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  • Algérie : la réouverture partielle des frontières frustre la diaspora
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/05/29/algerie-la-reouverture-partielle-des-frontieres-frustre-la-diaspora_6081982_

    Le téléphone de Brahim Djellouadji n’arrête pas de sonner. A priori, le signe que les affaires reprennent pour le président de l’agence de voyage Méditerranée Events et Travels, à Marseille, alors que les autorités algériennes viennent d’annoncer la réouverture « partielle » des frontières aériennes le 1er juin après les avoir fermées le 17 mars 2020 pour endiguer la propagation du Covid-19.Pourtant, le voyagiste ne sait pas quoi répondre à ses clients qu’il dit « désemparés ». « J’essaie surtout de les réconforter, admet M. Djellouadji. L’euphorie est vite passée. La diaspora est vraiment déçue, sous le choc. »
    Malgré la réouverture, la situation est loin de revenir à la normale. Les autorités, et notamment l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, avaient assuré dans un premier temps qu’il y aurait cinq vols par jour au départ de Paris, Lyon et Marseille à destination d’Alger, Oran et Constantine. Puis le gouvernement a indiqué que seulement trois vols par semaine seraient opérés depuis Paris et Marseille.La déception est d’autant plus grande que les modalités pour entrer sur le territoire algérien sont très contraignantes. Il faudra présenter un test PCR négatif de moins de 36 heures et respecter une quarantaine obligatoire de cinq jours « avec un contrôle médical permanent » dans un hôtel que le passager devra régler avant l’embarquement. Un test doit être, aussi, réalisé à la fin du confinement et, en cas de résultat positif, l’isolement de cinq jours est reconduit.Depuis mars 2020, le voyagiste a perdu 90 % de son chiffre d’affaires. De même, l’aéroport Marseille-Provence est passé de 744 516 passagers entre la cité phocéenne et l’Algérie en 2019 à « quasiment rien, si ce n’est quelques vols de rapatriements » en 2020, indique-t-on au siège du site.
    Plusieurs millions d’Algériens de l’étranger ont dû composer avec la fermeture des frontières et la suspension des vols commerciaux et des liaisons maritimes qui durent depuis quatorze mois. Les autorités ont organisé, souvent dans le chaos, des vols de rapatriement pour leurs ressortissants, sous conditions (décès, un parent dont le pronostic vital est engagé, un problème judiciaire, etc.). Mais ces derniers ont été suspendus le 1er mars en raison de l’apparition du variant anglais, fin février, en Algérie. Pour contourner ces difficultés, certains Algériens – détenteurs d’un passeport français – ont choisi de passer illégalement la frontière de leur pays depuis la Tunisie. Depuis mars 2020, de nombreux ressortissants sont restés bloqués à l’étranger, notamment en France, au point de connaître parfois des situations dramatiques. Sans famille et sans revenus, certains se sont même retrouvés à la rue. Il reste difficile de savoir combien d’Algériens sont encore coincés en Europe sans pouvoir rejoindre l’autre rive de la Méditerranée tant les autorités communiquent peu sur ce sujet. Durant ces longs mois, certaines familles n’ont pas pu assister aux obsèques d’un proche faute de pouvoir se rendre au pays. « Beaucoup attendaient de retourner en Algérie pour faire leur deuil, note Badis Khenissa. Il y a une grande détresse psychologique. » Le quadragénaire, candidat aux prochaines élections législatives algériennes du 12 juin pour le nord de la France, redoute une explosion des prix du billet. « Je pense que nous serons amenés à faire des cagnottes pour aider les plus démunis », indique-t-il. En Algérie aussi, l’attente de pouvoir à nouveau voyager est considérable. Comme chez Kaïs, 28 ans, un habitant de Constantine fiancé à une Française « de souche », précise-t-il. Le jeune homme n’a pas pu bénéficier du visa de court séjour pour la retrouver en région parisienne : la fermeture des frontières algériennes ne permettait pas de garantir son retour dans son pays, lui a notifié le consulat français à Alger.Voilà plus d’un an qu’il n’a pas vu sa fiancée et que leurs procédures de mariage sont bloquées des deux côtés de la Méditerranée. Et les dernières annonces du gouvernement ne lui font guère entrevoir de solution rapide.Pour de multiples familles algériennes séparées de leurs proches depuis au moins quinze mois, cette ouverture partielle provoque la frustration. Quant aux professionnels du voyage, ils s’estiment mis à l’écart. « Pour nous il n’y a aucune ouverture à ce jour, car c’est Air Algérie qui vend ses billets et commercialise ses vols », indique Hamza Baba Aïssa, directeur de l’agence de tourisme Gouraya Tours basée à Bejaïa, dans l’est. Le maintien de la fermeture des frontières maritimes et terrestres empêchera par ailleurs les plus de deux millions d’Algériens qui passent habituellement la saison estivale en Tunisie de se rendre dans le pays voisin. Selon plusieurs médecins, les mesures annoncées sont certes draconiennes mais légitimes. « Oui, ce n’est pas suffisant, mais c’est une ouverture prudente. L’Algérie a dû son salut au fait que le pays se soit confiné. Et on constate que les chiffres sont stables [entre 200 et 300 cas quotidiens, selon les données officielles, pour près de 3 500 morts depuis le début de la pandémie] bien que les Algériens se comportent différemment en matière de respect des règles sanitaires », fait remarquer le docteur Mohamed Bekkat Berkani. Le président du Conseil national de l’ordre des médecins rappelle que le pays « est très en retard sur la vaccination ». Aucun chiffre n’a d’ailleurs été rendu public.Toutefois, les mesures prises par le gouvernement ne sont pas figées dans le temps. Leur évolution dépendra de la situation sanitaire en Algérie et dans les pays de provenance, ont expliqué dans la presse algérienne, plusieurs professeurs de médecine impliqués dans la lutte contre l’épidémie. Ainsi, certains veulent croire que le gouvernement relâchera du lest très rapidement en ouvrant davantage le pays. Pour Nazim Sini, « priver d’Algérie les Algériens de l’étranger un deuxième été de suite n’est pas tenable ».

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#france#sante#diaspora#circulation#frontiere#famille#pandemie#vaccination#test#restricationsanitaire#retour

  • « En déléguant le contrôle de ses frontières à des pays voisins, l’Europe encourage le “chantage migratoire” »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/05/29/en-deleguant-le-controle-de-ses-frontieres-a-des-pays-voisins-l-europe-encou

    « En déléguant le contrôle de ses frontières à des pays voisins, l’Europe encourage le “chantage migratoire” ». L’immigration constitue l’arme ultime des pays du Sud, « un atout entre les mains des faibles pour faire pression sur les puissants ». L’UE doit imaginer des mécanismes de régulation pour ne pas être à la merci d’Etats sans grand scrupule, souligne Philippe Bernard, éditorialiste au « Monde », dans sa chronique. Derrière chaque immigré, il y a un émigré dont les origines bousculent l’ordre national du pays d’accueil. En s’exilant, aucun être humain ne fait une croix sur sa vie passée, a analysé subtilement le sociologue Abdelmalek Sayad dans La Double Absence (Seuil, 1999). A l’échelle collective, les migrations ne concernent pas seulement les pays de destination ; elles sont avant tout une réalité internationale mettant en jeu des rapports de force géopolitiques.
    Le Maroc, en ouvrant soudainement sa frontière avec l’enclave espagnole de Ceuta, lundi 17 mai, laissant filer vers l’Union européenne (UE) quelque 8 000 de ses ressortissants, souvent très jeunes, pour faire pression sur Madrid à propos du Sahara occidental, a mis en lumière cette réalité trop souvent occultée : l’immigration constitue l’arme ultime des pays du Sud, un atout entre les mains des faibles pour faire pression sur les puissants. Non seulement les hommes peuvent être chassés de chez eux par les guerres, les persécutions et la pauvreté, attirés par les lumières des pays nantis, mais ils constituent autant de pièces sur l’immense échiquier des relations diplomatiques.
    Cette réalité n’est pas nouvelle. En 1980, Fidel Castro avait mis dans l’embarras le président américain Jimmy Carter en ouvrant les vannes de l’émigration au port de Mariel, provoquant un afflux incontrôlé de migrants, parmi lesquels de nombreux délinquants libérés de prison pour l’occasion par les autorités. Et, depuis plusieurs décennies, la pression migratoire des pays latino-américains constitue un enjeu central des relations entre le Mexique et les Etats-Unis et de la vie politique américaine.
    En Europe, le « chantage migratoire » a pris une dimension courante avec la construction de l’espace Schengen, où la libre circulation a pour corollaire le contrôle strict des frontières extérieures. Depuis les années 1990, la politique européenne d’« externalisation » a consisté à reporter ce contrôle sur les pays voisins, singulièrement ceux du Maghreb et, plus récemment, la Turquie. L’Union européenne sous-traite aux Etats qui la bordent la charge d’empêcher l’entrée de migrants illégaux. En contrepartie, elle finance des installations de surveillance, des centres de rétention et de garde-côtes, elle octroie des facilités en matière de visas pour les ressortissants des pays en question, exige la signature d’accords les obligeant à réadmettre les illégaux et le durcissement de leur législation sur l’immigration.
    Sous la pression de l’UE, plusieurs Etats africains ont été amenés à considérer comme un délit le fait de quitter leur sol. Le « droit de quitter tout pays y compris le sien », considéré comme fondamental du temps où l’URSS le bafouait, n’a pas résisté au rapport de force inégal entre l’Afrique et l’Union européenne. Il est pourtant inscrit à l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Alors que l’UE incite de fait à le relativiser, ce droit est aussi consacré par la Convention européenne des droits de l’homme.Ainsi, en déléguant le contrôle de ses frontières, l’Europe encourage-t-elle l’exercice de ce « chantage migratoire » qui la vise. Des hommes forts au pouvoir aux abords de l’UE ont su et savent user et abuser du pouvoir que leur donne ce rôle de gendarme. Mouammar Kadhafi a longtemps excellé à ce jeu tragique, bloquant l’embarquement de migrants des côtes libyennes ou, au contraire, encourageant des départs massifs, selon l’état de ses relations avec l’UE, en particulier l’Italie. En 2010, un an avant sa chute, le dictateur libyen avait réclamé « au moins 5 milliards d’euros par an » à l’UE pour « éviter une Europe noire ». En mars 2020, le président turc, Recep Tayyip ­Erdogan, a manipulé les migrants en prétendant que la frontière de l’UE était ouverte, afin d’obtenir la renégociation de l’accord de 2016 aux termes duquel Ankara s’engageait à barrer la route de l’Europe aux réfugiés syriens, moyennant 6 milliards d’euros.En refusant de délivrer les « laissez-passer consulaires » indispensables au retour des migrants illégaux reconduits à la frontière, les pays d’origine disposent d’un autre levier. Ce refus de réadmettre les sans-papiers est l’une des principales raisons pour lesquelles seules 30 % des décisions de reconduite prises dans l’Union sont exécutées. La coopération en matière de renseignement antiterroriste est une autre monnaie d’échange.Le grand marchandage des migrations ne fait que commencer. Les pays du pourtour de la Méditerranée en connaissent les effets potentiellement délétères sur les sociétés européennes (raidissement des opinions, montée de l’extrême droite) et sur l’UE elle-même, amenée à malmener ses propres principes. Les tensions économiques et sociales exacerbées par le Covid-19 alliées aux faibles contrepoids démocratiques expliquent pourquoi un pays comme le Maroc, à l’instar d’Etats subsahariens, peut inciter sa jeunesse à risquer sa vie en Méditerranée.
    Si l’Europe veut éviter de se trouver à la merci des politiques de certains Etats sans grand scrupule, elle doit imaginer des mécanismes permanents et solidaires de régulation des migrations qui lui permettent de rester fidèle à sa tradition d’ouverture et d’asile. Inquiétante à cet égard apparaît la grande panne du « pacte pour l’immigration » présenté comme un compromis acceptable par les Vingt-Sept. A la fois forteresse et incapable de gérer de façon cohérente les entrées comme les sorties, l’UE est enferrée dans une impasse migratoire.Si les migrants représentent une richesse sur bien des plans, ce sont aussi des enjeux diplomatiques. Une politique humaine à leur égard ne peut ignorer qu’ils peuvent être victimes non seulement de persécutions et de la pauvreté, mais aussi du cynisme et du mépris des dirigeants de leur pays ou de ceux qu’ils traversent. Philippe Bernard

    #Covid-19#migrant#migration#UE#afrique#sante#pandemie#politiquemigratoire#droit#asile#regulation

  • Việt Nam có biến chủng nCoV mới
    https://vnexpress.net/viet-nam-xuat-hien-bien-chung-ncov-lai-hoan-toan-moi-4285841.html

    Một biến chủng virus mới, lai giữa biến chủng Ấn Độ và Anh, có tốc độ lây nhanh, phát tán mạnh trong không khí, đang được ghi nhận ở Việt Nam.

