• Précarité étudiante : les jeunes femmes plus touchées que les hommes
    EXCLUSIF. Deux études sur la jeunesse que nous révélons montrent que les jeunes femmes sont majoritaires (67%) dans les distributions alimentaires. Elles sont aussi plus nombreuses à exprimer un profond mal-être. Mais pourquoi ? Explications.

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    #pay_wall si qq’un·e peu franchir le mur et libéré cet article j’approuverai !
    #sexisme #discrimination #femmes #pauvreté #covid

    • https://www.leprogres.fr/societe/2021/04/27/la-precarite-etudiante-touche-davantage-les-jeunes-femmes

      La crise sanitaire n’a pas épargné les jeunes. Et encore moins les jeunes femmes. C’est ce que montrent deux études, l’une menée par l’association Co’p1-Solidarités étudiantes, l’autre par l’Ifop.

      Relayées par nos confrères du Parisien, ces enquêtes réalisées auprès de 2 800 personnes au total, se sont basées sur les bénéficiaires présents lors des distributions alimentaires et sur l’état d’esprit des 16-28 ans.

      Les résultats ? « Les femmes seraient touchées de manière plus brutale, à la fois sur le plan financier et psychologique », déplore le quotidien parisien. Celles-ci sont davantage présentes (67%) aux distributions solidaires et vivent « très mal » les conséquences de la pandémie, qu’il s’agisse de se projeter pour leur avenir ou d’isolement social.
      Un coût de la vie plus élevé

      En 2019, le syndicat étudiant Unef estimait déjà dans une enquête que le coût de la vie était 118,68% plus élevé pour les femmes dans l’enseignement supérieur, par rapport aux hommes.

      Dans les colonnes du Parisien, l’association Co’p1-Solidarités étudiantes, à l’initiative de distributions solidaires, reconnaît avoir adapté les paniers lors des dons.

      Pour les femmes, on sait que les dépenses en produits d’hygiène, comme les rasoirs, les shampoings ou encore les protections hygiéniques pèsent plus dans le budget. Qu’il y ait autant de femmes, cela est tout de même surprenant et pose des questions.

      Ulysse Guttman-Faure, cofondateur de Co’p1 dans Le Parisien.
      La fichue taxe « rose »

      Plusieurs raisons expliquent ces inégalités. D’une part, la crise sanitaire a eu un impact sur l’emploi des étudiants : « Un jeune sur deux qui travaillait avant l’épidémie a perdu son emploi. Or, les jeunes femmes travaillent dans des secteurs où il y a eu plus d’arrêts comme le tourisme, l’hôtellerie ou la restauration. A temps partiel et en CDD, elles n’ont pas pu toucher de chômage partiel », explique la sociologue Anne Lambert.

      Mais hors temps de crise déjà, comme le révélait l’enquête de l’Unef, les étudiantes doivent dépenser plus pour les frais médicaux et les dépenses indispensables. Qu’il s’agisse de matériel scolaire, de produits hygiéniques ou même de coupes chez le coiffeur, les produits et services sont plus chers pour les femmes que pour les hommes. Une « taxe rose » que dénoncent régulièrement les syndicats étudiants.

      Sur les quatre catégories que sont l’habillement, les sous-vêtements, le coiffeur et l’épilation/rasage, l’enquête de l’Unef calcule ainsi que les étudiantes doivent dépenser 200 euros de plus par an pour des dépenses courantes identiques.

      Enquête de l’Unef relayée par LCI
      La précarité menstruelle, mais pas que

      Certes, le gouvernement a annoncé en février une mesure importante pour s’attaquer à la précarité menstruelle, qui touche près d’un tiers des étudiantes en France : à la rentrée prochaine, des protections périodiques seront gratuites dans les universités. Mais la fragilité économique que subissent les étudiantes dépasse ce volet.

      Pour dénoncer cette précarité, plus dévastatrice encore avec la pandémie, les associations et syndicats ont donc appelé à la mobilisation le 1er mai prochain.

    • Précarité étudiante : les jeunes femmes plus touchées que les hommes

      EXCLUSIF. Deux études sur la jeunesse que nous révélons montrent que les jeunes femmes sont majoritaires (67%) dans les distributions alimentaires. Elles sont aussi plus nombreuses à exprimer un profond mal-être. Mais pourquoi ? Explications.

      Devant la Maison des initiatives étudiantes, à Paris. Nombreuses sont les jeunes femmes à se rendre aux distributions de denrées alimentaires. /LP/Philippe Lavieille

      https://www.leparisien.fr/resizer/VTr0nTPTTTiRbyc14_lSF5EMGSw=/932x582/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/leparisien/IWEF75ZCCFEITKZB2H53Y35KJU.jpg

      Le 27 avril 2021 à 06h03

      Un coup d’œil aux files d’attente de jeunes en difficulté qui se multiplient aux quatre coins des villes suffit à prendre la mesure du phénomène. C’est dur d’avoir 20 ans à l’heure de la crise du Covid-19. Mais avoir 20 ans et être une jeune femme est encore plus difficile. C’est en tout cas l’enseignement principal de deux études menées sur la jeunesse que nous vous dévoilons.

