Covid-19 : le pic est-il vraiment passé en Ile-de-France ?

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  • Le Parisien Optimiste (07.04.21) : le pic est-il vraiment passé en Ile-de-France ?

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    Par Nicolas Berrod
    Le 7 avril 2021 à 13h56

    La courbe qui baisse quatre jours de suite, cela n’était plus arrivé depuis… fin novembre. Le taux d’incidence, c’est-à-dire le nombre de cas de Covid-19 pour 100 000 habitants recensés sur sept jours, est passé de 689 à 664 en Ile-de-France, selon les dernières données disponibles, publiées ce mercredi et s’arrêtant à la journée de dimanche.

    Ces chiffres restent extrêmement élevés, plus de deux fois et demi le seuil d’alerte maximale qui avait été fixé à 250. Mais ce début de tendance est très encourageant. D’autant que le ratio baisse - légèrement - dans toutes les tranches d’âge et que le dépistage ne faiblit pas : de plus en plus de prélèvements nasopharyngés ou salivaires sont réalisés chaque jour en Île-de-France, plus de 120 000 désormais.
    Pic des contaminations « autour du 29 mars » ?

    Cela signifie-t-il que le « pic de l’épidémie », pour reprendre la formule évoquée à plusieurs reprises par le ministre de la Santé Olivier Véran est atteint dans cette région confinée depuis le 20 mars ? « Trois jours, ce n’est pas encore suffisant pour déclarer qu’une véritable tendance s’est engagée », répond, prudemment, l’entourage du ministre de la Santé. Le nombre de reproduction R « a beaucoup diminué mais il reste un tout petit peu au-dessus de 1 », complète l’épidémiologiste Mircea T. Sofonea. En clair, une personne infectée n’en contamine quasiment plus qu’une en moyenne, d’après cette estimation.

    Mais pour ce spécialiste, pas de doute, en utilisant « une méthode de calcul rétrospective », le pic réel des contaminations en Ile-de-France est arrivé « autour du 29 mars ». « On a déjà vu des fluctuations mais il y a une tendance de fond qui a fait repasser le R autour de 1, et ça ne rechangera pas brusquement », anticipe-t-il.
    Covid-19 : le pic est-il vraiment passé en Ile-de-France ?

    Tout en ne cachant pas un certain soulagement, l’entourage d’Olivier Véran rappelle que « l’incidence c’est bien, mais passer le pic épidémique ne signifie pas que le pic sanitaire est passé ». Comprendre, le pic de patients hospitalisés. Les valeurs des hospitalisations et des entrées en soins critiques quotidiennes, communiquées chaque soir par Santé publique France, sont perturbées par le lundi de Pâques lors duquel de nombreux hôpitaux n’ont pas saisi leurs données.

    Reste que, sur le terrain, des médecins disent déjà constater une accalmie. « Le week-end il y a dix jours, on avait eu autour de 50 patients Covid plutôt sévèrement atteints à prendre en charge. Ce week-end, on en a eu beaucoup moins », constate Olivier Bouchaud, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Prudence cependant, car cela pourrait aussi s’expliquer par les départs lors du week-end de Pâques. « C’est vrai, mais on observe un début de mieux depuis la fin de la semaine dernière, donc, avant ce nouveau week-end, avec un peu moins de pression aux urgences », répond le médecin.
    « La dernière grosse vague que l’on aura à vivre »

    Encore faudra-t-il que le flux des entrées à l’hôpital devienne inférieur à celui des sorties. Et c’est loin d’être le cas pour le moment, puisque le nombre de lits d’hôpital occupés par des patients Covid en Île-de-France continue de grimper. 1 709 patients étaient pris en charge en soins critiques (réanimation, en soins critiques ou en surveillance continue) au 7 avril, soit moitié plus qu’au pic de la deuxième vague. La courbe devrait continuer de grimper « pendant au moins une semaine », anticipe le ministère de la Santé.
    Covid-19 : le pic est-il vraiment passé en Ile-de-France ?

    Le pic à l’hôpital ne sera « pas atteint avant la mi-avril », confirme Mircea T. Sofonea, selon qui la pire erreur serait de « prendre des mesures pour répondre à une attente ou à une certaine pression, mais sans se fixer derrière une stratégie avec un calendrier, des échéances, et des seuils ». Pour le moment, les écoles restent fermées pendant trois semaines et les autres restrictions restent en vigueur pendant au moins un mois. Sur un ton optimiste, Olivier Bouchaud conclut : « Il est assez vraisemblable qu’avec la vaccination et la période estivale plus propice, cette troisième vague sera la dernière grosse que l’on aura à vivre. »

    nb : aucune référence à OBEPINE