Tenture de l’Apocalypse : une galerie parisienne retrouve dans ses réserves des fragments du chef-d’œuvre médiéval oubliés depuis près de 100 ans
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Ces fragments de tapisserie représentant des motifs floraux ont été retrouvés dans une galerie parisienne © Galerie Ratton-Ladriere
La galerie de Charles Ratton et Guy Ladrière a annoncé avoir fait don d’une trentaine de fragments de la tenture de l’Apocalypse à la Direction régionale des affaires culturelles des Pays de la Loire. Des études plus approfondies seront menées par le service de recherche de la Drac dès leur retour à Angers.
La découverte de ces fragments oubliés pendant presque 100 ans tient quasiment du miracle. C’est en fouillant dans les réserves de son ami et ancien collègue Charles Ratton (1895-1986) au printemps dernier que Guy Ladrière tombe sur une trentaine de morceaux de tissu brodé, répertoriés comme « Tapisserie de l’Apocalypse ». Il prend alors contact avec le ministère de la Culture qui mène des analyses et authentifie ces fragments comme appartenant à la plus grande tenture de tapisseries française, brodée pendant la guerre de Cent Ans (1337-1453) et originellement longue de 140 mètres. Ce mercredi 28 avril, la galerie parisienne Ratton-Ladrière a donc annoncé qu’elle ferait don de ces portions capitales du patrimoine français à l’État.
Oubliés pendant près de 100 ans
Les chercheurs ont d’ores et déjà identifié la partie de la tenture d’où provient cette série de fleurons brodés. Il s’agit du Grand personnage, ou Lecteur, situé au début de la IVe tapisserie (sur six), qui illustre les chapitres 13 à 15 de l’Apocalypse selon saint Jean, et qui présente des motifs tout à fait similaires. Il se pourrait que ces fragments aient été mis de côté lors de la grande restauration des tapisseries, entreprise à partir de 1849, alors qu’elles avaient subi de fortes dégradations pendant près d’un siècle. La façon dont ces reliquats se sont retrouvés sur le marché de l’art reste, pour l’instant, très mystérieuse. La galerie Ratton-Ladrière a indiqué qu’ils avaient été acquis par Charles Ratton auprès du marchand d’art Otto Wegener en 1924, avant même que Ratton n’ait ouvert sa galerie, en 1927. Après cette acquisition, les broderies ont été remisées et n’ont pas été déplacées jusqu’à leur redécouverte l’année passée.
Exposition "Apocalypse histoire intime d’un chef-d’oeuvre au château d’Angers (2018)
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