L’asymptomatique | bulles, zygomatiques et postillons

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  • LES DÉPUTÉS NE SONT PAS UN CLUB DE FOOT par Manon Aubry - médiapart

    Le pire scandale de corruption de l’histoire européenne ébranle le Parlement européen en impliquant le Qatar et des élus socialistes.
En négociant une résolution sur le Qatar, j’ai vu directement l’ingérence de l’émirat. Voici les coulisses d’une histoire qui n’a pas encore été racontée (1).
    600 000 euros retrouvés en liquide au domicile d’un ancien député,
    la vice-présidente du parlement européen arrêtée, plusieurs bureaux et logements de députés perquisitionnés… L’ampleur de ce scandale est inégalée !


    Mais il n’est pas surprenant au vu de ces derniers mois…
L’exploitation à mort des travailleurs migrants, de facto permise par le Qatar, est connue depuis longtemps. Mais en 2021, le Guardian en révèle l’ampleur liée à la Coupe du monde : plus de 6 500 ouvriers seraient morts sur les chantiers depuis 2011.
Dès lors, je demande à CHAQUE plénière mensuelle du Parlement l’adoption d’une résolution à ce sujet.
Elle me sera systématiquement refusée, notamment par le groupe socialiste (2) et la droite (PPE), malgré l’ampleur du scandale, les preuves innombrables et l’émotion générale.

    A l’ouverture de la Coupe du monde , je renouvelle ma demande en conférence des présidents, mais le groupe socialiste s’y oppose.
Je demande alors un vote public sur l’ajout de cette résolution à l’ordre du jour pour que chacun prenne ses responsabilités.

    A quelques exceptions, notamment des socialistes français, le groupe S&D s’y oppose, avec la droite et l’extrême droite ! Nous arrachons la victoire au vote, à 16 petites voix près et grâce à l’absence de nombreux députés de droite. Enfin, une résolution !
Tout va très vite. Les socialistes obtiennent la coordination des négociations sur le texte (alors qu’elle aurait dû nous revenir). Et l’ambassade du Qatar me contacte pour un rendez-vous que je décline. D’autres n’ont apparemment pas eu les mêmes scrupules…

    Chaque groupe drafte d’abord sa motion avant la motion commune.
Stupeur à la lecture de celle du groupe socialiste. Aucune condamnation du Qatar pour l’organisation d’un système d’exploitation à mort des travailleurs. Les éléments de langages du régime sont bien répétés.
La proposition de résolution ne tarit pas d’éloges sur les « efforts considérables » du Qatar en matière de droits humains et son “exemple” pour les pays du Golfe. Pourtant, les associations documentent l’absence de mise en œuvre des prétendues réformes sur le terrain. Sidérant.


    Alors que la résolution doit traiter de « la situation des droits de l’homme dans le contexte de la Coupe du Monde au Qatar » la proposition socialiste disgresse complètement pour faire l’éloge du Qatar par tous moyens. Que vient faire là l’Afghanistan ?

    Cerise sur le gâteau, la résolution salue le « partenariat stratégique » entre l’Union Européenne et le Qatar, en particulier pour l’approvisionnement en gaz naturel liquéfié. Bref pour les socialistes, tout est bon pour remercier le Qatar et fermer les yeux sur les violations des droits humains.

    Au passage, un partenariat lucratif pour Total qui a signé cet été avec le Qatar pour développer sur place la plus grande bombe climatique au monde. Le champ gazier North Field peut libérer l’équivalent de la moitié des émissions MONDIALES de 2019.
Venons-en aux négociations auxquelles je participe au nom de notre groupe “The Left in the European Parliament” (ndlr : “Le Groupe de Gauche”).

    Elles se déroulent à huis clos, une aubaine pour le groupe socialiste qui y défend le Qatar. Sidérée, je prends des notes de leur verbatim , ce que je ne fais jamais habituellement. Florilège :
 « Nous ne pouvons être sûr qu’il y ait eu 6500 morts l’enquête du Guardian n’est pas fiable ». « On ne peut pas parler de violations des droits humains mais de “problèmes” » … À noter que le rapporteur socialiste est systématiquement appuyé par le conseiller du groupe PPE (la droite).
    
Étrangement, j’arrive à obtenir des avancées dans le texte dès que cela ne concerne pas le Qatar. Un fond d’indemnisation pour les victimes abondé par la FIFA, c’est ok. Mais pas par le Qatar. Ni une condamnation explicite des violations.


    À la sortie des négociations, je suis tellement sidérée que je décide de raconter les négociations dans cette vidéo en posant cette question : le Qatar a-t-il infiltré le parlement européen ? Je ne croyais pas si bien dire…
Résultat : le texte est truffé de « félicite le Qatar » _ (étonnant pour un texte censé condamner les violations des droits humains…).
Je décide de ne pas le signer et de déposer une quarantaine d’amendements pour que la responsabilité du Qatar soit clairement établie.
    Sans surprise, les socialistes (avec des exceptions, dont nos collègues français) aux côtés de la droite vont voter contre l’ensemble de mes amendements visant le Qatar, et empêcher leur adoption.

