• #conjoncture_covid : jeudi 13 janvier 2022
    • par rapport à l’extrapolation de référence, le léger décalage des hospitalisations et des entrées en réanimation se maintient, les décès décrochent un peu

    • en données cvh, les hospitalisations plafonnent, les entrées en réa aussi avec, peut-être l’amorce d’une petite baisse, les décès s’orientent à la baisse

  • Contrôle dans population partiellement vaccinée - Modélisation #COVID-19
    https://modelisation-covid19.pasteur.fr/evaluate-control-measures/impact-partially-vaccinated-population

    En juin 2021, nous avions étudié comment la #vaccination partielle de la population française pourrait changer l’épidémiologie du SARS-CoV-2 et avions exploré les implications pour le contrôle d’un possible rebond épidémique durant l’automne 2021. Nous présentons une mise à jour de ce travail prenant notamment en compte les changements suivants :

    La couverture vaccinale a atteint des niveaux supérieurs aux hypothèses faites en juin ;
    Les dynamiques observées cet été ont confirmé la très haute transmissibilité du variant Delta ;
    De nouvelles données suggèrent que, même si les vaccins restent très efficaces contre les formes sévères, la protection vaccinale contre l’infection diminue pour le variant Delta.
    Le variant Delta donne lieu à des formes plus sévères.

    Dans notre nouveau scénario de référence, nous faisons l’hypothèse que le nombre de reproduction de base R0 est égal à 5 (contre R0=4 dans l’analyse de juin), que le risque d’hospitalisation augmente de 50% pour les personnes infectées par le variant Delta et que la vaccination diminue le risque d’infection de 60% pour le variant Delta (contre 80% dans l’analyse de juin). Par ailleurs, nous faisons l’hypothèse d’une couverture vaccinale de 70% chez les 12-17 ans, 80% chez les 18-59 ans et 90% chez les plus de 60 ans (contre 30%-70%-90% dans l’analyse de juin). Nous continuons à faire l’hypothèse que la vaccination réduit le risque d’hospitalisation de 95% et le risque de transmission si une personne vaccinée est infectée de 50%.

    Les principaux résultats de l’étude sont que :

    Les adultes non-vaccinés contribuent de façon importante à la pression sur l’hôpital. Dans notre scénario de référence, les personnes non-vaccinées de plus de 60 ans représentent 3% de la population mais 43% des hospitalisations. Il est essentiel que la couverture vaccinale chez les plus fragiles soit aussi haute que possible.

    Les personnes non-vaccinées contribuent de façon disproportionnée à la transmission. Des mesures de contrôle ciblant cette population pourraient maximiser le contrôle de l’épidémie tout en minimisant l’impact sociétal par rapport à des mesures non ciblées.

    Avec le variant Delta, les personnes vaccinées sont moins bien protégées contre l’infection, même si la protection reste très élevée contre les formes graves. Par ailleurs, plus la population est vaccinée, plus la proportion de vaccinés parmi les cas augmente. Dans notre scénario de référence, on s’attend à ce qu’à peu près la moitié des infections aient lieu chez des personnes vaccinées (alors que ce groupe représente plus de 70% de la population). Il est donc important que les personnes vaccinées continuent à respecter les gestes barrières et porter un masque pour se protéger de l’infection et éviter de contaminer leurs proches.

    Nous nous attendons à ce qu’un tiers des infections ait lieu chez les enfants et adolescents (contre près de la moitié dans nos estimations de juin). Ceci tient à la part relative plus importante des infections chez les adultes du fait de la baisse de l’efficacité vaccinale contre l’infection avec le variant delta, et à la proportion plus élevée d’adolescents qui se sont vaccinés comparativement aux hypothèses de la simulation de juin.

    Etant donné les caractéristiques du variant Delta, l’arrêt de toutes mesures de contrôle pourrait conduire à un stress important sur le système de santé. Il est donc important que les efforts actuels pour limiter la transmission soient maintenus. Grâce à la vaccination, l’intensité des mesures nécessaires pour que les hospitalisations restent à des niveaux gérables devrait être moindre que ce qu’il fallait avant la campagne de vaccination. Alors que les confinements en 2020 ont réduit les taux de transmission de 70-80%, des réductions de 20-30% pourraient maintenant suffire pour fortement réduire l’impact sur le système de santé. Ces réductions pourraient potentiellement être obtenues en appliquant les gestes barrières, le port du masque, un certain degré de distanciation physique, le Tester-Tracer-Isoler et le pass sanitaire. Par ailleurs, l’augmentation de la couverture vaccinale peut également réduire l’impact sanitaire du #SARS-CoV-2. Il faut rester vigilant face à toute dégradation de la situation.

