Disparition de Bernard Noël, écrivain et poète (19/11/1930 - 13/04/2021)
Le confinement est encore perçu comme une mesure protectrice bien qu’il ait aussi révélé que ceux qui nous en gratifiaient étaient de bien minables
protecteurs. Le passage fut particulièrement brutal entre la répression du personnel hospitalier et son éloge voulu très reconnaissant. Il y avait eu
auparavant la longue surprise du mouvement des Gilets jaunes, la série infatigable des manifestations contre la réforme des retraites et toujours la
même réponse du gouvernement : répression policière très violente et passage en force. Si l’on pense que le confinement est survenu dans ce contexte,
il a l’air d’un emprisonnement général bienvenu pour le pouvoir qui se masque de sa nécessité. Restent pourtant les exigences économiques qui
effacent nos illusions quand on compare les milliards promis aux banques et l’aumône faite aux hôpitaux. Le vieux monde n’est pas derrière nous mais
bien établi au pouvoir : il a semblé se renouveler en s’offrant un jeune président dont la bonne mine n’a pas fait longtemps illusion. Il essaye de la
retrouver par des discours dont la sensiblerie ne fait illusion qu’à lui-même pendant que ses créatures, fortes de leur majorité, votent des décrets
meurtriers pour la législation du travail et nos libertés. Toujours un double langage qui brandit la menace et dans le même mouvement tend la main. Le
confinement en est un exemple, lui qui capte notre liberté mais semble n’avoir pour but que notre protection. Ce qui va le suivre permettra de mesurer
ce qui vraiment l’animait.
Entretien sur un blog Médiapart avec Patrice Beray :
▻https://blogs.mediapart.fr/patrice-beray/blog/030520/covid-19-une-captation-mentale-sans-precedent-entretien-avec-bernard