges sont pleins à craquer. » En mars, plus de 172 000 clandestins ont été arrêtés par les gardes-frontières américains, la plupart centraméricains. Ce boum de 71 % en un mois représente la plus forte hausse mensuelle depuis quinze ans. Parmi eux, les mineurs isolés ont doublé (18 890 en mars), saturant les refuges américains.
    Pour sœur « Magda », « la politique d’ouverture de Biden a fait naître beaucoup d’illusions chez les Centraméricains qui fuient la pauvreté, la violence et les ravages climatiques. Des familles entières partent avec l’idée erronée que leurs enfants leur permettront de rester aux Etats-Unis. » Entre février et mars, les arrestations de migrants en famille ont décollé, à la frontière américaine, de 20 000 à plus de 50 000.« Notre épuisante guerre contre la migration est terminée », a insisté, mercredi 28 avril, le président américain lors de son discours au Congrès, appelant les législateurs à voter son ambitieux plan migratoire. Mais, pour l’heure, la saturation des centres d’hébergement l’a contraint à renoncer à un quota annuel d’accueil de 60 000 nouveaux réfugiés, ramené au seuil de 15 000 fixé par son prédécesseur. Les autres sont expulsés en masse vers le Mexique ou l’Amérique centrale, sous le prétexte de la crise sanitaire due au Covid-19.
    Assise sous les fresques décrépies qui ornent le refuge, Ingrid Menendez enrage : « Nous étions enfin aux Etats-Unis, raconte cette Guatémaltèque de 40 ans, partie avec ses deux fils de 14 et 10 ans. Nous nous sommes livrés en toute confiance aux autorités américaines. Mais on a été renvoyés immédiatement au Mexique. Sans moi, mes enfants seraient restés là-bas. » Cette incitation à laisser partir seuls des mineurs les confronte à des situations traumatisantes pour leur âge.
    La plupart ont eu recours à des passeurs, dont les tarifs ont décollé : « Ma famille avait payé plus de 12 000 dollars [10 000 euros] pour moi et Max, confie Leopoldo, Salvadorien de 16 ans, accompagné par son frère cadet de 14 ans. Notre passeur nous a abandonnés juste avant un barrage. » Max refuse, lui, d’être interviewé, restant rivé sur son Rubik’s Cube. A la demande de M. Biden, le Mexique, le Guatemala et le Honduras ont accepté, mi-avril, de renforcer leur dispositif militaire #pour bloquer en amont les migrants. « Cette militarisation les oblige à prendre des routes alternatives plus isolées qui les exposent davantage au crime organisé », s’inquiète sœur « Magda », qui déplore que « Mexico fasse le sale boulot des Etats-Unis ».

    #covid-19#migrant#migration#etatsunis#mexique#honduras#guatemala#sante#expulsion#mineur#politiquemigratoire#violence#pandemie#militarisation

  • Net rebond de la pandémie en Asie du Sud-Est
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/30/net-rebond-de-la-pandemie-en-asie-du-sud-est_6078685_3210.html