    • Covid-19 : la vaccination en France encore insuffisante pour endiguer l’épidémie
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/06/covid-19-la-vaccination-en-france-encore-insuffisante-pour-endiguer-l-epidem

      Selon des modélisations de l’Institut Pasteur mises en ligne lundi 6 septembre, l’épidémie pourrait rebondir, avec un pic de 5 200 hospitalisations quotidiennes, si toutes les mesures de contrôle étaient levées.

      Devenus bon gré mal gré des champions de la vaccination, les Français n’en ont pour autant pas fini avec le Covid-19. Face à un virus bien plus contagieux et dangereux que celui apparu début 2020, le vaccin seul ne suffira pas à empêcher une nouvelle vague épidémique. Selon des modélisations de l’Institut Pasteur mises en ligne lundi 6 septembre, même avec un niveau d’immunisation élevé (70 % des 12-17 ans, 80 % des 18-59 ans et 90 % des 60 ans et plus), l’épidémie pourrait rebondir, avec un pic de 5 200 hospitalisations quotidiennes, bien au-delà de la première ou de la seconde vague, si toutes les mesures de contrôle étaient levées.
      « Cet impact important peut surprendre, mais lors de la première vague on estime que 5 % des Français ont été infectés – sans doute moins chez les plus fragiles qui avaient moins de contacts – et cela a suffi à déborder le système de santé », souligne Simon Cauchemez, modélisateur à l’Institut Pasteur et membre du conseil scientifique. « Même avec une couverture de 90 % chez les plus âgés, cela signifie qu’il reste encore 10 % de personnes vulnérables, soit trois fois plus que la population infectée lors de la première vague », détaille-t-il, en précisant que le variant Delta augmente le risque d’hospitalisation de 50 % par rapport au variant Alpha, lui-même plus dangereux que le virus historique.

      Même élevée, la couverture vaccinale reste insuffisante pour faire barrage au virus, d’autant que plusieurs études parues cet été suggèrent que le vaccin ne protège que partiellement contre l’infection. « Si les vaccinés ont plus de chance d’être infectés et de transmettre, le virus va continuer à circuler et les non vaccinés vont finir par se faire infecter », explique le modélisateur. Dans le scénario de l’Institut Pasteur, les plus de 60 ans non vaccinés (3 % de la population) représentent ainsi 43 % des hospitalisations.

      « La situation des enfants est particulièrement préoccupante »

      Les enfants et adolescents (22 % de la population française) apparaissent, quant à eux, les plus exposés avec 33 % des contaminations. Autorisée depuis le 15 juin, la vaccination des 12-17 ans, a décollé avec l’instauration du passe sanitaire, applicable pour eux à partir du 30 septembre : 50 % de cette tranche d’âge est complètement vaccinée et près de 65 % ont reçu au moins une dose.

      « La situation des enfants est particulièrement préoccupante », relèvent les auteurs de l’étude, inquiets des conséquences qu’un tel niveau de contamination aura à l’école. « La faible couverture vaccinale chez les enfants les expose à des fermetures de classes, avec un impact délétère sur leur éducation et leur santé mentale », soulignent-ils. Par ailleurs, même si le Covid-19 est le plus souvent chez les enfants et les adolescents une maladie bénigne, un grand nombre d’infections pourrait se traduire par un nombre d’hospitalisations pédiatriques important. La dernière semaine d’août, un peu plus de 10 100 cas ont été diagnostiqués chez les 0-9 ans, et un peu plus de 20 100 cas chez les 10-19 ans, contre 800 et 3 100 respectivement il y a un an à la même période.

      Des modélisations sont en cours pour mieux apprécier ce risque en France, alors que des épidémiologistes tirent déjà la sonnette d’alarme dans d’autres pays. Une étude américaine estime ainsi qu’entre un quart et la moitié des écoliers du primaire pourraient être contaminés au cours des trois premiers mois d’école, même en étant masqués. Ces résultats dépendent de différents facteurs, comme la part de la population déjà immunisée contre le virus (après une infection ou une vaccination) ou les mesures de contrôle à l’extérieur de l’école, mais donnent une idée de la rapidité avec laquelle le virus peut se propager.