    Petite sélection : 
Mon amendement qui condamne clairement le Qatar pour son échec dans la protection des droits humains des travailleurs migrants. Rejeté à 29 voix près.
Mon amendement qui souligne que les violations généralisées des droits humains continuent et demande au Qatar d’y mettre un terme. Rejeté à 37 voix près.
Mon amendement qui retient la responsabilité du Qatar, de la FIFA et des entreprises pour la catastrophe climatique et environnementale que constitue cette Coupe du monde. Là aussi, alliance des socialistes et de la droite. Rejeté.
Ou encore mon amendement qui pointe l’indécence du Qatar qui ne reconnaît que 37 morts sur les chantiers de la Coupe du monde quand les enquêtes montrent que des milliers ont perdu la vie. Rejeté à 16 voix près.

    On notera au passage l’opposition de la droite et de l’extrême droite à ces propositions. On sait d’ailleurs qu’un assistant parlementaire de la droite est visé par l’enquête en cours. Mais corruption ou pas, on peut compter sur eux pour tolérer l’exploitation des travailleurs !
Mais les effets délétères de la corruption ont été évidents.
L’argent qatari a acheté la complaisance du Parlement européen.
Nous demandons donc à ce que cette résolution soit de nouveau mise aux voix et que nos propositions soient examinées sans ingérence étrangère !

    Il serait également utile de se pencher sur les liens entre le Qatar et l’ensemble des membres des institutions européennes. Par exemple, le commissaire européen de droite grec Margaritis Schinas a lui aussi multiplié les rendez-vous et les éloges de l’émirat…

    Dans l’immédiat, au nom du groupe The Left in the European Parliament, je demande également :


    – un débat à la session plénière lundi ;
– la démission de la vice-présidente Eva Kaili de ses fonctions et la nomination d’une vice-présidence à la lutte contre la corruption ;
– une commission d’enquête interne au Parlement.

    Mais ce que cette affaire démontre, c’est la nécessité de faire le ménage dans les institutions européennes et de considérablement renforcer les règles éthiques comme nous le demandons depuis le début du mandat :
    – La création d’une autorité éthique indépendante européenne ;
– La révision des règles éthiques des institutions ;
– Le renforcement du registre de transparence & son caractère contraignant ;
– La révision des règles d’accès d’anciens membres du Parlement à l’institution ;
– La traçabilité des processus législatifs et des activités parlementaires.

    Le combat pour l’éthique en politique et contre les lobbys est une des raisons pour lesquelles je me suis engagée.
On n’achète pas des députés comme on achète des clubs de foot ! Nous continuerons cette bataille à tous les niveaux des institutions !

    Comme le disait Robespierre : « Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner. Le temps n’est point arrivé où les hommes de biens peuvent servir impunément la patrie. Les défenseurs de la liberté ne seront que des proscrits, tant que la horde des fripons dominera. »

    Manon Aubry * (eurodéputée LFI / “The Left”)
    (1) Ce témoignage est paru sur le Blog perso de Manon Aubry dans le Club de Médiapart sous le titre “Corruption du Qatar au Parlement européen : NOTRE DÉMOCRATIE N’EST PAS À VENDRE”.

    (2) Manon Aubry évoque indifféremment dans son texte “les socialistes”, “le groupe socialiste”. Il s’agit en fait du “Groupe S & D” (“Socialistes et Démocrates).

    #ue #union_européenne #corruption #parlement_européen #migrants # institutions_européennes #commissaire_européen #lobbys #Manon_Aubry

  • 22 novembre 1918 : Fin du Soviet de Strasbourg ! L’asymptomatique - Claude Sémal
    https://www.asymptomatique.be/tous-les-22-novembre

    200 ans, jour pour jour, après la fin mouvementée de Barbe-Noire, une autre aventure émancipatrice prenait fin le 22 novembre 1918. Ce jour-là, Les troupes françaises mettent fin au Soviet de Strasbourg. Vous avez bien lu. Il y avait un Soviet à Strasbourg !
    Il ne vous aura pas échappé qu’en 1918, les relations entre la France et l’Allemagne étaient plutôt belliqueuses, et que l’armistice du 11 novembre qui met fin à la Première Guerre mondiale intervient au cœur d’un grand chaos.


    Le soviet de Strasbourg proclame la République (document Bibliothèque Université de Strasbourg / La Revue Alsacienne Illustrée)

    Depuis janvier 1918, l’Allemagne connait des grèves insurrectionnelles, des mutineries, des tentatives révolutionnaires et d’éphémères Républiques des soviets rapidement réprimées. Avant la signature de l’armistice, les principales villes d’Alsace-Lorraine connaissent une agitation politique forte. Dans l’interstice entre « l’occupation allemande » et le « libération française », des Conseils d’ouvriers et de soldats (Soldaten und Arbeiterräte) sur le modèle des soviets russes se forment à Mulhouse, à Strasbourg, Colmar, Metz.

    Des soldats retirent leurs insignes aux officiers, et distribuent des vivres aux passants affamés. Le 13 novembre, le drapeau rouge flotte sur la cathédrale de Strasbourg. Une République des soviets est proclamée en Alsace-Lorraine, le 10 novembre. Les murs se couvrent d’affiches qui proclament : « nous n’avons rien de commun avec les États capitalistes, notre mot d’ordre est : ni Allemands ni Français ni neutres. Le drapeau rouge a triomphé. »


    Du 10 novembre au 22 novembre 1918 (date de l’entrée des troupes françaises dans la région), la République des soviets prendra des décrets pour la liberté de la presse, la levée de la censure sur le courrier, le droit de manifester, l’augmentation des salaires, l’amélioration des conditions de travail, et la libération des prisonniers politiques.