    Bộ trưởng Y tế Nguyễn Thanh Long cho biết như trên tại Hội nghị trực tuyến toàn quốc về tình hình, giải pháp cấp bách phòng, chống Covid-19, sáng 29/5.

    Ông Long cho biết hiện nay giải trình tự gene virus trên các bệnh nhân ở Việt Nam cho thấy có hai biến chủng thường thấy là Ấn Độ và Anh. Trong đó, chủng từ Ấn Độ phổ biến nhất, ở Bắc Ninh, Bắc Giang, Hà Nội... Chủng Anh xuất hiện ở Đà Nẵng và một số địa phương khác.

    Tuy nhiên, các chuyên gia y tế phát hiện một chủng mới có sự lai tạo giữa hai biến chủng trên. Trên chủng Ấn Độ có những đột biến gene của chủng Anh.

    « Bộ Y tế sẽ công bố chủng này trên bản đồ gene thế giới », ông Long nói.

    Theo Bộ trưởng Long, đặc điểm của đợt dịch lần này là lây nhanh, virus phát tán rộng và mạnh trong không khí. Mức độ đào thải mầm bệnh cũng rất nhanh.

    Khi nuôi cấy trong phòng thí nghiệm và môi trường ngoài, nồng độ virus trong dịch hầu họng tăng rất nhanh và phát tán rất mạnh trong môi trường không khí. Do đó, số ca mắc đợt này tăng rất nhanh và lan rộng trong thời gian ngắn.

    Như tại công ty Hosiden Bắc Giang, môi trường không khí hạn hẹp, thông khí kém, đông người, có tới gần 1.000 người nhiễm trong số 4.800 công nhân. Đây là ví dụ điển hình của lây lan nhanh. Vòng lây nhiễm của chủng virus này chỉ 1-2 ngày, tức là sau từng ấy ngày đã có một tầng F nữa nhiễm bệnh. Số ca nhiễm có thể lây theo cấp số nhân.

    « Đây là một trong những lý do dịch ở Bắc Giang, Bắc Ninh khó kiểm soát dù đã thực hiện nhiều biện pháp chống dịch rất quyết liệt », Bộ trưởng nhấn mạnh.

    Đến nay, Việt Nam đã ghi nhận tổng cộng 7 biến chủng của nCoV, gồm : B.1.222, B.1.619, D614G, B.1.1.7 (biến chủng Anh), B.1.351, A.23.1 và B.1.617.2 (biến chủng Ấn).

    Đợt dịch thứ 4 bùng phát từ ngày 27/4 đến nay. Tổng số ca nhiễm cộng đồng là 3.595, ghi nhận ở 33 tỉnh thành. 5 tỉnh nhiều ca nhiễm nhất là Bắc Giang 1881, Bắc Ninh 736, Hà Nội 356 ca (trong đó Bệnh viện Bệnh nhiệt đới Trung ương 90 ca, 50 ca ở Bệnh viện K), Đà Nẵng 155, Vĩnh Phúc 89. TP HCM 69 ca Covid-19, đứng thứ 6 cả nước.

    • Covid-19 dans le monde : au Vietnam, un nouveau variant découvert ; en Allemagne, une enquête ouverte pour des tests surfacturés
      https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/29/coronavirus-dans-le-monde-au-vietnam-un-nouveau-variant-decouvert-en-allemag


      Un officier de sécurité se désinfecte les mains, à Hanoï, au Vietnam, le 26 mai 2021.
      NHAC NGUYEN / AFP

      Le variant détecté se diffuserait rapidement dans l’air, selon le ministère de la santé vietnamien, qui a assuré que ses caractéristiques seraient bientôt publiées.
      […]
      Le Vietnam a découvert un nouveau variant, selon les médias d’Etat
      Le Vietnam a annoncé samedi 29 mai avoir détecté sur son territoire un nouveau variant du virus du Covid-19, qualifié de combinaison des variants indien et britannique par les autorités. Le pays fait face à une nouvelle vague de contaminations sur plus de la moitié de son territoire, y compris les zones industrielles et les grandes villes, dont Hanoï et Ho Chi Minh Ville.

      « La caractéristique principale de ce virus est qu’il se transmet rapidement dans l’air. La concentration de virus dans la gorge et la salive augmente rapidement, et il se répand très vite dans l’environnement proche », a déclaré le ministre de la santé, Nguyen Thanh Long, lors d’une réunion nationale sur la pandémie.
      Article réservé à nos abonnés Lire aussi Covid-19 : l’Asie en retard sur les vaccinations

      Il n’a pas précisé le nombre de cas attribuables à ce nouveau variant, dont les caractéristiques seront prochainement publiées, ainsi qu’il l’a déclaré, en vue d’être ajoutées à la carte des variants dans le monde.

      Le Vietnam avait jusqu’à récemment très peu été touché par le virus. La majorité des 6 700 cas et des 47 morts déclarés ont ainsi été enregistrés depuis avril 2021. Un peu plus d’un million de personnes sont vaccinées, sur un total de 97 millions d’habitants.

  • We Need To Get Real About How the Pandemic Will End - Insight
    https://www.theinsight.org/p/we-need-to-get-real-about-how-the

    If you look at a chart of deaths from AIDS, one of the greatest moral stains from our history jumps out. More people died of AIDS after we got the triple combination drug in 1995 that turned #HIV into a chronic condition for those who had access to it—but almost all the deaths happened outside the few wealthy countries that could afford it. Not until the mid-2000s, following much loss and activism, campaigns and pressure, did things finally change and drug access expand.

    The latest news from the United Kingdom, which has better genomic surveillance than almost any other country and thus can allow us to disentangle causes of outbreaks better, is not good. The B.1.617.2 variant, first identified in India, looks to be substantially more transmissible compared with even B.1.1.7, which was bad enough. The data is preliminary, and I really hope that the final estimate ends up as low as possible. But coupled with what we are observing in India and in Nepal, where it is rampant, I fear that the #variant is a genuine threat.

    In practical terms, to put it bluntly, it means that the odds that the pandemic will end because enough people have immunity via getting infected rather than being vaccinated just went way up. 

    We seem to be holding onto the comforting fiction that we will eventually get around to vaccinating people in countries that have so far either had success keeping out the pandemic completely, or have had small outbreaks before, while they just keep up mitigating a little longer. I do not believe that the story we tell ourselves is realistic.

    First, these countries can only hold the virus at bay for so long. Even quarantining all people arriving, and greatly limiting who comes in can only work for so long. See what’s happening in Taiwan: it takes only one slip-up plus a few amplifying events for a country to see its case load quickly rise. 

    Second, if a variant is more transmissible, all our “non-pharmaceutical” interventions will be much less able to hold them at the same level. Something even more transmissible than B.1.1.7 may be very, very hard to stop outside of vaccination (or, yes, immunity through mass infection).

    Three, some places have already been keeping out the virus for more than a year—that success can’t last forever.

    Four, those countries which lack both widespread prior immunity from previous outbreaks (like us!) and widespread vaccination (also like us!) are sitting ducks. Something like this variant can burn through such populations like a firestorm.

    #covid-19 #immunité #immunité_de_groupe #variants #transmission #vaccination #mortalité

  • Levothyrox : les experts judiciaires éreintent Merck et les autorités sanitaires
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/28/levothyrox-les-experts-judiciaires-ereintent-merck-et-les-autorites-sanitair


    Aurel

    Selon le rapport d’expertise demandé par le tribunal de Marseille, le changement de formule du médicament a été insuffisamment évalué et l’Agence nationale de sécurité du médicament était consciente d’un problème potentiel, dès septembre 2017.

    Pertes de mémoire, chute de cheveux, troubles digestifs sévères, migraines invalidantes, asthénie et fatigue chronique… Au printemps 2017, dans les semaines qui suivent le changement de formule du Levothyrox par son fabricant, le laboratoire Merck, le système français de pharmacovigilance enregistre des dizaines de milliers d’événements indésirables.

    Crise sanitaire ? Défaut d’évaluation de la nouvelle version du traitement commercialisé auprès des malades de la thyroïde ? Des mois durant, médecins leaders d’opinion et autorités ont attribué ces troubles à un effet nocebo, généré par l’anxiété liée au changement de formule du médicament.

    Quatre années plus tard, les experts commis par le tribunal de Marseille, dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 2 mars 2018 pour blessures involontaires et mise en danger d’autrui – élargie un an plus tard au chef d’homicide involontaire –, font valoir une tout autre histoire. Révélé par le site Les Jours, leur rapport d’expertise, que Le Monde a pu consulter, liste une série de failles réglementaires et de graves manquements du laboratoire Merck et des autorités sanitaires, tous de nature à expliquer certains des effets indésirables liés au changement de formule.

    Pis : selon le rapport, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) était consciente, dès septembre 2017, d’un problème potentiel. Le gendarme du médicament n’a pourtant pris aucune mesure corrective, ni même reconnu, dans les mois suivant, la possible origine pharmacologique des troubles déclarés par les patients.

    Les conditions de fabrication varient
    Le rapport note d’abord que les conditions de fabrication du médicament varient selon les sites de production. « Les conditions opératoires de fabrication enregistrées pour une production industrielle sur le site de Merck Darmstadt [en Allemagne] et sur le site de fabrication situé en Espagne [Famar Healthcare Services, Madrid] sont différentes », expliquent les quatre experts, des universitaires spécialistes de galénique, de pharmacocinétique ou de chimie analytique. Granulation des comprimés, température de séchage, renouvellement de l’air, etc. : « Il est évident dans le cas présent que, si ces différents paramètres critiques ne sont pas rigoureusement reproduits d’un lot à l’autre, écrivent les experts, la vitesse de libération de la lévothyroxine [le principe actif] pourrait s’en trouver modifiée. »

    Le changement d’excipient opéré sur la nouvelle formule est aussi critiqué. Le retrait du lactose et son remplacement par un mélange de mannitol et d’acide citrique devait, selon le dossier soumis par Merck, permettre « l’obtention d’un médicament plus stable et qui présenterait la même efficacité thérapeutique ». Les experts s’inscrivent en faux, et citent plusieurs études démontrant l’exact inverse.