      Minimiser la circulation du virus dans les établissements scolaires

      « Aux Etats-Unis, je pense que les écoles représentent un environnement à risque, car les classes sont pleines, et qu’il n’est pas possible de respecter une distance de deux mètres entre les élèves », indique au Monde Julie Swann, professeur à l’université de Caroline du Nord, qui pilote l’une des six équipes chargées par les Centers for disease control (CDC) de modéliser l’épidémie. Avec la multiplication des infections en milieu scolaire, « il sera plus difficile pour les étudiants de poursuivre leur apprentissage », craint-t-elle, inquiète aussi du risque pour certains enfants de développer un Covid long.
      Selon elle, tester au moins la moitié des élèves une fois par semaine permettrait de réduire de 22 % les cas de Covid-19 dans les classes où les élèves sont peu immunisés, un résultat en ligne avec celui de la modélisatrice Vittoria Colizza, qui a publié en août une étude sur les mesures à mettre en œuvre pour minimiser la circulation du virus dans les établissements scolaires. « La fréquence des tests et l’adhésion des élèves sont clés, expliquait-elle au Monde, à quelques jours de la rentrée. Il ne suffit pas de réaliser un dépistage une seule fois, à la rentrée par exemple, car des enfants négatifs au moment du test parce que contaminés récemment peuvent être contagieux quelques jours plus tard. »

      Dans la population générale, les modélisations de l’Institut Pasteur suggèrent qu’une réduction de 20 % à 30 % du taux de transmission du virus (le « R » dans le jargon), par rapport à un scénario sans mesure, pourrait être suffisante pour que la vague reste en dessous ce qui a été observé en mars et en novembre 2020. « Avec toutes les mesures actuelles, on peut espérer que la réductino soit déjà de cet ordre-là », explique Simon Cauchemez en rappelant que les confinements des premières vagues avaient permis d’atteindre des réductions de 70 % à 80 %.

      « La grande incertitude est le point de départ. Dans notre scénario nous avons pris pour hypothèse un R de 5, mais d’autres modélisateurs jugent que c’est optimiste et tablent sur un R de 6 », ajoute le scientifique, en précisant qu’après dix-huit mois de mesures de contrôles il est très difficile d’évaluer le taux de transmission d’un virus. Cela revient-il à dire qu’on pourra passer l’hiver sans mesures supplémentaires ? « On peut espérer que ça passe. Il faut être très prudent et vigilant. Si on voit que cela a tendance à exploser de façon plus importante qu’attendue, il faut être capable de réagir rapidement pour casser la dynamique », avance le modélisateur.

      Le règne de l’info en continu s’accompagne de beaucoup de retards.

  • Covid-19 : face à la quatrième vague, les effets trop tardifs de l’accélération de la vaccination, selon l’Institut Pasteur

    L’immunisation d’une partie plus importante de la population sous la pression du passe sanitaire réduira le pic d’hospitalisations mais ne devrait pas suffire à éviter « un encombrement important à l’hôpital », d’après les dernières modélisations de l’équipe de Simon Cauchemez.

    L’accélération de la vaccination suffira-t-elle à contrer la quatrième vague ? Sans doute pas, selon les dernières modélisations de l’Institut Pasteur, mises en lignes mardi 27 juillet https://modelisation-covid19.pasteur.fr/realtime-analysis/delta-variant-dynamic. Selon ces calculs, l’immunisation d’une partie plus importante de la population sous la pression du passe sanitaire réduira la taille du pic d’hospitalisations, mais sans autres mesures, il pourrait bien être aussi haut que celui de la deuxième, voire de la première vague. « Si on reste sur une dynamique avec un taux de transmission égal à 2 [ce qui signifie que chaque individu infecté contamine en moyenne deux personnes], cela pourrait conduire à un encombrement important à l’hôpital », souligne le chercheur Simon Cauchemez, par ailleurs membre du #conseil_scientifique.

    Si, fin mai, lorsque le variant Delta n’était encore qu’une menace incertaine, le modélisateur espérait un « été tranquille », ses scénarios sont désormais bien plus pessimistes. Dans l’hypothèse où la vaccination atteindrait, en rythme de croisière, 700 000 injections par jour, et où la part des Français souhaitant se faire vacciner serait de 70 % chez les 12-17 ans, 90 % parmi les 18-59 ans et 95 % chez les plus de 60 ans, jusqu’à 2 500 hospitalisations quotidiennes sont attendues au pic, soit un niveau proche de celui de la deuxième vague, en novembre 2020. C’est moins que ce qui était anticipé le 9 juillet, avant l’annonce de la mise en place du passe sanitaire – jusqu’à 4 800 hospitalisations par jour, soit bien au-delà des 3 600 hospitalisations observées au pic de la première vague, en avril 2020 –, mais bien trop pour éviter que les hôpitaux ne débordent de nouveau.

