• Allégées, les mesures anti-Covid-19 demeurent drastiques à Hongkong
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    Les plus inquiets sont les familles car il arrive que les jeunes enfants, y compris les nourrissons, soient séparés de leurs parents si l’une ou l’autre partie est positive. Une mère a ainsi décrit sur un forum de jeunes parents les conditions « inhumaines » dans lesquelles elle affirme avoir retrouvé ses enfants de 1 et 5 ans, qui avaient été hospitalisés car positifs : attachés dans leur lit, sans autre forme d’activité quotidienne qu’une télévision allumée dans leur chambre, n’ayant, selon elle, que trois contacts humains par jour à l’occasion de la livraison des repas.Ces pratiques, qui ont mis en émoi une bonne partie de la petite communauté étrangère de Hongkong, n’ont pas été franchement démenties par les autorités. « Mon mari et moi n’osons plus aller à un dîner ou à une fête ensemble car si quelqu’un du groupe est identifié positif dans les jours qui suivent, tous ceux qui y étaient devront partir en quarantaine, et nous voulons être sûrs qu’au moins un de nous deux pourra rester avec les enfants », nous indique une femme d’affaires française, mère de deux enfants.
    Conséquence : à moins d’y être contraints professionnellement, les Hongkongais n’ont aucune envie de se faire tester. A Wong Chuk Hang, dans le sud de l’île, où la moitié d’un terrain de foot a été sacrifiée au profit d’un centre de tests, les tentes sont vides et les employés en grande tenue antivirus y sont désœuvrés du matin au soir.Dans sa chambre d’hôtel plutôt confortable, avec vue sur l’aéroport, un petit morceau de mer et même le coucher du soleil, Vivien Lam compte les jours. Hongkongaise résidant en Europe, elle est rentrée d’urgence fin mars pour revoir sa mère, mourante. Après dix-sept jours dans sa chambre d’hôtel dont les fenêtres sont verrouillées, il lui en reste encore quatre à « purger ». Quatre sur vingt et un : depuis le 22 décembre 2020, Hongkong impose en effet trois semaines de quarantaine obligatoire à tous ses arrivants, à l’exception de ceux de Chine continentale et de Taïwan, la plus longue quarantaine du monde.« Je ne supporte pas les espaces clos donc l’idée de ne pas respirer l’air de dehors pendant vingt et un jours était extrêmement angoissant », raconte Vivien Lam qui avait tout de même emporté avec elle son tapis de yoga, du matériel pour peindre et des graines à faire pousser en pot pour garder le moral. Par chance, un comité d’accueil et d’entraide était en place dans son hôtel par l’intermédiaire d’une page Facebook. Tous les vendredis soir à 18 heures, le Sheraton Four Points sponsorise même une « happy hour » à tous ses « quarantaineurs » qui se retrouvent alors sur Zoom pour trinquer ensemble, et réconforter ceux qui craquent.

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