  • Covid-19 : en Grande-Bretagne, le variant « indien » gagne du terrain
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/28/covid-19-en-grande-bretagne-le-variant-indien-gagne-du-terrain_6081845_3210.

    Covid-19 : en Grande-Bretagne, le variant « indien » gagne du terrain
    Entre la moitié et les trois quarts des nouveaux cas positifs sont dus au variant B.1.617.2. Les autorités britanniques espèrent connaître rapidement son degré de contagiosité, dont dépend la poursuite du déconfinement du pays.Les officiels britanniques restent optimistes mais comme le ministre de la santé, Matt Hancock, jeudi 27 mai, appellent « à la vigilance » : le nombre de cas du variant B.1.617.2 (pour la première fois détecté en Inde) a encore doublé au Royaume-Uni en une semaine, pour atteindre désormais près de 7 000 cas répertoriés. Ces chiffres restent très modestes, pourtant la tendance est préoccupante : « Entre la moitié et les trois quarts de nouveaux cas positifs sont dus au variant B.1.617.2 », a ajouté M. Hancock, lors d’une conférence à Downing Street.
    « Ce variant est en train de devenir dominant [dans le pays] », a ajouté Jenny Harries, la responsable de l’agence de la santé britannique, « il continue à progresser mais nous ne savons pas si c’est parce qu’il se propage ou si c’est parce que nous testons davantage dans les zones où il circule », ajoute prudemment la spécialiste. Il est désormais présent sur tout le territoire, y compris à Londres, mais l’épicentre des infections se situe dans le nord-ouest de l’Angleterre – le Greater Manchester – et dans une moindre mesure dans les Midlands. Des zones densément peuplées (Bolton, Blackburn ou Leicester), où une proportion importante de la population vit dans des foyers multigénérationnels, occupe des emplois de services rendant impossible le télétravail. Et nombreux sont les habitants issus du sous-continent indien : les premières personnes infectées par le variant B.1.617.2 revenaient directement d’Inde.Dans ces zones, le gouvernement britannique a fait envoyer l’armée, depuis une dizaine de jours, pour aider à la vaccination accélérée des populations – « nous sommes dans une course du vaccin contre le variant », a insisté M. Hancock. La campagne vaccinale britannique continue de progresser à un très bon rythme avec désormais 24 millions de personnes complètement vaccinées (environ un tiers de la population). En outre, selon une étude de l’Office national des statistiques (ONS), les trois quarts des adultes présentent des anticorps contre le nouveau coronavirus au Royaume-Uni.
    Mais dans certains endroits (Londres, par exemple), et dans certaines catégories de la population (notamment parmi les personnes noires ou d’origine asiatique), la réticence au vaccin persiste, même si l’autorité vaccinale britannique (le JCVI) a décidé début mai de limiter l’utilisation du vaccin Oxford-AstraZeneca aux plus de 40 ans, afin de rassurer sur les risques de développer de thromboses cérébrales, extrêmement rares mais à l’occurrence plus élevée chez les jeunes.Pour l’instant, et même si les données épidémiologiques manquent, M. Hancock reste confiant : « La bonne nouvelle, c’est qu’avec deux doses des vaccins existants, la protection apparaît aussi importante qu’avec le variant du Kent. » Les hospitalisations à Bolton, là où le plus grand nombre de variants B.1.617.2 a été détecté, ont certes augmenté : elles étaient de 49 jeudi, mais seulement 5 des personnes hospitalisées avaient reçu leurs deux doses de vaccin. Certains experts sont plus prudents : pour Neil Ferguson, épidémiologiste de l’Imperial College London, « nous savons que le variant est capable de partiellement éviter l’immunité générée par les vaccins. Heureusement, quand les gens ont reçu leurs deux doses, il leur reste une large part d’immunité mais [la protection] n’est pas aussi complète qu’avant ».
    (...) Le gouvernement britannique a promis de délivrer ces données sur la transmissibilité dans les jours qui viennent. D’elles dépend la poursuite du déconfinement britannique. Après la réouverture des lieux culturels le 17 mai, Downing Street a prévu la fin du port du masque et de la distanciation sociale le 21 juin. Boris Johnson a dû concéder jeudi que ce calendrier n’était plus assuré : « Nous allons attendre d’avoir plus de données. » Il est vivement critiqué pour n’avoir placé l’Inde sur la liste rouge des pays à risque que le 23 avril, deux semaines après le Pakistan et le Bangladesh (les voyageurs en provenance de ces destinations doivent obligatoirement s’isoler dans des hôtels de quarantaine).Ce surgissement du variant B.1.617.2 rend les vacances des Britanniques en Europe encore plus incertaines : l’Allemagne a annoncé il y a quelques jours fermer ses frontières aux voyageurs venus du Royaume-Uni, sauf à ses ressortissants. La France lui a emboîté le pas : à partir du 31 mai, il faudra justifier d’un « motif impérieux » pour se rendre dans l’Hexagone, disposer d’un test PCR ou antigénique négatif de moins de quarante-huit heures, et s’isoler sept jours à son arrivée.

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#sante#variant#vaccination#minorite#BAME#inegalite#tourisme#inde#pakistan#bangladesh#allemagne#france

  • Covid-19 : confinement immédiat pour les plus de cinq millions d’habitants de Melbourne
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/27/covid-19-confinement-immediat-pour-les-plus-de-cinq-millions-d-habitants-de-

    Covid-19 : confinement immédiat pour les plus de cinq millions d’habitants de Melbourne. Les habitants de Melbourne et de l’Etat de Victoria, en Australie, ont reçu l’ordre de se confiner à la suite de l’apparition d’un foyer de Covid-19 dû au variant dit indien.Depuis jeudi 27 mai à minuit, plus de cinq millions d’habitants de Melbourne, la deuxième plus grande ville d’Australie, ont reçu l’ordre de se confiner à la suite de l’apparition d’un foyer de Covid-19 dû au variant dit « indien ».Ce confinement de sept jours concerne la ville de Melbourne, ainsi que l’Etat de Victoria qui l’entoure, a déclaré le premier ministre par intérim de cet Etat, James Merlino, alors que le nombre de cas liés à ce cluster a doublé, passant à 26. « Nous avons affaire à une souche hautement infectieuse du virus, un variant inquiétant, qui se propage plus rapidement que ce que nous avons jamais enregistré », a souligné M. Merlino. Ce variant B.1.617, détecté en Inde pour la première fois, manifeste une transmissibilité accrue. Il se serait propagé par le biais d’un voyageur de retour de l’étranger. Les écoles, les bars et les restaurants vont fermer, tout rassemblement sera interdit alors que le port du masque sera à nouveau obligatoire.
    La Nouvelle-Zélande a déjà suspendu, mardi, les vols sans quarantaine depuis l’Etat de Victoria et les principales liaisons aériennes avec les autres Etats australiens ont été réduites.Cette mesure de confinement, destinée à avoir un effet « coupe-circuit », doit permettre aux autorités sanitaires de tracer au mieux les cas contacts. Durant une semaine, les habitants ne seront autorisés à quitter leur domicile que pour des besoins impérieux, notamment se faire vacciner.
    (...)L’opposition travailliste reproche au gouvernement de ne pas revoir le système de quarantaine, pour les voyageurs arrivant de l’étranger, qui a montré des défaillances. « Si nous avions eu une alternative à la quarantaine hôtelière (…), nous n’en serions pas là aujourd’hui », a déclaré M. Merlino.
    Le premier ministre, Scott Morrison, a balayé ces critiques, affirmant qu’« aucun système n’est infaillible » et que la lutte de l’Australie contre le coronavirus s’est révélée jusque-là particulièrement efficace. « Nous ferons tout ce que nous pouvons pour protéger la vie et les moyens de subsistance des Australiens, nous avons déjà perdu 910 personnes à cause du Covid-19 lors de cette pandémie. Bien sûr, ce chiffre est loin de ce que certains pays ont connu », a-t-il déclaré.M. Morrison a exhorté les Australiens éligibles à se faire vacciner, affirmant que le mode de vie « merveilleux et enviable » des Australiens pendant la majeure partie de la pandémie a rendu certains hésitants à se faire vacciner..

    #Covid-19#migrant#migration#nouvellezelande#australie#confinement#quarantaine#circulation#frontiere#variant#hotel

  • La mobilité résidentielle des familles freinée par le Covid-19
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/05/27/la-mobilite-residentielle-des-familles-freinee-par-le-covid-19_6081670_3224.