    INFOGRAPHIE LE MONDE

    Le nombre de lits de soins critiques occupés au pic pourrait atteindre 5 400, voire 7 200, si les durées moyennes de séjour sont plus longues (quinze jours contre dix), c’est-à-dire les niveaux atteints lors des deux premières vagues épidémiques. « Une réduction du taux de transmission grâce à des mesures non pharmaceutiques reste donc importante pour limiter l’impact de la vague sur le système hospitalier », insistent les auteurs de ces projections, en précisant que « même de petites réductions peuvent avoir un impact important ». En abaissant le taux de transmission de 10 %, le nombre d’hospitalisations au pic ne serait plus « que » de 1 800, et de 1 200 avec une réduction de 25 %.

    INFOGRAPHIE LE MONDE

    « A la croisée des chemins »

    Le passe sanitaire y parviendra-t-il ? « Son effet est difficile à anticiper. Tout dépend de sa mise en œuvre », indique Simon Cauchemez, en rappelant que du point de vue du contrôle de l’épidémie, des mesures appliquées à l’ensemble de la population n’ont pas davantage d’intérêt que des mesures ciblant seulement les personnes non vaccinées. « Auparavant, on n’avait pas d’autre choix que de fermer un lieu où le risque de contamination est élevé. Maintenant, on peut le laisser ouvert pour les personnes qui contribuent peu à la transmission », précise le modélisateur, citant une étude sur l’épidémiologie du SARS-CoV-2 dans une population partiellement vaccinée.

    « On est à la croisée des chemins. Le fait qu’on soit passé de 2 000 à 20 000 [cas positifs par jour] en très peu de temps est un signal très inquiétant. Il va falloir suivre la situation de très près dans les jours et les semaines qui viennent pour voir si on réussit à casser cette dynamique », explique le modélisateur. A différentes reprises déjà, l’épidémie a pu suivre une trajectoire imprévue – du fait de la météo ou encore des vacances. « Dans le passé, on a vu des ralentissements ou des accélérations de l’épidémie sans pouvoir les expliquer. Il y a le virus, mais aussi l’ajustement du comportement des gens, indépendamment des mesures prises par les autorités », souligne-t-il. Depuis quelques jours, la courbe s’est ainsi infléchie dans plusieurs pays, comme au Royaume-Uni, sans explication claire – mais les Anglais totalement vaccinés étant bien plus nombreux que les Français, toute comparaison est hasardeuse. [ainsi 100 % des personnes de plus de 80 ans y sont vaccinées, un facteur décisif pour la part des décès, ndc]

    Alors que des départements envisagent de réinstaurer un couvre-feu et que le port du masque est redevenu obligatoire en extérieur dans 22 d’entre eux, une étude mise en ligne mi-juillet par une équipe de modélisateurs de l’université de Bordeaux https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.07.09.21260259v3 précise l’impact qu’on peut en attendre. Grâce à différentes méthodes statistiques, les scientifiques sont parvenus à démêler les effets des différentes interventions. Selon leurs calculs, le premier confinement a réduit le taux de transmission de près de 80 %, le deuxième confinement, avec les écoles ouvertes et un assouplissement du télétravail, autour de 50 %, et les différents couvre-feux, autour de 30 %, sans grande différence suivant qu’il démarre à 18 heures ou à 20 heures. La fermeture des écoles n’aurait, en revanche, contribué qu’à une diminution de 7 %.

    « Un phénomène d’usure des mesures »

    Ces calculs ne permettent cependant pas de comprendre la « mécanique » à l’œuvre derrière chacune des interventions. « Quelles que soient les raisons pour lesquelles ça marche, mettre en place un couvre-feu, ça marche ! », résume Rodolphe Thiébaut, coauteur de l’étude, en admettant avoir été surpris par ce résultat, qui contredit d’autres estimations basées, par exemple, sur le niveau de mobilité des Français pendant cette période. « Les mesures ont aussi un effet de signal pour la population », souligne le modélisateur, selon qui ces résultats ne sont pas transposables au contexte actuel.

