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  • Ultra vénère de lire ce témoignage de Bruno Andreotti : #Covid19, #aerosolisation et responsabilité criminelle gouvernementale...

    Il y a un mois, je reçois un mail un dimanche après-midi de l’ANSES me demandant si je souhaite faire partie d’un comité groupe d’expertise collective en urgence (GECU) sur les risques de transmission par voie aérienne de la Covid 19, sujet sur lequel je travaille.

    Les questions posées au groupe de travail correspondent en tout point à un rapport de sécurisation sanitaire remis la veille —travaillant sur la dynamique des gouttes en aérosol dans les brumes et les nuages, me rendre utile à la société en travaillant sur la Covid était naturel.
    La lettre d’invitation me demandait une liste de noms pour compléter le comité de travail… Après avoir rempli un formulaire en ligne qui m’a pris 2h, je n’ai plus eu aucune nouvelle avant d’en demander ce soir.
    J’ai appris par retour de mail mon éviction de ce comité. Je ne crois pas que nous soyons nombreux en France à travailler sur le risque de transmission aéroportée.

    Au delà de l’incorrection, je ne comprends pas ce à quoi joue le ministère commanditaire du rapport de l’ANSES.

    J’ai passé mes jours et mes nuits à éplucher toute la littérature scientifique sur les courbes dose-réponse, les courbes de charge virale, la dynamique des aérosols qui portent les particules virales et j’aurais aimé discuté avec les virologues sur les données manquantes.
    Je suis très déçu ; travailler un mois dans un groupe multi-disciplinaire, cela m’enthousiasmait ; avoir enfin une ouverture vers l’appareil d’Etat, plutôt que les collectivités locales et les agents économiques non étatiques, cela m’enthousiasmait.
    Que le ministère ait changé le contour du groupe de travail sur le risque de contamination aéroportée en en supprimant… le risque ET la contamination aéroportée, pour le réduire aux données virologiques (dose réponse sur modèle animal et tissus cellulaires)…
    Bref.

    Pour bien apprécier la chose :
    • le milieu de la virologie a nié, partout dans le monde, la possibilité d’une transmission par voie d’aérosol.
    • le monde politique, les comités hospitaliers et les agences sanitaires ont 8 mois de retard sur l’état de l’art scientifique.
    • le milieu de la santé est très mal formé aux questions d’aérosol et d’hydrodynamique (ainsi, la responsable Covid de mon université a soutenu pendant des mois qu’ouvrir les fenêtres allait concentrer le virus…)

    On m’a fuité la composition du groupe : on n’y trouve personne qui ait travaillé sur la transmission aéroportée de Sars-Cov-2, personne qui connaisse la physico-chimie des aérosols, et nombre de collègues venus des domaines qui ont nié pendant un an la transmission aéroportée.

    Ce n’est pas comme lanceur d’alerte pénible qu’il me semblait avoir ma place, mais parce qu’objectivement, nous sommes peu à avoir, depuis une certaine discipline, avalé les centaines d’articles dans trois disciplines différentes permettant de construire.
    Les personnes qui m’ont fait évincer depuis le ministère (probablement comme lanceur d’alerte pénible) n’ont même pas conscience que le rapport sera décortiqué dès sa parution et mis en pièce s’il n’est pas à la hauteur (scientifique) des enjeux graves du moment.

    Quel type de conséquences dans le verrouillage de la composition de groupe de travail ANSES de ce type ? Par exemple de produire un rapport sur les purificateurs d’air intérieur qui… ignore les purificateurs d’air à filtre Hépa.
    –> https://www.anses.fr/fr/system/files/AIR2012SA0236Ra.pdf

    Le rapport ne dit rien de faux, bien sûr, mais passer à côté d’un système éprouvé en usage dans tous les trains, dans tous les avions, dans tous les immeubles modernes, cela conduit le politique à faire des erreurs aux conséquences très graves.
    –> extrait du 7/9 sur France Inter le 2 novembre 2020 avec J.M. Blanquer : "On a fait une étude sur les purificateurs d’air et ça n’est absolument pas probant. Mais chaque fois qu’on peut ouvrir les fenêtres, il faut le faire" : https://twitter.com/franceinter/status/1323171923203969026

    Je tiens pour vrai que la science repose sur des faits objectivés et des méthodes explicites, mais surtout sur l’invention de cadres régulés pour la confrontation critique. Plus un groupe de travail présente de diversité, et plus il a de chance de démêler savoirs et croyances.

    S’engueuler scientifiquement n’est jamais un problème et ne laisse aucune trace (autre qu’égotique) : quand on a tort, on a tort ; on en convient et on passe.

    Le contrôle politique de « l’expertise », je trouve que c’est l’abomination.

    Source https://twitter.com/Andreotti_B/status/1383116127652491265