    Les trois « bons élèves » de la planète Covid, Thaïlande, Cambodge et Laos, trois pays d’Asie du Sud-Est qui avaient su jusque-là faire preuve d’une maîtrise singulièrement efficace de la pandémie, connaissent à leur tour un rebond inquiétant des infections. Si les taux de diffusion du virus restent relativement bas, comparés au reste du monde, ils n’en sont pas moins alarmants.En Thaïlande, les décès dus au Covid-19 ont plus que doublé en un mois : entre le début de la pandémie et vendredi 30 avril, 178 personnes sont mortes du virus. Chaque jour, plus de 2 000 cas positifs supplémentaires sont désormais signalés, portant à 61 700 le nombre d’infections.Pour une population de près de 70 millions d’habitants, ces chiffres sont certes incomparables avec les situations cauchemardesques en train de se développer en Inde ou en Amérique latine, et restent très en deçà des statistiques françaises et celles d’autres pays européens. Face à cette nouvelle flambée inattendue, les autorités ont cependant pris des mesures strictes dans un pays où la crainte du virus est particulièrement aiguë (...).
    La cause de ce rebond épidémique, qui est en train de placer sur la sellette le premier ministre, Prayuth Chan-o-cha, et son très controversé ministre de la santé, Anuthin Charnvirakul, a été provoquée au début du mois par l’apparition de clusters dans des boîtes de nuit du quartier de Thonglor, à Bangkok. Les mouvements de population dans tout le pays à l’occasion de Songkran, le Nouvel An thaïlandais – qui tombe le 13 avril –, n’ont rien arrangé.Les opposants au gouvernement accusent le premier ministre de mauvaise gestion et se déchaînent contre le ministre de la santé, qualifié d’incapable. Une pétition qui a déjà réuni plusieurs centaines de milliers de signatures circule pour demander sa démission. Selon un sondage, près de 80 % des Thaïlandais font peu ou pas du tout confiance dans la capacité gouvernementale à maîtriser le virus.
    « La Thaïlande n’a pas perdu le contrôle de l’épidémie », avance néanmoins François Nosten, professeur en médecine tropicale installé dans le pays depuis trente ans. Célèbre pour la lutte sans relâche qu’il mène pour l’éradication du paludisme, le directeur de la Shoklo Malaria Research Unit, basée dans la ville de Mae Sot, à la frontière birmane, estime que « jusqu’à 3 000 cas par jour, les autorités peuvent gérer la propagation du virus. Au-delà, cela deviendrait problématique ». Le médecin français souligne aussi que la Thaïlande dispose de « l’un des meilleurs systèmes de santé de la région », avantage auquel s’ajoute un réseau étendu de volontaires bénévoles, ainsi qu’une politique résolue de tests et de traçage des cas contacts.
    Si l’épidémie devait se développer dans des proportions inquiétantes, les hôpitaux n’auraient toutefois pas la capacité d’absorber le nombre de malades gravement atteints dans un pays où toute personne positive est contrainte à l’hospitalisation – même si elle n’a pas développé de symptômes. D’immenses hôpitaux de campagne, similaires à ceux montés par les Chinois à Wuhan, épicentre originel de la pandémie, ont été ouverts autour de Bangkok et de Chiangmai pour accueillir des personnes testées positives sans symptômes graves.Le Cambodge avait, lui aussi, semblé avoir été épargné par le virus. Mais la courbe des cas a soudainement augmenté depuis fin février avant de faire un bond spectaculaire – à la verticale – mi-avril, passant d’une cinquantaine d’infections journalières à des pics de plus de 600. A ce jour, 88 morts ont été recensés pour 11 761 cas – une hausse plus que significative dans ce royaume de 17 millions d’habitants. Les raisons de cette brutale augmentation s’expliquent par la fuite, de l’hôtel où elles effectuaient une quarantaine de rigueur, de quatre Chinoises fraîchement arrivées de République populaire : le 20 février, elles ont donné de l’argent à leurs gardes en échange d’une permission de sortie. Les jeunes femmes, dont deux avaient été testées positives au Covid-19, sont ensuite allées faire la fête dans Phnom Penh, dispersant le virus dans la capitale.A Phnom Penh, où un confinement est en vigueur depuis la mi-avril, les autorités sanitaires ont annoncé que la capacité hospitalière avait déjà été dépassée et que des écoles et des bâtiments normalement réservés à des fêtes de mariage avaient été transformés en centres médicaux. Hun Sen a menacé de prison tout contrevenant aux nouvelles réglementations. La fermeture des marchés alimentaires risque d’avoir des conséquences sérieuses pour tous les travailleurs précaires et les ouvriers du textile, l’un des secteurs d’activité les plus importants du pays, qui font face à des difficultés d’approvisionnement en nourriture.
    L’exemple du Laos montre que nul pays n’est à l’abri d’une nouvelle vague. Ce petit pays de 7 millions d’habitants, enclavé entre la Chine, la Thaïlande, le Vietnam et le Cambodge, et dirigé de main de fer par un Parti communiste issu de la guerre du Vietnam et de la « révolution » de 1975, avait longtemps fait figure d’exception : selon les chiffres officiels, tandis qu’aucun mort n’était à déplorer, le niveau d’infection est resté quasi négligeable durant des mois. Tout a basculé durant la fête du Pi Mai – le Nouvel An laotien – quand une jeune femme a contracté le virus après avoir festoyé avec des Thaïlandais ayant clandestinement franchi le Mékong, au niveau de la capitale, Vientiane.

    #Covid-19#migrant#migration#laos#cambodge#thailande#chine#sante#contamination#circulation#frontiere

  • « Le terrorisme djihadiste n’est pas une menace existentielle, mais une nuisance durable »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/30/le-terrorisme-djihadiste-n-est-pas-une-menace-existentielle-mais-une-nuisanc


    Boris Séméniako

    ENTRETIEN Marc Hecker et Elie Tenenbaum, chercheurs à l’Institut français des relations internationales, dressent, dans un entretien au « Monde », le bilan de vingt ans de lutte contre le terrorisme djihadiste, sur les théâtres extérieurs comme intérieurs.

