Le président palestinien Mahmoud Abbas pourrait regretter d’avoir convoqué des élections législatives palestiniennes pour le mois prochain. A la clôture des dépôts de listes, les choses ne se présentent pas bien pour son mouvement Fatah. 3 des 36 listes de candidats enregistrées auprès de la commission électorale – dont 13 ont été approuvées à ce jour – sont des listes rivales du Fatah :
–La liste officielle du Fatah, dirigée par le numéro deux d’Abbas, Mohamed Al Aloul, et comprenant cinq autres membres du comité central du Fatah.
–La liste « Liberté » constituée par le leader du Fatah emprisonné Marwan Barghouti et l’ancien diplomate Nasser Al Qidwa, neveu de feu Yaser Arafat.
–La liste « Avenir » parrainée par Mohamed Dahlan, l’ancien chef de la sécurité de Gaza basé aux Émirats arabes unis, qui a ensuite été exclu du Fatah.
Il s’agit d’un clivage sans précédent au sein du mouvement politique palestinien dominant, qui menace non seulement de le priver d’une majorité au sein du corps législatif, mais aussi de son rôle historique de leader et du contrôle de l’Autorité palestinienne (AP), de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et d’autres institutions palestiniennes telles que le Conseil national et le Conseil central.
Et si les divisions du Fatah signifient que son vote sera fragmenté, son principal rival, le Hamas, a présenté une liste unique bénéficiant du soutien solide de sa base électorale en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Les derniers sondages d’opinion indiquent que la liste de Barghouti bénéficie du soutien de 28 % des électeurs, les listes pro-Abbas et du Hamas obtenant 22 % chacune. Cela signifie qu’une alliance entre Barghouti, le Hamas et d’autres factions, ce qui est probable, pourrait obtenir une majorité au sein de l’assemblée législative et former le prochain gouvernement. Le leader parlementaire de cette alliance deviendrait également président intérimaire de l’AP si le poste devenait vacant.
Barghouti a résisté aux pressions et aux incitations des autres dirigeants du Fatah – transmises par Hussein Ech Cheikh qui a été envoyé le voir dans sa prison israélienne – et on s’attend maintenant à ce qu’il défie Abbas lors de l’élection présidentielle qui doit suivre le vote législatif. (...)