    La mobilité résidentielle des familles freinée par le Covid-19. Les parents d’élèves scolarisés au primaire, au collège et en classe de 2de ont moins déménagé de commune en commune que les années précédentes, bien que cette tendance reste à confirmer à la rentrée 2021.« Si seulement on pouvait partir… » Combien de parents d’élèves, depuis le début de la crise sanitaire, et à chaque annonce d’une classe qui ferme – 5 110 recensées par le ministère de l’éducation, vendredi 21 mai, date du dernier bilan officiel –, ont formulé ce souhait ? Rêvé de s’échapper du domicile familial, de « couper » avec la pression de l’école à la maison, pour prendre la clé des champs ou, simplement, pour déménager dans « plus grand » ?
    En rendant publique, ce jeudi 27 mai, une photographie de la mobilité des familles – la première du genre –, le service statistique du ministère de l’éducation (la « DEPP », dans le jargon de l’école) apporte des éléments de réponse. A l’opposé d’un sauve-qui-peut, la mobilité résidentielle des parents d’enfants scolarisés au primaire, au collège et en classe de 2de – les statisticiens du ministère ont laissé de côté le niveau supérieur du lycée – a diminué durant les premiers mois de la crise sanitaire.Ainsi, à la rentrée 2020, 5 % des écoliers et 6,4 % des collégiens et des élèves de 2de ont changé de commune de résidence par rapport à septembre 2019. C’est presque 1 point de moins qu’un an plus tôt pour les écoliers : entre 2018 et 2019, le changement de lieu de résidence avait concerné 5,9 % des élèves du premier degré et 6,7 % des élèves scolarisés au collège ou en 2de.
    Avant de parler de « tendance », mieux vaut attendre les chiffres de la rentrée 2021, prévient Fabienne Rosenwald, directrice de la DEPP. « Les deux années scolaires sur lesquelles nous avons pu enquêter n’embrassent qu’une partie – la toute première – de la crise sanitaire », explique-t-elle. En septembre 2020, l’école française sort à peine de son premier confinement ; la deuxième vague épidémique est devant elle. « Sans doute que de nombreux foyers n’ont pas encore, à cette date, concrétisé leurs projets ou qu’ils temporisent, vu le contexte incertain, souligne l’experte. Difficile de se projeter quand on mesure mal l’impact de la crise sur l’emploi et sur l’offre immobilière. »Sans surprise, cette mobilité en recul concerne moins les enfants des familles aisées que ceux des catégories sociales moyennes (- 0,2 point) ou défavorisées (- 0,6 point), et ce à tous les niveaux d’enseignement (hormis la 2de). Ce sont ces mêmes enfants qui, lors d’enquêtes qualitatives menées par le ministère de l’éducation au sortir du premier confinement (mars-mai 2020), signalaient avoir le plus manqué d’espace pour étudier, et le plus manqué d’accompagnement ; « bref, le plus manqué d’école », souligne Mme Rosenwald.Cette baisse de la mobilité est jugée d’autant plus « significative » par les statisticiens que les publics scolaires dits fragiles sont, dans un contexte ordinaire, ceux qui se déplacent le plus d’une année sur l’autre, « parce que leurs parents sont plus souvent locataires, parce qu’ils déménagent dès qu’ils le peuvent, quand ils ne sont pas ballottés d’un lieu à l’autre, d’un emploi à l’autre », relève-t-on rue de Grenelle.
    Pour le reste, les caractéristiques des mobilités entre les deux années scolaires étudiées n’ont pas – ou peu – varié. Elles s’intensifient en début de cycle, en CP, 6e et 2de, c’est-à-dire à l’entrée dans un nouvel établissement. On savait que le passage au collège coïncidait, souvent, avec un déménagement. La DEPP le prouve statistiquement : la mobilité de commune à commune a concerné 9,4 % des élèves de 6e, à la rentrée 2020 comme à celle de 2019, pour diminuer en deçà de 6 % en classe de 5e, 4e et 3e. « La fin du premier degré et le début d’un autre cycle, la volonté de se rapprocher du collège de son enfant, mais aussi des stratégies d’évitement scolaire sont autant de raisons motivant les parents à changer de domicile à la fin de l’école élémentaire », peut-on lire dans la note d’analyse qui accompagne la diffusion de cette étude de la DEPP.
    Pas de révolution, pour autant, dans la vie de l’enfant : lorsqu’elles changent de commune de résidence, les familles restent le plus souvent dans un rayon relativement proche. Dans plus de deux cas sur trois, l’ancienne et la nouvelle adresse se situent dans le même département. Autre trait commun aux deux rentrées : les mobilités s’effectuent dans la grande majorité des cas entre zones urbaines – de ville à ville –, et sans changement d’environnement (autrement dit, dans un environnement de densité équivalente pour l’enfant).Les familles qui ont quitté la ville, en mars 2020, pour se confiner à la campagne, semblent toutes ou presque revenues à la « case départ » pour la rentrée des classes. Signe que l’école rurale n’exerce pas – ou pas à elle seule – d’attrait particulier. En tout cas pas dans un calendrier aussi restreint : la DEPP n’exclut pas, à ce stade, que les cartes aient pu être rebattues à la rentrée 2021.

    #Covid-19#migrant#migration#france#sante#mobiliteinterne#immobilier#education#crisesanitaire#confinement#urbain#exoderural

  • #Covid-19 : l’histoire oubliée des recherches sur les #aérosols
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/27/covid-19-l-histoire-oubliee-des-recherches-sur-les-aerosols_6081699_3244.htm

    Dès le XIXe siècle, des travaux sur la tuberculose avaient mis en évidence la transmission par voie aérienne des maladies respiratoires. Des enseignements capitaux pour la prévention, négligés par les autorités sanitaires face à la pandémie.

    Mais d’où vient l’idée qu’une distance de un ou deux mètres protégerait du SARS-CoV-2 ? Ou que la frontière entre des « gouttelettes » plongeant vers le sol et des « aérosols » plus volatils serait une taille de cinq micromètres ? Pour le savoir et sortir des controverses sur l’importance de la transmission aéroportée du Covid-19, cinq scientifiques américains se sont mués en « archéologues », pour remonter à l’origine de ces chiffres.

    Le résultat ? Cette équipe, constituée d’une physicienne du MIT, d’un chimiste de l’université du Colorado, d’une ingénieure en aérosol et de deux historiens de Virginia Tech, révèle que les experts ne savent pas toujours lire les sources qu’ils citent. Leur article, soumis à une revue de sciences humaines et déjà accessible en prépublication, conclut que « bien que les idées sur la taille des gouttelettes et leur distance de propagation soient apparemment bien acceptées, leurs fondements sont confus et trompeurs, et ne sont pas cohérents avec la physique ».

    « Même ces concepts de taille et de distance sont incorrects, en fait », ajoute Lydia Bourouiba, la physicienne du groupe, également épidémiologiste et directrice d’un laboratoire du MIT sur la mécanique des fluides appliquée à la transmission des maladies. Pour ces cinq chercheurs, comme pour beaucoup d’autres qui donnent de la voix ces derniers temps, il n’est plus possible de considérer que, face à une infection respiratoire, la meilleure protection est une distance de sécurité de un à deux mètres. Masques et contrôle de l’air ambiant doivent aussi faire partie de l’arsenal.

    L’enjeu, pour ces auteurs, est de « remettre la science au cœur des politiques de santé publique » et de « diffuser des messages clairs sur la meilleure façon de ralentir la transmission du Covid-19 ». Le sous-entendu est que les messages véhiculés ont minimisé le rôle de la transmission dite « aéroportée » du virus et donc induit des recommandations insuffisamment protectrices.

    Recommandations inadaptées

    Le drame est que ces conclusions sont connues depuis la fin du XIXe siècle. A l’époque, l’Allemand Carl Flügge (1847-1923) conduit, à l’université de Breslau, un nombre important d’expériences-clés sur la transmission de la tuberculose. Mais son héritage a été compris de travers par ses successeurs.

    Ce savant utilise bien le terme « gouttelette », mais pour désigner n’importe quelle émission respiratoire, sans distinction de taille. Il recommande la ventilation et n’évoque pas de distance de sécurité, tant il constate des contaminations à plusieurs mètres de la source. Ce qui ne l’empêche pas d’être cité, des dizaines d’années plus tard, comme référence lorsque l’on aborde le sujet de ces distances protectrices.

    « J’ai été surprise de l’étendue et de la rigueur des expériences de ce chercheur et de son institut. Ils avaient déjà répondu à des questions que certains se posent encore en ignorant ces résultats du XIXe siècle ! », note Lydia Bourouiba, qui a alerté, dès janvier 2020, les Centers for Disease Control (CDC) américains sur les propriétés du Covid-19 et l’inadaptation des premières recommandations.

    L’opposition de savants

    Avec ses collègues, elle montre aussi que ces travaux précurseurs tombent dans l’oubli et sont même combattus par de grands savants, dont Charles Chapin (1856-1941), qui prendra la tête de l’Association médicale américaine et qui, au début du XXe siècle, privilégiait la thèse des contaminations par contact, au détriment de la voie aérienne.
    Arrivent alors deux autres expérimentateurs aux Etats-Unis : William et Mildred Wells. Ils reprennent, dans les années 1930, les travaux de Carl Flügge et finiront par convaincre la communauté scientifique, dans une publication posthume de 1962, que la tuberculose est bien transmissible par l’air.

    Eux aussi font face à l’opposition d’administrateurs influents, comme Alexander Langmuir (1910-1993), qui, à la tête de l’ancêtre des Centers for Disease Control dans les années 1950, maintient que la transmission dite « aéroportée » compte peu. Il change néanmoins rapidement d’avis devant les menaces de guerre bactériologique, dont les agents infectieux sont de petite taille et véhiculés par des aérosols. « L’histoire fait des mouvements de pendule surprenant », note Lydia Bourouiba.

    Mais si les Wells, après leur mort, sont reconnus, ils sont aussi mal compris. Les diverses recommandations actuelles remontent à leurs travaux pour évoquer cette frontière imaginaire des cinq micromètres entre aérosols et gouttelettes, alors même que les époux ont montré que des particules jusqu’à 100 micromètres restent en suspension dans l’air. L’équipe pluridisciplinaire pense avoir compris la méprise en rappelant que les Wells avaient aussi montré que, pour la tuberculose, seules les particules de moins de cinq micromètres pénètrent dans les voies profondes. Un argument biologique et non physique donc.

    « Dogmatisme »

    Satisfaction, néanmoins, pour ces scientifiques, les publications des Wells connaissent depuis un regain de citations dans la littérature. Un article pionnier de 1934 a ainsi été cité près de 130 fois depuis 2020, selon la base de données Scopus.

    « Une maladie transmissible par aérosols demande d’autres précautions que les distances. Les agences de réglementation sanitaire ne peuvent pas prétendre ne pas le savoir. Il est donc très surprenant et décevant de voir que le dogmatisme peut encore régner, alors qu’il faudrait rester curieux et l’esprit ouvert. Il faut s’efforcer d’exploiter toutes les avancées scientifiques pour agir rapidement et pour le bien de tous », conclut Lydia Bourouiba.

    En avril et mai 2021, l’Organisation mondiale de la santé et les CDC ont légèrement modifié leurs pages d’information sur le Covid-19. Il n’y est plus fait mention des cinq micromètres et le rôle de la transmission aéroportée est désormais mis en avant.

    Ce journal publie chaque jour un article sur l’aérosolisation et/ou l’aération. " Le sous-entendu est que les messages véhiculés ont minimisé le rôle de la transmission dite « aéroportée » du virus et donc induit des recommandations insuffisamment protectrices " ?

    • L’aération des lieux clos, angle mort du déconfinement
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/27/l-aeration-des-lieux-clos-angle-mort-du-deconfinement_6081623_3244.html

      Peu de mesures concrètes ont été prises en France pour réduire la transmission aérienne du SARS-CoV-2 dans les lieux ouverts au public, en les équipant par exemple de capteurs de CO2 ou, tout simplement, en rendant obligatoire l’ouverture des fenêtres.

      « Ouvrir les fenêtres au moins cinq minutes toutes les heures » dans les lieux qui reçoivent du public. Ce conseil de « bon sens » issu d’un avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), publié le 3 mai, fait pâle figure à côté des centaines de pages des protocoles sanitaires applicables depuis le 19 mai en terrasse des cafés et restaurants, dans les cinémas, les musées ou les bibliothèques. Mais il pourrait bien être l’un des plus importants pour combattre le Covid-19 à l’heure du déconfinement.

      Depuis un an, les preuves d’une transmission aérienne du SARS-CoV-2 s’accumulent, suggérant que des personnes peuvent être contaminées alors même qu’elles portent un masque ou se tiennent à 2 mètres les unes des autres. Jusque-là très prudente, l’Organisation mondiale de la santé a révisé sa position sur le sujet le 30 avril, indiquant « qu’une personne peut être infectée lorsqu’elle inhale des aérosols ».

      Une salle de classe équipée d’un boitier de mesure de qualité d’air intérieur, dans une école maternelle du 9e arrondissement, à Paris, le 19 mai 2021. RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

      Or, peu de mesures concrètes ont été prises en France pour rendre les lieux publics plus sûrs en les équipant par exemple de capteurs de CO2 afin de suivre en temps réel la qualité de l’air ou, tout simplement, en rendant obligatoire l’ouverture des fenêtres, comme c’est le cas depuis la rentrée dans les écoles allemandes.