    Marc Hecker et Elie Tenenbaum sont chercheurs à l’Institut français des relations internationales. Dans _La Guerre de vingt an_s (Robert Laffont, 448 pages, 24,90 euros), ces deux spécialistes des questions de défense et de terrorisme font la rétrospective de deux décennies de lutte contre le terrorisme, en particulier sur les théâtres étrangers. Du début de la « guerre contre le terrorisme » américaine, après les attentats du 11 septembre 2001, à New York, à la fin du contre-terrorisme comme priorité stratégique revendiquée par les Etats-Unis.

  • « L’image dégradée de Facebook n’a pas arrêté sa course au sommet »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/29/facebook-et-google-ont-connu-une-soudaine-explosion-de-leurs-profits-durant-

    L’augmentation du prix de leurs annonces publicitaires en période de très forte demande a offert à Google et Facebook une croissance inespérée. Mais ce modèle économique, à son apogée, est remis en cause par les attaques d’Apple, explique Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

    Ce pourrait être le chiffre de 2021. Près d’un quart des humains, 1,9 milliard, se sont connectés sur Facebook en mars. Au total, 3,45 milliards de personnes sont utilisateurs réguliers du réseau et de ses satellites Messenger, WhatsApp et Instagram. Vive la crise ! Le chiffre d’affaires du groupe a bondi de 48 % au premier trimestre de cette année par rapport à la même période de 2020, avant que la pandémie de Covid-19 ne touche l’Amérique. Et ses profits ont bondi de 94 %.

    Créée en 2004, la société engrange désormais 26 milliards de dollars chaque trimestre pour plus de 9 milliards de profits. Et Google fait mieux encore, avec un profit net en hausse 162 % à 18 milliards de dollars sur les seuls trois premiers mois de cette année. La raison de cette explosion soudaine, que même les plus enthousiastes des analystes n’avaient pas anticipée, tient en un seul mot, la publicité.

    Les deux entreprises dégagent l’essentiel de leurs revenus de cette activité. Or, face à la demande d’entreprises en mal de notoriété dans un monde confiné, les deux sociétés ont augmenté le prix de leurs annonces publicitaires – de 30 % pour Facebook. De quoi renforcer la suprématie du duo qui contrôle entre la moitié et les deux tiers du marché mondial de la publicité numérique.

    Monstre plus puissant encore

    De quoi faire oublier les tracas quotidiens de Mark Zuckerberg, désormais habitué à fréquenter les salles d’audition du Congrès de Washington ou celles des instances antitrust du monde entier. Son image dégradée de prédateur de la vie privée de ses milliards d’« amis » n’a manifestement pas handicapé la course au sommet de son entreprise.

    Un nouveau souci à l’horizon va pourtant le contraindre à infléchir sa route. Face à lui, un monstre plus puissant encore a décidé de lui faire payer son succès, bâti entièrement sur la qualité des informations sur ses membres qu’il monnaye à ses clients annonceurs. Apple a décidé de demander aux utilisateurs de ses iPhone s’ils voulaient continuer à être pistés par les publicitaires.

    On imagine leur réponse. Une menace majeure, la fin annoncée de la publicité ciblée, qui pousse aujourd’hui Facebook et Google à accélérer d’urgence la diversification de leurs ressources. Vers le commerce pour Facebook, vers le cloud pour Google. Deux domaines déjà bien occupés par Amazon ou Microsoft. L’apogée de 2021 ouvre des temps qui promettent d’être plus difficiles.

    #Apple #Google #Facebook #Instagram #Messenger #WhatsApp #domination #bénéfices (...)

    ##publicité

  • En Allemagne, le tribunal constitutionnel inflige un sérieux revers à Angela Merkel sur le climat
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/30/en-allemagne-le-tribunal-constitutionnel-inflige-un-serieux-revers-a-angela-

    A cinq mois des élections législatives allemandes du 26 septembre, c’est un coup de semonce juridique qui a tout d’une petite bombe politique. Dans un arrêt publié jeudi 29 avril, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a retoqué la loi de 2019 sur la protection du climat, estimant qu’elle ne contient pas d’exigences suffisantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre après 2030 et que, ce faisant, elle conduit à « restreindre pratiquement et potentiellement toute forme de liberté » pour les générations futures.