    Des commissions organisent la vie quotidienne : transports, finances, ravitaillement, démobilisation, justice…


    Panique dans la bourgeoisie allemande de Strasbourg qui appelle au secours les troupes françaises pour qu’elles mettent fin au soviet. Leur slogan : « Plutôt Français que rouges ! » Le 22 novembre, les troupes françaises entrent dans la ville. L’Alsace est « libérée ».

    Les autorités françaises, démantèleront toutes les avancées obtenues et le commandement militaire perdurera jusqu’à la signature du traité de Versailles en juin 1919, le temps d’opérer une épuration ethnique et politique rigoureuse.

    #Strasbourg #soviet #anarchisme #révolte #liberté #Alsace

    • Le texte suivant est un article de Didier Daeninckx de novembre 2000.

      11 novembre 1918 : le drapeau rouge flotte sur Strasbourg et l’Alsace proclame la République des soviets…

      Un jour, venant de Strasbourg où j’étais allé repérer les décors d’une nouvelle, je me suis arrêté devant la plaque d’une importante voie de la capitale alsacienne, la « rue du 22 novembre ». Je ne saurais dire pourquoi cette dénomination avait attiré mon attention, mais j’avais demandé à un passant à quel événement elle faisait référence. « A la Libération, en 1944 », m’avait-il répondu. Un simple coup d’oeil sur un livre d’histoire régionale m’apprit que les troupes du général Leclerc avaient fait leur entrée fulgurante dans Strasbourg le 23. La plaque émaillée bleu comportait une grossière coquille historique, ou alors elle commémorait un autre fait marquant. Un ami alsacien émit l’hypothèse que ce 22 novembre avait à voir avec l’armistice de 1918. Je lui rétorquai que dans ce cas, l’erreur ne portait plus sur une journée mais sur onze, la fin des hostilités ayant eu lieu le 11 novembre à midi.

      Une visite dans les archives de la bibliothèque nationale et universitaire, place de la République, l’ancienne Kaiserplatz, me donna la surprenante solution : Strasbourg avait bien été libérée le 22 novembre 1918, mais pas de l’armée allemande ! Les troupes françaises avaient mis fin à un soviet de soldats, d’ouvriers, de paysans… Une telle affirmation demande à être étayée, et il faut revenir à la fin du mois d’octobre de cette année-là pour y voir plus clair. L’Allemagne impériale a perdu la guerre, mais quelques généraux ultras, dont Ludendorff veulent tenter un baroud d’honneur en prenant appui sur la puissante flotte de guerre. La troupe refuse de marcher. A Kiel, sur la Baltique, les marins se mutinent et se constituent en Soviet. Les syndicats ouvriers les rejoignent, et des détachements d’insurgés, drapeaux rouges en tête, se rendent dans les villes voisines pour gagner les habitants à leur cause. Une quinzaine de milliers d’Alsaciens et de Lorrains sont alors incorporés dans la Kriegsmarine, et nombre d’entre eux participent à ces événements. Certains décident de soulever leurs deux provinces natales soumises à une véritable disette, et qui sont agitées de forts mouvements de mécontentement.

      Le 8 novembre, la population de Strasbourg apprend la proclamation de la République des conseils de Bavière. Le lendemain, des milliers de manifestants envahissent la place Kléber pour acclamer les premiers détachements de marins arrivés du nord de l’Allemagne. Des dizaines d’officiers sont dégradés en public. Un train d’insurgés est bloqué au pont de Kiehl, et un commandant loyaliste fait ouvrir le feu. Le soldat Fir est abattu. Ses camarades prennent le contrôle de la ville jumelle de Strasbourg, de l’autre côté du Rhin, puis traversent le fleuve. La bourgeoisie allemande de Strasbourg ne cesse de faire appel aux troupes françaises, afin de mettre un terme aux troubles. Un slogan court les quartiers bourgeois :

      « Plutôt Français que rouges ! ».

      Les marins révolutionnaires alsaciens se forment en Conseil de soldats de Strasbourg, et exigent du gouverneur Von Rohden la libération des détenus, la liberté de presse et d’expression, la levée de la censure sur le courrier, le droit de manifester. Les prisons ouvrent leurs portes, les Conseils se rendent maîtres des bâtiments publics et toutes les marques d’autorité comme les insignes, les grades sont supprimées. La ville se hérisse de drapeaux rouges dont l’un va même flotter sur la flèche de la cathédrale !

      Toutes les forces sociales tentent de s’assurer le contrôle du mouvement en se fondant dans le Conseil des ouvriers et soldats, présidé par le secrétaire du syndicat des ouvriers brasseurs, Rebholz, qui annonce l’abdication de Guillaume II, à Berlin, et proclame l’avénement d’un pouvoir populaire. Les murs de la ville se couvrent d’affiches « Nous n’avons rien de commun avec les États capitalistes, notre mot d’ordre es : ni Allemands ni Français ni neutres. Le drapeau rouge a triomphé ». Une trentaine de commissions organisent la vie quotidienne : transports, finances, ravitaillement, démobilisation, justice… Des grèves radicales éclatent, comme celle des cheminots.

