• Twala - Peut-on chiffrer les pertes algériennes durant la période coloniale ?
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    Quelle estimation doit-on mobiliser pour évaluer les pertes de la période 1876 à 1945, et subséquemment, celle de toute la période 1830-1962 ? Tout indique selon les données disponibles et postérieures à 1872 que la population algérienne s’est remise à croitre, « cette dernière a presque doublé en moins d’un demi-siècle (1876 à 1921) avec cependant des pics baissiers, 1896, 1911 et la période postérieure de 1911 à 1921 consécutivement à des famines (1892, 1920) des émigrations vers la France et la conscription de la Première Guerre mondiale ». Cependant, si l’on s’en tient aux taux de croissance naturelle, comparativement aux Européens, les Algériens subissent des niveaux de mortalité équivalents au double. Leur croissance reste est inférieure à celle des Européens de 50 %, ce qui indique amplement les différences de niveau de vie et de prise en charge médicale des deux populations.

    La colonisation tue, mais les Algériens ont appris à lui résister. C’est ce qui explique leur vitalité. Le recensement de 1948 dénombre 7 679 000 habitants, soit huit fois plus que les Européens. C’est l’échec total du projet de colonisation de peuplement et la démonstration fulgurante contredisant les pronostics des Ricoux et consorts qui prévoyaient une disparition certaine des Algériens avant la fin du XIXe siècle. Quelle que fût son ampleur durant la période 1876 à 1945, la surmortalité des Algériens n’est plus du même niveau qu’entre 1830 et 1876. La violence immédiate, brutale et terriblement destructrice a laissé place à une « violence lente [12] » et de basse intensité dans les effets portent moins sur le corps des indigènes que sur leur culture et leur mode de vie.

  • Annie Steiner, une histoire très algérienne | Natalya Vince
    https://twala.info/fr/qui-est-qui/annie-steiner-une-histoire-tres-algerienne

    Annie Steiner a rarement assisté aux commémorations officielles. Elle n’a jamais demandé de pension. « Je n’ai pas fait la révolution pour ça… les pensions devraient aller aux moudjahidines qui étaient à 90 % analphabètes ». Les questions qu’elle m’avait posées n’étaient qu’un exemple parmi tant d’autres de sa réticence à se focaliser sur sa personne lorsqu’on évoque la guerre ; une attitude commune à toutes les femmes avec lesquelles j’ai réalisé des entretiens. Source : Twala