    #paywall

  • L’Union européenne accuse Apple « d’abus de position dominante » sur le marché de la musique en ligne
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/04/30/l-union-europeenne-accuse-apple-d-abus-de-position-dominante-sur-le-marche-d

    En mars 2019, Spotify avait porté plainte contre le groupe américain, lui reprochant d’être à la fois distributeur et concurrent de son service. L’Union européenne (UE) estime que le géant américain Apple a « faussé la concurrence » sur le marché de la musique en ligne, en « abusant de sa position dominante » pour évincer ses rivaux, selon un communiqué de la Commission européenne publié vendredi 30 avril. Bruxelles avait ouvert une enquête après la plainte du diffuseur de musique en ligne Spotify contre (...)

    #Apple #AppleStore #Deezer #Netflix #Spotify #domination

    • Streaming musical : bénédiction ou malédiction pour les artistes ?
      https://www.arte.tv/fr/videos/100280-007-A/tracks

      Pendant des années, l’industrie musicale a été en chute libre. Et puis la tendance s’est inversée il y a près de dix ans. A l’heure actuelle, les consommateurs n’ont jamais autant dépensé pour écouter de la #musique. Pour retrouver des chiffres similaires, il faut remonter à des décennies. Le secteur s’apprête à vivre les meilleures années de son histoire. Aux côtés des grands labels, les plateformes numériques comme Spotify, Deezer ou Apple Music se sont imposées. Mais il y a un bémol : la plupart des artistes ne perçoivent quasiment rien des milliards de dollars générés par le #streaming.

      #industrie_musicale

  • Covid-19 : en réanimation à l’hôpital Avicenne, le sentiment d’abandon des soignants, face à une vague qui n’en finit pas
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/29/covid-19-en-reanimation-a-l-hopital-avicenne-le-sentiment-d-abandon-des-soig


    Des membres du personnel médical soignent un patient infecté par le Covid-19 à l’unité de soins intensifs de l’hôpital AP-HP Avicenne de Bobigny, le 8 février 2021.
    BERTRAND GUAY / AFP

    Dans un climat de début de déconfinement, tenir le « plateau haut » des nombreux patients en soins critiques dans l’établissement de Bobigny (Seine-Saint-Denis) s’avère de plus en plus difficile pour des équipes épuisées.

    Assise au chevet du lit, une femme caresse doucement le dos nu d’un proche, étendu sur le ventre avec des multiples tuyaux qui serpentent autour de son corps immobile. Dans de nombreuses chambres du service de réanimation de l’hôpital Avicenne, à Bobigny, la scène, désormais connue du grand public, se répète : des malades du Covid-19 ventilés, intubés, en position de « décubitus ventral » pour améliorer leur fonction respiratoire. Les familles sont autorisées à venir voir leurs proches, pour cette troisième vague épidémique.
    Bien loin du climat printanier de sortie de crise qui domine à l’extérieur, avec la réouverture des écoles et la perspective d’un allègement des contraintes, rien ne change à l’étage de soins critiques du bâtiment de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ancré dans le département de Seine-Saint-Denis, au nord de Paris. Ce lundi 26 avril, les rayons du soleil ne pénètrent pas dans la trentaine de chambres de patients atteints du Covid-19, stores fermés, et toujours pleines.

    L’« amélioration » de la situation épidémique évoquée par le gouvernement, les soignants n’en voient pas la couleur, avec ce « plateau haut » qui s’étire depuis dix jours maintenant à l’hôpital, et toujours quelque 6 000 patients en réanimation à l’échelle nationale.

    « On est toujours à 250 % de nos capacités »
    « Nous avons eu un peu moins d’entrées ce week-end », souffle avec une touche d’espoir Yves Cohen, chef du service. Mais, avec trois entrées, contre cinq le week-end précédent, cela a seulement permis de limiter les transferts de patients à envoyer vers d’autres établissements, faute de place. Alors que les premières étapes du déconfinement sont annoncées, l’hôpital est bien loin de refermer le moindre lit destiné au Covid-19 : « A Avicenne, on est toujours à 250 % de nos capacités, rappelle le professeur. On parlera du passage du “pic” et de “l’après” quand ça diminuera. On n’y est pas. »

    Les vingt-quatre lits de soins critiques habituellement ouverts à Avicenne, dont huit de surveillance continue pour les malades dans un état un peu moins grave, sont encore un lointain souvenir. Voilà des mois qu’on a poussé les murs, en grignotant le service de cardiologie et en multipliant les heures des soignants, pour atteindre 40 lits de réanimation depuis début avril.

