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  • Substances toxiques : pourquoi il faut jeter vos ustensiles de cuisine en plastique noir – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/substances-toxiques-certains-ustensiles-de-cuisine-en-plastique-noir-peuv

    Ils sont nos alliés dans la préparation des repas mais peuvent renfermer des substances indésirables. Selon une étude parue en octobre dans la revue Chemosphere, une partie des ustensiles de cuisine en plastique noir sont potentiellement contaminés par des retardateurs de flamme, utilisés pour rendre les tissus, canapés, véhicules ou encore appareils électroniques moins inflammables. Les auteurs ont analysé 203 articles, dont une centaine d’ustensiles de cuisine, ainsi que des accessoires pour cheveux et des jouets, vendus en ligne ou à Seattle (Etats-Unis) et autour, entre 2020 et 2022. Environ un ustensile sur dix contenait un ou plusieurs retardateurs de flamme bromés, notamment un économe et des spatules en tous genres. Ces composés ne sont pas censés se retrouver directement en contact avec notre alimentation. Mais depuis 2013, plusieurs études ont fait état de contaminations d’ustensiles. Une présence « préoccupante », jugent les auteurs de la nouvelle étude, qui rappellent que « les problèmes de santé liés aux retardateurs de flamme comprennent la cancérogénicité, la perturbation endocrinienne, la neurotoxicité et la toxicité pour la reproduction et le développement ».

    Comment expliquer que ces substances ignifugées se soient retrouvées dans des ustensiles de cuisine ? Parce qu’ils sont fabriqués avec du plastique recyclé provenant d’appareils électroniques qui, eux, avaient été conçus pour résister aux flammes. C’est notamment le cas des téléviseurs et des ordinateurs. « La plupart des boîtiers électroniques sont en plastique noir », expliquent les auteurs de l’étude et « un recyclage mal contrôlé » de ces déchets a mené à « une contamination des articles ménagers » conçus à partir de plastique recyclé. Ils précisent que les ustensiles de cuisine « ne nécessitent pas de retardateur de flamme » et que la présence involontaire de ces substances « entraîne une exposition potentiellement élevée et inutile ».

  • Le 29 octobre 2024, la région de Valencia (Espagne) subit une catastrophe liée à un « orage en V très peu mobile ».

    The scale of the flooding currently unfolding in Valencia, Spain is unfathomable. This is footage from Chiva, where a jaw-dropping 343 mm of rain was recorded in just 4 hours earlier today, between 4:30 PM and 8:30 PM.

    https://video.twimg.com/amplify_video/1851374950826860544/vid/avc1/1080x1440/8vXiOd9nt1GEa9UX.mp4?tag=16

    (Source : https://x.com/WxNB_/status/1851375012688658443)

    Varios muertos y desaparecidos por la DANA. Zonas como Valencia y Albacete, especialmente afectadas #dana

    https://video.twimg.com/amplify_video/1851418883149750272/vid/avc1/1080x1632/wGzYweShNZ7KH-Ju.mp4?tag=16

    (https://x.com/JesusCintora/status/1851419147667701761)

    • Ce fut d’une extrême violence comme le montrent toutes les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Et on est dans un réchauffement global d’à peine 1,5 °C. Imaginez la suite ...

      Inondations en Espagne hier : au moins 54 morts.
      Pensez à cette image à chaque fois qu’un journaliste ou qu’un membre du gouvernement se plaint des activistes climat qui bloquent la route...


      (https://x.com/BonPote/status/1851576628280799282)

    • Un article de WP sur la Gran Riada de Valencia en 1957, où l’on nous parle du détournement du Rio Turia pour protéger la ville des conséquences d’un nouveau débordement (le Plan Sud).
      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Grande_inondation_de_1957_de_Valence

      Évidemment, certains ont sauté sur l’occasion en venant te raconter que « ça s’est déjà vu » et que l’évènement du 29 octobre dernier, c’est pas si dramatique que ça. (Un an de pluie en huit heures de temps et on va dépasser les 100 décès sans compter les « disparus »).

      Quelques explication « après coup » d’un météorologue :
      https://threadreaderapp.com/thread/1851653746570235914.html

      Les pluies extrêmes sur #Valence sont associées à une goutte froide qui s’isole vers Gibraltar.
      Cette dynamique n’est pas créée par le changement climatique (même config pour les épisodes similaires du passé -ex : 1957) mais il en amplifie les conséquences (quantité de pluie)
      1/🧵
      Il est faux/réducteur d’attribuer cet événement a une méditerranée +chaude. C’est l’ensemble des océans +chauds en lien avec une atmosphère +chaude qui explique l’excès de vapeur d’eau dans l’atmosphère, véritable réservoir ++ pour les pluies.
      https://video.twimg.com/tweet_video/GbJfsgPW4AAbnl9.mp4


      2/
      C’est donc l’ensemble de l’environnement planétaire qui devient favorable aux pluies extrêmes, ce qui explique que l’ensemble des régions du monde peut être touché par ces coups météo dopés qui frappent ici ou là. Pas forcement d’augmentation en fréquence mais en intensité !

      3/
      La France n’est en aucun cas a l’abri d’un tel événement qui peut frapper sur tout le pourtour méditerranéen. Diminuer les risques impose de réduire immédiatement nos émissions de gaz a effet de serre et de s’adapter en diminuant autant que possible le ruissellement.

      (https://x.com/cassouman40/status/1851653746570235914)

    • Inondations en Espagne : un arbitrage controversé entre [sans] sécurité du public et [ni] intérêts économiques
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/10/31/en-espagne-un-arbitrage-controverse-entre-securite-du-public-et-interets-eco

      Alors que le bilan des terribles crues qui ont frappé le sud-est espagnol ne cesse de s’alourdir, et a atteint, jeudi 31 octobre, les 158 morts, la question de la responsabilité de l’administration mais aussi des entreprises valenciennes hante l’Espagne. Pourquoi la région n’a-t-elle envoyé l’alerte sur les téléphones portables des habitants qu’à 20 heures, mardi 29 octobre, quand beaucoup de gens se trouvaient déjà pris aux pièges dans leur véhicule ? L’Agence espagnole de météorologie (Aemet) avait pourtant décrété l’alerte maximale le matin, dès la première heure.
      Et pourquoi les entreprises n’ont-elles pas renvoyé les salariés chez eux ? « Je veux envoyer un appel à la responsabilité des entreprises. Elles ont l’obligation de protéger la vie des travailleurs », a rappelé la ministre espagnole du travail, Yolanda Diaz (Sumar, gauche), le 30 octobre, ajoutant en direction des salariés qu’ils « n’ont pas à courir de risques ».

      « Les pertes humaines sont les seules choses irréparables »
      Ceux que la région et les entreprises ont pris témoignent d’un manque de confiance dans les prédictions météorologiques et de sensibilité aux phénomènes atmosphériques extrêmes, ce qui n’est pas nouveau. En septembre 2023, la présidente de la région de Madrid, Isabel Diaz Ayuso (Parti populaire, PP, droite), avait utilisé pour la première fois le protocole ES-Alert, capable d’envoyer un message à tous les téléphones des personnes présentes sur une zone à risques grâce à un système de radiofréquence, à l’occasion d’une « goutte froide » qui devait déverser des pluies « exceptionnelles » sur Madrid, selon l’Aemet. Sa décision de demander aux Madrilènes de ne pas se déplacer, sauf nécessité absolue, fut très controversée.

      #changement_climatique #climat #inondations #catastrophes_climatiques

    • Illustration de l’#incurie des « autorités » de la région de Valencia (article du 30/10) :
      https://www.vilaweb.cat/noticies/people-trapped-in-a-deadly-trap-the-valencian-governments-negligence-has-si


      People trapped in a deadly trap: The Valencian Government’s Negligence Has Significantly Worsened the Consequences of the Floods

      The disappearance of the President of the Generalitat during the crucial hours of the floods highlights a lack of capacity to manage a catastrophe

      The storm that has ravaged the central regions of the Valencian Country, the most populated strip, is by far the most severe in contemporary times. What was initially announced as a “dana” (the new term for “cold drops” that Valencians are so familiar with) has resulted, thus far, in a provisional toll of 62 dead and dozens still missing. People who cannot locate their loved ones and places where rescue teams are unable to enter even twelve, fourteen, or sixteen hours later. And, for now, material damages are incalculable.

      This dana had been announced, publicized, commented upon, written about, drawn, and explained in a way that seemed almost excessive. Authorities had time to prepare, to activate every possible system to prevent harm to the population. Measures to protect people should have gone beyond school or university closures taken by some local councils.

      But something went wrong to produce such a terrifying provisional figure. Today, even though waters are starting to recede and reveal the landscape of devastation, it’s not yet the aftermath. Today is still “the day.” The “day after” will be when we clarify what happened, why it happened, who made which decisions, and who conveyed which messages.

      In this tragedy, which reeks of diesel mixed with mud, of tears and desperation, there is an implacable chronology. There is a series of political decisions that, read in sequence, give a picture of the lightness with which policies were executed, the lack of political weight of those who make and implement them. They reveal a desolate panorama: the irresponsibility and negligence of those managing public administrations—in this case, President Carlos Mazón (PP).

      The Consell, the Valencian government, took office in July of last year. In November, it abolished the Valencian Emergency Unit. This was part of its electoral program, and Vox, its allies, demanded it loudly. They called it a “chiringuito” (a derogatory term meaning “boondoggle”) of former socialist president Ximo Puig. They stated it this way and even tweeted it—a post that resurfaced when the Campanar building caught fire last February: “The Valencian Emergency Unit, the first agency of Ximo Puig dismantled by Carlos Mazón. The first step in the restructuring of the public business sector announced by the Valencian government.”

      The Consell decided it could do without a global emergency management body, thereby removing a layer of protection for the population.

      Eleven o’clock in the morning of Tuesday was a key moment to perceive the solitude of Valencians facing this catastrophe. At eleven, the spokesperson for the Consell, Ruth Merino, was supposed to hold a press conference to explain the Consell’s decisions. At eleven, the Spanish government’s delegate, Pilar Bernabé, was expected to report on the morning’s developments after a very tough night in Safor and Ribera. And at eleven, the President was scheduled to make statements after attending a sectoral event. The statements overlapped.

      Bernabé explained which roads were closed and a few incidents, but little more. Ruth Merino mentioned the number of schools closed and also listed closed roads, adding little more. President Mazón was more expansive in his statements. Expansive and oddly optimistic, despite media coverage that had already been broadcasting special programming on the human tragedies, stories of people unable to reach work, flooded basements, and the swelling Magre River, which originates in Utiel. Yet he said:

      “As for hydrological alerts, the reservoirs are well below capacity. They are absorbing the incoming water without any issues. There is no hydrological alert for any reservoir so far. So, I’d like to emphasize that the rains are particularly affecting the Magre River, but so far, we have no hydrological alert. This is good news at this hour.”

      And he added: “According to the forecast, the storm is moving towards the Serrania de Cuenca, and consequently, by around six in the evening, the intensity is expected to decrease across the rest of the Valencian Community.”

      After these statements, the president continued his agenda, meeting with various people and taking photos that were disseminated through the communication channels of the presidency. He made no further comments on the floods.

      It was half-past eleven when Mazón made these statements. At 11:45, the Emergency Coordination Center issued a special hydrological alert for the riverside towns along the Magre River. “Alert of increased flow in the Magre River with a record of 350 cubic meters per second. Riversides and towns along the Xúquer River up to the mouth in Cullera are warned.”

      If, when the president spoke, he knew that the Magre River was becoming a danger to the population and did not say so, he committed a highly reprehensible act. If he did not know, it was also serious, as it showed he did not know what he was talking about when he said the reservoirs could contain the water that was already spilling over the riverbed. He called for caution, of course, but conveyed a message of calm that bore no relation to what was actually happening.

      A few hours later, at five in the afternoon, the Xúquer Hydrographic Confederation began to release water from the Forata Reservoir in Yátova. Thus, it ceased its regulatory function, and the Magre River surged towards Algemesí, meeting the Xúquer. It devastated everything in its path. The images circulating on social networks left no doubt that this was a catastrophe of unknown dimensions.