      « Il est temps d’adapter les recommandations au regard des avancées de la littérature scientifique », plaident les experts du HCSP qui se sont « autosaisis » pour cet avis.
      Les données disponibles ne permettent pas d’établir des seuils à partir desquels il existe un risque d’infection : quantité de virus en suspension dans l’air, durée d’exposition. Mais « plus la concentration en aérosol est importante dans un espace donné, plus le risque de contamination est élevé », soulignent les auteurs de l’avis, rappelant qu’une part importante des cas – plus de la moitié, selon certaines estimations – sont liés à des personnes asymptomatiques ou présymptomatiques, qui ne toussent ni n’éternuent. Et que la contamination peut avoir lieu après que la personne infectée a quitté l’espace clos.

      Expérimentation « en vie réelle »

      Pour documenter le risque « en vie réelle », une expérimentation a été menée fin mars dans un collège des Yvelines. Des capteurs de CO2 et d’autres instruments de mesure de qualité de l’air ont été installés dans plusieurs classes de l’établissement, la cantine des élèves et celle des enseignants ou encore la salle des professeurs.

      A l’extérieur, la concentration en gaz carbonique est de l’ordre de 400 ppm (« parties par million », une unité souvent utilisée pour mesurer la pollution). « En intérieur, idéalement, il faudrait éviter de dépasser une concentration de 600 ppm, notamment dans les locaux où le port du masque n’est pas possible (…). Une concentration supérieure à 800 ppm est le signe d’une aération insuffisante dans un contexte de Covid-19 », est-il indiqué dans un document diffusé par l’éducation nationale en avril.

      Dans les faits, « le respect de ces recommandations dépend beaucoup des comportements individuels. Certains enseignants ouvrent systématiquement leurs fenêtres, certains jamais, d’autres de temps en temps », souligne le chimiste Jean-Louis Roubaty, qui a piloté l’étude. Dans une salle destinée à l’enseignement des langues étrangères, le taux de CO2 a ainsi pu dépasser 2 500 ppm, faute d’aération, tandis que dans la classe d’à côté, où l’enseignante faisait cours la fenêtre ouverte, ce taux était stable, autour de 600 ppm.
      Le chercheur a aussi pu constater que quelques minutes d’ouverture des fenêtres en plus ou en moins pouvaient changer la donne. Dans une classe en demi-jauge (quinze élèves), le taux de CO2 s’est élevé de 600 ppm à 1 300 ppm après une heure de cours, avant de redescendre à 1 000 ppm après trois minutes d’aération. Il a ensuite grimpé à plus de 1 500 ppm au cours de l’heure suivante, avant de retomber à 600 ppm après sept minutes d’aération à l’interclasse.

      Mesurer le taux de CO2

      A la cantine, la situation s’est avérée plus maîtrisée, avec une concentration en gaz carbonique inférieure à 800 ppm tout au long du service. « Mais le risque, là, est davantage d’arroser ses voisins avec des postillons », rappelle Jean-Louis Roubaty, en précisant que la disposition des élèves en quinconce, en demi-jauge, ne les empêche pas de discuter avec leurs voisins.
      Les lieux les plus difficiles à sécuriser « sont les zones de restauration collective, car on y parle, on est démasqué et c’est en intérieur »

      Dans le restaurant des professeurs, la situation était bien plus problématique, avec un taux de CO2 atteignant 2 000 ppm, bien que la jauge soit là aussi respectée. « Pour se couper du bruit de la cantine des élèves, les enseignants ferment la porte et personne n’ouvre la fenêtre, car il y en a toujours un pour se plaindre du froid », souligne le scientifique, précisant qu’il faisait pourtant assez doux dehors à ce moment-là.

      Ce monde « en miniature » reflète ce qui se passe dans bien des situations de la vie quotidienne : dans une salle de réunion, un restaurant, un cinéma ou un magasin. « En théorie, si le masque est bien porté, le risque est sous contrôle, mais dans la vraie vie, la totalité de l’air inspiré n’est pas filtrée car le masque fuit sur les côtés », indique le chimiste, qui a participé à la rédaction de plusieurs avis du HCSP sur les mesures à prendre pour limiter la propagation du SARS-CoV-2.
      Publié le 12 mai, le protocole sanitaire pour les commerces indique qu’il faudra « aérer les locaux par une ventilation naturelle ou mécanique ». « Idéalement », portes et fenêtres devraient rester ouvertes en permanence ou au minimum plusieurs minutes toutes les heures. Le taux de CO2 devra être mesuré : au-delà de 800 ppm, il faudra aérer ou réduire le nombre de clients et au-delà de 1 000, les commerces devront évacuer, le temps de redescendre en dessous de 800.

      Espaces intérieurs et extérieurs

      Ce dispositif « comporte des avancées » mais « on est encore loin d’un protocole de maîtrise du risque », commente Bruno Andreotti, professeur à l’Université de Paris et chercheur à l’Ecole normale supérieure. A 800 ppm, « le risque est acceptable », à condition, toutefois, d’être « masqué correctement », fait-il valoir, soulignant « qu’un FFP2 filtre beaucoup mieux qu’un petit masque en tissu ou un chirurgical mal mis ». Surtout, fixer un seuil aussi élevé que 1 000 ppm « n’est pas sérieux », ajoute ce scientifique.

      Les lieux les plus difficiles à sécuriser « sont les zones de restauration collective, car on y parle, on est démasqué et c’est en intérieur ». Les restaurants doivent à nouveau accueillir des clients en intérieur à partir du 9 juin, en limitant tout d’abord l’affluence à la moitié de leur capacité. Selon le protocole gouvernemental, l’idéal est donc de « privilégier une ventilation de la pièce par deux points distincts (porte et fenêtre par exemple) » pour créer des courants d’air. Bruno Andreotti préconise cependant des investissements supplémentaires, « quitte à ce que l’Etat mette la main à la poche ».

      En extérieur, le risque des aérosols est beaucoup moins élevé que dans les espaces intérieurs mal ventilés. Mais en terrasse, il n’est pas nul, car on parle fort, on est rapproché et on n’a pas de masque. Près d’une personne infectée, on peut inhaler les aérosols avant qu’ils soient dispersés dans l’air, explique M. Andreotti, selon qui le risque dépend donc de deux paramètres : la distance et la vitesse du vent.

      « Sur une terrasse très bien ventilée, on peut laisser un mètre entre les chaises. Mais si elle n’est pas bien ventilée, il faut mettre plus de distance et rajouter du vent, avec de gros ventilateurs de chantiers » correctement orientés, indique le physicien en regrettant que ces points manquent dans les directives officielles. Il « encourage les restaurateurs à mener des expériences » pour visualiser la dispersion des aérosols et déterminer le meilleur emplacement des tables.

      « Maîtriser la ventilation, c’est maîtriser le risque »

      Les restaurateurs, pour leur part, regrettent qu’aucune étude scientifique n’ait été réalisée en amont de la définition des jauges. « Jusqu’en novembre [2020], la limite était de dix personnes par table, maintenant c’est six, mais il n’y a eu aucun débat sur ce chiffre, pas plus que sur la jauge à 50 % », indique-t-on à l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie.

      « Ces seuils sont arbitraires. C’est une incitation à la prudence », avance Didier Lepelletier, membre du HCSP. « L’objectif, dans cette période incertaine, est de voir comment cela se passe. Chaque étape doit être un succès, car les Français ne comprendraient pas qu’on revienne en arrière », poursuit ce médecin spécialisé en santé publique.

      Selon lui, conduire des expérimentations en terrasse n’aurait pas beaucoup de sens. « Placer des capteurs à l’extérieur ne va rien donner, car tout dépend de l’endroit où vous les disposez, de la configuration des lieux, et de la météo, estime Didier Lepelletier. On ne peut pas tout mesurer et dans la vie réelle, tout est d’abord une question de responsabilité. »

      Pragmatique, il suggère d’abord aux établissements recevant du public de vérifier l’état de leur ventilation mécanique pour s’assurer qu’elle est conforme aux exigences fixées par le « règlement sanitaire départemental type ». « Maîtriser la ventilation, c’est maîtriser le risque. Si les lieux s’avèrent mal ventilés, il ne faut pas accueillir de public », martèle-t-il, en rappelant qu’« on n’est pas en Israël ni aux Etats-Unis », où la moitié de la population a déjà reçu au moins une dose de vaccin.

      Covid-19 : mesurer le CO2 pour mieux aérer et diminuer la transmission, 23 avril 2021
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/04/23/covid-19-mesurer-le-co2-pour-mieux-aerer-et-diminuer-la-transmission_6077734

      Limiter la transmission du SARS-CoV-2 par voie aérienne, enjeu crucial du déconfinement, 04 mai 2021
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/04/limiter-la-transmission-du-sars-cov-2-par-voie-aerienne-enjeu-crucial-du-dec

  • Pénurie et flambée des prix : la filière bois au bord de la crise de nerfs
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/05/26/penurie-et-flambee-des-prix-la-filiere-bois-au-bord-de-la-crise-de-nerfs_608

    Le marché est soumis à de fortes tensions. A la clé, des délais d’approvisionnement qui s’allongent et des chantiers retardés.

    Ce qui devait être un simple appel pour s’assurer que la commande passée en février d’un millier de panneaux de particules était bien livrée le lendemain a été une nouvelle déconvenue pour Christophe Bonnin, qui codirige, avec sa sœur Karine Bouhier, Les Charpentiers de l’Atlantique, une entreprise spécialisée dans le gros œuvre en bois. « Vous n’êtes pas au courant ? On a supprimé toutes les commandes. On alloue maintenant des lots par pays, et aux commerciaux de chaque secteur », s’est entendu répondre, le 20 mai, celui qui composait déjà, depuis janvier, avec des délais d’approvisionnement passés d’un à quatre mois pour certaines poutres.

    Quant au deuxième camion, attendu en juillet pour démarrer le chantier d’une école et d’une crèche dans le sud des Hauts-de-Seine, il a aussi été annulé, a répondu l’usine luxembourgeoise. « Je vais chercher des matériaux de remplacement, mais ce sont les mêmes fabricants, ils sont débordés », poursuit Christophe Bonnin. Et c’est sans compter la hausse des prix. Avec sa sœur, ils s’attendent à des surcoûts de 10 % sur certaines opérations, quand leurs marges n’étaient que de 3 % ou 4 %. « Mais cela, on ne regarde même plus. On est prêts à tout acheter pour ne pas retarder les chantiers. »
    Dans le petit milieu qu’est celui du bois, les anciens, souvent à la tête d’entreprises héritées du père ou du grand-père, sont formels : les tensions que rencontre actuellement le secteur et les conséquences sur les chantiers sont sans précédent. « En 1974, au moment du choc pétrolier, les prix avaient augmenté de 30 %. Mais jamais je n’ai vécu une telle crise », observe Luc Charmasson, 74 ans, président du Comité stratégique de la filière bois, qui confie ne « même plus savoir comment conseiller [s]on fils Thomas », qui dirige le groupe Gipen-Roux.