      Le dirigeant social-démocrate strasbourgeois Jacques Peirotes fait appel au Grand Quartier Général français et demande aux généraux de « hâter leur entrée à Strasbourg, la domination des rouges menaçant de prendre une fin tragique ». L’entrée dans la ville était prévue pour le 25, mais son appel est entendu. Les troupes marchent sans relâche et pénètrent dans les faubourgs le 22 novembre 1918. Le Conseil des ouvriers et soldats déclare qu’il « a rempli sa mission, même si, compte tenu des circonstances, il n’a pu réaliser son idéal politique ». Il décide de remettre l’autorité militaire entre les mains du commandement français. Le général Gouraud fera savoir qu’il ne reconnaît ni le Soviet des ouvriers et soldats, ni aucune des mesures qu’il a édictées. Le 22 novembre, le premier acte symbolique de l’armée française sera d’occuper le Palais de justice où siégeait le « Soviet de Strasbourg ». La troupe s’empare des usines, les décrets sociaux sont annulés, les salaires ramenés à leur niveau de septembre 1918, les « agitateurs » sont expulsés. On choisit les sous-préfets parmi les officiers, des commissions de contrôle de la population, présidées par un officier du 2ème Bureau sont mises en place.

      Il en sera de même dans toutes les villes des deux provinces perdues en 1870. Car le Soviet de Strasbourg n’a pas été une création unique : le premier Conseil a vu le jour à Haguenau, le 9 novembre suivi dans la soirée par Mulhouse. A Saverne les soldats se mutinent, comme à Sélestat. A Colmar le Conseil siège à la mairie, et le futur Feldmaréchal Rommel viendra s’y plaindre des vexations dont sont victimes ses officiers ! Partout sur le front des Vosges on fraternise, on manifeste, drapeaux rouges en tête. En Lorraine, les nombreux immigrés italiens se joignent au mouvement. A Metz, le Conseil siège à l’hôtel de ville sur lequel flotte un drapeau turc dont on a passé le croissant au minium… Des Conseils prennent les usines en charge, on occupe les mines, comme à Knutange. A Algrange, Hagondange, Rombas, les grèves éclatent. A Thionville c’est un acteur, Seelow, qui dirige le conseil, un aumônier militaire à Sarrebourg, un pasteur à Neuf-Brisach…

      Un jour que j’évoquais cette épopée et le nom de cette ville de garnison, Neuf- Brisach, mon ami Rémy Fisch, délégué mineur des potasses d’Alsace, m’a interrompu.

      – Neuf-Brisach ! Maintenant, je comprends mieux ce que me racontait mon père… Il nous disait des choses bizarres, lors des banquets familiaux, mais tout le monde se moquait de lui… Il parlait des soviets et chantait une chanson, « Hop là », en faisant valser les chapeaux, les casquettes…

      Je l’ai suivi à Soultz, sur laquelle veille la masse imposante des collines du Vieil Armand et il m’a traduit les paroles de Joseph Fisch qui, toute sa vie, ne s’est exprimé qu’en alsacien et en allemand :

      – Quand j’ai été mobilisé, en 1917, je travaillais aux fortifications du Vieil Armand. Le 9 novembre 1918, on nous a rassemblés pour nous envoyer sur le front de l’Est. On a fait étape à Neuf-Brisach. Là, il y avait un rassemblement de six mille soldats. La première chose que j’ai vue, c’est un officier supérieur allemand dégradé devant tout le monde, obligé de rendre son épée et ses distinctions. L’atmosphère était surchauffée. La foule entonnait des chansons populaires pleines de joie. Certains chantaient des airs révolutionnaires. La manifestation parcourait la ville et dès qu’on rencontrait un gradé, on l’arrêtait et on disait : « Hop là, donne tes galons, sinon tu prends une claque ». Après, ce qu’on a eu en tête les copains et moi, c’était de ficher le camp le plus vite possible, et rentrer chez nous, à Soultz. Quand on est arrivé, le 10, on est tombé sur un défilé qui venait de la gare, musique en tête. La population de Soultz portait en triomphe Richard Heisch. C’était un responsable socialiste internationaliste, libéré de prison sous la pression du Conseil de Colmar. Heisch était tenancier de bistrot. Il a pénétré dans son troquet et, hop là, il a sauté sur une table et harangué les soldats allemands pour les appeler à partir, pour la paix entre les peuples. J’avais dix-huit ans, je n’oublierai jamais ces journées-là.

      Je crois aujourd’hui que si la plaque de rue strasbourgeoise signale le jour mais reste silencieuse sur l’année, c’est pour faire oublier la force de ce qui se disait là, au coeur d’une l’Europe meurtrie.

    • Alsace-Moselle novembre 1918 : des conseils d’ouvriers et de soldats comme en Allemagne https://www.lutte-ouvriere.org/en-regions/alsace/breves/des-conseils-douvriers-et-de-soldats-comme-en-allemagne-114749.html

      Le 9 novembre 1918, à la chute de l’empereur allemand, le pays se couvre de conseils d’ouvriers et de soldats, prenant modèle sur les soviets ouvriers arrivés au pouvoir un an plus tôt en Russie. Cette traînée de poudre atteint beaucoup de villes d’Alsace et de Moselle.