      At the same time, the Poio ravine also filled rapidly, flowing towards the Albufera of Valencia. Disbelieving residents and workers in the metropolitan area of Valencia, where it had barely rained all day, found themselves trapped in a deadly trap. They were in cinemas, shopping for furniture, at work. And there they spent the night. Or they died. The president had spoken of calm at half-past ten in the morning, and he had not been seen since.

      He did not appear again until after half-past nine in the evening. And when he did, he communicated nothing—neither information, nor reassurance, nor encouragement, nor any sense that he had control over the situation. Rather, he admitted that they lacked significant information, that rescue teams couldn’t reach certain places, that communications were indeed down, and that they had no confirmation of fatalities. His statement left the population with an extraordinary sense of vulnerability. The President of the Generalitat appeared, in a corridor, before the microphone of public TV À Punt and the Presidency’s microphone, to say that À Punt was the official broadcaster. Thus, incidentally, he muzzled the press, who could only report what the Generalitat said.

      An Empty Statement

      The president’s silence became an unprecedented cry from people trapped, soaked, lost, and terrified. Testimonies began to emerge from people abandoned on highways, in shopping centers, in a funeral home… People calling 112 and getting no answer. People on rooftops watching firefighters pass by because they couldn’t help them.

      In the middle of this wild, dark, windy, and rainy night, President Mazón appeared again. It was past half-past twelve in the morning. He had donned the red vest of emergency services and spoke of fatalities without specifying a number. As he had done with the Campanar fire, he hid in the darkness to deliver bad news. This time he could not provide an estimated number of fatalities, nor could he give precise information on what was happening. Empty words to say that the Spanish government’s Military Emergency Unit was now working. Nothing more.

      Until this morning, when the count stands at 62 dead, for now. Sixty-two lives cut short in an episode of intense, fierce rain. Perhaps the most severe ever seen in the Valencian Country, yet announced, marked, and warned of.

  • Agnès Pannier-Runacher, nouvelle ministre de la Transition écologique, de l’Energie et du Climat
    https://www.liberation.fr/environnement/agnes-pannier-runacher-nouvelle-ministre-de-la-transition-ecologique-ener

    publié le 21 septembre 2024

    Cette figure de l’aile gauche de la macronie et ancienne ministre de la Transition énergétique succède à Christophe Béchu avec un large portefeuille. Son agenda sera chargé et il lui faudra déterrer nombre de dossiers enlisés.

    L’impression de vivre le jour de la marmotte...

    Conflit d’intérêts : Agnès Pannier-Runacher interdite de dossiers liés à trois sociétés, dont Perenco
    https://www.lesechos.fr/politique-societe/gouvernement/conflit-dinterets-agnes-pannier-runacher-interdite-de-dossiers-lies-a-trois

    Publié le 15 nov. 2022

    Actée dans le Journal Officiel, cette décision vise à prévenir tout conflit d’intérêts avec des sociétés liées de près ou de loin à la ministre de la Transition énergétique. Suite à une enquête du média d’investigation Disclose, celle-ci est visée par une enquête de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique.



  • 🐋 Libérez Paul Watson - de Sea Shepherd 🐋

    Le dimanche 21 juillet, la police danoise 🇩🇰 a décidé d’arrêter le capitaine Paul Watson dans le port de Nuuk au Groenland. Il faisait route vers le pacifique nord pour barrer la route au plus grand baleinier jamais construit dans l’histoire de la chasse baleinière, le Kangei Maru. Ce navire japonais 🇯🇵 inauguré en mai 2024 est une machine de guerre conçue pour tuer des milliers de baleines jusque dans les coins reculés de la planète.

    Le Japon 🇯🇵 agit impunément en violation du moratoire international sur le commerce de viande de baleines entré en vigueur en 1986. Moratoire que le Danemark 🇩🇰 a ratifié. Il répand le sang des baleines à l’heure même où une mobilisation mondiale s’organise pour libérer leur plus grand défenseur.

    Âgé aujourd’hui de 73 ans, Paul Watson a dédié sa vie entière à la défense de l’océan et des baleines en particulier. S’il est extradé vers le Japon, il encourt une peine de 15 ans d’emprisonnement. Dans les faits, la perpétuité. Il n’en repartirait pas vivant.

    Nous demandons aux député-es 🇫🇷 de faire pression sur la ministre danoise 🇩🇰 pour empêcher l’extradition et obtenir la libération de Paul Watson.


    Publication : 08 / 08 / 2024
    Commission : Affaires étrangères
    Admissibilité : pas de seuil


    .

    https://politipet.fr/2373
    https://petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-2373

  • « Ce ne sont pas les #bassines qui ont sauvé les nappes, mais les règles de gestion plus strictes »

    Alors qu’une nouvelle journée de mobilisation contre ces retenues très gourmandes en eau se tient ce samedi dans le Sud-Ouest et l’Ouest, l’hydroclimatologue #Florence_Habets fait le point sur ce que la science en dit.

    « La guerre de l’eau a commencé » : le titre était bien trouvé. Samedi 13 juillet, l’hydroclimatologue Florence Habets s’est glissée parmi le public du Festival international de journalisme de Couthures-sur-Garonne (Lot-et-Garonne) pour assister à un débat entre l’activiste Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines Non Merci, et l’agriculteur Patrick Franken, vice-président de la chambre d’agriculture départementale. Le débat n’a pas vraiment eu lieu, tant les positions étaient inconciliables, regrette la directrice de recherche au CNRS et professeure attachée à l’Ecole normale supérieure de Paris.

    Ce vendredi 19 juillet, les écologistes, rassemblés depuis mardi et ce week-end non loin du chantier de la bassine controversée de #Sainte-Soline (#Deux-Sèvres), ont manifesté près du site où doit être construit un autre ouvrage du même genre, à Saint-Sauvant (Vienne). De leur côté, une centaine d’agriculteurs hostiles à la contestation se sont pressés à Melle (Deux-Sèvres). « Opposée à toute violence » mais acculée à soutenir la « désobéissance civile » au nom de la science, Florence Habets constate tristement que seul le vacarme militant a permis de questionner l’#irrigation intensive. Pour nourrir les « échanges » qu’elle rêverait apaisés, la chercheuse passe en revue quelques publications récentes consacrées aux bassines et autres retenues d’eau.

    Qu’est-ce qu’une bassine, selon la science ?

    On ne trouve pas trace de ce mot dans la littérature scientifique ; les Anglo-Saxons parlent de « reservoir » ou de dam (« barrage »). Une bassine, c’est une #retenue_artificielle_d’eau, creusée sur plusieurs mètres de profondeur avec des #digues sur les quatre côtés, rendue étanche au moyen d’une #bâche. Une sorte de version extra-large des petits #bassins_de_rétention au bord des autoroutes. Une bassine ne se remplit pas de façon naturelle mais par #pompage, dans une nappe ou une rivière. C’est ce qui la distingue d’une retenue plus classique, « collinaire » (alimentée par l’écoulement venu des collines et par le captage de sources), ou posée sur un cours d’eau (barrage).

    A partir de quand les retenues d’eau artificielles se sont-elles multipliées ?

    L’irrigation massive a commencé dans les années 70-80, surtout après la sécheresse historique de 1976. Des agriculteurs ont construit de petites #retenues_collinaires dans leurs champs. C’était rentable : ils ne payaient pas les volumes qu’ils prélevaient. Aujourd’hui, l’irrigation continue de croître, notamment dans le Nord.

    Combien y a-t-il de bassines et autres réserves artificielles d’eau en France ?

    On connaît mal l’ensemble des retenues en France. Certaines ont été déclarées, lorsqu’il y avait des aides de l’Etat ou de la Politique agricole commune européenne, mais pas toutes. Aujourd’hui, alors que leur construction est soumise à autorisation, beaucoup restent méconnues, voire illégales. Un rapport présenté en avril par France Stratégie a estimé le nombre des retenues artificielles à 670 000 grâce à des données satellitaires. C’est beaucoup, une par kilomètre carré, 1 % de la surface du pays. L’opération a été bien plus délicate que le comptage des piscines, car la végétation ou les algues peuvent masquer leur surface. Le volume stocké dans ces réserves artificielles serait de 18 milliards de m³.

    Quel volume total est consacré à l’irrigation en France ?

    En 2020, plus de 3 milliards de m³, soit 11 % des prélèvements d’eau. Mais comme il n’y a pas de compteurs, il ne s’agit que d’une estimation.

    Les détracteurs des bassines leur reprochent de favoriser l’#évaporation de l’eau. Quel volume ce #gaspillage représente-t-il ?

    D’après le rapport de France Stratégie, environ un milliard de m³ s’évapore chaque année sur 18 milliards. Le chiffre demande à être affiné en fonction des types de retenues. L’hypothèse la plus vraisemblable est qu’il y a davantage d’évaporation dans les bassines où l’eau est stockée sans mouvement ni renouvellement pendant des mois.

    Vous avez encadré une étude de master sur la situation hydrologique dans le bassin des #Autizes, en #Vendée, lieu d’implantation des premières bassines françaises à partir de 2006. Quelles sont ses conclusions ?

    Ce travail raconte que les premières bassines sont des pansements sur des plaies. A l’époque, dans cette partie du Marais poitevin où les #cultures_intensives se sont développées sur d’anciennes prairies à coups d’irrigation massive, les agriculteurs pompaient tellement dans les nappes phréatiques, l’été, que des cours d’eau se trouvaient à sec. Parfois, le sens du courant changeait car, dans ce coin, les rivières sont souvent connectées avec les réserves souterraines. Et le niveau de certaines nappes descendait si bas, au-dessous du niveau de la mer, que de l’eau salée menaçait de faire intrusion et de les polluer. Pour donner un fondement scientifique à leurs craintes, les bénévoles des associations environnementales ont fait des mesures et produit des données. Les résultats étaient alarmants.

    Comment l’Etat a-t-il réagi à cette alerte ?

    Ce milieu naturel emblématique est protégé au niveau européen, donc l’Etat a dû trouver une solution pour limiter les atteintes écologiques. Au lieu de réduire fortement l’irrigation, il a choisi de faire construire ces fameuses premières bassines tout en les finançant. En parallèle, la gestion des prélèvements a été confiée à l’#Etablissement_public_du_Marais_poitevin, qui a des missions de protection de l’eau et de la biodiversité. Les seuils en deçà desquels les prélèvements dans les nappes sont impossibles ont aussi évolué, ce qui a permis de préserver ces réserves. Le tout s’est fait dans la concertation, avec des échanges entre irrigants, l’accord des associations écologistes, et sous la supervision de l’Etablissement public du Marais poitevin.

    Les promoteurs des bassines disent qu’après la construction de ces ouvrages en Vendée, le niveau des nappes est remonté durant l’hiver.

    Ce ne sont pas les bassines qui ont sauvé les nappes, mais les règles de gestion plus strictes qui ont mis un terme aux pratiques agricoles malmenant le milieu ; elles ont aussi rendu les contraintes environnementales acceptables. Mais tout n’est pas parfait. Le projet controversé de la #Coop_79 [#coopérative_des_Deux-Sèvres, ndlr] dont fait partie la bassine de Sainte-Soline, est, lui, porté par un groupement d’irrigants, sans le contrôle d’une structure chargée de préserver l’eau et la #biodiversité. Les engagements environnementaux sont assez limités.

    Le plan d’adaptation de la France au changement climatique dort dans les tiroirs du ministère de la Transition écologique. Un futur texte éclairé par la science devrait-il prôner un moratoire sur les bassines ?

