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  • Au fait, pourquoi les cookies s’appellent-ils des cookies ?
    https://www.numerama.com/tech/701436-au-fait-pourquoi-les-cookies-sappellent-ils-des-cookies.html

    En fait, comme le raconte un vieil article du New York Times, qui date du 4 septembre 2001 et intitulé La mémoire du Web a coûté la vie privée de ses utilisateurs, le nom des cookies vient des « magic cookies ». Le journal explique que lorsque les machines se transmettaient des bouts de code à des fins d’identification, les programmeurs d’alors surnommaient les données échangées des « cookies magiques ».

    Et ces « cookies magiques » n’ont cette fois rien à voir avec des contes féériques. Ce serait une référence au LSD. C’est une hypothèse crédible : dans l’ouvrage Aux sources de l’utopie numérique — de la contre-culture à la cyber-culture, Stewart Brand, un homme d’influence, Fred Turner relève, explique Xavier de La Porte, l’influence de cette drogue sur l’histoire intellectuelle des nouvelles technologies.

    Dans sa chronique en 2012 sur France Culture, il écrit : « On y comprend tout : comment l’informatique passe des militaires aux hippies, le rôle du LSD et des communautés, la place de la cybernétique et des analyses de McLuhan, le glissement vers l’entreprenariat et la nouvelle économie, Turner explique tout cela avec force détails, l’incarnant dans des trajectoires individuelles et des expériences collectives. »

    Et de toute évidence, cette influence du LSD n’a pas tout à fait disparu.

    Cette hypothèse du LSD se retrouve dans un billet sur Medium écrit par un informaticien et le site Waste of Server. Il s’agirait plus précisément d’une référence LSD issue elle-même d’une vieille bande dessinée de Dan O’neill des années 70 qui était populaire à San Francisco. La BD en question, Odd Bodkins, a été publiée entre 1964 et 1970 dans le San Francisco Chronicle.
    Un extrait d’une BD de Dan O’neill, où il est question du pays merveilleux des cookies magique. // Source : Dan O’neill

    D’autres hypothèses ont aussi été avancées, mais elles apparaissent moins solides que le récit plus haut — qui, bien qu’il tient la corde, reste incertain. Certains ont suggéré que ce serait une référence aux biscuits chinois (fortune cookies) en anglais, d’autres à une marionnette appelée Macaron le glouton (Cookie Monster), ou encore à un bocal à cookies que l’on remplirait et dans lequel on se servirait.
    On sait qui a eu l’idée du nom de cookie

    Toujours est-il que le choix d’utiliser le nom de cookies pour les cookies HTTP est à mettre au crédit d’un informaticien américain, Lou Montulli.

    Alors que ce nom servait déjà dans la programmation, il a décidé de le reprendre pour les communications électroniques. Nous sommes alors en 1994, Lou Montulli a 24 ans et est employé chez Netscape Communications, qui a conçu le premier navigateur grand public, très populaire dans les années 90. « Je suis en grande partie responsable de plusieurs innovations sur le web, notamment les cookies », écrit-il sur son site.

    Cela est confirmé sur le site du CERN. « Lou est surtout connu comme le créateur des cookies, mais il est aussi à l’origine de plusieurs technologies et normes fondamentales du web ». Parmi ses autres faits d’armes figurent l’élément de texte clignotant « Blink », la prise en charge images animées (GIF) dans le navigateur, la liaison sécurisée avec chiffrement SSL (HTTPS). Le détail se trouve sur son site.

    Maintenant, la prochaine fois que vous mordrez à pleines dents dans un cookie, vous aurez une sacrée histoire en tête — et à raconter.

    #Cookies #Fred_Turner #LSD #Sources_utopie_numérique