• Jean Castex s’engage sur les 15 000 places de prison supplémentaires
    www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/19/jean-castex-s-engage-sur-les-15-000-places-de-prison-supplementaires_6077340_3224.html

    Jean Castex et Eric Dupond-Moretti doivent se rendre, sur le chantier pratiquement terminé de la #prison de Lutterbach (Haut-Rhin) pour montrer que la justice se préoccupe d’incarcérer les délinquants. Le premier ministre et le garde des sceaux ont prévu de dévoiler en détail le second volet du plan de construction de 15 000 places de prison annoncé par le chef de l’État en 2017, dont seule une petite moitié a été lancée.

    • Surpopulation carcérale : l’exécutif s’engage sur 15 000 places de prison supplémentaires.
      https://www.rfi.fr/fr/france/20210420-surpopulation-carc%C3%A9rale-l-ex%C3%A9cutif-s-engage-sur-15-000-places

      En déplacement ce mardi 20 avril à Lutterbach, dans le Haut-Rhin, le Premier ministre français Jean Castex et le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti ont dévoilé les emplacements des futurs centres pénitentiaires. L’objectif est d’essayer de mettre fin à la surpopulation chronique des prisons françaises et améliorer les conditions de détention.

      En mars 2021, la France compte un peu plus de 64 000 détenus, pour seulement 60 000 places de prison. Il y a un an pourtant, lors du premier confinement, pour limiter la flambée des contaminations au Covid-19 en prison, plusieurs milliers de détenus en fin de peine avaient été relâchés, faisant passer le nombre de détenus sous la barre des 60 000. Preuve du difficile combat que l’exécutif souhaite mener contre la surpopulation carcérale, moins d’un an après, leur nombre est remonté à plus de 64 000 et, selon les prévisions, la France devrait en compter 80 000 en 2027.

      Pour venir à bout de cette surpopulation, 15 000 places seront créées d’ici à 2027. En 2017, Emmanuel Macron avait annoncé l’objectif de 15 000 places supplémentaires en 10 ans. Sept mille ont déjà commencé à être construites un peu partout sur le territoire et devraient être livrées en 2022. Les 8 000 autres, dont les emplacements ont été annoncés ce mardi, devraient voir le jour en 2027. Au total, ces 15 000 nouvelles places représentent un budget de 4,5 milliards d’euros dont 2 milliards engagés sur l’actuel quinquennat.
      15 000 places, est-ce suffisant ?

      Ce plan de 15 000 places pourrait malgré tout ne pas suffire à régler le problème de la #surpopulation_carcérale. En effet, si l’exécutif crée de nouvelles places, il va aussi fermer les centres pénitentiaires les plus vétustes sur l’ensemble du territoire et donc détruire des places existantes. Autrement dit, ces 15 000 nouvelles places de prison ne viendront pas s’ajouter aux 60 000 déjà existantes. Or, si en 2027 la France compte – comme les projections l’indiquent – 80 000 détenus, la surpopulation carcérale pourrait toujours être d’actualité.

      Outre la réduction de la surpopulation, ce plan pour les prisons veut aussi améliorer la dignité des conditions de détention. Dans ce domaine, l’exécutif a pour ambition principale d’augmenter l’encellulement individuel. Jusqu’à présent, 48% des détenus bénéficient d’une cellule individuelle. L’objectif est d’arriver à 80% d’ici 2027. Outre le confort supplémentaire pour le détenu, ces cellules individuelles offrent aussi de meilleures conditions de travail, plus sécurisées, au personnel pénitentiaire.
      Différents niveaux de sécurité

      Un détenu condamné à 30 ans de réclusion devrait à l’avenir pouvoir se retrouver moins facilement dans le même établissement qu’un détenu de droit commun en fin de peine. L’objectif de ce plan est de permettre une meilleure individualisation de la peine et de mieux préparer chaque détenu, selon son parcours, à sa sortie et à sa réinsertion. Ainsi, 2 000 nouvelles places vont être créées dans des petites structures d’accompagnement vers la sortie (SAS), accueillant des condamnés dont la peine ou son reliquat est inférieure à deux ans.

      La majorité de ces 15 000 places se concentrent sur trois régions où la surpopulation carcérale est particulièrement sensible : l’Île-de-France, le pourtour méditerranéen et le grand Ouest. Nîmes, Pau ou encore Vannes, accueilleront par exemple des centres de 250 à 700 places. Enfin, une petite dizaine de projets concernent les départements et collectivités d’outre-mer, comme à Saint-Laurent du Maroni, en Guyane, où un centre pénitentiaire de 500 places est en construction.