    Les 10 % d’économies d’eau prévues par le #plan_Eau, présenté l’an dernier, font malheureusement l’impasse sur l’#agriculture : les seules économies demandées portent sur l’#eau_potable. En mai, après la crise agricole, beaucoup de décisions défavorables à l’eau et à la biodiversité ont été prises ; un décret a même limité les possibilités de recours contre les bassines. L’urgence serait plutôt d’aider ceux qui se tournent vers une irrigation raisonnée et raisonnable. Aujourd’hui, beaucoup d’agriculteurs se trouvent coincés dans un système qui leur impose de produire plus pour rentabiliser des outils de production et d’irrigation chers. Les bassines sont coûteuses à construire (une bâche immense est plus onéreuse qu’un simple petit lit d’argile), à faire fonctionner (le prix de l’électricité pour pomper l’eau s’envole), et elles ont une durée de vie limitée (les bâches ne sont pas éternelles). Les premières ont été vues comme des objets de transition, non pérennes. Ce ne sont pas des moyens d’adaptation au changement climatique. On a affaire, ici, à un problème de #politique_publique stupide, pas d’agriculteurs.

    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/ce-ne-sont-pas-les-bassines-qui-ont-sauve-les-nappes-mais-les-regles-de-g
    #nappes_phréatiques #méga-bassines #eau

  • Gabriel Attal se dépêche de passer des décrets anti-écologiques
    https://reporterre.net/Gabriel-Attal-se-depeche-de-passer-des-decrets-anti-ecologiques

    Le gouvernement Attal serait-il atteint de fièvre législative ? Depuis plusieurs jours, le Journal officiel est plein comme un œuf. Anticipant son départ, Gabriel Attal et ses ministres ont profité de l’incertitude ambiante pour publier au JO plusieurs décrets encadrant les mesures de simplification prévues par la loi Industrie verte de 2023.

    #écologie #RN

  • PFAS : loi votée mais ambitions réduites | Libé | 30.05.24

    https://www.liberation.fr/environnement/pollution/pfas-apres-lassemblee-nationale-le-senat-adopte-linterdiction-des-polluan

    Nous voilà rassuré-es.

    Le texte examiné lors de la niche écologiste a été voté au Sénat, ce jeudi 30 mai, grâce au travail effectué en amont en commission. Mais l’ambition initiale de la loi est largement amoindrie.
    [...]
    L’article 1er du texte interdit à compter du 1er janvier 2026, la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché des cosmétiques, textiles, ou produits de fart (pour les skis) contenant des PFAS.

    La gauche a tenté, en vain, d’y ajouter les mousses à incendie et les ustensiles de cuisine, rappelant la très forte exposition des pompiers et du grand public à ces usages. Le rapporteur et le gouvernement, représenté cette fois-ci par le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, y étaient défavorables, sous prétexte que l’Union européenne devrait bientôt légiférer à ce sujet et les interdire en 2027.

    En revanche, la droite a réussi à exempter les « textiles techniques à usage industriel » du cadre de la loi, diminuant toujours plus les produits dont la présence des PFAS sera interdite.

    • chez Mediapart : https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/300524/polluants-eternels-le-senat-approuve-son-tour-leur-restriction

      « Il y a un an, quand je parlais de ce scandale des polluants éternels, on me disait que ça ne servirait à rien de tenter de faire voter un texte, parce que les lobbies sont trop forts et le sujet trop technique, se souvient Nicolas Thierry. Mais on a réussi à lancer un mouvement d’opinion avec des activistes. » Pour lui, cette nouvelle étape est la preuve que son camp a « gagné la bataille culturelle ». « Personne ne remet en cause l’enjeu des PFAS. »

      À lire aussi
      Polluants éternels : deux géants industriels devant la justice à Lyon
      29 mai 2024

      Et dans l’hémicycle, ni gouvernement ni la droite sénatoriale n’ont osé minorer la pollution ou l’enjeu sanitaire de cette famille de produits chimiques. Des communistes aux LR, on égraine les risques sanitaires, les chiffres sur la concentration de ces perfluorés dans l’environnement, et on dit vouloir « fermer le robinet ».

      Ce constat fait, Nicolas Thierry tient à prévenir tout le monde : « On est inarrêtables. Tout le monde a bien compris que la population est en demande d’une législation sur ces produits. » Mais il reste du chemin. Le texte n’ayant pas été voté dans les mêmes termes au Sénat qu’à l’Assemblée deux mois plus tôt, il devra y repasser. « J’espère pouvoir compter sur tout le monde, y compris la majorité présidentielle », avance Nicolas Thierry, plutôt optimiste sur l’issue du texte.

  • A #Montpellier, la #gratuité fait grimper la #fréquentation des bus et des trams de 25%

    Dans la métropole, 358 000 habitants sur 500 000 ont activé leur « #pass_gratuité » depuis la mise en place de la mesure il y a six mois, selon les chiffres dévoilés ce mardi 14 mai.

    Ticket au bout des doigts et sac de randonnée sur le dos, un touriste hagard remonte, vendredi 10 mai, la rame de tram, à la recherche d’une fente dans laquelle glisser son titre de transport. Sa quête restera vaine. « Les bornes de validation ont été enlevées parce que c’est gratuit pour nous, les Montpelliérains ! » lui signale un voyageur. Il y a quelques mois, l’agglomération de Montpellier est devenue la plus grande métropole d’Europe à rendre les transports en commun gratuits pour ses 500 000 habitants. Parmi eux, Yvette, une retraitée, exhibe son « pass gratuité », obtenu grâce à un simple justificatif de domicile. « On a une chance extraordinaire de pouvoir prendre les transports gratuitement, s’enthousiasme la septuagénaire qui réside à Castelnau-le-Lez, une des 31 communes de l’agglomération. Je suis davantage attentive à ce que je peux faire en tram. Là, je viens de le prendre pour aller au yoga ! Je n’utilise presque plus ma voiture, sauf pour aller voir mon fils à une heure d’ici, ça me permet d’économiser. »

    « Les trams sont pleins »

    Sur le quai opposé, Aboukaria, qui attend le tram en compagnie de son compagnon et de sa fille, fait ses calculs : « Les 30 euros que je dépensais pour mon abonnement vont dans les courses, ça fait du bien. Le seul problème, c’est qu’il y a davantage de monde aux heures de pointe. » « La gratuité arrange ceux qui n’ont pas les moyens, comme mes deux enfants, payés au smic, renchérit Benhamou, un autre usager. Dans les quartiers populaires, les trams sont pleins. »

    Les chiffres dévoilés ce mardi par la métropole confirment la popularité de cette révolution : la fréquentation des quatre lignes de tram et des 41 lignes de bus a augmenté de 23,7 % par rapport à 2019, période précédant la mise en place progressive de la gratuité. En vigueur le week-end depuis septembre 2020, celle-ci a ensuite été étendue aux moins de 18 ans ainsi qu’aux plus de 65 ans durant la semaine, avant d’être généralisée en décembre 2023. Une police métropolitaine, créée pour l’occasion, veille à maintenir un climat de sécurité. Selon la métropole, malgré l’afflux de voyageurs, les #incivilités ont reculé de 26 % par rapport à 2019.

    « On ne s’est pas trompés. La gratuité des transports change la vie de centaines de milliers de personnes », veut croire Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier et président de la métropole. En concrétisant une promesse de campagne faite en 2020, il entendait répondre à la fois aux gilets jaunes et aux manifestants pour le climat. « Cette mesure me plaît car elle montre que la gauche fait des choses pour construire un monde plus solidaire, écologique et fraternel », dit-il.

    L’édile a opté pour une #gratuité_universelle plutôt que pour des tarifs sur critères sociaux afin de limiter le phénomène de #non-recours chez les personnes précaires. A ce jour, 358 000 habitants ont activé leur « pass gratuité ». « C’est monumental ! s’exclame l’élu écologiste Manu Reynaud, adjoint au maire de Montpellier délégué à la ville apaisée, respirable et numérique. Les retours sont positifs, ça a permis de se réinterroger sur la question des #mobilités et des transports publics. Il y a aussi une certaine fierté chez les habitants à disposer de quelque chose que les autres n’ont pas. »

    #Dunkerque, ville pionnière

    L’expérience est calquée sur celle menée depuis dix ans à #Tallinn (450 000 habitants), la capitale de l’Estonie. En France, parmi 45 villes déjà converties à la gratuité, Dunkerque (200 000 habitants) a fait figure de pionnière dès 2018. L’actuel ministre des Transports, Patrice Vergriete, alors maire de la ville, a mis en place la gratuité pour ses concitoyens mais aussi pour les visiteurs. A Montpellier, ces derniers doivent toujours s’acquitter d’un ticket à 1,60 euro. De quoi maintenir une partie des recettes de billetterie des transports pour la métropole.

    Mais l’équation financière du passage à la gratuité a longtemps posé question, y compris dans le camp des écologistes membres de la majorité municipale. Selon la chambre régionale des comptes Occitanie, le manque à gagner serait de 30 à 40 millions d’euros. Michaël Delafosse assume : « Cela représente 5 % du budget de fonctionnement de la métropole, c’est un choix politique. Au niveau financier, on est parfaitement dans les clous. » Il concède cependant : « Si le choc énergétique avait duré, je serais peut-être moins serein. » L’édile rappelle qu’il n’y a pas eu d’augmentation des impôts et qu’une bonne partie du #financement provient du #versement_mobilité, un #impôt payé par les entreprises de plus de 11 salariés, dont la contribution augmente grâce à une activité économique dynamique sur le territoire métropolitain.

    La qualité du réseau risque-t-elle de pâtir du financement de la gratuité ? A l’heure où certains usagers et la chambre régionale des comptes accusent la métropole d’avoir espacé les rotations des bus pour faire des économies, le maire se défend : « La fréquence n’a pas baissé, mais on sait qu’on doit continuer à améliorer l’offre. On a tout intérêt à la performance. » La métropole assure qu’elle continue d’investir dans le développement du réseau. « On achète de nouvelles rames pour transporter plus de voyageurs, précise Michaël Delafosse, il faut accélérer les commandes. » Une ligne supplémentaire de tram, un réseau de bus tram ainsi que 70 bus électriques sont également attendus.

    Le boom du #vélo se poursuit

    Quid du climat ? Si Michaël Delafosse loue une « mesure d’écologie positive », l’effet direct de la gratuité sur les émissions de CO2 reste à prouver. A-t-elle massivement incité à abandonner la voiture ou les habitants se sont-ils simplement plus déplacés ? Pour tenter d’y voir clair, une enquête sera réalisée « sûrement en 2026 », assure le maire. Solène, 26 ans et tout juste diplômée, envisage de se passer de la voiture : « Ça coûte plus cher, et, pour des raisons environnementales et de pollution de l’air, je ne veux pas en dépendre. Mon but est de trouver un travail à Montpellier où je pourrai faire sans ! » Mais d’autres ne sont pas prêts à lâcher le volant. « Aller au travail en transport en commun doublerait mon temps de trajet », justifie Vincent, trentenaire résidant dans l’agglomération. Idem pour Fadila, mère de famille : « Je commence le travail à 6 heures du matin et j’ai peur de marcher jusqu’à l’arrêt de tram, qui est loin de chez moi. »

    Plus globalement, l’agglomération prône une nouvelle « vision systémique » pour « faire de la place aux autres modes de déplacement que la voiture ». Pour l’heure, le boom du vélo se poursuit dans la métropole, avec une progression de 16 % l’an dernier. « On mène une politique cyclable, rappelle Delafosse, on continue à défendre la piétonnisation et le covoiturage au quotidien, donc toutes les mobilités décarbonées sont en progression, l’une ne cannibalise pas l’autre. »

    https://www.liberation.fr/environnement/climat/a-montpellier-la-gratuite-fait-grimper-la-frequentation-des-bus-et-des-tr

    #transports_publics #statistiques #chiffres #cartographie #visualisation #vélos #coût #budget

    • C’est comment, ils ne sont pas gratuits pour les externes ?
      Le problème de conserver une double tarification, c’est qu’il faut conserver toute l’infra de validation, vente, et contrôle...
      L’avantage, c’est pour les statisticiens qui ont ainsi un systeme non biaisé par rapport à avant.

      Dunkerque c’est gratuit GRATUIT, plus de valideurs, plus de vente, plus de controle.