    Un effet Covid-19
    Ce n’est pas la ressource en forêt qui manque, précisent d’emblée les scieurs, constructeurs et promoteurs. Tous redoutent que cette crise, « conjoncturelle » – insistent-ils –, freine l’engouement pour un matériau qui, rappellent-ils, répond aux impératifs de réduction de l’empreinte carbone des bâtiments. Mais la chaîne de production du bois est indéniablement grippée et pourrait l’être encore plusieurs mois, reconnaissent-ils.
    « En 1974, au moment du choc pétrolier, les prix avaient augmenté de 30 %. Mais jamais je n’ai vécu une telle crise », Luc Charmasson, président du Comité stratégique de la filière bois […]

    #paywall

    dans la partie visible, rien sur la ou les causes…
    dans le bâtiment, on évoque la spéculation

    • peut-être aussi, des anticipations sur une future interdiction par la Russie d’exportation de troncs bruts et l’appétit chinois pour le bois de construction …
      (article de novembre 2020)

      Russia plans to implement log export ban by 2022 - Wood Business
      https://www.woodbusiness.ca/russia-plans-to-implement-log-export-ban-by-2022

      Softwood log exports from Russia have been in steady decline for the past 15 years and could reach zero in 2022 if President Putin’s new log export ban is implemented

      In a recent statement, Russian president Vladimir Putin ordered the government to strictly control the exportation of roundwood and low-value forest products, and to clamp down on the illegal trade of logs (in his terms: “hard-hitting decriminalization of the industry”).

      He also requested a “complete ban on shipments of unprocessed or roughly processed conifer and valuable hardwood out of Russia by January 1, 2022.

      This statement would indicate that lower-value hardwood logs, such as birch pulplogs exported to Finland, may be excluded from the future export ban.

      To encourage domestic processing of Russian timber, Putin also wants to implement a government program of subsidized loans for investing in wood processing facilities, primarily in Siberia and Russia’s Far East, targeting the growing wood markets in Asia.

      These industry loans would be available for facilities producing lumber and panels, and pellet manufacturers which predominantly use small-diameter logs for their wood furnish.

      If the log ban is enacted, it will be the end of Russia’s long-lasting role as one of the world’s largest exporter of softwood logs. Over many decades, the country exported large volumes of wood raw-material, predominantly to forest products manufacturers in Asia and Europe.

      Softwood log export volumes peaked at 37 million m3 in 2006, but when log export tariffs were implemented in 2008, shipments fell dramatically and were down to only 8.5 million m3 in 2019.

      This year, the decline has continued and only an estimated six million m3 is likely to be exported, according to the Wood Resource Quarterly. A majority of the shipments have gone to China (about 75 per cent) and Finland (10 per cent) in the first half of 2020.

      Russian hardwood log exports have fluctuated between 7-8 million m3 the past five years but are likely to fall in the next two years if higher-value logs such as oak and ash are banned for exports.

      China has sourced about 10-12 million m3 of softwood and hardwood logs annually from Russia for the past five years. Subsequently, the log export ban will substantially impact the future sourcing of both wood raw-material and processed products to China, a potentially troublesome scenario due to their outlook for increased consumption of forest products.

    • Comme pour les autres matériaux, il y a eu, bien sûr, un effet Covid-19. La mise à l’arrêt des scieries et des usines de transformation a fait chuter la production mondiale. Mais personne n’avait anticipé une reprise aussi forte et rapide. La demande est d’abord venue des Etats-Unis. Les milliards injectés dans l’économie par les présidents Trump et Biden ont dopé la #construction comme jamais. « Au printemps, on a atteint un niveau supérieur à celui de 2019, lorsque la mise en chantier de logements était remontée à 1,5 million, voire 1,6 million de logements, détaille Philippe Chalmin, professeur d’histoire économique à l’université Paris-Dauphine. Cela nous ramène à des niveaux qu’on n’avait pas connus depuis 2007. » Or, aux Etats-Unis, 80 % des maisons individuelles sont en bois.

      Cette demande subite, conjuguée à des stocks encore trop faibles, a fait s’envoler les cours sur le marché à terme de la Bourse de Chicago. Habituellement, les prix du lumber, le bois d’œuvre, oscillent entre 300 et 500 dollars (entre 245 et 408 euros). Ils ont été multipliés par quatre. On parlait déjà de record, à l’été 2020, quand les 1 000 pieds-planche (2,36 m3) approchaient la barre des 1 000 dollars, atteinte en décembre. Mais cet hiver, un pic a même été enregistré à 1 600 dollars, avant que la courbe ne se stabilise autour des 1 200 dollars. « Les importateurs américains se sont branchés sur le marché européen » , poursuit M. Chalmin, et ont acheté du résineux aux pays scandinaves, à l’Allemagne et à l’Autriche.

      De multiples conséquences en bout de chaîne

      Dans le même temps, la demande a aussi grimpé en France. Elle n’est pas seulement due à cette passion soudaine des cafetiers pour les terrasses en palettes. Les Français confinés ont voulu surélever leur maison, aménager des espaces extérieurs. Les scieurs, ils sont plus d’un millier, qui s’approvisionnent sur la forêt française – la quatrième d’Europe en termes de surface –, ont tenté de suivre. Mais même en faisant travailler les équipes le samedi, en annulant des vacances, la capacité de l’outil de production stagne à 120 % et ne suffit pas à couvrir les besoins d’un marché auquel manque aussi une partie des stocks partis outre-Atlantique. Les scieurs français ont dû faire des choix : « On a réduit nos exportations pour privilégier le territoire national » , explique Jean Piveteau, le président du groupe vendéen du même nom. Et, reconnaissent-ils, les clients qui soutenaient le bois français ont été servis les premiers.

      En bout de chaîne, où les livraisons et même les prix ne sont plus garantis, les conséquences sont multiples. La situation pour les entreprises devenait si délicate que, sous la pression de la Fédération française du bâtiment, le gouvernement a demandé, le 20 mai, à l’Etat, de montrer l’exemple en n’appliquant pas de pénalités lorsque le retard est lié « aux envolées des prix des matières premières ou aux pénuries d’approvisionnement » . Les collectivités sont invitées à faire de même. Pour le privé, c’est une autre histoire. Quant aux prix, « on commande sans connaître le montant, et pour des contrats conclus avec les chiffres de 2020, détaille Thomas Charmasson. Or, pour des sociétés comme la nôtre, la matière première représente 35 % à 40 % de la vente globale d’un bâtiment. »

      Une compétition accrue

      La décision prise par la Russie, le deuxième exportateur mondial de bois, d’interdire, dès 2022, l’exportation de certaines essences de grumes – les troncs bruts –, n’arrange rien au tableau et ne fait qu’accroître la compétition autour d’une ressource mondialement chassée. Un négociant lituanien ambitionne d’acheter les lots d’une des plus grandes ventes annuelles de résineux de l’Office national des forêts pour les envoyer en Chine.

      Tout cela plaide pour une meilleure structuration de la filière. Le mouvement est enclenché. Début mai, Bouygues Bâtiment signait un contrat-cadre avec le groupe vendéen Piveteaubois, roi du résineux, pour sécuriser son approvisionnement en panneaux pour plus de deux années à venir. Bpifrance, la banque publique d’investissement, est, elle, sur le point d’annoncer que son objectif de réunir 75 millions d’euros pour lancer son nouveau fonds de soutien aux industriels du #bois est déjà largement atteint.

  • Ile-de-France : un rapport mesure l’emprise de la location touristique au détriment du logement des Franciliens
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/05/27/ile-de-france-un-rapport-mesure-l-emprise-de-la-location-touristique-au-detr

    A Paris, les efforts de création de nouveaux logements sont anéantis par le développement des locations de type Airbnb.

    Les chiffres inédits, publiés jeudi 27 mai, par l’Institut Paris Région, établissent de façon indiscutable ce que les plates-formes de locations saisonnières de type Airbnb ont toujours nié : leur impact massif sur le basculement du parc parisien de résidences principales au profit des touristes et au détriment des habitants.

    A la demande de la région Ile-de-France, cet institut d’urbanisme a mesuré précisément cette offre dans toutes les communes en se basant sur deux banques de données, l’américaine AirDNA, concentrée sur Airbnb et Abritel-HomeAway, et la française Trackeet qui ausculte les annonces publiées sur douze sites, les deux leaders mais aussi Booking, TripAdvisor, Leboncoin, SeLoger, PAP… Trackeet montre, au passage, le poids écrasant d’Airbnb qui truste environ 80 % des annonces (76 % à Paris, 84 % en petite couronne), devant Abritel-HomeAway (11,5 %) ou Booking (7 %).

    L’étude confirme l’explosion spectaculaire, en quelques années, du phénomène de la location touristique à Paris et dans sa région. Entre 2011, date d’arrivée d’Airbnb en France, et 2019, avant la pandémie, l’offre est, en effet, passée de 20 000 à 88 000 appartements rien qu’à Paris – 120 000 pour la région entière.

    « Une offre illégale »
    Selon les auteurs, 29 % de ces logements sont loués plus de 120 jours par an, durée au-delà de laquelle la loi impose une autorisation et un changement d’usage – qui doit passer d’« habitation » à « commercial » – dans les communes qui ont adopté cette réglementation, telle Paris. Cette part des locations quasi professionnelles monte à 35 % dans les Hauts-de-Seine et 31 % dans le Val-de-Marne.

    Or, dit le rapport, « si l’on considère les difficultés auxquelles un bailleur doit faire face en théorie pour proposer une offre légale de ce type dans la capitale, [puisqu’il doit] en particulier, compenser la surface d’habitation perdue, voire le double (…) dans les quartiers centraux, tout laisse donc à penser qu’une majorité de ces locations saisonnières parisiennes relèvent tout simplement d’une offre illégale. »

    #paywall

    • De 2011 à 2017, selon les chiffres du recensement Insee, la capitale a, certes, gagné 26 700 logements mais a, pour la première fois, perdu 23 900 résidences principales au profit de #résidences_secondaires ou occasionnelles qui ont, elles, crû de 50 600 unités dans la même période. L’étude estime que 40 % de la baisse du nombre de résidences principales est imputable à la location touristique qui capte, désormais, 6 % des logements parisiens, une proportion qui grimpe à 18 % dans le 2e arrondissement, 16 % dans le 3e, 13 % dans le 4e et plus de 9 % dans les 8e, 9e et 10e arrondissements.

      « La région Ile-de-France estime qu’il faut construire 70 000 logements par an pour accueillir les 50 000 nouveaux habitants et renouveler le parc, un chantier qui mobilise beaucoup de fonds publics mais, dans le même temps, ces efforts sont contrecarrés par l’hémorragie de logements existants vers la location touristique » , remarque Martin Omhovère, directeur du département habitat et société de l’Institut Paris Région.

      Un effet centrifuge

      Par un effet centrifuge, le phénomène Airbnb s’étend à l’Ile-de-France. De nombreuses communes des Hauts-de-Seine affichent des centaines d’annonces de location de plus de 120 jours par an : pas moins de 410 sur les 1 672 de Boulogne-Billancourt ; 161 sur 654 à Issy-les-Moulineaux ; 226 sur 874 à Courbevoie ; 169 sur 764 à Neuilly-sur-Seine…

      « Les réglementations, renforcées depuis la loi pour l’Accès au logement et à un urbanisme rénové [loi Alur du 24 mars 2014] puis la loi pour une République numérique [du 7 octobre 2016] et la loi pour l’Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique [loi Elan, du 23 novembre 2018], ont tenté de réguler ce far-west de la location de courte durée, analyse Emmanuel Trouillard, géographe et coauteur de l’étude. Mais, retardées par des recours judiciaires jusque devant la Cour européenne de justice, elles n’ont pas encore pu démontrer leur efficacité et leur impact reste incertain », juge-t-il.

