son partenaire lui gonfle le ventre comme un ballon lors d’un rapport sexuel

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  • Patient bizarre : son partenaire lui gonfle le ventre comme un ballon lors d’un rapport sexuel
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    Des pratiques sexuelles en apparence anodines peuvent s’avérer bien plus dangereuses que prévu. En février dernier, Futura vous relatait déjà le cas d’un homme ayant provoqué une hémorragie cérébrale en se masturbant. Cette fois-ci, un article du Journal of the Society of Laparoscopic & Robotic Surgeons raconte comment un homme a failli tuer sa compagne lors d’un cunnilingus, en insufflant de l’air dans sa cavité abdominale.
    Des douleurs intenses se propageant dans tout le ventre

    Le cas remonte à l’année 2000. Une jeune femme de 24 ans se présente aux urgences pour de sévères douleurs abdominales et thoraciques. Elle décrit une douleur très aiguë et continue, d’abord localisée en bas à droite du ventre, puis remontant et se propageant dans tout le ventre et s’aggravant au moindre mouvement. Les examens de routine ne détectent aucune fièvre et les paramètres vitaux (pouls, température, tension...) sont normaux. Il s’agit en fait de la troisième fois que la jeune femme connaît ce genre de douleur intense. Deux précédents événements six et douze mois auparavant l’ont déjà conduite aux urgences pour les mêmes raisons et avaient alors détecté un pneumopéritoine.

    Le pneumopéritoine est une grave pathologie où la cavité de l’abdomen (cavité péritonéale) se remplit d’air. L’air s’accumule entre le foie et la paroi abdominale, et peut remonter sous les coupoles diaphragmatiques. Dans 90 % des cas, le pneumopéritoine fait suite à une fuite d’air lors d’une intervention chirurgicale (ponction péritonéale, endoscopie, biopsie, effraction de la paroi abdominale...). Il peut aussi résulter d’une perforation du tube digestif suite à un ulcère ou l’insertion d’un corps étranger. Environ 10 % des pneumopéritoines demeurent cependant de cause inconnue.

    En interrogeant la patiente, les médecins s’aperçoivent que les épisodes de pneumopéritoine surviennent à chaque fois après des rapports sexuels oraux, au cours desquels son partenaire a pratiqué un cunnilingus en insufflant de l’air dans son vagin, « gonflant » ainsi son abdomen comme un ballon de baudruche. Lors de ces rapports sexuels, « de grandes quantités de gaz peuvent être insufflées sous pression dans le vagin. Le gaz peut se frayer un chemin à travers l’utérus et, après avoir dilaté les tubes, entraîner un pneumopéritoine », décrivent les médecins.

    Le gaz se résorbe généralement en quelques jours (jusqu’à une semaine) lorsqu’il n’y a pas de perforation de la paroi intestinale. Cependant, « l’inhalation oro-vaginale est particulièrement dangereuse, notamment pendant la grossesse, car de grandes quantités de gaz peuvent facilement pénétrer dans les veines utérines et provoquer une embolie gazeuse mortelle », mettent en garde les auteurs. Or, les cas de pneumopéritoine liés au sexe oral sont loin d’être exceptionnels. Un article de 2013 de l’International Journal of Surgery Case Reports indique que 19 cas de pneumopéritoine liés à un rapport oro-génital ont été recensés dans la littérature scientifique. Mais ce chiffre est sans doute largement sous-estimé, car de nombreuses patientes ne se rendent pas à l’hôpital ou parce que les douleurs sont de durée limitée, estiment les auteurs de l’étude de 2000.

    Outre le risque de pneumopéritoine, le cunnilingus présente des risques d’infection en cas de mauvaise hygiène, ainsi qu’un mode de transmission pour d’autres maladies sexuellement transmissibles (hépatite B, hépatite C, syphilis, gonorrhée, herpès...).

    Scanner montrant un pneumopéritoine (P), où l’air s’accumule entre le diaphragme (D) et le foie (L). © Shamir Cawich et al, International Journal of Surgery Case Reports, 2013