    • Y’a FO qui n’est pas d’accord…

      "Je n’ai pas confiance en ces chiffres" : FO continue à réclamer plus de moyens dans les transports en commun à Montpellier
      https://www.midilibre.fr/2024/05/14/je-nai-pas-confiance-en-ces-chiffres-fo-continue-a-reclamer-plus-de-moyens

      « C’est l’arnaque ! » Ne parlez pas au représentant syndical FO, majoritaire chez TAM, de la hausse de fréquentation des transports en commun depuis la gratuité. Pour Laurent Murcia, les chiffres ne sont pas comparables pour plusieurs raisons. D’abord, le taux de fraude. Le syndicat estime que les fraudeurs représentaient 80 % par an des utilisateurs avant la mise en place de la gratuité. « On ne peut pas comparer la fréquentation sur des bases différentes, à savoir la billetterie contre les cellules installées aux entrées des bus et tramways. Sans compter la hausse de la population au sein de la métropole ». Et de rappeler que les manifestations de Gilets jaunes à répétition en 2019 avaient empêché la circulation des transports en commun.

      (Note : les chiffres de fréquentation étaient déjà « corrigés » auparavant d’une estimation du taux de “fraude”.)

    • @sandburg : j’ai déjà indiqué plusieurs fois qu’on a notamment les bleds des plages et une ville pavillonnaire, toutes très proches de Montpellier qui ont refusé de faire partie de la Métropole, notamment pour ne pas contribuer aux transports collectifs (et sans doute aussi parce qu’elles ne veulent pas augmenter la part de logements sociaux). Clairement les villes de la plage ne veulent pas du tram parce que ça permettrait aux touristes d’aller dépenser leur pognon à Montpellier plutôt que sur place, et cultivent une paranoïa aiguë des jeunes de la Paillade qui prendraient le tram pour venir les dévaliser chez eux.

      Une discussion récente à ce sujet :
      https://seenthis.net/messages/1035188#message1035209

      Une caractéristique du tram à Montpellier, censé remplacer « le petit train de Palavas » qui, pendant près d’un siècle, emmenait les montpelliérains à la plage depuis la place de la Comédie, c’est que le tram ne va pas jusqu’à la plage et les bleds du littoral n’en veulent pas.
      https://seenthis.net/messages/864717
      Voici le maire LR de la Grande Motte qui t’explique que « ce n’est pas une demande de la population du Pays de l’Or de voir arriver le tram. » :
      https://seenthis.net/messages/1037200
      (Carnon par exemple, ils ne veulent pas qu’on prolonge le tram, ils passent leur temps à se plaindre des indésirables qui viennent par le tram, et dans le même temps ils veulent absolument faire payer le parking installé sur un terrain qui ne leur appartient pas.)

      Du coup, politiquement, c’est quand même compliqué de filer la gratuité des transports de la Métropole à des gens qui ne veulent justement pas participer aux transports (et/ou aux logements sociaux) de la Métropole.

      Pour l’infrastructure : il n’y a plus de validation ni de vente de billets. Tout a été démonté. Il faut soit une carte physique pour le pass gratutié, soit passer par l’appli sur smartphone pour acheter et valider un billet.

    • @rastapopoulos Oui évidemment.

      Il y a apparemment la possibilité d’acheter des billets physique « horodatés » dans les « principales stations » et chez des commerçants (je suppose dans les tabacs). Mais je n’ai jamais essayé.

      Note que les abonnements pour les non-résidents (mois, année, et aussi le pass touristique 1, 2 ou 3 jours), de la même façon que le « pass gratuité », prennent la forme d’une carte physique et que tu n’as pas besoin de smartphone.

    • Tiens, FO qui confirme sa réputation de syndicat à la mentalité de petits flics/fachos. Remarque, s’ils estiment qu’il y avait 80% de fraudeurs, ça valait le coup de passer à la gratuité dans ce cas, ça coûte moins cher que de payer des tas de contrôleurs.

  • Seine-et-Marne : comment un forage pétrolier autorisé par l’Etat menace une nappe phréatique qui alimente Paris – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/seine-et-marne-comment-un-forage-petrolier-autorise-par-letat-menace-une-

    Le gouvernement a donné discrètement son feu vert à l’extension d’un site pétrolier dans la vallée du Lunain, dont la mise en œuvre menacerait une #nappe_phréatique qui alimente 180 000 Franciliens en eau potable. Inquiète, la régie publique #Eau de #Paris conteste le fond et la forme de la décision devant le tribunal administratif.

    https://justpaste.it/6co7g

    • « C’est une catastrophe écologique en puissance, une menace sur l’eau potable »
      https://www.liberation.fr/environnement/pollution/cest-une-catastrophe-ecologique-en-puissance-une-menace-sur-leau-potable-

      Adjoint à la Transition écologique de Paris et président d’Eau de Paris, Dan Lert conteste la décision de l’Etat d’étendre un site pétrolier en Seine-et-Marne. Il estime que les nouveaux forages pourraient polluer une nappe phréatique qui alimente les robinets de dizaines de milliers d’habitants de la capitale.

      La Ville de Paris se lance dans une bataille de l’eau contre l’Etat. Après avoir découvert que celui-ci venait d’autoriser l’extension du #site_pétrolier de la PME Bridge Energies en Seine-et-Marne, pourtant tout proche d’une nappe phréatique alimentant 180 000 Franciliens, l’établissement public Eau de Paris a formé deux recours auprès du tribunal administratif de Melun. Le président de la régie, Dan Lert, par ailleurs élu Les Ecologistes et adjoint chargé de la Transition écologique auprès de la maire Anne Hidalgo, estime que les deux nouveaux forages menacent la qualité des ressources en eau.

      Pourquoi lancer une alerte contre l’extension de la concession pétrolière de Nonville, en Seine-et-Marne ?

      Quand j’ai appris que l’Etat venait d’autoriser la construction de deux puits supplémentaires sur ce site industriel, je suis tombé de ma chaise. Le décret d’extension de la concession existante, signé en catimini à Noël 2023 par la Première ministre de l’époque, Elisabeth Borne, comme l’arrêté préfectoral avalisant les travaux, pris un mois plus tard, sont tous deux incompréhensibles. C’est tellement ahurissant de vouloir multiplier par cinq la surface de prospection dévolue à l’entreprise Bridge Energies et d’autoriser des forages pétroliers à proximité de captages d’eau potable que nous avons déposé deux recours devant le tribunal administratif de Melun.

      Le premier vise à suspendre en urgence l’arrêté préfectoral de façon à empêcher le démarrage du chantier ; il a été examiné lors d’une audience qui s’est tenue le 26 avril et le juge devrait faire connaître sa décision d’ici quelques jours. Le second, consacré au fond du dossier, demande l’annulation de l’autorisation des deux forages. La question que l’on pose aux magistrats peut se résumer ainsi : est-ce vraiment légal de forer dans un endroit pareil ? Si tel était le cas, cela démontrerait une faiblesse dans la réglementation sur l’eau.

      Y a-t-il vraiment danger à autoriser un forage en Ile-de-France, une des principales régions productrices de pétrole en France ?

      L’extension de la concession de la société canadienne Vermilion à la Teste-de-Buch, en Gironde, a fait à raison beaucoup de bruit. Mais ici, le contexte environnemental est bien plus délicat ! Les deux puits vont être creusés à proximité immédiate de deux sources d’eau potable stratégiques de la régie publique chargée d’approvisionner Paris : ça présente des risques importants pour la qualité de l’eau. Il s’agit d’extraire et de manipuler des barils de #pétrole supplémentaires dans une zone qui a été classée il y a trois ans « périmètre de protection éloignée » du captage au regard des risques de pollution de la ressource et qui frôle le périmètre de protection rapprochée ! Comment le gouvernement peut-il justifier ce choix dangereux, et si aberrant ? Ce projet d’hydrocarbures est une catastrophe écologique en puissance, une menace sur l’eau potable, qui pourrait compromettre l’alimentation d’environ 180 000 habitants de Paris et de Seine-et-Marne. Ma responsabilité, en tant que président d’Eau de Paris, c’est de l’éviter ! L’objectif, c’est d’empêcher que ces nouveaux forages menacent nos ressources en eau.

      La menace est-elle vraiment caractérisée ?

      La géologie de ce secteur très bucolique le rend vulnérable à la pollution aux hydrocarbures. Les points de captage de l’eau sont implantés dans une zone au sous-sol karstique [essentiellement constitué de roches calcaires ndlr], parsemée de nappes phréatiques résurgentes où il arrive même que l’eau affleure. Pour édifier les nouveaux puits, il va falloir creuser jusqu’à 1 500 mètres de profondeur à travers les couches aquifères. En cas d’accident, la pollution s’infiltrerait rapidement dans la nappe, souillant plusieurs centaines de mètres à l’heure. Et puis des poids lourds viendront remplir leurs réservoirs, à quelques centaines de mètres à peine d’un cours d’eau protégé, le Lunain, classé réserve Natura 2000. Il suffirait d’une fuite au niveau d’une plateforme ou d’un accident avec un camion-citerne pour qu’une marée noire survienne.

      N’est-ce pas exagéré ? Les techniques d’exploitation pétrolière, pratiquées en bordure de la forêt de Fontainebleau depuis les années 50, sont maîtrisées !

      Certes, un puits de pétrole, ce n’est pas une installation énorme. Mais il y a quand même le bruit des machines à forer, l’odeur âpre, soufrée, qui incommode les habitants du village voisin de Nonville. Le risque est réel. Deux incidents se sont déjà produits par le passé. A chaque fois, les élus et les habitants se sont retrouvés bien seuls. Il a fallu attendre des heures pour qu’un salarié de l’entreprise pétrolière arrive car il n’y avait personne sur place. Cette absence de surveillance et de réactivité nous inquiète.

      Par contraste, le gouvernement a été prompt à autoriser l’extension du site. Quelle lecture faites-vous de cette célérité ?

      J’ai du mal à comprendre le sens des priorités de ce gouvernement et de la préfecture. Prendre le risque d’une pollution gravissime de l’eau potable pour une production pétrolière infime de quelques barils par an, dans le contexte actuel de grande tension sur la ressource en eau, constitue une faute politique. Autoriser une menace sur 25 000 mètres cubes d’eau par jour, alors que le changement climatique conduit à une baisse quasi générale de la recharge des nappes phréatiques comprise entre 10 et 25 % en moyenne sur le territoire, c’est jouer avec le feu, et contre un esprit d’intérêt général. Si nous formons ces recours, c’est aussi pour dire de manière directe que le gouvernement devra assumer les conséquences sur les ressources en eau d’un éventuel accident grave.

      Comment réagissent les élus locaux ?

      Un projet plus ancien de la même société, auquel les élus se sont opposés, prévoyait la construction de dix puits. Dans ce nouveau dossier, les maires des villages alentour sont hostiles à cette extension. Ils n’ont pas une bonne opinion de Bridge Energies, une PME tellement petite qu’elle doit faire appel à des sous-traitants pour les travaux et l’exploitation et n’a pas de surveillance permanente. Ses difficultés financières ne rassurent personne. Et puis, dans le coin, la bataille contre le pétrole de schiste, au début des années 2010, a marqué l’histoire et soudé les esprits.

      Le silence du gouvernement dans l’affaire des eaux minérales de Nestlé, où des nappes ont été souillées par des bactéries d’origine fécale, vous surprend-il ?

      Ce silence radio démontre l’embarras du gouvernement qui a, semble-t-il, autorisé par dérogation un traitement chimique pour des eaux minérales censées être pures et naturelles. On a laissé les industriels trafiquer l’eau ! J’ignore pourquoi le gouvernement n’a pas demandé à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail de piloter une étude sanitaire sur un échantillon représentatif des eaux embouteillées. J’ignore pourquoi le gouvernement n’a pas suivi ses recommandations en mettant en place une surveillance rapprochée de la qualité des eaux embouteillées, après avoir appris que certaines sources étaient largement contaminées.