      A Strasbourg, ces conseils d’ouvriers et de soldats proclament qu’ils ne sont : « ni Allemands, ni Français, ni neutres, mais rouges ! », ce qui signifiait clairement socialistes et internationalistes. Pendant environ deux semaines, ils forment un pouvoir qui décrète, entre autre, des augmentations de salaires et affirme la nécessité de combattre la bourgeoisie. Mais, comme en Allemagne, les dirigeants socialistes comme Jacques Peirotes ne veulent surtout pas que ces organisations puissent menacer le pouvoir de la bourgeoisie. Ils se hâtent d’appeler l’armée française qui finit par dissoudre les conseils.

      Cent ans après, la société capitaliste en crise est plus que jamais lourde de catastrophes sociales, financières ou guerrières, qui provoqueront des révoltes populaires. Les travailleurs ont tout intérêt à s’organiser pour ôter le pouvoir aux capitalistes et à ne pas faire confiance à tous les politiciens qui prétendent changer leur sort à leur place, même quand ils se disent socialistes.

  • 20 Août Bruxelles : VERS UN NOUVEAU PLAN D’IMMOBILITÉ Claude Semal - l’asymptomatique.be
    https://www.asymptomatique.be/bruxelles-un-nouveau-plan-dimmobilite

    Pour cette rentrée de septembre, Bruxelles s’offre un nouveau “plan de circulation” dont l’objectif avoué… est d’empêcher les voitures de circuler. Et on ne parle ici que de “Bruxelles-Ville” (pour le moment).


    “Le plan repose sur un principe : l’automobiliste se retrouve dans une boucle partout où il pénètre” (Le Soir, 18 juillet 2022).


    En 1967, sur un air de manège, Jacques Tati, ce génial précurseur, avait déjà fait tourner les voitures en rond dans “PlayTime”.


    Mais il prétendait nous amuser, pas gérer nos “vrais” déplacements.


    Ici, dans la novlangue institutionnelle, cette idée de génie est baptisée “Good Move” (“Bien se déplacer”) (rires dans la salle).

    Et cette nasse à voitures est poétiquement surnommée “maille”.


    C’est ça, comme dans les filets.


    Nos marins-pêcheurs en ont prévu soixante-trois dans l’agglomération bruxelloise.


    Quand même, concepteur de “labyrinthes pour voitures”, quel beau métier ! 
– “Que veux-tu faire plus tard, mon petit ?”
– “Faire chier les automobilistes !”

    Et où seront ensuite rejetés tous les méchants “poissons” ?


    Vers la “petite ceinture”, cet ensemble de boulevards et de tunnels qui, comme un micro périph’ parisien, cernent tout “le pentagone” de Bruxelles-Ville.


    Gouverner, dit-on, c’est prévoir. On saluera donc l’audace conceptuelle qui consiste à lancer ce nouveau plan de “circulation” alors même que trois des principaux tunnels de la “petite ceinture” (“Porte de Namur”, “Trône” et “Arts Loi”) sont fermés au trafic, jusqu’à la fin de l’automne, pour cause de travaux.


    Travaux qui viennent s’ajouter à ceux de la rue de Stalle, de l’avenue Van Volxem, du Quai de l’Industrie, de la Chaussée de Wavre, du Boulevard Général Jacques et de la chaussée de Waterloo – autres “axes de pénétration” importants dans Bruxelles.


    Ce doit être ce que Young appelait la synchronicité.

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=136&v=7bTLoBpw0Eo&feature=emb_logo

    Je n’ose donc même pas imaginer les embouteillages monstres qui en résulteront mécaniquement dès le premier septembre.

    Ouïlle ! Voilà que j’entends déjà siffler vos balles de ping-pong à mes oreilles.

    “… Poujadiste !” ” …Râleur professionnel !”.

    J’ai même vu passer une boule de pétanque et un cochonnet (on me lit en vacances). 
“Automobiliste ! Libéral !” (Aïe ! Ca, ça fait mal ! Pas dans le dos !).
“Pour une fois que le gouvernement bruxellois prend une décision forte et courageuse en faveur des piétons, des cyclistes et des transports en commun… tu le dézingues comme un vulgaire pétébiste populiste ou un chasseur de buffle brabançon abonné à la Dernière heure !”.

    Du calme, du calme.


    Certes, il n’est pas totalement exclu que je devienne sur le tard un vieux con (cela arrive aux meilleurs d’entre nous).


    Mais il ne faudrait pas non plus que le récent mantra macroniste (“… Je vais les emmerder !” (1) ) devienne le nouveau vade-mecum des politiques publiques.

    Faire chier les gens, cela n’a jamais fait une politique.

    Et si l’objectif était de privilégier les transports en commun, on aurait au moins pu accompagner cette réforme d’un geste fort en ce sens.


    A l’heure où l’Allemagne et l’Espagne testent de nouvelles politiques tarifaires “presque gratuites” pour le rail, à l’heure où des dizaines de villes françaises se sont mises aux transports en commun gratuits (comme Lille, Dunkerque et Montpellier…), cela aurait permis d’apporter quelques pistes de “solutions” avant d’aggraver sensiblement les problèmes. Ici, on ne retiendra évidemment que les emmerdements annoncés.


    Comme l’a admis lui-même Philippe Close, le bourgmestre de Bruxelles, “cela va secouer”. Ben oui. À ton avis ?

