• Le « champignon noir », l’infection qui s’attaque aux patients guéris du Covid, se propage en Inde - ladepeche.fr
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    Plusieurs États indiens ont pris des mesures d’urgence jeudi 20 mai pour combattre la mucormycose, également appelée « champignon noir ». Une infection rare et mortelle qui s’attaque aux patients guéris du Covid-19.

    En Inde, les autorités ont signalé des milliers de cas de mucormycose, communément appelée « champignon noir », que les spécialistes lient au diabète et au système immunodéprimé des victimes du coronavirus.

    Plusieurs États en alerte
    Deux nouveaux États, le Gujarat et le Telangana, ont déclaré jeudi 20 mai des épidémies de champignon noir, un jour après le Rajasthan, tandis que New Delhi et d’autres grandes villes viennent d’ouvrir des centres de traitement spéciaux pour soigner les malades. L’État du Maharashtra a signalé à lui seul plus de 2000 cas, et le Gujarat, État natal du premier ministre Narendra Modi, environ 1200, a-t-on indiqué des sources officielles. L’hôpital civil d’Ahmedabad, l’un des plus grands du Gujarat, a pris en charge 371 cas, selon un porte-parole. Selon des responsables de la santé, quelque 400 cas étaient traités à l’hôpital public de la ville de Rajkot.

    Les autorités ne sont toutefois pas en mesure de déterminer le nombre de décès dus à la mucormycose depuis le début de la deuxième vague de coronavirus, il y a six semaines.

    Le chef du gouvernement de la capitale, Arvind Kejriwal, a annoncé la création de centres spécialisés au sein de trois hôpitaux de New Delhi pour éviter la propagation du champignon, promettant de veiller à ce que les malades bénéficient des traitements appropriés. La presse rapportait que plus de 200 malades de la mucormycose étaient traités dans ces hôpitaux et des dizaines en attente de lit. 

    Pénurie de médicaments
    La maladie s’attaque notamment aux sinus, au nez, aux pommettes et aux zones situées entre les yeux et les dents. Dans un message d’alerte aux autorités des États, le gouvernement a déclaré que des équipes de chirurgiens ainsi que des otorhinolaryngologistes devaient être mobilisés pour soigner le nombre grandissant de patients atteints.

    Le système de santé indien, déjà confronté à des pénuries pour soigner la COVID-19, manque aussi de traitements anti-mycose. Sur les réseaux sociaux se sont multipliés les messages de proches de malades atteints du champignon noir demandant de l’aide pour trouver des médicaments.

    Les stéroïdes en cause ?
    Certains médecins affirment que cette mycose noire touche en particulier les convalescents de la Covid-19 qui ont été traités avec des stéroïdes. De nombreux médicaments utilisés contre le coronavirus suppriment le système immunitaire qui s’emballe dangereusement chez les malades, favorisant ainsi des infections comme les mycoses. « L’utilisation sans discrimination de stéroïdes pour soigner les patients de la COVID-19 devrait être évitée », a déclaré mercredi le ministre de la Santé de l’État du Maharashtra Rajesh Tope.

    D’autres médecins incriminent les conditions d’hygiène dans certains hôpitaux qui ont permis au champignon noir d’infecter des malades de la COVID-19 lorsqu’ils étaient mis sous oxygène.

    L’infection opportuniste tue plus de 50 % des personnes qui en sont affectées en quelques jours.

  • Crash du vol Rio-Paris en 2009 : Air France et Airbus renvoyées devant la justice - ladepeche.fr
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    La cour d’appel de Paris a ordonné ce mercredi un procès pour « homicides involontaires » à l’encontre d’Air France et d’Airbus pour leurs responsabilités indirectes dans le crash du Rio-Paris qui avait fait 228 morts en 2009. Cette décision de la chambre d’instruction de la cour d’appel, réclamée par le parquet général, invalide le non-lieu prononcé en 2019 en faveur de la compagnie et du constructeur au terme des investigations.

    A l’annonce de cette décision, les quelques proches des victimes présents se sont étreints en larmes, soulagés. Les avocats d’Airbus, Me Simon Ndiaye et Antoine Beauquier, ont immédiatement annoncé un recours en cassation, dénonçant une « décision injustifiée » selon eux, « en contradiction avec les juges d’instructions qui connaissaient bien le dossier ». « Air France conteste avoir commis une faute pénale qui soit à l’origine de ce terrible accident », a réagi l’un des avocats de la compagnie, Me François Saint-Pierre.

    « C’est une immense satisfaction d’avoir le sentiment d’avoir enfin été entendu par la justice », a déclaré, très émue, la présidente de l’association Entraide et Solidarité AF447, Danièle Lamy. « Nous déplorons cependant qu’il ait fallu douze longues années pour en arriver là, douze années de détermination sans faille, peuplées d’incertitudes, de procédures tracassières et obscures, de découragement mais jamais de résignation », a-t-elle ajouté.

    Le 1er juin 2009, le vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris s’était abîmé au milieu de l’Atlantique. Les pilotes, désorientés par une défaillance technique en traversant la zone météorologique instable du Pot au noir, n’avaient pu rattraper le décrochage de l’A330, entraînant la mort des 216 passagers et 12 membres d’équipages.

    Le 29 août 2019, après dix ans d’investigations marquées par une bataille d’expertises, les juges d’instructions du pôle accident collectif du tribunal de Paris avaient rendu un non-lieu général. Les investigations « n’ont pas conduit à caractériser un manquement fautif d’Airbus ou d’Air France en lien (...) avec les fautes de pilotage (...) à l’origine de l’accident », avaient alors estimé les magistrats.

    Le parquet général estimait au contraire que les « causes indirectes » du crash étaient imputables aux manquements des deux entreprises : les dirigeants d’Air France « se sont abstenus de mettre en oeuvre la formation et l’information des équipages » nécessaire, tandis qu’Airbus a « sous-estimé la gravité des défaillances des sondes » de vitesse Pitot et n’a pas suffisamment agi pour corriger ce dangereux défaut.

    Le givrage de ces sondes fut l’élément déclencheur de la catastrophe. Causés par la formation de cristaux de glace lors d’un passage à haute altitude dans un amas de cumulonimbus, l’incident avait conduit à une incohérence des mesures de vitesse et désorienté les pilotes jusqu’au décrochage fatal en moins de 4 minutes.

    A l’annonce du délibéré, les proches des victimes présents se sont étreints, en larmes.

    « A la cérémonie du 1er juin 2021, on pourra enfin dire à nos disparus qu’on est allés au bout de ce qu’on pouvait faire et qu’enfin leur mémoire va être respectée », a déclaré la présidente de l’association Entraide et Solidarité AF447, Danièle Lamy. Le juge Eric Halphen, qui présidait la cour, « a compris que quand il y a autant de désaccords, seul un procès public peut permettre de connaître la vérité », a ajouté, la voix embuée, la présidente de cette association qui regroupe la majorité des familles des victimes, de 34 nationalité différentes.

    « C’est pour nous un énorme soulagement, parce que ça fait 12 ans de procédures, et c’est vrai que ces dernières années on n’y croyait plus vraiment », a déclaré Ophélie Toulliou, soeur d’un disparu.