      Dans ce même dossier, la récente destruction de 2 millions de bouteilles de Perrier, pourtant issues de nappes très profondes, démontre l’ampleur de la pollution des ressources d’eau souterraine en France : du Gard à la vallée de la chimie, en région lyonnaise, certains points de captage doivent fermer, sans parler de ces villages desservis par des camions-citernes faute d’une eau conforme au robinet. Il y a urgence à éliminer les risques de pollution, qu’ils soient d’origine industrielle ou agricole. Cela prouve de manière flagrante que les sources d’eau ne sont pas assez protégées. Il faut sanctuariser les aires de captage partout dans le pays pour les préserver. De notre côté, à Eau de Paris, on a fait le choix politique de prévenir à la source les pollutions en aidant financièrement, avec l’agence de l’eau, une centaine d’agriculteurs d’Ile-de-France à réduire l’utilisation des nitrates et des pesticides dans les zones proches de certains de nos captages, en Normandie par exemple, pour améliorer la qualité de l’eau.

      Le gouvernement œuvre-t-il suffisamment à l’amélioration de la qualité de l’eau ?

      Même s’il a lancé en fanfare l’an dernier un grand plan eau pour dire que l’heure de la sobriété et de la préservation de la qualité des ressources avait sonné, il regarde ailleurs, sous la pression du lobby industriel, de celui de l’agriculture intensive, des géants des pesticides mais aussi des multinationales de l’eau qui ont tout intérêt à vendre à prix faramineux leurs nouvelles techniques de dépollution très énergivores.

      Quitte à brûler du pétrole jusqu’à la dernière goutte au mépris du climat, n’est-il pas logique d’en produire le plus possible en France, comme le soutient le ministre de l’Industrie, Roland Lescure ?

      Cela va à l’encontre de tous les constats, de ceux des experts du Giec à ceux de l’Agence internationale de l’énergie : les scientifiques estiment que pour garder une chance de limiter le réchauffement à 1,5°C, l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris de 2015, il faudrait laisser dans le sol près de 60 % des réserves de pétrole et de gaz. Et cela contrevient à l’esprit de la loi Hulot de 2017 car celle-ci prévoit la fin de l’octroi de nouveaux permis de recherche d’hydrocarbures et un arrêt progressif, d’ici à 2040, de la recherche et de l’exploitation des gisements afin d’effectuer la transition vers les énergies renouvelables.

  • La fameuse intelligence artificielle du Fisc se trompe 1 fois sur 3 pour repérer votre piscine depuis un satellite
    https://www.clubic.com/actualite-525417-la-fameuse-intelligence-artificielle-du-fisc-se-trompe-1-fo

    L’intelligence artificielle utilisée par les Impôts pour débusquer les piscines laisse à désirer. Elle confondrait certains bassins avec des places pour handicapés, pour un taux d’erreur de 30%.

    Alors, moi, j’ai la solution. On va interdire la peinture bleue pour toute forme de signalisation, afin d’améliorer la reconnaissance optique des piscines.

    Par contre, hors de question de limiter le nombre de piscines, comprenez, ça fait travailler des indiens qui corrigent l’IA déficiente.

  • Christophe Béchu libère 12 000 hectares pour 424 projets d’envergure – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/zero-artificialisation-des-sols-424-projets-industriels-ne-seront-finalem

    par LIBERATION et AFP publié le 11 avril 2024 à 16h06

    Limiter l’artificialisation des sols en autorisant les industriels à le faire ? Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a dévoilé, ce jeudi 11 avril, une liste de 424 projets qui pourront être décomptés autrement du dispositif « zéro artificialisation nette des sols » (ZAN) et ainsi ne plus peser sur le quota des régions.

  • « On était faits pour être ici » : les Hmong, peuple nourricier de la Guyane à l’héritage menacé
    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/on-etait-faits-pour-etre-ici-les-hmong-peuple-nourricier-de-la-guyane-a-l
    https://www.liberation.fr/resizer/350OYDAdIs45do0zfx01HW5qL50=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(3508x1418:3518x1428)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/JXPJM3BJZ5AGTJ5AHETMPABXQ4.jpg

    En produisant environ 70 % des fruits et légumes du département, l’ethnie originaire d’Asie, installée dans deux villages depuis la fin des années 70, est un pilier de la souveraineté alimentaire de la région. Mais l’agriculture peine à séduire les jeunes générations.

    En Guyane, on vit principalement sur la côte. Un peu au bord des fleuves ou des nombreux cours d’eau. Mais le reste n’est que forêt. Une forêt dense, parfois opaque, primaire. Hostile en somme. A l’exception d’un village. Un irréductible de la jungle amazonienne. Cacao – c’est son nom – ne fait pas partie de ces bourgades boueuses nées de la fièvre de l’or, celles qui déchirent et polluent au mercure ce bout de France en Amérique du Sud. Ici, les Cayennais affluent tous les dimanches pour profiter du marché, dévorer une assiette de porc au caramel ou de canard laqué. Il suffit d’avaler les 80 km de route qui s’enfoncent dans la forêt, et finissent, tournicotant, par prendre un peu de dénivelé. Voici l’un des deux villages hmong, rare point de convergence touristique de Guyane, et véritable grenier de la région.

    Les Hmong sont des nomades du Sud-Est asiatique, originaires du Laos, et un peu des pays alentour. Dans la deuxième partie du XXe siècle, ils se sont alliés aux Français en Indochine et aux Etats-Unis au Vietnam, s’attirant les foudres des régimes communistes qu’ils ont systématiquement combattus. L’arrivée de ceux-ci au pouvoir au Laos, en 1975, les a poussés à l’exil. Sur les 20 000 qui demandent l’asile, la France, redevable, en accueille une partie dans le Gard, et décide d’envoyer un millier d’entre eux en Guyane, entre 1977 et 1988, où les conditions climatiques sont jugées similaires à celles du Laos. Aujourd’hui, ils représentent 2 % de la population, et produisent entre 70 et 80 % des besoins en fruits et légumes de la région, selon la chambre d’agriculture.

    Alternative salvatrice

    « Nous sommes les harkis d’Asie », résume sobrement Ky Gilles Lau, membre de l’association de sauvegarde de la culture hmong. Agriculteur comme son père, le voici qui range son étal sur la place du marché qui jouxte un grand parking plein qu’une fois par semaine, le dimanche. Il fait partie de la première génération née dans la région, se dit « Guyanais de chez Guyanais », mais plaide pour préserver la culture hmong, son dialecte qu’on entend encore à chaque coin de rue, et transmettre la mémoire de la génération pionnière qu’il voit peu à peu disparaître. « Mon père et mon oncle sont arrivés ici dans les années 70, rembobine-t-il. Ce n’était qu’un camp d’orpaillage, sans route, accessible uniquement en pirogue. Les Français pensaient peut-être qu’on allait disparaître. Mais nos parents ont bâti Cacao à la sueur de leur front. » Ils ont troqué l’exil pour la survie.

    L’une des particularités du peuple hmong, c’est qu’il a toujours voyagé « muni de graines », selon Ky Gilles. Différentes espèces de fruits et légumes que ses parents ont plantées ici, en même temps qu’ils bâtissaient leur village. D’abord incités à cultiver du riz, sans succès, ceux-ci s’adonnent finalement au maraîchage. « Cacao est une cuvette, ce qui rend sa terre plus fertile que d’autres parties de la Guyane », précise le quadragénaire. De quoi survivre dans un premier temps sans trop dépendre de l’aide des militaires français, installés non loin de là. Puis de prospérer, en utilisant parfois des produits chimiques, pour devenir la principale manne agricole d’un territoire qui manque cruellement d’exploitations.

    Cacao et l’autre village hmong – Javouhey, plus à l’ouest – offrent une alternative salvatrice à la Guyane qui importe l’essentiel de ce qu’elle consomme. Ici, la nourriture se paie 40 % plus chère que dans l’Hexagone. Alors toute production locale est bonne à prendre. Surtout à l’heure où l’Etat français ambitionne d’aider son territoire d’outre-mer à atteindre la souveraineté alimentaire à l’horizon 2030. Ce qui nécessiterait, à en croire Emmanuel Macron qui était de passage ici les 25 et 26 mars, de cultiver 20 000 à 30 000 hectares supplémentaires. Le Président n’a pas honoré Cacao de sa présence : il a préféré visiter l’une des rares exploitations créoles à Matoury, dans la banlieue de Cayenne.

    Tourisme et transmission

    Un défi complexe, de l’aveu même des Hmong, qui luttent depuis bientôt cinq décennies contre une météo capricieuse, notamment lorsque la pluie tombe à torrent. Les exploitants qui se lancent se heurtent souvent au manque de foncier, en grande partie détenu par l’Etat, et doivent se contenter du marché guyanais, car il est n’est pas rentable d’exporter leur production vers la métropole, ni vers le Brésil ou le Suriname voisin. Bernadette Heu, 32 ans, constate qu’une bonne moitié des jeunes de sa génération ont quitté le village pour rejoindre Cayenne ou la métropole. « Si vous n’avez pas de terre, il n’y a pas beaucoup d’opportunité ici. » Ky Gilles abonde : « On fait un peu de l’agriculture par défaut, il n’y a pas d’autres débouchés. Donc ceux qui ne trouvent pas de boulot dans les champs s’en vont. »

    Reste tout de même le tourisme. Et ce rendez-vous dominical qui attire toujours plus de monde. « Venir ici, c’est un peu une balade de santé, une évasion. Ça change de Cayenne », raconte Stéphane, un « métro » – né dans l’Hexagone – installé en Guyane depuis trois ans. Il est attablé avec un ami sous un hall ouvert où quelques stands de broderies asiatiques côtoient des cuisines éphémères. Sa voiture est garée dans la rue principale, entre les centaines d’autres visiteurs d’un jour venus respirer l’air moite de la forêt, et faire leurs courses pour la semaine. On vient autant pour les légumes que pour les maisons sur pilotis, où le matériel agricole est stocké au rez-de-chaussée. Voyage asiatique dans une France sud-américaine, symbole du syncrétisme propre à la Guyane. On y avance sous le concert des picolettes, des oiseaux qui chantent depuis leur cage, véritables institutions guyanaises. « C’est aussi une tradition hmong, s’amuse Ky Gilles. Comme quoi on était faits pour être ici. »

    Lorsque la nuit approche, les voitures décampent, et le village retrouve sa torpeur habituelle. Les adolescents, qui semblaient terrés jusque-là pour fuir le brouhaha des étrangers, se retrouvent, les yeux rivés sur leurs téléphones. Leurs parents circulent dans des pick-up rutilants, le bas de caisse débordant d’une terre ocre séchée. Eux vivotent sur des quads. Jason se dit « attaché au village », mais avec son accent moins marqué que celui de son paternel, il rêve de métropole.

    « Nos parents se sont battus pour s’installer ici et, nous, nous risquons de nous battre pour retenir nos propres enfants », résume sans fatalisme Bernadette Heu. Car même si le dialecte hmong tend à se diluer, la vie reste douce à Cacao. D’où l’optimisme de Ky Gilles, qui voit mal son héritage disparaître. « Tant que le village existera, il vivra. » Et l’agriculture de Guyane avec.❞

    #Guyane #Laos #Hmong #GuerreIndochine

  • Plastique Non Merci - pas joué | Libé | 26.05.23

    https://www.liberation.fr/environnement/pollution/traite-sur-le-plastique-des-negos-en-toc-20230526_MGXTYMRO5JDRDPQBSH6OMHD

    (article de mai 2023)

    Comme le dénonce l’ONG Greenpeace, l’essentiel, pour les « grands groupes intégrés verticalement du secteur des combustibles fossiles, tels qu’Aramco, Total, Exxon et Shell », est d’investir massivement dans la production pétrochimique et plastique, afin de trouver de nouveaux débouchés. Alors que les pays réduisent leur dépendance aux hydrocarbures, programment l’interdiction des véhicules à essence et diesel ou des chaudières à gaz, ces multinationales font face à une « incertitude existentielle » que le plastique vient combler. Et les géants de la chimie et de la pétrochimie, comme Dow, BASF ou Ineos, font tout pour préserver leur poule aux œufs en plastique doré. Leur credo, afin de pouvoir continuer à produire toujours plus ? « Mettre l’accent sur le recyclage et le comportement des consommateurs (par exemple “ne pas jeter de déchets”) » et exercer un lobbying en ce sens auprès des décideurs politiques, estime l’Atlas du plastique, publié en 2022. Cela alors même que « des documents internes à l’industrie datant des années 70 montrent que les producteurs savaient déjà que le recyclage n’était pas une solution acceptable », s’insurge Human Rights Watch.