    Si un décalage intervient toujours entre la baisse des contaminations et celle des hospitalisations, à la surprise des médecins, la décrue ne commence toujours pas en réanimation. « On est en stand-by, résume le directeur médical de crise et patron des urgences, Frédéric Adnet, qui déroule la courbe de l’année sur son ordinateur, dans son bureau du SAMU 93. On n’est pas dans un pic classique, comme lors des deux précédentes vagues, où ça redescend à une vitesse symétrique à la montée, on espère tous la décroissance, mais, pour l’instant, ça ne redescend pas. »

  • La pandémie de Covid-19 ravive les tensions au Pays basque et dans les Landes
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/04/29/la-pandemie-de-covid-19-ravive-les-tensions-au-pays-basque-et-dans-les-lande


    Sur la Grande Plage, à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le 16 janvier 2021.
    GAIZKA IROZ / AFP

    La surfréquentation touristique et la hausse des prix de l’immobilier inquiètent les habitants du sud de la Nouvelle-Aquitaine.

    Plages bien occupées à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) ou Hossegor (Landes), succès également pour la montagne basque ou les vieilles rues de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques)… Comme les précédents, le semi-confinement du printemps 2021 n’a pas découragé les pérégrinations : celles d’habitants locaux avides de prendre l’air, également celles de touristes réfugiés des agglomérations. L’occasion pour les uns et les autres de scruter les vitrines, dont celles des agences immobilières, et d’arpenter, avec ou sans masque, villages et sentiers de randonnée.

    « Le bel été 2020 nous a amené une fréquentation qui a rattrapé le début de l’année, reconnaît Jérôme Etchebarne, restaurateur basque installé à Mendionde. Mais, cette saison, on ne sait pas trop où l’on va. Certains de mes confrères hôteliers envisagent carrément de changer de métier. » Et le collectif Ostalariak (« les aubergistes ») de pointer trop d’effets d’annonce : « Le Covid-19 est un ennemi invisible, quand le temps économique, celui des commerçants et entrepreneurs qui demandent la suspension des taxes, n’est pas celui, plus distendu, des politiques. »

    « Tourisme capital pour notre économie »
    Les Landes et les Pyrénées-Atlantiques comptent parmi les départements où la pandémie est faible : le taux d’incidence se maintient à moins de 100 pour 100 000 habitants, quand il dépasse les 300 dans l’Hexagone. Et, au 20 avril, alors que la vaccination va bon train, la proportion de tests positifs s’élevait à 3,5 % contre 9,35 % en France.

    De quoi pousser les élus à miser sur un déconfinement adapté au terrain. Les parlementaires des Pyrénées-Atlantiques, tel le député MoDem Vincent Bru, demandent au premier ministre « de tenir compte des réalités territoriales au moment de la réouverture des lieux de culture et des commerces ». Et de prôner « une expérimentation prudente dans deux ou trois des départements les moins impactés avec une ouverture plus ample » que dans le reste du pays. Pierre Froustey (Parti socialiste), président de la communauté landaise Maremne-Adour-Côte-Sud, mise ainsi sur la période estivale pour retrouver « un tourisme capital pour notre économie » et « un renouveau de la vie sociale et associative, notamment pour les jeunes ».

    Mais, à l’approche du déconfinement et des congés d’été, la surfréquentation touristique inquiète, notamment à Espelette, Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), Saint-Jean-de-Luz ou encore à Hossegor-Capbreton. Le maire de Sare (Pyrénées-Atlantiques), Battit Laborde, en appelle à « apprendre la montagne », tandis que Daniel Olçomendy, vice-président de la Communauté Pays basque, veut, en plus d’un étalement des visiteurs dans le temps et sur le territoire, « rappeler les écogestes, pas seulement aux touristes, mais aussi à tous les habitants ».

  • Covid-19 : la France n’est pas à l’abri d’une quatrième vague cet été
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/29/covid-19-la-france-n-est-pas-a-l-abri-d-une-quatrieme-vague-des-l-ete_607844

    Des modélisations de l’Institut Pasteur montrent qu’une levée trop rapide des restrictions entraînerait un rebond épidémique dès juin, dont l’ampleur serait déterminée par le rythme de vaccination et la contagiosité des variants.