    « Il y a un phénomène d’usure des mesures, donc l’efficacité qui a pu être constatée n’est plus la même au bout d’un certain temps », explique Pascal Crépey, épidémiologiste à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), citant les travaux de la modélisatrice Vittoria Colizza sur la « fatigue pandémique ». « Il peut être trompeur de lier une réduction du taux de transmission à une mesure, car ce pourcentage est malheureusement amené à baisser. Plus une mesure s’applique longtemps, moins elle est efficace », précise-t-il.

    L’effet du climat serait par contre très significatif puisque, selon les calculs de l’équipe de Bordeaux, il serait à l’origine d’une baisse de plus de 20 % de la circulation du virus en été et d’une augmentation de 10 % l’hiver. S’il se confirme, cela pourrait contribuer à décaler l’épidémie dans le temps, mais dans ce cas, « il faut s’attendre à une augmentation de la transmission du variant Delta de 30 % à l’arrivée de l’hiver », souligne Pascal Crépey, en rappelant que d’autres facteurs « non identifiés par le passé » peuvent aussi avoir un impact sur la dynamique à venir du variant. « Pour l’instant, ça va, mais on n’est pas sortis d’affaire », résume-t-il, en rappelant que les vaccinations qui ont lieu aujourd’hui n’auront pas d’effet avant le mois de septembre. « Les gens qui seront hospitalisés au 15 août ont été infectés aujourd’hui. Le tracé des courbes est déjà écrit et va se dévoiler dans les jours à venir. »

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/07/28/covid-19-face-a-la-quatrieme-vague-les-effets-trop-tardifs-de-l-acceleration

    #covid-19 #hospitalisations

  • EPIDÉMIOLOGIE DE SARS-COV-2 DANS UNE POPULATION PARTIELLEMENT VACCINÉE ET IMPLICATIONS POUR LE CONTRÔLE D’UN REBOND AUTOMNAL
    https://modelisation-covid19.pasteur.fr/evaluate-control-measures/impact-partially-vaccinated-population

    Scénarios avec ou sans mesures de contrôle :

    Sous des hypothèses réalistes concernant le R0 du variant dominant et la couverture vaccinale cet automne, un pic d’hospitalisations important est possible en l’absence de toute mesure de contrôle de l’épidémie. Par exemple, dans notre scénario de référence caractérisé par une couverture vaccinale de 30%-70%-90% chez les 12-17, 18-59 et plus de 60 ans et un nombre de reproduction de base R0=4, un pic d’hospitalisations comparable au pic de l’automne 2020 pourrait être observé en l’absence de mesures de contrôle. Un certain niveau de contrôle de l’épidémie pourrait donc être nécessaire cet automne. Nous avons donc exploré des scénarios où des mesures de contrôle sont mises en œuvre, comme le dépistage répété ou l’utilisation de mesures non-pharmaceutiques (distanciation physique, gestes barrières, port du masque). Ces mesures peuvent cibler l’ensemble de la population ou des sous-groupes d’individus.

    Épidémiologie de SARS-CoV-2 dans une population partiellement vaccinée :

    L’épidémiologie de SARS-CoV-2 devrait fortement changer par rapport à ce qu’elle était avant la campagne de vaccination. Par exemple, si la couverture vaccinale est de 30%-70%-90% chez les 12-17, 18-59 et plus de 60 ans, on s’attend à ce que :

    Les personnes non-vaccinées contribuent de façon disproportionnée à la transmission : une personne non-vaccinée a 12 fois plus de risque de transmettre le SARS-CoV-2 qu’une personne vaccinée.

    Les adultes non-vaccinés contribuent de façon disproportionnée à la pression sur le système de santé. Dans notre scénario 30%-70%-90%, les personnes non-vaccinées de plus de 60 ans représentent 3% de la population mais 35% des hospitalisations.

    La couverture vaccinale étant faible chez les enfants et adolescents, ce groupe représente 22% de la population mais à peu près la moitié des infections. Par ailleurs, ils sont à l’origine d’à peu près la moitié des transmissions.

    Implications pour le contrôle de l’épidémie :

    Comprendre l’épidémiologie de SARS-CoV-2 dans une population partiellement vaccinée a des implications importantes pour le contrôle de l’épidémie :

    Il est essentiel de maximiser la couverture vaccinale chez les plus fragiles.

    Les mesures non-pharmaceutiques ont quasiment le même impact si elles ciblent l’ensemble de la population ou uniquement les personnes non-vaccinées. L’adhésion des personnes vaccinées à ces mesures apporte peu de bénéfices supplémentaires. Cela suggère que, dans une population partiellement vaccinée, des mesures de contrôle ciblant les personnes non-vaccinées (par exemple avec le pass sanitaire) pourraient permettre de maximiser le contrôle de l’épidémie tout en minimisant le coût pour la société. Cela soulève néanmoins des questions éthiques et sociales qu’il est important d’explorer.

