• Et puis il ne restera que Marc Dutroux - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2021/04/19/puis-il-restera-marc-dutroux

    Je me souviens il y a presque 20 ans le procès Dutroux. J’étais mal, si mal à cette époque là que j’avais tout lu, tout regardé y compris les rapports d’autopsie des gamines. Je baignais en plein complotisme parce qu’il était plus simple d’imaginer des notables protégeant Dutroux qu’une simple incompétence, une simple flemme, une simple guéguerre flics/gendarmes qui mènent à la mort d’enfants. Si c’était juste cela, alors il n’y avait plus qu’à tout arrêter parce que je ne voulais pas vivre dans ce monde là. On était sur le forum des chiennes de garde à cette époque, à déjà parler de nos viols et déjà on nous expliquait que face à l’affaire Dutroux, ce qui nous était arrivé n’était pas si grave.
    20 ans après c’est le même cinéma rien ne change. On ne nie plus la parole des victimes, Goldnadel explique à la télé, sans être immédiatement foutu dehors à coups de pied au cul, que ce n’est pas comparable à la sodomie d’un enfant de 3 ans.
    La grande évolution est là finalement, peut-être encore plus cruelle que ce que j’avais envisagé ; nous croire mais nous dire qu’on s’en fout. Nous croire mais nous dire qu’il n’y a pas mort d’homme ou sodomie de môme. Nous croire et que rien ne change.
    A la fin il ne restera que les monstres, les Dutroux et Fourniret. Ceux qui ont torturé, violé, brisé en morceaux et qui seront toujours ceux qu’on convoquera pour mieux excuser les autres, tous les autres.

    • Macron dans son discours sur la guerre à la drogue mentionne que les violences sexuelles ont augmenté de 36%. Il passe dessus en faisant une petite formule de merde sur la liberation de la parole et il en conclu qu’il faut faire la guerre aux fumeureuses de joints.

  • On se suicide et puis ensuite on meurt ; lettre à Madame Barbara Lefebvre - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2021/04/10/suicide

    Beaucoup de suicides ne sont pas complétés, Madame, quel joie et quel bonheur pour le malade et sa famille de passer à « j’ai une maladie incurable » à « j’ai une maladie incurable et je suis tétraplégique ».
    Pouvez-vous imaginer Madame, ce que devient la vie de la famille lorsqu’un de ses membres se suicide ? qu’il ait ou non une « bonne » raison pour le faire ? Comme je l’ai dit, je suis en profond doute face au suicide assisté mais il n’est en rien ressemblant au suicide (voilà pourquoi je préférerais l’appeler euthanasie, d’abord parce que j’ai du mal à écrire le mot « suicide » et ensuite parce qu’il n’y a pas, me semble-t-il dans l’euthanasie, la violence symbolique qu’il y a dans le suicide). Il faut ne jamais avoir vécu de suicide pour comparer les deux, vraiment.

  • Le beau cadavre - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2021/04/05/beau-cadavre

    Quand ma mère est morte, j‘ai longtemps regardé son cadavre. J’avais déjà fait de même avec celui de mon père ; je sais qu’un cadavre est un cadavre, dans la quasi-minute, il a l’air de ce qu’il est. C’est moche dans le sens où c’est l’inconnu ; c’est faux à mon avis de prétendre qu’il reste quoi que ce soit de la personne qu’on a connue dans ce truc-là. Je disais dans mon texte précédent regretter qu’on ne pratique pas la toilette mortuaire chez les athées ; j’aurais voulu le faire pour m’approprier cette chair-là devant moi qui est tellement, tellement impressionnant.
    Hier je rigolais toute seule en me demandant si le fait d’avoir été belle avant de mourir avait fait d’elle un beau cadavre.

    • Hier je rigolais toute seule en me demandant si le fait d’avoir été belle avant de mourir avait fait d’elle un beau cadavre.

      Comme je le disais, la dignité des femmes est profondément associée à leur physique. On louera la femme âgée percluse d’arthrose, qui se fait encore son brushing, on louera la mourante qui a la coquetterie de cacher sa pompe à morphine derrière un foulard. Jusqu’à la fin, on ne nous laisse pas la paix, de crever vieilles et moches, dans notre merde et tout serait ok pour autant.

  • Le beau cadavre - Crêpe Georgette via @mona
    http://www.crepegeorgette.com/2021/04/05/beau-cadavre

    Comme je le disais, la dignité des femmes est profondément associée à leur physique. On louera la femme âgée percluse d’arthrose, qui se fait encore son brushing, on louera la mourante qui a la coquetterie de cacher sa pompe à morphine derrière un foulard. Jusqu’à la fin, on ne nous laisse pas la paix, de crever vieilles et moches, dans notre merde et tout serait ok pour autant.