Italie : l’emploi des femmes gravement fragilisé à cause de la pandémie

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    En décembre 2020, 98 % des personnes qui ont perdu leur emploi en Italie étaient des femmes. Un constat très inquiétant dans un pays où le taux d’occupation féminin était déjà l’un des plus faibles d’Europe. Certain·es y voient le risque d’un retour à la situation d’avant les années 1970.

    Partout dans le monde, les travailleuses subissent davantage les effets de la crise sanitaire que les hommes. Un rapport de l’ONU a récemment mis en lumière l’écart de pauvreté qui se creuse entre les hommes et les femmes. L’Italie ne fait pas exception. Ici, les femmes représentent 70 % des personnes qui ont perdu leur emploi en 2020. Mais au mois de décembre, le pays a atteint un niveau inquiétant puisque sur les 101.000 personnes occupées en moins (indépendantes et salariées), 98 % étaient des femmes, selon les chiffres provisoires de l’Institut italien de statistiques.

    De son côté, l’entreprenariat féminin est également fragilisé. Lors du dernier trimestre 2020, le nombre de nouvelles entreprises créées par des femmes a diminué de 4,8 % alors que chez les hommes on observe une augmentation de 0,8 %, selon l’union italienne des chambres du commerce, de l’industrie, de l’artisanat et de l’agriculture. Ces dernières années, les entreprises féminines affichaient pourtant une croissance supérieure aux entreprises masculines, souligne l’union.

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    Ces inégalités s’expliquent, entre autres, par le fait que le secteur des services a été le plus impacté par la crise sanitaire. “Un secteur principalement composé de la force de travail féminine”, explique la sociologue Tania Toffanin, qui vient de terminer une étude sur l’impact du Covid-19 sur les travailleuses du tertiaire. Par exemple, les femmes représentent 88 % des travailleurs/euses dans les activités domestiques, récréatives et culturelles. Par ailleurs, ce secteur représente près de 77 % des 3,3 millions de travailleurs/euses non déclaré·es.
    Dramatique absence de revenus

    Comme pour Fernanda, Cristina a dû mettre fin à ses activités à cause de la pandémie. Cette coach sportive de 37 ans intervenait dans les écoles et les salles de fitness. Comme cela se fait souvent dans ce secteur, elle travaillait avec des contrats liés à ses projets. “Dès le mois de février 2020, je n’ai plus perçu de revenus, puisque j’étais payée pour les heures que je faisais”, explique Cristina. Elle a finalement reçu une prime mensuelle de l’État de 600 euros entre mars et juin. Mais ensuite, plus rien. Son contrat, qui venait de s’achever, ne lui a pas donné accès à des indemnités. Cristina espérait pouvoir reprendre en septembre, mais les écoles n’ont pas voulu et, dans les salles de fitness, il n’y avait pas assez de client·es. “J’ai quand même demandé qu’on me fasse un contrat au moins pour bénéficier des aides de l’État, mais ils ont refusé”, raconte Cristina.

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