Terrassés ou terrassiers

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  • Philosophie de (comptoir) ... pardon, « terrasses »

    Terrassés ou terrassiers
    https://lundi.am/Terrasses-ou-terrassiers

    « Nous ne faisons que fermer sur nous-mêmes d’embarrassantes parenthèses » dit Raoul Vaneigem en parlant de ces doigts à la terrasse d’un café qui « repoussent la monnaie du pourboire et les doigts du garçon qui l’agrippent, tandis que les visages des deux hommes en présence, comme soucieux du masque de l’infamie consentie, revêt les marques de la plus parfaite indifférence » (Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations, Raoul Vaneigem)

    Si la terrasse se développe si bien dans la société du spectacle c’est qu’on se retrouve pris dans une zone tampon entre le monde actif de la rue et l’arrêt, entre le mouvement vers la vie et l’inertie de la mort. Entre l’authenticité du vécu et l’aliénation de la marchandise, maintenu vivant dans la tension du spectacle.

    • Je le trouve sacrément faible, ce texte. Grosso modo il y a les terrasses où les gens s’assoient pour boire un café en contemplant la rue, et ce sont des terrasses bourgeoises. Et il y a les terrasses où l’auteur s’assoit pour boire un café en contemplant la rue, et ce ne sont pas des terrasses bourgeoises.

      Et sinon, oui, le fait que le bar-pas-bobo, habituellement, c’est un lieu de sociabilité presque exclusivement masculin, c’est un problème. (Les bars associatifs et militants, c’est sans doute très bien, mais c’est pas les plus fréquents parmi les bars-pas-bourgeois, et je ne sais pas si c’est là que les éboueurs vont se faire expliquer l’anticolonialisme par le propriétaire.)

    • en exergue d’un article bien plus écrit et plus craignoss, lui aussi avec #terrasses... et rafale :

      NOUS SOMMES FAROUCHEMENT RELIGIEUX et, dans la mesure où notre existence est la condamnation de tout ce qui est reconnu aujourd’hui, une exigence intérieure veut que nous soyons également impérieux.
      Ce que nous entreprenons est une guerre.

      Georges Bataille, « La conjuration sacrée », Acéphale n°1_

      https://lundi.am/La-guerre-veritable

      On nous propose des variations sur l’#ennui (cet "opium du peuple", G.B., 1935) aujourd’hui au coeur de la "convivialité" forcée (tout aura été renversé par la contre révolution), cet ennui accepté qui fait les esclaves (vieille image aristocratique), bourgeois inclus.

      #bourgeoisie #avant-garde #littérature

    • C’est que je devais avoir en souvenir ces bars étudiants ou prolos (les deux catégories se mélangeaient encore à l’époque) dans les années 70. Le Bar de l’U à Besançon était un de ces repaires où on tapait la discut’ des heures durant à tenter de refaire le monde sans problème de coexistence entre genres ... Bref, depuis le temps a passé et je n’ai plus trop retrouvé cette ambiance. C’est peut-être aussi pour ça que je ne fréquente plus les bars.

    • Assis à une terrasse de café on regarde le monde depuis sa table, et le monde nous regarde. De nombreuses règles tacites régissent cette pratique sociale et trahissent la théâtralité du pouvoir.

      J’observe les passants et les passants m’observent. D’un seul regard j’appelle le serveur. Une seule posture et un seul objet (la table) me sépare du SDF assis sur une chaise devant le métro. Pas de trêve entre agresseurs et agressés. La trivialité quotidienne de l’humiliation dénonce l’organisation économique où la production et la consommation de l’offense s’équilibrent.