A 23-Year-Old Coder Kept QAnon and the Far Right Online When No One Else Would

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  • A 23-Year-Old Coder Kept QAnon and the Far Right Online When No One Else Would - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/features/2021-04-14/qanon-daily-stormer-far-right-have-been-kept-online-by-nick-lim-s-vanwate

    Trop facile l’argument de la liberté d’expression pour favoriser les néo-nazis.

    Two and a half months before extremists invaded the U.S. Capitol, the far-right wing of the internet suffered a brief collapse. All at once, in the final weeks of the country’s presidential campaign, a handful of prominent sites catering to White supremacists and adherents of the QAnon conspiracy movement stopped functioning. To many of the forums’ most devoted participants, the outage seemed to prove the American political struggle was approaching its apocalyptic endgame. “Dems are making a concerted move across all platforms,” read one characteristic tweet. “The burning of the land foreshadows a massive imperial strike back in the next few days.”

    In fact, there’d been no conspiracy to take down the sites; they’d crashed because of a technical glitch with VanwaTech, a tiny company in Vancouver, Wash., that they rely on for various kinds of network infrastructure. They went back online with a simple server reset about an hour later, after the proprietor, 23-year-old Nick Lim, woke up from a nap at his mom’s condo.

    Lim founded VanwaTech in late 2019. He hosts some websites directly and provides others with technical services including protection against certain cyberattacks; his annual revenue, he says, is in the hundreds of thousands of dollars. Although small, the operation serves clients including the Daily Stormer, one of America’s most notorious online destinations for overt neo-Nazis, and 8kun, the message board at the center of the QAnon movement, whose adherents were heavily involved in the violence at the Capitol on Jan. 6.

    Lim exists in a singularly odd corner of the business world. He says he’s not an extremist, just an entrepreneur with a maximalist view of free speech. “There needs to be a me, right?” he says, while eating pho at a Vietnamese restaurant near his headquarters. “Once you get to the point where you look at whether content is safe or unsafe, as soon as you do that, you’ve opened a can of worms.” At best, his apolitical framing comes across as naive; at worst, as preposterous gaslighting. In interviews with Bloomberg Businessweek early in 2020, Lim said he didn’t really know what QAnon was and had no opinion about Donald Trump.

    #Extrême_droite #Premier_amendement #Liberté_expression #Fachosphère

    • Je sais bien, mais en même temps, l’article pourrait (devrait ?) se résumer à ceci :

      “There’s already a good recipe that was used for ISIS. Why don’t you use it on the far right?”

      It’s tougher to keep a site such as the Daily Stormer offline as long as somebody like Lim is willing to support it. U.S. laws governing domestic extremism are less expansive than those focused on international terrorism, partly to protect the rights of U.S. citizens with unpopular political views.

      Le type fait dans la cradingue, c’est indéniable, mais apparemment pas dans l’illégal. Ce sont les États-Unis, où il y a désormais une communication publique massive (notamment suite à la catastrophe Trump, QAnon, White supremacist…) pour avoir une maîtrise collective de l’expression publique (« on » décide que certaines expressions n’ont pas leur place dans la sphère publique, et notamment sur le Web), mais dans le même temps on refuse complètement d’y donner une forme juridique (because Premier amendement).

      Donc on mène de grandes campagnes d’indignation collective, et on fait pression sur les plateformes pour faire supprimer certains contenus (il y a d’ailleurs deux activistes qui le disent tout à fait explicitement dans l’article), tout en se rendant bien compte que ces expressions ne sont par ailleurs pas illégales (le gars de l’article ne dit absolument pas qu’il maintiendrait des contenus illégaux aux États-Unis, jihadistes ou pédophiles par exemple). Et qu’en même temps on semble prendre bien soin à ne pas ouvrir ce débat pour que les limites de l’expression publique soient mieux encadrées par des tribunaux, plutôt que laissées à la discrétion des plateformes (qui en profitent pour virer plein d’autres choses discrètement par ailleurs).

    • Oui, ça je suis bien d’accord. Mais les motivations du gars, est-ce qu’on ne s’en fout pas un peu ? Des fachos qui hébergent des fachos, on s’en cogne un peu de leurs alibis, la question elle est vite répondue.

      Ce qui me chagrine, c’est qu’on a un article extrêmement long, qui aborde la question de l’illégalité (ou plutôt de l’absence d’illégalité) dans une unique phrase, et qui au contraire se focalise sur les mouvements de pression organisés pour que les grandes plateformes dégagent certains contenus, plutôt que d’avoir une régulation encadrée par la loi. Et qui, dès le début, titre sur la notion de « When No One Else Would ».

      Et je trouve ça extrêmement inquiétant : parce qu’on trouvera toujours un facho pour héberger des fachos, surtout tant que le fait d’héberger des sites fachos n’est pas illégal.

      Ce qui me semble la pente dangereuse de ce genre de considération, c’est qu’on considère fondamentalement dangereux et illégitime qu’on puisse s’héberger (et s’exprimer) en dehors des grandes plateformes. C’est le sens du titre et des activistes de l’article : s’il suffit de faire pression sur les grandes plateformes pour se débarrasser des fachos, nickel ; mais s’il est encore possible de trouver un hébergeur qui le fera « When No One Else Would », on atteint les limites de cette forme de « régulation » de l’expression publique.

      Alors même que si ces formes d’expression étaient interdites par la loi, comme Daesh et la pédophilie, ce ne serait pas du tout la même question – puisque l’hébergeur facho ne revendique à aucun moment de contrevenir à la loi et d’héberger des contenus illégaux.

      La conclusion inévitable de cette façon de voir, c’est qu’il ne faudrait pas laisser aux gens la possibilité de s’exprimer ou accéder à des contenus en dehors des grandes plateformes. Parce que, à nouveau, tant que c’est légal, en l’état actuel des interwebz et tant qu’il n’y a aura pas une interdiction légale de le faire, on trouvera toujours des fachos pour héberger des fachos.

      (Accessoirement, ça aurait tendance à me renvoyer à une autre préoccupation pénible que j’ai depuis quasiment 20 ans : le volontarisme des fachos à se déployer et s’organiser sur les interwebz, à réellement « faire du réseau », et au contraire une immense passivité/méfiance des progressistes qui pour une large part ont décidé que monter une page Facebook c’était bien suffisant, et qui se retrouvent à poil une fois qu’ils se font éjecter des grands réseaux sociaux. Et ensuite on va chouiner contre les méchants GAFA.)