• Au Royaume-Uni, un déconfinement prudent face à la menace des variants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/21/au-royaume-uni-un-deconfinement-prudent-face-a-la-menace-des-variants_607751

    Lundi 19 avril, le Royaume-Uni a atteint la barre symbolique des 10 millions de Britanniques ayant reçu leurs deux doses de vaccin contre le Covid-19 – 33 millions ont par ailleurs déjà bénéficié d’une première dose. Pour autant, « il va falloir que nous apprenions à vivre avec le virus, car nous ne savons pas jusqu’où va la protection de la population grâce aux vaccins. A en croire le consensus des scientifiques, nous n’échapperons pas à une troisième vague d’infections plus tard cette année », a prévenu le premier ministre, Boris Johnson, lors d’une conférence de presse mardi 20 avril.Malgré la très forte baisse des contaminations dans le pays (elles sont au plus bas depuis l’été 2020, avec désormais moins de 2 000 malades à l’hôpital), pas question pour le 10 Downing Street d’accélérer un calendrier de déconfinement annoncé dès février et jugé très prudent, trop pour l’aile droite, très pro-business, du parti conservateur. Les voyages internationaux sont toujours prohibés jusqu’au 17 mai au plus tôt, date à laquelle les théâtres, salles de cinéma et musées devraient enfin pouvoir accueillir du public – la plupart sont fermés depuis plus d’un an maintenant.Le gouvernement Johnson, qui a promis que le troisième confinement (commencé le 19 décembre 2020) « sera le dernier », a été très critiqué pour sa gestion brouillonne et à contretemps de la pandémie en 2020.
    La propagation de variants susceptibles d’échapper aux vaccins le tétanise, d’autant plus qu’une grande part de la population britannique a reçu des doses d’AstraZeneca. Or, des études cliniques ont déjà montré que l’efficacité de ce produit chutait fortement au contact notamment du variant sud-africain.« Il est trop tôt pour réserver vos vacances », a prévenu le premier ministre, mardi 20 avril au soir, sachant que la « liste rouge » des pays à forts taux d’infection aux coronavirus « évolue en permanence ». Lundi, c’est l’Inde qui a été ajoutée à la liste (comptant déjà l’Argentine, le Chili, la Guyane ou le Bangladesh) : à partir du 23 avril, toutes les personnes résidant au Royaume-Uni revenant d’Inde devront s’isoler, à leurs frais, dix jours dans des « hôtels quarantaines » près des aéroports anglais. En cause, le variant « indien », dit B.1.617, responsable d’une brutale troisième vague en Inde. Le nombre de cas détectés au Royaume-Uni reste marginal mais progresse très vite : 215 cas déjà mardi soir, révélait le Daily Mail, contre 77 la semaine dernière, avec un test positif sur 200 relevant du variant indien.
    sLa polémique montait, mardi, dans les rangs de l’opposition travailliste et chez les experts. Pourquoi avoir tant hésité avant de mettre l’Inde sur la liste ? Parce que Boris Johnson avait planifié un voyage officiel – qu’il s’est finalement résolu à annuler lundi ? Et pourquoi attendre le 23 avril pour imposer les « hôtels quarantaines » de retour d’Inde, alors que 16 vols directs depuis le pays sont encore programmés d’ici là, avec potentiellement jusqu’à 4 500 arrivées au Royaume-Uni ? Des moyens inédits, avec de multiples centres de tests mobiles, ont par ailleurs été déployés depuis le 12 avril dans Londres pour tenter de circonscrire l’apparition de cas d’infections au variant sud-africain. A en croire la BBC, la personne à l’origine de ces infections serait revenue d’Afrique en février, d’un pays qui n’était pas encore sur la liste rouge. Et, sur dix pensionnaires d’une maison de retraite déclarés positifs à la mi-avril, six avaient déjà reçu une dose du vaccin AstraZeneca deux ou trois semaines avant leur test positif…

    #Covid-19#migration#migrant#grandebretagne#sante#variant#inde#quarantaine#circulation#frontiere