    Parmi toutes les mesures étudiées, la vaccination des non-vaccinés reste l’approche la plus efficace pour contrôler l’épidémie.

    La situation des enfants et adolescents, qui devraient être peu vaccinés cet automne, est une source d’inquiétude. En cas de reprise de l’épidémie, le contrôle de la circulation virale dans les écoles, collèges, lycées pourrait être nécessaire pour diminuer la pression sur le système hospitalier. Cela expose les enfants et adolescents au risque de nouvelles mesures de contrôle en milieu scolaire. La vaccination de cette population les protégerait contre ce risque. Il est important de développer des protocoles efficaces de contrôle de la circulation virale dans les écoles permettant de limiter autant que possible les fermetures de classe.

    Du fait de la vaccination, l’effort nécessaire pour contrôler un rebond épidémique devrait être nettement moindre que pendant la période pré-vaccinale.

    #COVID-19

    • On peut pas tout faire à la fois mais c’est quand même étonnant de lire « les mesures non-pharmaceutiques » sans aucune prise en compte de leurs variations actuelles (...) ou éventuelles (du dépister isoler tracer à l’aération, etc.).
      Même la non vaccination finit par être une affaire individuelle alors que, par exemple, les séances de vaccination ne sont pas utilisées pour faire des vaccinés ou au moins d’une partie d’entre eux des propagateurs/répondants d’informations utiles parmi leur(s) entourage(s), ce qui est bien une question collective, institutionnelle.

  • Covid-19 : la France n’est pas à l’abri d’une quatrième vague cet été
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/29/covid-19-la-france-n-est-pas-a-l-abri-d-une-quatrieme-vague-des-l-ete_607844

    Des modélisations de l’Institut Pasteur montrent qu’une levée trop rapide des restrictions entraînerait un rebond épidémique dès juin, dont l’ampleur serait déterminée par le rythme de vaccination et la contagiosité des variants.

    Plus on s’en rapproche, plus la perspective d’un déconfinement mi-mai semble s’éloigner. Avec toujours près de 6 000 patients hospitalisés en réanimation, et 30 000 nouveaux cas de Covid-19 par jour, la France est dans une situation nettement moins favorable qu’au 11 mai 2020, lors du premier déconfinement (plus de 2 600 patients se trouvaient alors en soins critiques et avec 1 000 à 2 000 contaminations quotidiennes). Et le déploiement de la vaccination ne suffira pas à éviter une nouvelle vague dès l’été si les mesures de restriction sont levées trop vite, comme le révèlent des modélisations de l’Institut Pasteur mises en ligne le 26 avril.

    • Dans notre analyse rétrospective, l’erreur relative pour les projections du nombre de lits de soins critiques au niveau national est de 6% à 7 jours et de 11% à 14 jours. A l’échelle régionale, l’erreur relative est de 14% à 7 jours et 20% à 14 jours.

      L’émergence de variants plus transmissibles tels que le variant britannique B.1.1.7 pose de nouveaux défis. En effet, notre modèle d’ensemble a été calibré sur des données recueillies pendant une période où ces variants ne circulaient pas encore. Au fur et à mesure que ces variants deviennent dominants, notre modèle risque de sous-estimer la dynamique de croissance de l’épidémie. L’impact de ces variants sur la qualité des projections dépendra sans doute des prédicteurs utilisés. Par exemple, la transmissibilité accrue de B.1.1.7 devrait impacter toutes les variables épidémiologiques de la même façon. On s’attend donc à ce que la performance de modèles utilisant uniquement des prédicteurs épidémiologiques soit moins impactée par l’émergence des variants. Pour cette raison, nous avons développé un deuxième modèle d’ensemble (modèle 2) qui s’appuie uniquement sur des prédicteurs épidémiologiques. Ce deuxième modèle est un peu moins performant sur les données historiques que notre premier modèle (entre 0 et 4% d’erreur en plus) mais sa performance devrait être moins sensible aux évolutions de dynamique liées à la diffusion de nouveaux variants. Par ailleurs, la vaccination va également venir modifier la dynamique des hospitalisations. Au fur et à mesure que la couverture vaccinale augmente, notre modèle risque de sur-estimer la dynamique des hospitalisations.