      La première, celle de l’association étudiante Co’p1-Solidarités étudiantes, menée en partenariat avec la fondation Panthéon-Paris 1 Sorbonne auprès de 1222 étudiants, s’attache à dresser le profil des bénéficiaires présents dans les distributions alimentaires à destination des jeunes. La deuxième, celle de l’Ifop (l’Institut français d’opinion publique), menée auprès de 1506 personnes de 16 à 28 ans, sonde leur état d’esprit après un an de crise sanitaire.

      Les produits d’hygiène pèsent dans le budget

      La conclusion est sans appel : les femmes seraient touchées de manière plus brutale, à la fois sur le plan financier et psychologique. Elles sont très majoritaires (67 %) dans les distributions alimentaires. Elles disent aussi souffrir davantage de difficultés à se projeter et du manque d’interactions sociales. D’après l’Ifop, 27 % des jeunes femmes « vivent très mal » les répercussions éventuelles de la crise sur leurs capacités à se projeter (contre 18 % chez les hommes). Par ailleurs, 39 % d’entre elles « vivent très mal » le fait de ne plus sortir et 31 % « vivent très mal » l’isolement social.

      « Elles vivent mal le présent et ont peur de l’avenir. Ce sont les victimes invisibles de la crise, alerte l’ancienne ministre et actuelle représentante de la France auprès de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) Muriel Pénicaud, à l’initiative de ce dernier sondage dans le cadre des Etats généraux de la jeunesse. C’est préoccupant : sur toutes les questions, la situation est plus dégradée pour elles. Ce sujet devrait être une priorité de l’action de la société civile. »

      A Co’p1-Solidarités étudiantes, association fondée par des étudiants de Paris 1, ce phénomène a interpellé les bénévoles dès l’essor des distributions en septembre 2020. « On a essayé d’adapter nos paniers aux femmes. Pour elles, on sait que les dépenses en produits d’hygiène, comme les rasoirs, les shampoings ou encore les protections hygiéniques pèsent plus dans le budget. Qu’il y ait autant de femmes, cela est tout de même surprenant et pose des questions », estime Ulysse Guttman-Faure, cofondateur de Co’p1.

      Elles travaillaient dans le tourisme ou l’hôtellerie

      Comment, de fait, expliquer cette surreprésentation ? D’après le livre « l’Explosion des inégalités ; classes, genre et générations face à la crise sanitaire » des sociologues de l’Institut national d’études démographiques (Ined) Anne Lambert et Joanie Cayouette-Remblière, paru le mois dernier, les raisons sont multiples, à la fois liées à l’impact direct de la crise, à l’éducation, au marché de l’emploi.

      « Un jeune sur deux qui travaillait avant l’épidémie a perdu son emploi. Or, les jeunes femmes travaillent dans des secteurs où il y a eu plus d’arrêts comme le tourisme, l’hôtellerie ou la restauration. A temps partiel et en CDD, elles n’ont pas pu toucher de chômage partiel », décrypte Anne Lambert.

      Par ailleurs, les femmes oseraient davantage aller demander de l’aide. « Les études sur la pauvreté montrent que les femmes sont plus promptes que les hommes à aller chercher des ressources en dehors du foyer », poursuit Anne Lambert. D’autant qu’un certain nombre d’entre elles sont déjà mères et à la tête de familles monoparentales.

      Enfin, elles anticipent des contraintes d’insertion sur le marché du travail, sources d’angoisse. « Elles savent qu’à compétences égales, elles seront moins facilement recrutées que les hommes lors de la reprise. » C’est le paradoxe français, selon Anne Lambert. « Crise ou pas crise, les femmes sont plus diplômées mais elles sont moins recrutées en CDI en sortie d’étude ».

      #inégalités

    • J’ai une autre explication : dans une société fondamentalement patriarcale, les familles ont tendance à plus aider les garçons. Les efforts consentis sont encore souvent significativement plus importants pour les garçons quand les filles doivent plus souvent batailler et s’assumer seules.

      Je me souviens d’un copain de cité U qui avait le room service assuré par sa mère : une fois par semaine, elle venait ramasser le linge sale, apporter le propre et les courses, faire le ménage. Des dépenses et des tâches que les autres doivent assumer, et plus particulièrement les filles. Les garçons sortaient plus, fumaient plus : je trouvais qu’ils avaient généralement plus d’argent et de temps disponible pour le non essentiel que les filles. Et aussi pour leurs études.

      Je doute que cela ait beaucoup changé.

    • Non seulement ca change pas mais ca empire si on en croi cette double étude auquel le parisien fait référence. Même celles qui aurons leurs diplôme seront embauché au rabais dans des secteurs déclassés car féminisés.