    Plus on s’en rapproche, plus la perspective d’un déconfinement mi-mai semble s’éloigner. Avec toujours près de 6 000 patients hospitalisés en réanimation, et 30 000 nouveaux cas de Covid-19 par jour, la France est dans une situation nettement moins favorable qu’au 11 mai 2020, lors du premier déconfinement (plus de 2 600 patients se trouvaient alors en soins critiques et avec 1 000 à 2 000 contaminations quotidiennes). Et le déploiement de la vaccination ne suffira pas à éviter une nouvelle vague dès l’été si les mesures de restriction sont levées trop vite, comme le révèlent des modélisations de l’Institut Pasteur mises en ligne le 26 avril.

  • En Tunisie, l’autre parcours des migrants subsahariens
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/04/27/en-tunisie-l-autre-parcours-des-migrants-subsahariens_6078270_3212.html

    En Tunisie, l’autre parcours des migrants subsahariens. De Tunis à Sfax, de nombreux étudiants mais aussi des travailleurs qui ont pu régulariser leur statut, commencent à entreprendre, malgré de nombreux obstacles.
    A Sfax, cité portuaire de l’est de la Tunisie, les départs clandestins de migrants vers l’Europe et les naufrages mortels de certains bateaux rythment douloureusement le quotidien. Mais d’autres histoires s’écrivent aussi dans ce pôle économique, deuxième ville du pays : celles de projets entrepreneuriaux développés au sein de la communauté de migrants subsahariens de Sfax, qui compte près de 2 500 étudiants et quelque 6 000 à 7 000 travailleurs, grâce à un réseau associatif tissé par la diaspora.
    En plein centre-ville, dans un bâtiment immaculé situé à quelques mètres du port, Paul Laurent Nyobe Lipot, un Camerounais de 28 ans, prépare un week-end de formation, dédié aux femmes migrantes porteuses de projets. Les murs de cet incubateur nommé Kufanya – qui signifie « entreprendre » en langue swahili – sont tapissés de business plans. « Nous avons voulu faire de ce lieu un tremplin pour aider à l’entrepreneuriat et accompagner les projets d’étudiants subsahariens en Tunisie qui sortent diplômés d’universités tunisiennes mais avec un marché du travail où le taux de chômage est élevé », explique Paul Laurent.
    Sa mission, ajoute-t-il, « ne pouvait pas être dissociée de la réalité sociale que vivent aussi beaucoup de travailleurs subsahariens en situation irrégulière ». Il ouvre la porte vers une autre pièce destinée à accueillir des victimes de traumatismes vécus durant leur parcours de migration. Celles-ci peuvent bénéficier sur place d’une assistance psychologique.
    « En tant qu’activiste dans la société civile, j’en avais marre de participer à des conférences sur les conditions des migrants subsahariens en Tunisie sans être proactif », précise Paul Laurent, montrant un placard où s’entassent paquets de pâtes, lessive, gel hydroalcoolique et masques. Une banque alimentaire pour soutenir les migrants en situation précaire, créée elle aussi à l’initiative de l’incubateur.