      Outre Paris, dix-huit communes parmi les plus impactées ont instauré l’autorisation de changement d’usage et une télédéclaration obligatoire de meublé touristique, dont Boulogne-Billancourt, Levallois-Perret, Neuilly-sur-Seine ou Versailles. « Là où ces dispositions ont été mises en place dès 2017 ou 2018, on constate une légère décrue du nombre total de locations saisonnières », rapporte l’étude.

      Des effets positifs

      La « airbnbisation » a, selon les auteurs, des effets positifs dans les communes qui manquent d’hébergements touristiques économiques, le prix moyen, par lit et par nuitée, étant de 46 euros. Autour de Disneyland-Paris (Marne-la-Vallée) où se pressent, chaque année, en temps normal, 18 millions de visiteurs, cette offre correspond aux besoins des familles. Versailles et son château attirent huit millions de visiteurs par an et la location touristique y complète la capacité d’hôtels locaux plutôt haut de gamme, comme à Auvers-sur-Oise (300 000 visiteurs par an), à Provins, à Fontainebleau (500 000 visiteurs).

      Des appartements à louer en courte ou moyenne durée ont aussi leur utilité près des hôpitaux, pour accueillir patients et familles, comme c’est le cas près de l’Hôpital américain, à Neuilly, ou de l’hôpital Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne).
      « Lors de grandes compétitions sportives, le nombre de locations touristiques est décuplé autour du lieu de l’événement, observe Marion Tillet, coautrice de l’étude en tant que géographe spécialiste du tourisme. A Guyancourt [Yvelines], la Ryder Cup de golf, par exemple, a, en septembre 2018, multiplié le nombre de ces locations, passé de 104 à 444. On peut s’attendre au même effet pour la Coupe du monde de rugby, en 2023, puis les Jeux olympiques et paralympiques, en 2024. »

      #immobilier #meublés #profytasion

  • La France entend imposer un « isolement obligatoire » pour les voyageurs arrivant du Royaume-Uni
    https://www.lemonde.fr/international/article/2021/05/26/la-france-entend-imposer-un-isolement-obligatoire-pour-les-voyageurs-arrivan

    La France entend imposer un « isolement obligatoire » pour les voyageurs arrivant du Royaume-Uni. La date d’application de cette mesure, prise en raison de la résurgence du variant dit « indien » outre-Manche, sera « précisée dans les prochaines heures », a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Alors que la progression du variant du coronavirus B.1.617.2, dit « indien », menace le déconfinement au Royaume-Uni, la France va mettre en place un « un isolement obligatoire » pour les voyageurs qui en proviennent a annoncé, mercredi 26 mai, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. Lors de sa traditionnelle conférence de presse tenue à l’issue du conseil des ministres, M. Attal a fait savoir que la date d’application de cette mesure sera « précisée dans les prochaines heures ».Cette décision fait suite à celle de l’Allemagne, le 23 mai, de soumettre les voyageurs venus d’outre-Manche à une période de quarantaine incompressible. « L’Allemagne a annoncé il y a quelques jours des mesures supplémentaires (…) pour les personnes qui proviennent du Royaume-Uni et la France va prendre des mesures semblables », a déclaré le porte-parole du gouvernement.Jusqu’alors, seize pays faisaient l’objet d’une quarantaine obligatoire en France, dont le Brésil, l’Inde, l’Argentine ou la Turquie. Pour ces territoires, les forces de l’ordre peuvent vérifier de manière inopinée la présence des voyageurs sur leur lieu de quarantaine et leur infliger une amende de 1 000 à 1 500 euros en cas d’absence.
    Les voyageurs doivent aussi présenter un test PCR négatif de moins de trente-six heures (au lieu de soixante-douze heures), ou un test PCR négatif de moins de soixante-douze heures accompagné d’un test antigénique négatif de moins de vingt-quatre heures.

    #Covid-19#migrant#migration#france#grandebretagne#allemagne#sante#variant#quarantaine#depistage#circulation#frontiere

  • Air Algérie va reprendre ses vols vers quatre pays, dont la France
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/05/25/air-algerie-va-reprendre-ses-vols-vers-quatre-pays-dont-la-france_6081365_32

    Air Algérie va reprendre ses vols vers quatre pays, dont la France. Après une suspension de plus de quinze mois en raison de la pandémie de Covid-19, trois liaisons hebdomadaires avec Paris et Marseille seront assurées à partir du 1er juin.
    Le 1er juin, Air Algérie va reprendre progressivement ses vols à destination de quatre pays après une suspension de plus de quinze mois en raison de la pandémie de Covid-19, a annoncé, lundi 24 mai, un communiqué des services du premier ministre diffusé par l’agence APS. « Trois vols hebdomadaires de et vers la France seront assurés » à partir du 1er juin par la compagnie algérienne, à raison de deux vols de/vers Paris et un vol de/vers Marseille, en plus d’un vol hebdomadaire qui sera assuré de/vers la Turquie (Istanbul), l’Espagne (Barcelone) et la Tunisie (Tunis), selon le texte.
    Plusieurs millions d’Algériens de l’étranger ont dû composer avec la fermeture des frontières et la suspension des vols commerciaux et des liaisons maritimes décidées le 17 mars 2020. Depuis, les autorités ont organisé des vols de rapatriement pour leurs ressortissants, sous conditions, mais ces derniers ont été suspendus le 1er mars en raison de l’apparition du variant anglais, fin février, en Algérie.
    Les autorités avaient indiqué le 18 mai que les frontières terrestres resteraient fermées alors que les liaisons aériennes reprendraient, elles, à partir du 1er juin. Les frais de confinement et de dépistage à l’arrivée seront à la charge des passagers, qui devront s’en acquitter avant l’embarquement. Un confinement de cinq jours sera obligatoire dans un des hôtels désignés par les autorités. En cas de test positif après ce confinement, le passager devra payer un second séjour de cinq jours à l’hôtel. Auparavant, les personnes rapatriées étaient entièrement prises en charge par l’Etat dans les hôtels. Le communiqué ne précise pas pourquoi le nombre de vols est passé à six par semaine alors que les autorités avaient annoncé la semaine dernière que la reprise des liaisons aériennes se ferait avec cinq vols quotidiens. Plus de 3 500 décès et près 127 000 cas ont été recensés en Algérie depuis le premier cas de Covid-19, détecté le 25 février 2020.

    #Covid-19#migrant#migration#algerie#frontiere#reouverture#circulation#sante#confinement#rapatriement#variant#depistage

  • Passe sanitaire : les lieux dans lesquels il sera nécessaire
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/25/passe-sanitaire-les-lieux-dans-lesquels-il-sera-necessaire_6081399_3244.html

    Passe sanitaire : les lieux dans lesquels il sera nécessaire. Le secrétaire d’Etat chargé de la transition numérique, Cédric O, a détaillé les modalités d’utilisation du passe sanitaire, nouvel outil de l’application TousAntiCovid développée par le gouvernement, qui permettra de poursuivre le déconfinement.
    Cet outil prévu par un projet de loi en examen au Parlement doit faire l’objet d’un dernier vote à l’Assemblée nationale, mardi 25 mai.
    Cet outil prévu par un projet de loi en examen au Parlement doit faire l’objet d’un dernier vote à l’Assemblée nationale, mardi 25 mai.
    29 mai, 9 juin, 1er juillet… Dans un entretien au Parisien, mardi 25 mai, le secrétaire d’Etat chargé de la transition numérique et des communications électroniques, Cédric O, détaille les modalités d’utilisation du passe sanitaire, nouvel outil de l’application TousAntiCovid développée par le gouvernement, qui permettra de poursuivre le déconfinement.
    Cet outil prévu par un projet de loi en examen au Parlement doit faire l’objet d’un dernier vote à l’Assemblée nationale, mardi, puis au Sénat le 27 mai, valant adoption définitive par le Parlement. Le 29 mai, l’Assurance-maladie mettra à disposition de tous les vaccinés leur certificat de vaccination sous la forme d’un QR code. Ils pourront le télécharger sur le site attestationvaccin.ameli.fr ou appeler leur caisse d’assurance-maladie. Le 9 juin, le passe sanitaire entrera en vigueur pour les grands rassemblements. Ce passe subordonnera l’accès aux grands rassemblements ou à certains lieux à la présentation d’un résultat négatif de dépistage du virus, d’un justificatif de vaccination ou encore d’une attestation de rétablissement après une contamination.La Défenseure des droits, Claire Hédon, a manifesté son inquiétude à l’égard de ce dispositif, demandant aux autorités des « précisions ». Dans Le Parisien, le secrétaire d’Etat prévient que « le passe sanitaire ne peut s’appliquer qu’aux cas définis par la loi, tout autre usage est illégal ».
    (...)
    Dans le domaine du tourisme : le passe sanitaire ne sera requis que pour les navires de croisière au-delà de 1 000 passagers ; sa présentation n’est pas envisagée, quelle que soit la jauge, pour les hôtels, campings, ou tout autre lieu de villégiature.Le certificat sanitaire européen, qui a fait l’objet d’un accord jeudi entre le Parlement européen et les Etats membres de l’Union européenne, entrera en vigueur le 26 juin, a expliqué, dimanche, Cédric O sur Franceinfo. A partir du 1er juillet, il sera nécessaire pour voyager en Europe. A ce jour, quelque 16 millions et demi de Français ont téléchargé l’application TousAntiCovid.

    #Covid-19#migrant#migration#france#UE#passesanitaire#certificatsanitaireeuropeen#frontiere#circulation#tourisme

  • Judith Butler : « Certains pensent être plus dignes d’être pleurés que d’autres »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/05/21/judith-butler-certains-pensent-etre-plus-dignes-d-etre-pleures-que-d-autres_

    [...] dans certaines conditions, vivre est pire que mourir. On peut envisager la #vie comme une persistance de l’organisme, mais cette « persistance » est la condition minimale de la vie humaine ; il ne s’agit pas d’un mouvement délibéré ou même volontaire.

    En effet, certaines dimensions importantes de la vie, de la poursuite de la vie, sont involontaires, et peuvent même apparaître, à l’esprit conscient, comme un affront, voire une curiosité. Quand une personne est traitée comme une chose morte, une chose morte néanmoins vivante, on peut penser qu’il vaut mieux être mort plutôt que de continuer à vivre ainsi. Il est intéressant de constater que, dans certaines conditions extrêmes d’assujettissement, la #mort n’apparaît pas toujours comme une issue. Les individus asservis peuvent trouver ou non une issue, mais continuer à vivre peut devenir une forme de résistance, une façon de défier « l’état de mort » qui leur a été imposé. Ou alors continuer à vivre peut devenir une double peine.