    Si l’association des industriels du secteur, Plastics Europe, affirme soutenir « l’élaboration d’un accord mondial qui réponde au défi des déchets plastiques », elle promeut surtout une « économie circulaire » basée sur le recyclage et non sur la baisse de la production en amont. Ce que préconise d’ailleurs déjà la résolution de 2022 sur le plastique. Les membres de Plastics Europe sont, par exemple, favorables à « un taux obligatoire d’incorporation de plastique recyclé dans les emballages de 30 % d’ici 2030 et ont annoncé planifier 7,2 milliards d’euros d’investissements dans le recyclage chimique d’ici à 2030 en Europe ».

    Sauf que cette technologie, « qui cherche à s’implanter en France, est un procédé coûteux, polluant et énergivore, alertent Zero Waste France et Surfrider. Et quel que soit le procédé choisi pour le recyclage, une fois les investissements réalisés, il n’y aura plus de retour en arrière : ces usines auront besoin de toujours plus de plastique jetable pour être rentabilisées ». Les ONG insistent sur la nécessité, dans les négociations sur le plastique, de « rejeter les fausses solutions miracles », telles ce recyclage chimique mais aussi « l’incinération avec récupération d’énergie » ou les « bioplastiques ».

    « Manque d’ambition notable »

    L’influence des industriels et des associations qui les représentent, comme Plastics Europe ou son équivalent d’outre-Atlantique l’American Chemistry Council (ACC), serait telle qu’environ 175 scientifiques et ONG s’en sont émus. Fin avril, dans une lettre adressée à deux actrices clé des négociations, la directrice du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen, et la secrétaire générale du comité intergouvernemental de négociations (INC), Jyoti Mathur-Filipp, ils se sont inquiétés d’un « manque d’ambition notable et inapproprié » et de possibles conflits d’intérêts. Et ont exhorté « l’ONU à stopper le sabotage du nouveau traité sur le plastique par l’industrie des énergies fossiles ». Pour Delphine Lévi Alvarès, coordinatrice du mouvement Break Free From Plastic, « nous ne pouvons pas permettre dans les négociations plastique les mêmes tactiques que celles utilisées dans les négociations climatiques : nier, distraire et retarder ».

    Les Etats privilégieront-ils l’intérêt général et la santé humaine ou les intérêts privés de quelques entreprises ? La ligne des 53 pays réunis dans une Coalition de haute ambition pour mettre fin à la pollution plastique comprenant l’UE, qui prônent l’adoption d’un traité contraignant, « ne fait pas l’unanimité », euphémise un diplomate français. Notamment auprès des Etats-Unis et des pays d’Asie, qui assurent plus de la moitié de la production mondiale.

  • #Carte de #France des #fuites d’#eau_potable les plus importantes : Ardèche, Pyrénées-Orientales, Hautes-Alpes, Corse particulièrement touchées

    L’association Intercommunalités de France publie ce mercredi 20 mars une cartographie de 198 services d’eau potable dont le taux de fuites sur le réseau égale ou dépasse les 50 %. Il s’agit essentiellement de petites communes dites « isolées », solitaires dans leur gestion de l’or bleu, qui couvrent quelque 64 000 habitants.

    La sécheresse historique de 2022 a montré que l’or bleu devait être mieux géré en France. Cette année-là, plus de 1 000 communes ont eu des difficultés d’approvisionnement au robinet, un phénomène accentué par de nombreuses fuites dans les canalisations. En France, 20 % de l’eau potable est perdue lors de son acheminement. « C’est une situation aberrante qu’on doit corriger en urgence », avait tranché le président de la République fin mars 2023, en présentant un « plan eau », dont une partie était censée répondre à cet enjeu en mobilisant davantage d’aides. Le gouvernement avait alors identifié 170 communes prioritaires, victimes d’au moins 50 % de fuites, appelées « #points_noirs ».

    Mais il semblerait que le chiffre ait été sous-estimé. Ce mercredi 20 mars, #Intercommunalités_de_France, fédération nationale qui réunit métropoles, agglomérations, communautés urbaines et communautés de communes, dévoile une nouvelle carte, sur laquelle figurent 198 « points noirs » qui perdent donc plus de la moitié de leur eau. Cela représente 4 % des services d’eau en France et concerne un peu plus de 64 000 habitants. L’association a utilisé les données les plus récentes et les plus fiables de l’Observatoire national des services d’eau et d’assainissement, qui datent de 2022. La base, qui avait servi aux premières estimations officielles de 2023, s’est depuis étoffée sans toutefois devenir exhaustive car les communes les plus petites n’ont pas l’obligation de l’alimenter.

    Des petites villes dans le triste palmarès

    Parmi les « points noirs », tous ne sont pas pilotés de la même façon : 151 sont des régies municipales, 22 sont gérés en intercommunalité et 25 dépendent de syndicats des eaux. A travers cette cartographie inédite, Intercommunalités de France entend démontrer ce que le gouvernement avait déjà identifié : l’écrasante majorité des cas problématiques concerne de petites communes se débrouillant seules pour s’approvisionner en eau. Les #ressources_financières leur manquent pour entretenir les #réseaux et les subventions restent insuffisantes pour les inciter à réaliser des travaux réguliers. Ainsi, #Astet (Ardèche), une commune d’environ 40 habitants, se classe en tête de la liste des communes ayant le plus haut niveau de fuites en métropole : 91 %. Elle présente le même profil que les autres « fuyards » : un village de montagne solitaire dans sa gestion de l’eau. Rien de surprenant : en altitude, les réseaux sont les plus étendus et plus sujets aux fuites.

    « Refaire les #canalisations sur 1 km, c’est 1 million. Ça coûte très cher, précise à Libération Régis Banquet, vice-président en charge de l’eau d’Intercommunalités de France et président de Carcassonne agglomération. On a pris un retard phénoménal. Il faut renouveler les #tuyaux tous les cinquante ans pour qu’ils soient en bon état, or on les renouvelle tous les 120 à 140 ans. La prise de conscience qu’il faut porter attention à la moindre goutte d’eau est récente. »

    Si les services d’eau les plus en difficulté ne desservent en général que quelques dizaines ou centaines d’habitants, de petites villes figurent cependant dans le triste palmarès, comme #Scionzier, en Haute-Savoie, environ 9 000 habitants, ou #Contes, dans les Alpes-Maritimes, un peu plus de 7 500 habitants, qui fait partie d’un syndicat de quinze communes à proximité de Nice.

    « On doit agir vite et fort »

    Et une gestion mutualisée ne protège pas de tout. La communauté d’agglomération du Pays de Dreux, qui rassemble 78 communes à cheval entre Eure-et-Loir et Eure, connaît un taux de fuites de 74,7 %. La métropole de Perpignan, 36 communes, totalise, elle, près de 60 % de fuites. Dans ce type de cas, « ça n’est jamais l’ensemble de ses services qui présentent un rendement inférieur à 50 %, mais généralement quelques communes », précise Intercommunalités de France.

    La situation a peu de chances de s’être significativement améliorée depuis 2022, malgré le plan eau et les 53 millions débloqués récemment par l’Etat pour les fuites, car la réalisation de travaux ambitieux prend du temps. « C’est forcément un chantier de longue haleine », a reconnu le ministère de la Transition écologique mardi lors d’un point presse sur l’avancée du plan eau.

    « La situation est grave. Dans le contexte du changement climatique, on doit agir vite et fort. Une des solutions est le transfert vers l’intercommunalité pour toutes les communes gérant seules afin que la solidarité s’organise sur les territoires. Cette mise en commun des moyens permet de réaliser les #investissements colossaux nécessaires », plaide Régis Banquet. Il estime que 15 à 20 milliards d’euros devraient être exclusivement consacrés au renouvellement des #réseaux_d’eau dans les cinq ans à venir pour rattraper le retard accumulé.

    « Les petites communes isolées sont en difficulté »

    Il y a un an, Emmanuel Macron avait appelé à « mutualiser différemment » les ressources, en prenant en exemple « l’intercommunalité », un modèle à « consolider partout où c’est accepté ». La loi va dans ce sens. En 2026, plus aucune commune ne pourra gérer seule son eau. Mais certains maires s’y opposent. « Il reste un imaginaire un peu Manon des sources : “C’est le puits de mon village, je n’ai pas envie de le partager”. Ceux qui ont de l’eau ne sont pas toujours très enclins à en fournir à ceux qui n’en ont pas », explique Régis Taisne, chef du département « cycle de l’eau » à la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies. Et d’ajouter : « Les maires ruraux ont le sentiment qu’ils sont petit à petit dépossédés de toutes leurs compétences, celle sur l’eau est une de leurs dernières attributions. »

    Les deux départements comptant le plus de « points noirs » font justement partie de ceux dans lesquels beaucoup de maires rechignent au #regroupement, fait remarquer Intercommunalités de France. En tête, les Pyrénées-Orientales, avec 17 communes qui perdent plus d’un litre sur deux, alors que la sécheresse y sévit depuis trois ans, suivis par les Hautes-Alpes, qui en comptent quinze.

    « Le constat est clair : les petites communes isolées sont en difficulté, acquiesce Régis Taisne, qui est cependant moins catégorique qu’Intercommunalités de France. Il faut regrouper, mutualiser pour atteindre une taille critique permettant de faire face aux enjeux. Et dans beaucoup de cas, l’échelle intercommunale est cohérente. Mais dans d’autres, un autre #découpage_territorial peut s’imposer. Il existe par exemple de grands syndicats des eaux à l’échelle de toute la Vendée ou encore de l’Alsace-Moselle. » Cet expert invite surtout à rassembler des communes de diverses natures pour améliorer la solidarité : urbaines, rurales, de plaine, d’altitude, riches en eau ou dépourvues de ressources.

    https://www.liberation.fr/environnement/eau-potable-ardeche-alpes-maritimes-haute-savoie-la-carte-de-france-des-f
    #infrastructure #coût

    #cartographie #visualisation

    • Ce pays se « tiers mondise » à vitesse grand V. A quoi bon payer des impôts si c’est pour se retrouver avec des réseaux pareils !

  • « La vraie #souveraineté_alimentaire, c’est faire évoluer notre #modèle_agricole pour préparer l’avenir »

    Professeur à l’université Paris-Saclay AgroParisTech, l’économiste de l’environnement #Harold_Levrel estime que le concept de « souveraineté alimentaire » a été détourné de sa définition originelle pour justifier un modèle exportateur et productiviste.

    Hormis les denrées exotiques, dans la plupart des secteurs, la #production_agricole nationale pourrait suffire à répondre aux besoins des consommateurs français, sauf dans quelques domaines comme les fruits ou la volaille. Or, les #importations restent importantes, en raison d’un #modèle_intensif tourné vers l’#exportation, au risque d’appauvrir les #sols et de menacer l’avenir même de la production. D’où la nécessité de changer de modèle, plaide l’économiste.

    Comment définir la souveraineté alimentaire ?

    Selon la définition du mouvement altermondialiste Via Campesina lors du sommet mondial sur l’alimentation à Rome en 1996, c’est le droit des Etats et des populations à définir leur #politique_agricole pour garantir leur #sécurité_alimentaire, sans provoquer d’impact négatif sur les autres pays. Mais les concepts échappent souvent à ceux qui les ont construits. Mais aujourd’hui, cette idée de solidarité entre les différents pays est instrumentalisée pour justifier une stratégie exportatrice, supposée profiter aux pays du Sud en leur fournissant des denrées alimentaires. Le meilleur moyen de les aider serait en réalité de laisser prospérer une #agriculture_vivrière et de ne pas les obliger à avoir eux aussi des #cultures_d’exportation. Au lieu de ça, on maintient les rentes de pays exportateurs comme la France. Quand le gouvernement et d’autres parlent d’une perte de souveraineté alimentaire, ça renvoie en réalité à une baisse des exportations dans certains secteurs, avec un état d’esprit qu’on pourrait résumer ainsi : « Make French agriculture great again. » Depuis le Covid et la guerre en Ukraine, la souveraineté alimentaire est devenue l’argument d’autorité pour poursuivre des pratiques qui génèrent des catastrophes écologiques et humaines majeures.