    L’incubateur Kufanya propose aux aspirants entrepreneurs un accompagnement juridique et un petit soutien financier grâce à l’aide de bailleurs de fonds comme l’Organisation internationale pour les migrations et l’Union européenne. « Beaucoup ne savent pas comment entreprendre ou pensent même que c’est impossible puisqu’ils sont étrangers. Nous voulons leur prouver l’inverse. Même si ce n’est pas une solution miracle pour décourager les départs clandestins vers l’Europe, nous pouvons aider certains à développer un projet en Tunisie », précise cet ingénieur de formation, installé depuis sept ans dans le pays. Plus de trente entrepreneurs sont sortis de ses deux dernières cohortes et finalisent leur projet.La Tunisie, où vivent 30 000 à 40 000 travailleurs migrants subsahariens en situation irrégulière, présente des opportunités. Ainsi, le Start-up Act, voté en 2018 et qui vise à encourager les créateurs de jeunes pousses, est ouvert y compris aux étrangers développant leur entreprise dans le pays. Ce cadre législatif exonère les start-up d’impôts et de taxes pendant près de huit ans, ce dont ont profité quelques anciens de Kufanya.
    Tel est ainsi le cas de Gadus Niyonzima, 24 ans. Cet étudiant à l’école privée polytechnique de Sousse s’est lancé dans un projet de fabrication de drones destinés à son pays d’origine, le Burundi, afin de transporter des médicaments dans des villages isolés. « J’ai bénéficié d’un soutien de mon école ici en Tunisie et de subventions, en remportant des compétitions », explique-t-il. Sa start-up, Wote, a obtenu le label du Start-up Act. Et il travaille à l’élaboration d’un prototype avec une équipe subsaharienne et tunisienne dans un atelier nommé le Makerlab.
    A Tunis, Jean-Philippe Kokora, originaire de Côte d’Ivoire, doté lui aussi du précieux label, est en train de développer un réseau social africain d’e-commerce, Amonak. Passé également par Kunfunya, ce jeune homme de 21 ans voit dans la position géographique de la Tunisie « un tremplin pour échanger avec le reste du continent ».Ahmed Hamouda, entrepreneur et mentor à Kufanya, se réjouit aussi de la ratification par Tunis de la nouvelle zone de libre-échange continentale africaine, la Zlecaf, censée donner un élan aux échanges entre pays africains, y compris ceux du Maghreb. « C’est un écosystème encore naissant mais qui a beaucoup de potentiel car il est tourné vers l’Afrique et non vers l’Europe où le marché est déjà saturé et très compétitif », précise-t-il.
    Autre avantage : une loi sur l’investissement permet depuis 2016 aux entrepreneurs étrangers de fonder une société locale dans les services sans avoir à s’associer à un Tunisien – une obligation dans la plupart des autres secteurs.La plupart de ces entrepreneurs doivent tout de même surmonter bien des obstacles pour mener à bien leurs projets. Franck Yotedje Tafo, directeur de l’association Afrique Intelligence – dédiée à la défense des droits des migrants – et fondateur de l’entreprise Sapientia consulting à Sfax, cite notamment le manque d’accès aux financements, mais aussi des problèmes de racisme. Il évoque la nécessité de changer le regard autour de la migration dans le pays. Les autres profils, non étudiants, dont Paul Laurent Nyobe Lipot s’occupe, témoignent de ces difficultés. Le projet fonctionnait bien mais, récemment, sa carte de séjour qu’elle avait eu tant de mal à obtenir pour monter son projet n’a pas été renouvelée. « J’avoue que je ne comprends pas, je cotise à la CNSS [sécurité sociale] en Tunisie, je paie des impôts à l’Etat tunisien et, au final, on me refuse ma carte, sans raison », lâche-t-elle, découragée par ces problèmes administratifs persistants.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#tunisie#afriquesubaharienne#integration#parcousmigratoire#economie#politiquemigratoire