    Mais au delà de ce que j’appellerai charitablement “un problème de communication”, ce qui est mis en œuvre là, c’est une certaine “politique de mobilité” dont je ne suis pas sûr de partager toutes les prémisses ni toutes les orientations.


    La plupart de ces politiques publiques se basent en effet sur ce postulat : l’usage d’une automobile relèverait d’un “choix”. Il suffirait donc de “faire chier les automobilistes”, jusqu’à ce qu’ils changent de moyens de transport pour sauter avec joie dans un train, un tram ou un métro. Or cela me semble une pure vue de l’esprit.


    Il y a en effet des dizaines de professions ou de situations pour qui l’usage des transports publics reste impossible ou aléatoire. Parce que les transports en commun sont ce qu’ils sont. Parce ce que ces travailleurs doivent transporter de lourdes charges, ou parce qu’ils travaillent à des horaires très particuliers, ou parce qu’ils habitent à Houte-si-plou.


    Comme les déménageurs, le personnel de l’HORECA, le personnel d’entretien, les gardiens de nuit, les plombiers, les serruriers, les électriciens, les couvreurs, les vitriers, les médecins, les infirmières, les livreurs… et les intermittents du spectacle.


    Ils sont ainsi quelques dizaines de milliers, à Bruxelles, pour qui la voiture est d’abord un outil professionnel.


    A tous ceux-là, il faut ajouter les déplacements domestiques “privés” que les impératifs de la vie familiale ou l’absence de transports en commun ont aujourd’hui rendu indispensables. Si vous faites vos courses hebdomadaires dans une “grande surface”, comme beaucoup d’entre nous, votre caddie ne rentrera pas dans le tram. Et votre fils de dix ans n’ira pas à son club de foot à Berghem en taxi (pas le mien, en tous cas).

    Ces politiques publiques me semblent en outre incarner une vison de plus en plus “localiste” de la ville : un “enfermement” symbolique (mais de plus en plus concret) dans le ghetto d’un quartier (les fameuses “mailles”).


    J’adore mon quartier à St-Gilles, j’y fais la plupart de mes courses à pied, mais enfin, je me perçois avant tout comme “Bruxellois”. Des communes comme Ixelles, Schaerbeek, Boitsfort et Bruxelles-Ville font depuis toujours partie de ma “géographie personnelle”. J’y ai vécu, j’y ai travaillé, j’y ai des amis, je connais leurs cafés, leurs places, leurs magasins et leurs salles de spectacles. D’une certaine façon, je m’y sens “chez moi”.

    Or administrativement, j’y suis de plus en plus souvent accueilli comme un “étranger”.


    Les parkings payants, confiés à des sociétés privées, assurent aux communes de grasses rentes de situation. Mais s’ils sont pratiquement gratuits pour les riverains, leurs tarifs sont carrément prohibitifs pour les autres habitants de Bruxelles. A Schaerbeek, c’est 50 euros par jour ! Imagine-t-on ce que cette somme représente pour un chômeur qui touche 900 euros par mois ? “Ma ville” s’est ainsi très sensiblement “rétrécie” aux quelques rues autour de mon propre quartier.


    Autrefois, j’allais par exemple souvent répéter à Schaerbeek avec mes guitares et mes amplis. Aujourd’hui, c’est à la fois plus rapide et moins couteux d’aller répéter à Rebecq, à 25 kilomètres de Bruxelles ! Ce qui quand même un peu schtroumpf.


    Le local technique de ma compagnie théâtrale, où est entreposé notre matériel de son et d’éclairage, est malheureusement situé à Laeken, au-delà de la Basilique.

    Il faudra désormais compter deux heures aller-retour pour s’y rendre. Nous eussions sans doute été mieux inspirés de louer un local à Tubize. Allo, quoi ?!


    Ces deux exemples sont bien sûr un peu anecdotiques. Mais à l’échelle d’une région, ces problèmes de circulation finiront nécessairement par pénaliser l’activité économique de tous et la vie culturelle et sociale de chacun.


    Quant aux éventuelles vertus “écologiques” de l’opération… je doute que la multiplication des embouteillages géants et l’allongement de la durée des transports soulagent vraiment les poumons de la Ville ou le foie de la planète.


    Une fois n’est pas coutume, j’espère toutefois totalement me tromper.

    Pour que dans ces “zones à circulation apaisée” (sic) fleurissent partout les rires des enfants joueurs, les jardins tropicaux suspendus aux lampadaires et les vélos coopératifs partagés avec des trottinettes à hydrogène.


    Au lieu de ressembler, comme la Place de Brouckère après dix ans de palissades Sarajevo, au triste parking vide du Colruyt un dimanche après-midi.

    Claude Semal le 19 août 2022
    (1) Le 4 janvier 2022 dans “Le Parisien”, à propos des non-vaccinés.


    La “petite ceinture” à #Bruxelles

  • L’Asymptomatique : Un départ en vacances très électrique par Jacky Dufourq
    Véhicules électriques et mathématiques niveau certificat d’études primaires, ce matin.

    Les véhicules « tout électrique » ont dans le meilleur des cas une autonomie de 350 à 400 km en usage normal sur autoroutes.

    Ne chipotons pas et accordons qu’avec le progrès des batteries, les 500 km seront atteints bientôt.
Bordeaux est à 583 km de Paris par l’autoroute A10.