    Nous n’avons donc pas en soi de problème d’#autonomie_alimentaire ?

    Ça dépend dans quel domaine. Les défenseurs d’un modèle d’exploitation intensif aiment à rappeler que notre « #dépendance aux importations » est de 70 % pour le #blé dur, 40 % pour le #sucre, et 29 % pour le #porc. Mais omettent de préciser que nos taux d’auto-approvisionnement, c’est-à-dire le rapport entre la production et la consommation françaises, sont de 123 % pour le blé dur, 165 % pour le sucre, et 99 % pour le porc. Ça signifie que dans ces secteurs, la production nationale suffit en théorie à notre consommation, mais que l’on doit importer pour compenser l’exportation. Il y a en réalité très peu de produits en France sur lesquels notre production n’est pas autosuffisante. Ce sont les fruits exotiques, l’huile de palme, le chocolat, et le café. On a aussi des vrais progrès à faire sur les fruits tempérés et la viande de #volaille, où l’on est respectivement à 82 et 74 % d’auto-approvisionnement. Là, on peut parler de déficit réel. Mais il ne serait pas très difficile d’infléchir la tendance, il suffirait de donner plus d’aides aux maraîchers et aux éleveurs, qu’on délaisse complètement, et dont les productions ne sont pas favorisées par les aides de la #Politique_agricole_commune (#PAC), qui privilégient les grands céréaliers. En plus, l’augmentation de la production de #fruits et #légumes ne nécessite pas d’utiliser plus de #pesticides.

    Que faire pour être davantage autonomes ?

    A court terme, on pourrait juste rebasculer l’argent que l’on donne aux #céréaliers pour soutenir financièrement les #éleveurs et les #maraîchers. A moyen terme, la question de la souveraineté, c’est : que va-t-on être capable de produire dans dix ans ? Le traitement de l’#eau polluée aux pesticides nous coûte déjà entre 500 millions et 1 milliard d’euros chaque année. Les pollinisateurs disparaissent. Le passage en #bio, c’est donc une nécessité. On doit remettre en état la #fertilité_des_sols, ce qui suppose d’arrêter la #monoculture_intensive de #céréales. Mais pour cela, il faut évidemment réduire certaines exportations et investir dans une vraie souveraineté alimentaire, qui nécessite de faire évoluer notre modèle agricole pour préparer l’avenir.

    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/la-vraie-souverainete-alimentaire-cest-faire-evoluer-notre-modele-agricol
    #agriculture_intensive #industrie_agroalimentaire

  • Alors que dans le cadre d’une « niche parlementaire » du parti socialiste, l’Assemblée nationale vient de voter en première lecture (que fera le sénat ?), une proposition de loi sur la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat dans le scandale du chlordécone aux Antilles, je rediffuse cet article publié il y a trois ans dans Libération.

    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/aux-antilles-les-vies-brisees-du-chlordecone-20210401_ZVK6CBMKARG23GFA7RY

    Aux Antilles, les vies brisées du chlordécone

    Interdit en 1990, le pesticide des bananeraies sème désolation et maladies en Guadeloupe et Martinique. Mais après quinze ans d’instruction, l’enquête sur cette catastrophe sanitaire pourrait bien se solder par un non-lieu.

    publié le 1er avril 2021

    Arsène Diomède est une femme byen doubout (« robuste »), comme on dit en créole, malgré sa petite taille et ses mains déformées par le labeur. Pendant des années, sur une exploitation bananière de Goyave, en Guadeloupe, elle a inlassablement transporté des régimes de bananes, empilés sur sa tête. Et une fois la coupe finie, elle se trouvait, comme l’ensemble des ouvriers agricoles, réquisitionnée pour répandre l’engrais et les pesticides, le plus souvent à mains nues, sans aucune protection. Parmi ces produits, le chlordécone, un insecticide massivement utilisé en Guadeloupe et en Martinique pour lutter contre le charançon du bananier.

    « On voyait bien cette tête de mort sur les sacs, mais pour garder notre travail, on ne posait pas de question », se souvient-elle. Nous sommes au début des années 90. Le médecin du travail va découvrir l’empoisonnement d’Arsène Diomède grâce à une analyse de sang. Il va alors lui délivrer un des très rares documents reconnaissant implicitement le rôle du pesticide dans son état de santé puisqu’il écrira au stylo rouge : « Ne pas toucher aux produits pesticides. » Mais il faudra attendre le 19 janvier 2021 pour que le cancérologue Daniel Vacqué lui rédige un certificat médical précisant : « Arsène Diomède est suivie depuis janvier 2015 pour myélome multiple avec chimiothérapie, une pathologie pouvant entrer dans le cadre d’une maladie professionnelle ayant été en rapport avec les pesticides des bananeraies (chlordécone en particulier). »

    Ce document fait l’effet d’une bombe, car c’est le premier du genre. Pourtant, au-delà des ouvriers agricoles, la contamination a atteint de nombreux foyers des Antilles françaises ces dernières décennies. Les chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont prélevé, en Guadeloupe, un échantillon de sang sur 1 042 femmes, pendant leur accouchement, entre 2005 et 2007. L’étude publiée en 2013 conclut que la présence de chlordécone dans le sang diminue le délai normal de grossesse et s’associe à un risque de prématurité. Par ailleurs, l’exposition du fœtus au pesticide a été démontrée par sa présence dans le sang du cordon ombilical. Dans une autre étude parue en 2012, les scientifiques de l’Inserm ont démontré que le chlordécone pouvait avoir des effets négatifs sur le développement cognitif et moteur des nourrissons. Par ailleurs, selon Santé publique France, les populations antillaises présentent un taux d’incidence du cancer de la prostate parmi les plus élevés au monde. Une réalité confirmée par le sénateur guadeloupéen Dominique Théophile, lors d’une présentation de la situation en janvier 2019, au Sénat : « Les Antilles françaises détiennent le triste record du monde en la matière, le taux d’incidence annuel de ce cancer en Martinique est de 227,2 cas sur 100 000 hommes et celui de Guadeloupe est d’un niveau proche. »

    « Des stocks ont continué à circuler jusqu’au début des années 2000 »

    Le scandale sanitaire aurait pourtant pu être évité. Après qu’en 1951 cette nouvelle molécule est découverte aux Etats-Unis et vendue sous le nom de Kepone, les tests lancés sur les animaux laissent rapidement apparaître des carences de fertilité avec suspicion de cancers. La majorité de la production sera exportée vers l’Europe, l’Union soviétique, l’Amérique du Sud, l’Afrique et les Antilles.

    En 1968, en France, la Commission d’études de l’emploi des toxiques en agriculture rejette la demande d’homologation du chlordécone. Le ministère de l’Agriculture le classe alors « substance toxique ». Mais par un étrange tour de passe-passe, quatre ans plus tard, le Kepone se retrouve au rang des « substances dangereuses ». Ce qui permet à Jacques Chirac, alors ministre de l’Agriculture, d’autoriser, pour un an, sa mise sur le marché, histoire de satisfaire les grands propriétaires antillais. Pendant ce temps, aux Etats-Unis, l’usine de Hopewell (Virginie), dont les ouvriers commencent à souffrir des effets toxiques du produit, continue à produire le Kepone à un rythme soutenu, tant la demande est importante. Le site fermera en 1975.

    En 1979, lorsque l’Organisation mondiale de la santé classe le chlordécone comme « cancérigène possible », plusieurs pays européens l’interdisent définitivement, mais pas la France. Deux ans plus tard, l’entreprise martiniquaise Vincent de Lagarrigue commercialise le pesticide sous le nom de Curlone. Elle l’achète à la société Calliope établie à Port-la-Nouvelle, dans l’Aude, qui elle-même importe la molécule du Brésil. Alors qu’elle est enfin interdite en 1990, les planteurs antillais obtiennent un délai exceptionnel de trois ans pour liquider les stocks. « Des stocks qui en réalité ont continué à circuler jusqu’au début des années 2000 », affirme Jean-Marie Nomertin, secrétaire général de la CGT de Guadeloupe, qui se dit « révolté par le traitement différencié » auquel a droit l’outre-mer. « Il est certain, affirme l’avocat Harry Durimel, que la molécule a été utilisée depuis son interdiction. » Le 23 août 2002, une tonne et demie de patates douces contenant des résidus de chlordécone a été saisie par les services de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes à Dunkerque.

    Non-lieu

    Il aura fallu attendre 1999 pour qu’un fonctionnaire de la direction départementale des affaires sanitaires et sociales, bien inspiré, mette en place un dispositif de contrôle des rivières. La sentence tombe : l’eau, les terres, les animaux, les poissons, les tubercules, sont contaminés à forte dose par le chlordécone. Même les œufs sont touchés. L’aquaculture s’effondre.

    En 1999, l’entreprise guadeloupéenne d’embouteillage d’eau de source Capès Dolé restera fermée quatre mois et ses stocks seront détruits, jusqu’à l’installation de filtres à charbon actif au niveau du captage. En 2000, Jean-Claude Pitat, son directeur général, porte plainte contre X pour pollution de la ressource. Il récoltera un non-lieu faute de preuves suffisantes. « J’étais furieux de cette décision, mais je n’ai pas fait appel », relate-t-il.

    « Il est souvent affirmé que les premières alertes vinrent des Etats-Unis, rappelle, en 2019, devant une commission parlementaire, Malcom Ferdinand, chercheur au CNRS. C’est faux. Elles furent émises par les ouvriers agricoles martiniquais en février 1974. Deux ans après l’autorisation officielle du chlordécone, les ouvriers de la banane entament l’une des plus importantes grèves de l’histoire sociale de la Martinique et demandent explicitement l’arrêt de l’utilisation de cette molécule parce qu’ils ont fait l’expérience de sa toxicité dans leur chair. »

    Retrouver « dignité et identité »

    Emplies d’un sentiment d’injustice, certaines victimes ont décidé de pousser la porte des tribunaux. En 2006, sous l’impulsion de Harry Durimel, alors porte-parole des verts, une première plainte avec constitution de partie civile est déposée pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Ce n’est qu’en janvier 2021, après quinze ans d’instruction, que les premières auditions ont lieu. Entre-temps, d’autres groupements protestataires se sont créés, à l’image de l’association guadeloupéenne Vivre, dédiée à la défense des droits des personnes victimes d’empoisonnement.

    Pour sa présidente Patricia Chatenay-Rivauday, ce scandale ne peut pas rester impuni. Le procès pourrait pourtant bien se terminer en non-lieu du fait d’une possible prescription des faits. Le 15 mars, Rémy Heitz procureur de la République au tribunal judiciaire de Paris, précisait : « Nous pouvons comprendre l’émoi que cette règle suscite, mais nous, magistrats, devons l’appliquer avec rigueur. »

    Pour Harry Durimel, l’argument ne tient pas : « En matière de pollution, nous sommes en présence d’une infraction intemporelle car continue, et occulte du fait qu’elle ne pouvait être connue des victimes. Le point de départ de la prescription interviendra au moment où cessera la pollution. » En appui, la population martiniquaise s’est mobilisée en nombre le 27 mars, dans les rues de Fort-de-France, pour exiger des réparations, retrouver « dignité et identité » et mettre un terme à la « pwofitasyon » (les comportements abusifs), à l’initiative du Collectif des ouvrier·e·s agricoles empoisonné·e·s. Une nouvelle manifestation est prévue le 10 avril.

    La colère de la population est d’autant plus vive que les victimes avaient repris espoir lorsqu’en 2018, en Martinique, Emmanuel Macron avait qualifié le chlordécone de « scandale environnemental » en rappelant que l’Etat devrait prendre sa part de responsabilité. L’année suivante, la commission d’enquête parlementaire présidée par le député martiniquais Serge Letchimy concluait à la « responsabilité première » de la France dans ce désastre sanitaire. En février, le gouvernement a annoncé un quatrième plan contre le chlordécone (2021-2027), et débloqué 92 millions d’euros. Une somme jugée insuffisante par les associations.