  • Covid-19 : craignant que la zone d’attente de l’aéroport de Roissy ne se transforme en cluster, les associations se retirent
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/28/covid-19-craignant-que-la-zone-d-attente-de-l-aeroport-de-roissy-ne-se-trans

    Covid-19 : craignant que la zone d’attente de l’aéroport de Roissy ne se transforme en cluster, les associations se retirent. L’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers et la Croix-Rouge s’inquiètent des conditions sanitaires dans la zone d’attente pour passagers en instance de Roissy.
    Cela fait plusieurs mois qu’ils clament leur peur que la zone d’attente pour passagers en instance (ZAPI) de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle ne se transforme en cluster, sans avoir l’impression d’être entendus. Après le départ de la Croix-Rouge, mercredi 21 avril, l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) a fait savoir, à son tour, lundi 26 avril, qu’elle se retirait momentanément de la plus grande zone d’attente aéroportuaire de France.
    Plus aucune association n’intervient désormais dans cette structure où patientent les étrangers qui ne sont pas autorisés à entrer sur le territoire français. Le but de ce départ ? Dénoncer ce qu’elles estiment être des conditions dangereuses pour les migrants comme pour les personnels sur place – police aux frontières (PAF), entreprise du nettoyage et chargés de l’alimentation – et de pointer le non-respect des préconisations sanitaires. Cette décision inédite n’a pas été facile à prendre, confie des bénévoles de l’association, mais a été décidée pour faire réagir l’Etat.
    Laure Palun, directrice de l’Anafé, dénombrait 133 personnes retenues, mardi 27 avril, dont 85 ressortissants indiens, dans une structure qui peut accueillir jusqu’à 157 personnes. Impossible d’ouvrir les fenêtres dans cet espace exigu dans lequel les masques sont mal ou pas portés, et où il n’y a aucune désinfection des locaux communs, ni même des cabines téléphoniques utilisées par un grand nombre de personnes. Le savon et le gel hydroalcoolique n’y sont pas en libre accès et des personnes qui ne se connaissent pas partagent des chambres. « Il y a clairement une mise en danger des personnes retenues dans des conditions déplorables, comme des personnes qui y travaillent », assure la directrice de l’association.
    Pour Charlène Cuartero Saez, coordinatrice des missions dans les zones d’attente en France pour l’Anafé, qui s’est rendue pour la dernière fois à la ZAPI de Roissy mardi 20 avril, l’ambiance y était lourde, anxiogène, voire surréaliste. « J’ai rarement vu autant de personnes dans une zone d’attente, même en période normale », avant la pandémie de Covid-19, dit-elle au Monde.La semaine dernière, l’association a donc saisi le juge administratif avec des requêtes en référé liberté concernant les conditions d’enfermement d’une vingtaine de personnes. Sans succès. Le juge des libertés et de la détention a, quant à lui, constaté les manquements, sans sanctionner les autorités et procéder à la libération des personnes, selon l’Anafé. « Les juridictions valident et ferment les yeux sur ces conditions qu’on considère comme inhumaines et dégradantes », se révolte la trentenaire, qui ne voyait pas d’autre issue que de se retirer pour protester.
    Au sein de la Croix-Rouge, on confirme que des personnes de l’association humanitaire ont exercé leur droit de retrait mercredi 21 avril. « Je ne suis pas payée pour aller travailler la peur au ventre, on a l’impression que le variant indien inquiète la planète mais pas la France ! » s’agaçait récemment une salariée de la Croix-Rouge dans un article du Parisien.
    « C’est le taux d’occupation élevé mêlé à l’inquiétude du variant indien du Covid-19 qui a provoqué ce coup de chaud aux associations », analyse une source aéroportuaire. L’augmentation récente du nombre de personnes qui sont retenues dans la ZAPI de Roissy serait conjoncturelle. Le trafic aérien ayant été réduit depuis un an avec la crise sanitaire, cela avait entraîné une baisse enregistrée du nombre de placements en zone d’attente.
    Même son de cloche du côté de la PAF, pour qui la hausse des placements résulte d’un phénomène migratoire significatif de ressortissants indiens qui souhaitaient se rendre illégalement aux Etats-Unis, en passant par la France puis le Mexique. Depuis lundi 26 avril, un visa aéroportuaire de transit est nécessaire pour les Indiens : cela devrait complexifier leur passage en zone internationale et éviter, ainsi, que la situation actuelle se reproduise à nouveau dans la ZAPI.Confrontée à une poussée spectaculaire du Covid-19, l’Inde a enregistré, le 28 avril, près de 360 000 personnes contaminées en une seule journée, du jamais-vu au niveau mondial. Le nombre de morts du Covid-19 dans le pays a dépassé les 200 000 mercredi, avec plus de 3 200 décès signalés en vingt-quatre heures pour la première fois, selon les données officielles. De nombreux experts estiment que le véritable bilan est encore plus élevé. Le « variant indien » a jusqu’ici, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), été repéré dans « au moins dix-sept pays », dont la Belgique, la Suisse et la Grèce.
    Pour lutter contre les différents variants, la France a encore modifié ses conditions d’entrée sur le territoire. Les voyageurs en provenance de cinq pays à risque, le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud, l’Argentine et le Chili, sont soumis, depuis le 24 avril, à un test antigénique à leur arrivée, s’ajoutant à un test PCR réalisé avant le vol, et doivent se mettre à l’isolement pour dix jours.La situation est sous contrôle, veut pourtant croire la PAF, qui gère la zone d’attente, assurant que des mesures sont prises pour tenir compte de la situation sanitaire. Les personnes placées en ZAPI doivent présenter un test PCR négatif aux autorités du pays de départ en vue de leur embarquement. Elles ont accès au gel hydroalcoolique à l’entrée du réfectoire et peuvent solliciter le service médical si elles le souhaitent, assurent également les autorités. Des masques sont mis à la disposition des étrangers, qui sont invités à respecter la distanciation, « mais [ils] souhaitent souvent se regrouper », déplore la PAF. « Aucun cas positif n’a été recensé parmi les Indiens placés en zone d’attente », rassure encore cette source policière.Un constat que ne partage pas Laure Palun, qui explique qu’une quinzaine de personnes ont été détectées positives au Covid-19 ou cas contacts dans la ZAPI de Roissy depuis le 1er avril. La directrice de l’Anafé craint que ce nombre augmente encore dans les jours qui viennent.

    #Covid-19#migrant#migration#france#CDG#sante#transit#frontiere#variant#restrictionsanitaire#circulation#test#cluster