    Dans la zone comprise entre le 350eme et le 500eme km pour la panne sèche, il y a 5 stations pouvant accueillir des bornes de recharge.


    Le flux des véhicules d’une journée de grand départ est de 80.000 en Juillet ou Août soit sur 24 h, 3333 véhicules par heure (en réalité concentrés sur beaucoup moins).

    Le temps d’une recharge d’un véhicule est à minima de 30mn.

    Les 3333 véhicules arrivant devront donc bénéficier de 1667 bornes soit 333 bornes par station dans la zone.

    Toutes en état de marche, avec des chauffeurs se répartissant de manière harmonieuse devant les bornes aussi bien à 3h du matin qu’à 15 h et d’une discipline exemplaire pour éviter les délais entre chacun.

    En réalité vus ces aléas, il faudrait au moins le double voire le triple de bornes disponibles.
Entre 700 et 1000 par station !

    On ne parle pas des pylônes électriques pour acheminer « le jus » ni de la centrale nucléaire au bout du câble….

    Bon les véhicules électriques sont l’avenir et il faut inciter les « gens » à acquérir ces véhicules, disent-ils ?

    Mais si plutôt on renforçait l’enseignement des mathématiques à l’ENA pour leur donner le niveau d’un titulaire de CEP des années 60 du siècle dernier.
Bon café en y réfléchissant.
    Jacky Dufourq (sur Facebook)

    NDLR  : On peut aussi imaginer les rues de nos villes quand des millions de véhicules devront au moins une fois pas semaine “faire le plein” d’électricité. “L’écologie” vue par les marchands d’électricité.
    Source : https://www.asymptomatique.be/un-depart-en-vacances-tres-electrique-par-jacky-dufourq
    #voiture_électrique #électricité #énergie #écologie #Fin_de_l'automobile #voiture #france #transport #mobilité #automobile #transports #tesla #ENA

  • Old-Up 2 part comme des petits pains ! Gang des Vieux en Colère
    Source : https://gangdesvieuxencolere.be/2022/06/old-up-2-part-comme-des-petits-pains

    Disponible à plein d’endroits à Bruxelles et en Wallonie => https://gangdesvieuxencolere.be/2022/06/old-up-2-part-comme-des-petits-pains/#diffusion … si du moins il en reste !
    Avec un texte de l’ami Claude Semal (voir ci-dessous)
    … et plein d’autres articles humoristiques sur des sujets sérieux, notamment :
    • Non, tout ne s’arrête pas à la retraite..
    • File-moi tes timbres
    • Alors on danse
    • Les petites annonces de JJ
    • Nous les soignants
    • Vous avez dit fracture numérique
    • Le Cabaret du Gang
    • etc.

    Pour participer à l’effort de guerre, versez votre obole au compte BE87 0004 6690 9294

    MAI 68 A 68 ANS

    Il y a une trentaine d’années, la lecture de l’étude de Simone de Beauvoir sur « La Vieillesse » m’avait profondément marqué.

    Elle y racontait sobrement comment, inexorablement, notre univers rétrécit avec le grand âge, aussi bien socialement que physiquement, parce que le monde du travail s’éloigne, parce que les amis meurent, parce que tous nos sens s’usent progressivement.

    On entend moins bien, on voit moins bien, on se déplace moins souvent, moins loin, et avec plus de difficultés.

    A soixante-huit ans, j’entre dans ce « troisième âge » que les plus chanceux d’entre nous espèrent pourtant vivre comme une « chance » : délivrés de la contrainte du travail, en relative bonne santé, nous réorientons nos vies vers des activités choisies, du repos, des loisirs ou de l’entraide – pour peu que nous ayons évidemment les moyens matériels de subvenir à nos besoins essentiels ou futiles (ce qui n’est pas, loin de là, le cas de tout le monde).

    Mais nous savons tous que derrière, il y aura souvent aussi ce « quatrième âge », où nous deviendrons peu à peu dépendants des autres pour assurer nos actes les plus quotidiens : nous déplacer, nous laver, nous habiller, nous nourrir.

    Or si, dans les sociétés agricoles traditionnelles, les « vieux » restaient généralement associés à la vie des fermes, des familles et des villages, il n’en va plus du tout de même dans les sociétés urbaines et industrialisées.

    Il faut bien les « parquer » quelque part.

    Cette réalité sociologique a engendré un véritable nouveau « marché », celui des homes et des EHPAD, où la vieillesse est avant tout considérée sous l’angle de sa seule « rentabilité ».

    De restrictions budgétaires en compressions du personnel, ces institutions s’éloignent ainsi souvent de leur supposé statut de « villégiature médicalisée », celui qui est annoncé par leurs noms bucoliques, champêtres, sanctifiés et fleuris, pour basculer dans un univers de plus en plus inhumain et carcéral.

    Contre cette maltraitance institutionnelle, il y a visiblement là un combat générationnel à mener collectivement.

    Or c’est la génération de Mai ‘68, celle qui a connu les communautés, les manifs et les grandes utopies collectives, qui arrive aujourd’hui aux portes de ces eaux tourmentées.

    A l’image de ces combats passés, puisse-t-telle, comme le Gang des Vieux et des Vieilles en Colère, s’auto-organiser pour affirmer notre droit à vieillir dans la dignité, la solidarité… et, si possible, la gaîté !