    #Martinique #Guadeloupe #pollution #ScandaleSanitaire #chlordécone

  • Colère des agriculteurs : dans le Lot-et-Garonne, l’Etat passe l’éponge sur des centaines de milliers d’euros de dégâts – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/colere-des-agriculteurs-dans-le-lot-et-garonne-letat-passe-leponge-sur-de

    Malgré une facture de 400 000 euros, la préfecture du département ne portera pas plainte contre la Coordination rurale et annonce même la mise en conformité d’une retenue d’eau construite illégalement par le syndicat.

    L’infamie continue :
    https://seenthis.net/messages/1039781

  • La Conf’ appelle à bloquer les taxeurs

    https://www.liberation.fr/environnement/agriculture/en-direct-mouvement-des-agriculteurs-le-convoi-du-lot-et-garonne-a-repris

    La Confédération paysanne a appelé mardi soir « à bloquer les centrales d’achat » de la grande distribution et à « cibler les prédateurs du revenu paysan », après le discours de politique générale de Gabriel Attal, qui n’a offert selon elle « aucune perspective de long terme » au monde paysan. « Il n’y a encore aucun engagement de la part du gouvernement pour ouvrir un chantier sur l’interdiction d’achat en dessous du prix de revient de nos produits agricoles » [...]

    En conséquence, elle « appelle à orienter les mobilisations en bloquant les lieux où s’exerce cette pression sur nos prix : centrales d’achats (plateforme logistique de la grande distribution), marchés de gros, industries agroalimentaires et autres prédateurs de la valeur ». Interdire « l’achat de nos produits agricoles en dessous du prix de revient », « c’est la réponse première attendue pour répondre à la colère paysanne », a indiqué la Confédération paysanne, qui entend porter cette réclamation mercredi matin, lors d’un « entretien » avec le Premier ministre.

  • Des glaçons du Groenland pour les cocktails de l’Emirat : une aberration environnementale – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/une-start-up-vend-de-la-glace-du-groenland-a-des-bars-a-cocktails-emirati

    Une start-up groenlandaise a décidé d’exporter de la glace millénaire, extraite des fjords de l’île, pour fournir des bars et restaurants émiratis, rapporte « The Guardian », provoquant polémique et réactions en chaîne.

    • Et ainsi, les potentats locaux auront toute latitude pour se la péter lors de la prochaine COP (Conference of Petroleum).
      Sinon, le start upper Rasmussen pourrait aussi songer à capter l’eau de fonte de l’Inlandsis et la mettre en bouteille (plastique). Une vraie ressource-de-la-mort-qui-tue quand il s’agira d’abreuver tous ces crétins d’Européens ou de Nord-Américains qui se dessècheront dans leurs savanes en 2050.

    • Exporter la glace des vikings historiques aux émirats vikings modernes c’est comme exporter l ’idéologie de la disparition inévitable de peuples sans civilisation dans le processus de création de l’espace vital (Lebensraum) pour sa propre race de l’Allemagne antisemite vers l’état juif. Dans les deux cas la structure des sociétés qui pratiquent l’échange se ressemble mais il fait plus chaud au pays importateur.
      En fin de compte il n’y a que l’extermination et de l’histoire et de l’espèce humaine. En ce qui concerne l’état sioniste l’impact sur le chiffre de la population mondiale est négligeable mais vu de l"extérieur ses actions sont hautement symboliques.
      On ne peut que suivre le résumé poétique de la barbarie par Paul Celan.

      Paul Celan - Todesfuge

      Schwarze Milch der Frühe wir trinken sie abends
      wir trinken sie mittags und morgens wir trinken sie nachts
      wir trinken und trinken
      wir schaufeln ein Grab in den Lüften da liegt man nicht eng
      Ein Mann wohnt im Haus der spielt mit den Schlangen der schreibt
      der schreibt wenn es dunkelt nach Deutschland dein goldenes Haar Margarete
      er schreibt es und tritt vor das Haus und es blitzen die Sterne er pfeift seine Rüden herbei
      er pfeift seine Juden hervor läßt schaufeln ein Grab in der Erde
      er befiehlt uns spielt auf nun zum Tanz

      Schwarze Milch der Frühe wir trinken dich nachts
      wir trinken dich morgens und mittags wir trinken dich abends
      wir trinken und trinken
      Ein Mann wohnt im Haus der spielt mit den Schlangen der schreibt
      der schreibt wenn es dunkelt nach Deutschland dein goldenes Haar Margarete
      Dein aschenes Haar Sulamith wir schaufeln ein Grab in den Lüften da liegt man nicht eng

      Er ruft stecht tiefer ins Erdreich ihr einen ihr andern singet und spielt
      er greift nach dem Eisen im Gurt er schwingts seine Augen sind blau
      stecht tiefer die Spaten ihr einen ihr andern spielt weiter zum Tanz auf

      Schwarze Milch der Frühe wir trinken dich nachts
      wir trinken dich mittags und morgens wir trinken dich abends
      wir trinken und trinken
      ein Mann wohnt im Haus dein goldenes Haar Margarete
      dein aschenes Haar Sulamith er spielt mit den Schlangen
      Er ruft spielt süßer den Tod der Tod ist ein Meister aus Deutschland
      er ruft streicht dunkler die Geigen dann steigt ihr als Rauch in die Luft
      dann habt ihr ein Grab in den Wolken da liegt man nicht eng

      Schwarze Milch der Frühe wir trinken dich nachts
      wir trinken dich mittags der Tod ist ein Meister aus Deutschland
      wir trinken dich abends und morgens wir trinken und trinken
      der Tod ist ein Meister aus Deutschland sein Auge ist blau
      er trifft dich mit bleierner Kugel er trifft dich genau
      ein Mann wohnt im Haus dein goldenes Haar Margarete
      er hetzt seine Rüden auf uns er schenkt uns ein Grab in der Luft
      er spielt mit den Schlangen und träumet der Tod ist ein Meister aus Deutschland

      dein goldenes Haar Margarete
      dein aschenes Haar Sulamith

      Pour ceux qui ont encore envie de changer l’histoire il y a l’interpretation du groupe punk Slime .

      Slime - Der Tod ist ein Meister aus Deutschland
      https://www.youtube.com/watch?v=vU8lujeZxuk

      Was schlug man den zum Krüppel?
      Weil sein Gewissen schrie
      Da gab es nur ein Mittel
      Und sie brachen ihm die Knie

      Was steckte man dies’ Haus an?
      Verbrannte Menschen am lebendigen Leib?
      Sie sagen, es war die Farbe der Haut
      Oder irgendeine andere Nichtigkeit

      Was pfercht man diese Menschen in Lager?
      Und gibt ihnen einen süßlichen Geruch?
      Solange sie leben, graben sie in der Erde
      Zum Sterben ist noch Zeit genug
      Wer gibt da die Befehle?
      Etwas muß dafür verantwortlich sein
      Die Toten geben keine Antwort
      Da fällt mir Celans Geschichte ein
      Der Tod ist ein Meister aus Deutschland

      #génocide #art #poésie #punk

    • @klaus : j’ai repris les traductions parce que google fait un peu du charabia :

      Lait noir du matin nous le buvons le soir
      nous le buvons à midi et le matin nous le buvons et la nuit
      nous buvons et buvons
      nous creusons une tombe dans les airs on n’y est pas à l’étroit
      Un homme habite la maison il joue avec les serpents il écrit
      il écrit quand il fait nuit en Allemagne tu as ta des cheveux d’or Margarete
      il l’écrit et se présente devant la maison et les étoiles scintillent il fait venir ses hommes en sifflant
      il siffle ses juifs, ils creusent une tombe dans la terre
      il nous ordonne de jouer pour la danse

      Lait noir du matin nous te buvons la nuit
      nous te buvons le matin et à midi nous te buvons et le soir
      nous buvons et buvons
      Un homme habite dans la maison il joue avec les serpents il écrit
      il écrit quand il fait nuit en Allemagne tu as des cheveux d’or Margarete
      Des cheveux de cendre Sulamith nous creusons une tombe dans les airs on n’y est pas à l’étroit

      Il crie creusez plus profond dans la terre vous les uns vous les autres chantez et jouez
      il saisit le fer dans la ceinture il le brandit ses yeux sont bleus
      Piquez plus profond les bêches vous les uns et les autres et jouez encore pour la danse

      Lait noir du matin nous te buvons la nuit
      nous te buvons à midi et le matin nous te buvons le soir
      nous buvons et buvons
      un homme habite la maison tu as des cheveux d’or Margarete
      des cheveux de cendre Sulamith il joue avec les serpents
      Il appelle en jouant plus doucement la mort et la mort est un maître venu Allemagne
      il appelle et caresse plus sombrement les violons alors vous montez en fumée dans l’air
      alors vous avez une tombe dans les nuages on n’y est pas à l’étroit

      Lait noir du matin nous te buvons la nuit
      nous te buvons à midi la mort est un maître d’Allemagne
      nous te buvons le soir et le matin nous buvons et buvons
      la mort est un maître venu d’Allemagne son œil est bleu
      il te frappe avec une balle de plomb il te frappe avec précision
      un homme habite dans la maison tes cheveux d’or Margarete
      il lance ses mâles contre nous il nous offre une tombe dans les airs
      il joue avec les serpents et rêve que la mort est un maître d’Allemagne

      tu as des cheveux d’or Margarete
      des cheveux de cendre Sulamith

      (Paul Celan)

      Pourquoi l’a-t-on estropié ?
      Parce que sa conscience criait
      Il n’y avait qu’un seul moyen
      Et ils lui brisèrent les genoux

      Pourquoi ont-ils mis le feu à cette maison ?
      Des gens brûlés vifs ?
      Ils disent que c’est la couleur de la peau
      Ou toute autre futilité

      Pourquoi entasse-t-on ces gens dans des camps ?
      Et leur donne une odeur douce ?
      Tant qu’ils vivent, ils creusent dans la terre
      Il est encore temps de mourir
      Qui donne les ordres ?
      Quelque chose doit être responsable
      Les morts ne répondent pas
      Cela me rappelle l’histoire de Celan
      La mort est un maître venu d’Allemagne

      (Slime)

  • # Le gouvernement veut délaisser les #énergies #renouvelables électriques au profit du #nucléaire

    Ce texte est une véritable bombe à plusieurs niveaux

    1-On dit clairement au monde : on s’en fout du climat, tout ce qu’on veut c’est relancer le nucléaire. C’est bien juste après la clôture de la cop28.
    2-RTE a dit plusieurs fois récemment que la relance du nucléaire c’était presque trop tard pour stopper le réchauffement climatique, faut surtout, dans l’urgence actuelle, tenter de sécuriser le parc nucléaire existant pour développer les ENR à côté (https://www.rte-france.com/actualites/bilan-previsionnel-transformation-systeme-electrique-2023-2035).
    RTE c’est un peu le corps d’ingénieure de l’état le plus respecté dans le monde de l’énergie par la qualité de son expertise et la pertinence de ses prévisions. Donc là on chie sur ce qu’ils ont pondu, on sent les bonnes habitudes prises pendant le covid (vous inquiétez pas, ça va passer)
    3- On vire TOUS les objectifs : réduction de CO2, production d’ENR...sauf qu’on s’est engagé au niveau européen (il me semble, j’en suis pas 100% sûr). Je n’imagine même pas le merdier politico-diplomatique que ça va foutre à l’échelle européenne.

    Je suis totalement estomaqué

    https://www.liberation.fr/environnement/climat/le-gouvernement-veut-delaisser-les-energies-renouvelables-electriques-au-
    https://www.liberation.fr/resizer/LDMXyje8ds9FsOqnL_jubsH88tc=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(3045x2605:3055x2615)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/GW2BSH7FU5EVNA53OKKVV4S6DQ.jpg

    Sans doute peu confiant dans la capacité de l’#atome à diminuer la dépendance du pays aux hydrocarbures, l’exécutif affaiblit aussi l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre inscrit dans le code de l’énergie : il ne s’agirait désormais plus de « réduire » mais de « tendre vers une réduction de » ces émissions. Soit une vague obligation de moyens et non de résultats.