    #paywall

  • Vaccins contre Covid-19 : feu vert pour le certificat sanitaire européen
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/20/covid-19-dans-le-monde-les-vaccins-efficaces-contre-tous-les-variants-assure

    Vaccins contre Covid-19 : feu vert pour le certificat sanitaire européen
    Très attendu par les pays les plus dépendants du tourisme, ce certificat sanitaire européen destiné à fournir un cadre harmonisé pour faciliter les déplacements au sein de l’UE, devrait entrer en vigueur au 1er juillet.Les vaccins actuellement disponibles et approuvés sont, jusqu’à présent, efficaces contre « tous les variants du virus », a assuré l’Organisation mondiale contre la santé (OMS), jeudi 20 mai, tout en appelant à continuer à agir avec « prudence » face au Covid-19.Si, en Europe, la situation sanitaire s’améliore, les voyages internationaux doivent toujours être évités « face à une menace persistante et à de nouvelles incertitudes », a prévenu Hans Kluge, le directeur de l’OMS Europe, notamment celles liées au nouveau variant préoccupant, décelé d’abord en Inde mais identifié dans la moitié de la cinquantaine de pays de la zone.« C’est une menace incertaine », a souligné Catherine Smallwood, chargée des situations d’urgence à l’OMS Europe. « La pandémie n’est pas terminée ». « Il n’y a pas de risque zéro », a déclaré, de son côté, M. Kluge. « Les vaccins sont peut-être une lumière au bout du tunnel, mais nous ne pouvons pas nous laisser aveugler par cette lumière. »Cette annonce survient alors que la vaccination se poursuit dans la plupart des pays et que certains ont décidé de « rouvrir ».
    L’horizon se dégage pour les voyages au sein de l’Union européenne (UE) cet été malgré la pandémie : les eurodéputés et les Etats membres sont parvenus à un accord sur le passe sanitaire européen, qui devrait entrer en vigueur au 1er juillet.« Fumée blanche : nous avons un accord sur la proposition de la Commission de [mettre en place un] certificat numérique européen Covid », a tweeté le commissaire européen Didier Reynders. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a souligné que ce certificat serait « un élément-clé sur la voie d’une reprise des voyages de façon sûre et aisée à travers l’UE ».Les représentants du Parlement européen et des Vingt-Sept sont parvenus à un compromis au terme d’une quatrième séance de négociations, menées à un rythme accéléré, sous la pression du calendrier. Très attendu par les pays les plus dépendants du tourisme, et initialement suggéré par la Grèce, ce certificat sanitaire européen est destiné à fournir un cadre harmonisé pour faciliter les déplacements au sein de l’UE cet été. Il contient un code QR indiquant que son titulaire a été vacciné, qu’il a passé un test négatif ou encore qu’il dispose d’une immunité après avoir été infecté par le Covid-19. Le compromis trouvé mentionne la nécessité de tests « abordables et accessibles », et l’engagement de la Commission européenne à mobiliser 100 millions d’euros pour acheter des tests, en recourant à un financement européen, « l’instrument d’aide d’urgence », et au besoin 100 millions supplémentaires, selon un texte consulté par l’AFP. Le texte prévoit que les Etats membres « s’abstiennent d’imposer des restrictions de voyage supplémentaires » comme des tests ou une période d’isolement, « à moins qu’ils ne soient nécessaires et proportionnés pour protéger la santé publique ».

    #Covid-19#migrant#migration#sante#UE#passeportvaccinal#certificatsanitaireeuropeen#codeQR#circulation#deplacement#frontiere#santepublique#immunite#vaccination

  • Covid-19 dans le monde : la pandémie a fait plus de 6 millions de morts, estime l’OMS
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/21/covid-19-dans-le-monde-le-bresil-a-detecte-des-premiers-cas-de-variant-indie

    Premiers cas de variant indien du Covid-19 au Brésil, confinement en Argentine
    Le Brésil a détecté ses premiers cas de variant indien du coronavirus, sur six membres d’équipage arrivés à bord d’un cargo battant pavillon de Hongkong dans le nord-est du pays, a-t-on appris jeudi. Des tests « ont révélé la présence du variant B.1.617.2 du Covid-19 sur des prélèvements effectués sur des membres d’équipage du Shandong-Da-Zhi », partis d’Afrique du Sud, a annoncé le secrétariat de la santé de l’Etat du Maranhao. « A ce stade, aucune transmission locale du variant indien n’a été décelée », ajoute le secrétariat. « Au total, quinze membres d’équipage ont été testés positifs au Covid-19, et neuf, négatifs. Les six échantillons avec la plus haute charge virale ont tous révélé la présence du B.1.617.2 », précise encore le secrétariat. Le minéralier de 360 mètres a été placé en quarantaine et les membres d’équipage ont dû rester confinés dans leur cabine, à l’exception de trois malades, amenés à terre pour recevoir un traitement. Tous les soignants ayant été en contact avec ces membres d’équipage ont subi des tests. « Nous allons tracer tout le monde, soit environ 100 personnes », a déclaré le secrétaire à la santé de cet Etat, Carlos Lula.

    #Covid-19#migrant#migration#bresil#sante#variant#circulation#frontiere#depistage#soignant#personnelnaviguant

  • Covid-19 Les personnes vaccinées » du monde entier bientôt les bienvenues en Espagne.
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/21/covid-19-dans-le-monde-le-bresil-a-detecte-des-premiers-cas-de-variant-indie

    « L’Espagne laissera entrer sur son territoire à partir du 7 juin « toutes les personnes vaccinées » quel que soit leur pays d’origine, a annoncé, vendredi, le chef du gouvernement, Pedro Sanchez.Les Britanniques, qui fournissent en temps normal le premier contingent de touristes en Espagne, seront, autorisés à venir librement à partir de lundi, alors que seuls les voyages considérés comme « essentiels » leur étaient permis jusqu’à présent, a précisé M. Sanchez au cours d’une intervention lors du Salon international du tourisme Fitur. L’Espagne, qui était la deuxième destination touristique au monde après la France avant la pandémie, espère attirer en 2021 environ 45 millions de touristes étrangers, soit moitié moins qu’avant l’épidémie. Le retour des Britanniques, notamment, sur les plages de la Costa del Sol, est crucial pour l’Espagne, qui tirait 14 % de son produit intérieur brut (PIB) du tourisme avant la pandémie.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#grandebretagne#sante#vaccination#voyagessentiel#tourisme#economie#pandemie

  • A Madrid, 55 pays des cinq continents réunis pour réactiver le tourisme international
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/05/21/a-madrid-55-pays-des-cinq-continents-pour-reactiver-le-tourisme-internationa

    A Madrid, 55 pays des cinq continents réunis pour réactiver le tourisme international. La foire internationale du tourisme de Madrid, Fitur, a été le dernier grand salon professionnel du genre célébré avant la pandémie, en janvier 2020. Elle est à présent le premier grand événement du secteur à reprendre un format présentiel en Europe. Du 19 au 23 mai, Fitur prévoit d’accueillir 10 000 visiteurs dans le palais des expositions Ifema – le même qui, durant la première vague de la pandémie, avait été transformé en un vaste hôpital de campagne pour malades du Covid-19. A présent, l’Espagne, avec un taux d’incidence de moins de 150 cas pour 100 000 habitants sur quatorze jours, a remonté la pente et attend avec impatience l’approbation du certificat vert européen par l’Union européenne – le passe sanitaire – pour réactiver le secteur du tourisme. Ce dernier pesait pour 13 % du produit intérieur brut en 2019.
    Si les perspectives sont loin des chiffres de 2020, quand plus de 11 000 entreprises de 165 pays et régions du globe et 150 000 professionnels avaient fait le déplacement, le gouvernement espagnol a misé gros sur une édition de Fitur dont le slogan est « Tourism is Back » (« le tourisme est de retour »). Afin de faciliter la venue de représentants d’un maximum de pays possibles, il a donné à l’événement un caractère d’« intérêt public », lui permettant de concéder facilement aux participants étrangers des visas pour « voyage essentiel » et de permettre aux entreprises espagnoles qui y participant de déduire leurs frais de leurs impôts. Près de 5 000 entreprises de 55 pays des cinq continents, 50 000 professionnels et 37 représentations officielles internationales, sont ainsi attendues. De la Colombie à la Russie, en passant par l’Egypte, l’Italie, le Mexique, les Maldives, la Tunisie ou la Turquie, l’événement veut marquer un grand coup. Pour accéder au palais de l’Ifema, toutes les personnes accréditées doivent fournir un test PCR de moins de 72 heures, ou un test antigénique si elles se trouvent déjà en Espagne. La jauge sera fixée à 50 % et le port du masque, bien entendu, obligatoire. Enfin, les professionnels qui n’auront pas fait le déplacement pourront se connecter sur la nouvelle plate-forme numérique Fitur Live Connect.Sur place, dans un espace consacré à la « mobilité sûre », près de vingt-trois protocoles de sécurité « anti-Covid » seront présentés. Et vendredi 21 mai, l’application qui doit être mise en fonctionnement en Espagne une fois le certificat digital vert européen approuvé sera dévoilée officiellement en présence du chef du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez. « L’Espagne est prête », a insisté ces derniers jours la ministre du tourisme, Reyes Maroto, qui a qualifié Fitur de « point d’inflexion pour réactiver le secteur du tourisme ». Pour le président du comité d’organisation de Fitur et président d’Iberia, Javier Sánchez-Prieto, la foire va démontrer « qu’il est possible de conjuguer santé et économie ». L’Espagne espère accueillir, cet été, 50 % des 83 millions de touristes internationaux qu’elle avait accueillis en 2019, soit plus de 40 millions de personnes, contre 19 millions en 2020.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#tourisme#mobilitesure#protocolesanitaire#tauxincidence#passeportvaccinal#certificateuropeen#protocoledesecurite

  • Covid-19 dans le monde : les transfrontaliers arrivant de France en Allemagne ne seront plus soumis au test
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/22/covid-19-dans-le-monde-l-allemagne-classe-la-grande-bretagne-comme-zone-de-m

    Covid-19 dans le monde : les transfrontaliers arrivant de France en Allemagne ne seront plus soumis au test. Berlin a par contre classé le Royaume-Uni en zone de mutation des variants, et tous les voyageurs se rendant depuis ce pays vers l’Allemagne seront soumis à une quarantaine de deux semaines. En raison de la propagation du variant indien du coronavirus sur son territoire, la Grande-Bretagne sera classée à partir de dimanche par l’Allemagne comme zone de mutation des variants, a annoncé vendredi l’Institut de veille sanitaire Robert-Koch.Cela aura pour conséquence de limiter considérablement les voyages de la Grande-Bretagne vers l’Allemagne. Tous les voyageurs venant de ce territoire seront soumis à une période de quarantaine de deux semaines, qui ne pourra être écourtée, même si le test est négatif. Ainsi, à partir de dimanche, les compagnies aériennes, de bus et de train ne seront autorisées à transporter vers l’Allemagne que des citoyens allemands ou des personnes vivant dans le pays.Le Royaume-Uni est le premier pays européen depuis longtemps à redevenir une zone où circulent le virus et ses variants. Seuls onze pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine entrent actuellement dans cette catégorie à haut risque, selon l’Allemagne. A l’inverse, les voyageurs en provenance de France, de Croatie et de Slovénie ne seront plus obligés d’observer une quarantaine de cinq à dix jours à leur arrivée sur le sol allemand en raison de la forte diminution quotidienne du nombre de personnes infectées sur leur territoire. Pour cela, ils devront néanmoins présenter un test PCR négatif récent, être totalement vaccinés contre le coronavirus ou considérés comme guéris. Pour les transfrontaliers arrivant de France, l’Allemagne va lever dimanche 22 mai l’obligation de test anti-Covid. Ils devront présenter un test PCR négatif de moins de soixante-douze heures, être totalement vaccinés contre le coronavirus – c’est-à-dire avoir reçu deux doses – ou considérés comme guéris. Cela fait suite à la décision qu’a prise l’Allemagne vendredi, de retirer la France des « zones à haut risque » en raison de l’amélioration de la situation épidémiologique dans le pays.

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