• La pandémie de Covid-19 ravive les tensions au Pays basque et dans les Landes
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    Sur la Grande Plage, à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le 16 janvier 2021.
    GAIZKA IROZ / AFP

    La surfréquentation touristique et la hausse des prix de l’immobilier inquiètent les habitants du sud de la Nouvelle-Aquitaine.

    Plages bien occupées à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) ou Hossegor (Landes), succès également pour la montagne basque ou les vieilles rues de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques)… Comme les précédents, le semi-confinement du printemps 2021 n’a pas découragé les pérégrinations : celles d’habitants locaux avides de prendre l’air, également celles de touristes réfugiés des agglomérations. L’occasion pour les uns et les autres de scruter les vitrines, dont celles des agences immobilières, et d’arpenter, avec ou sans masque, villages et sentiers de randonnée.

    « Le bel été 2020 nous a amené une fréquentation qui a rattrapé le début de l’année, reconnaît Jérôme Etchebarne, restaurateur basque installé à Mendionde. Mais, cette saison, on ne sait pas trop où l’on va. Certains de mes confrères hôteliers envisagent carrément de changer de métier. » Et le collectif Ostalariak (« les aubergistes ») de pointer trop d’effets d’annonce : « Le Covid-19 est un ennemi invisible, quand le temps économique, celui des commerçants et entrepreneurs qui demandent la suspension des taxes, n’est pas celui, plus distendu, des politiques. »

    « Tourisme capital pour notre économie »
    Les Landes et les Pyrénées-Atlantiques comptent parmi les départements où la pandémie est faible : le taux d’incidence se maintient à moins de 100 pour 100 000 habitants, quand il dépasse les 300 dans l’Hexagone. Et, au 20 avril, alors que la vaccination va bon train, la proportion de tests positifs s’élevait à 3,5 % contre 9,35 % en France.

    De quoi pousser les élus à miser sur un déconfinement adapté au terrain. Les parlementaires des Pyrénées-Atlantiques, tel le député MoDem Vincent Bru, demandent au premier ministre « de tenir compte des réalités territoriales au moment de la réouverture des lieux de culture et des commerces ». Et de prôner « une expérimentation prudente dans deux ou trois des départements les moins impactés avec une ouverture plus ample » que dans le reste du pays. Pierre Froustey (Parti socialiste), président de la communauté landaise Maremne-Adour-Côte-Sud, mise ainsi sur la période estivale pour retrouver « un tourisme capital pour notre économie » et « un renouveau de la vie sociale et associative, notamment pour les jeunes ».

    Mais, à l’approche du déconfinement et des congés d’été, la surfréquentation touristique inquiète, notamment à Espelette, Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), Saint-Jean-de-Luz ou encore à Hossegor-Capbreton. Le maire de Sare (Pyrénées-Atlantiques), Battit Laborde, en appelle à « apprendre la montagne », tandis que Daniel Olçomendy, vice-président de la Communauté Pays basque, veut, en plus d’un étalement des visiteurs dans le temps et sur le territoire, « rappeler les écogestes, pas seulement aux touristes, mais aussi à tous les habitants ».