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  • Fragilisés par la crise, des étudiants français de Montréal veulent faire entendre leur voix
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2021/04/11/fragilises-par-la-crise-des-etudiants-francais-de-montreal-veulent-faire-ent

    N’étant pas citoyens canadiens, ils n’ont pas eu droit à la « prestation canadienne d’urgence » pour les étudiants mise en place par Ottawa (1 250 dollars canadiens mensuels, soit environ 840 euros). Le « secours occasionnel de solidarité » de quelque 200 euros mensuels versés à une centaine d’étudiants par le biais du consulat français de Montréal n’a pas suffi à leur faire tous sortir la tête de l’eau. D’autant que si les étudiants bénéficient de la Régie de l’assurance-maladie du Québec, qui leur permet d’avoir accès gratuitement au système de soins de la province, ils ne sont pas à l’abri de quelques urgences dentaires ou d’optique, dont les frais sont exclus de cette couverture minimale. Sans assurance privée, la facture peut vite monter : 700 dollars à sortir de sa poche pour avoir droit à des lunettes, ce n’est pas à la portée de tous les budgets étudiants.
    Ilyès Benbouzid entend par ailleurs se battre pour que les frais de scolarité des étudiants français soient alignés de nouveau sur ceux des Québécois, comme c’était le cas avant 2015. Le problème est que l’élection et le rôle de ces « conseillers des Français de l’étranger » ne sont guère connus des expatriés français vivant au Québec.
    Sans moyens alloués par l’Etat à ce scrutin, et en raison de campus désertés par les étudiants dans cette ville toujours en « zone rouge » au Québec, la campagne va largement se dérouler sur les réseaux sociaux, avec quelques rencontres virtuelles sur l’application Zoom. Les candidats espèrent que la possibilité de voter par Internet à ces élections facilitera la mobilisation étudiante. Mais la partie n’est pas gagnée. « Je découvre l’existence de ces conseillers, confesse Mélanie, étudiante en commerce international à l’UQAM. Pour l’instant, j’ai d’autres priorités : savoir si je poursuis ou non mes études ici l’an prochain, et savoir si je pourrai rentrer voir ma famille en France cet été… »Les inscriptions ou réinscriptions dans les universités de Montréal se bouclent, pour la plupart, entre le 1er et le 15 mai. Or les étudiants manquent encore de visibilité pour décider sereinement de leur avenir. « McGill reprendra l’enseignement en personne à partir de l’automne 2021 », assure la direction, même si l’université « continuera de profiter des aspects intéressants de l’enseignement en ligne pour certains cours ». L’UQAM promet que « les conditions normales d’enseignement seront rétablies cet automne » ; avec le même bémol : « chaque fois que cela sera possible ». L’université de Montréal se veut, elle, plus prudente. Elle a fait savoir aux étudiants qu’elle prévoyait la reprise de « 50 % des activités sur le campus à la fin du mois d’août, avec un retour espéré de tous les cours en présentiel seulement en janvier 2022 ».« L’assurance de retrouver les salles de cours est pour moi une condition essentielle, explique Anne, étudiante française en deuxième année d’études internationales à l’université de Montréal. J’hésite encore, car je ne suis pas prête à repartir pour plusieurs mois scotchée à l’ordinateur de ma chambre. Je préfère encore rentrer en France, même si ce serait un crève-cœur de quitter cette ville. »Au stress et aux difficultés financières liés au Covid s’ajoute par ailleurs une réforme de l’immigration québécoise survenue en juillet, qui rend plus incertain l’avenir des futurs diplômés dans la province. Une réalité un peu anxiogène qui ne cadre pas franchement avec l’idée que les étudiants français se faisaient de leur expérience montréalaise.

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