    Du début… à la fin, reprenons donc nos vies en main.

    Claude Semal (https://www.asymptomatique.be/mai-68-a-68-ans)

  • #Sncf : La contrebasse est un objet dangereux et encombrant L’Asymptomatque

    Curieux monde ou un instrument de musique est un objet “dangereux et encombrant”.

    “Avant, par tolérance, exception, esprit, culture, sagesse, considération et civilisation, les instruments de musique, c’était gratuit ! Stupide imbécile époque !” (Xavier Löwenthal VI)

    Source : https://www.asymptomatique.be/11940-2/?share=email

    #France #Transports #musique #instrument_de_musique #spectacles_&_musique #contrebasse

    • LA VACHE QUI BUVAIT LA MEUSE Claude Semal
      Consomme-t-on vraiment 15.000 litres d’eau pour produire un kilo de viande de bœuf ?
      . . . . . . . .
      Pour le savoir, tentons d’estimer la consommation d’eau totale d’un bovin.
      Commençons par le plus simple : la boisson.

      Un bœuf ou une vache laitière boit 100 litres d’eau par jour (1) et vit en moyenne trois ans, soit à la louche, mille jours (1). Ce qui nous fait 100.000 litres, soit 100 litres d’eau par kilo de viande (100.000 litres : 1000 kg).

      Passons à l’alimentation.

      Un bovin mange en moyenne dix kilos de céréales par jour (1).

      Multiplié par mille jours de rumination, cela fait donc, en trois ans, dix tonnes de céréales dans son écuelle. Un fameux petit dej !

      Or pour faire pousser un kilo de céréales, type mélange maïs/blé, il faut 400 litres d’eau (1) (2).

      Ce qui nous fait 1000 jours x 10 kilos de céréales x 400 litres d’eau divisé par le poids de la bête,… n’essayez pas de suivre, je compte pour vous, abracadabra… !
      Cela fait 4 m3 d’eau par kilo de viande. Ah ! bon quand même ! …Mais est-ce que le compte y est ?

      Par ce biais, on s’en rapproche un peu. 4100 litres d’eau, c’est effectivement beaucoup.

      Mais cela n’en fait toujours pas 15.000.
… Bon sang, mais c’est bien sûr ! J’ai fait mes “calculs” avec le poids d’une bête “sur pied”.

      Or seuls 30 % de l’animal seront effectivement transformés en viande (6).

      Par kilo de viande, cela multiplie par 3,3 notre “consommation” d’eau, soit 13.530 litres. On approche, on approche.

      Qu’est ce que j’ai encore oublié ? OK, le fonctionnement général d’une ferme, et plus encore celui d’un abattoir, divisé par le nombre de vaches, cela doit nécessairement consommer beaucoup de flotte. Le sang, ça tâche, et la bouse aussi. Sans doute assez pour justifier cette différence. OK, je rends les armes. Méluche avait raison.

      On vérifie ? Je fais appel à l’équipe… ou à défaut, à Wikipédia. Bon, finalement, ce sera plutôt decodagri.fr (3).

      Et ici, surprise ! Sur ce site, visiblement inspiré par les éleveurs, on nous explique que depuis 2002, le système Water Footprint Network (WFN) ne calcule pas la vraie consommation d’eau, mais une empreinte virtuelle, comme on calcule par ailleurs l’empreinte carbone de certains produits.
      Dans les chiffres ci-dessus cités, 95 % de “l’estimation” ne concerneraient ainsi ni la vraie consommation d’eau des animaux, nécessaire à ce qu’ils boivent, ni la vraie consommation d’eau des cultures céréalières, nécessaire à ce qu’ils mangent, mais… l’ensemble de l’eau de pluie qui tombe sur la surface des prairies et des champs cultivés, avant de retourner remplir les nappes phréatiques.

      Et qui serait de toutes façons tombée sur le sol, avec ou sans vaches, avec ou sans cultures. Et qu’il semble donc un peu tiré par les cornes de comptabiliser dans le bilan hydrique de nos hamburgers.
      . . . . . . . .
      La suite : https://www.asymptomatique.be/la-vache-qui-buvait-la-meuse

      #Boeuf #vache #viande #eau

      #agriculture #alimentation #élevage #consommation #agroalimentaire #culture #Water_Footprint_Network #WFN #empreinte_carbone

  • Sur le mal-logement, Taubira n’avait pas vraiment de programme et ça s’est vu !
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/sur-le-mal-logement-taubira-navait-pas-vraiment-de-programme-et-ca-se

    La candidate à l’élection présidentielle a semblé bien moins à l’aise sur cet exercice technique qu’à la tribune à discourir.

    POLITIQUE - Après Macron, les candidats. Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, mais également la plus récente dans la course à l’élection présidentielle, Christiane Taubira, sont intervenus dans l’après-midi ce mercredi 2 février pour évoquer les propositions de leur programme sur le sujet du mal-logement. Ce, après la publication du rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre.

    Quand ce fut au tour de la gagnante de la Primaire populaire, un certain malaise s’est installé, ont commenté les spectateurs sur les réseaux sociaux. À la fin de chaque intervention de candidat, un nuage de mots s’affichait sur grand écran pour mesurer la réception du public qui suivait les débats. Celui de Christiane Taubira a été sévère : “flou”, “brouillon”, “blabla” pouvait-on lire.

    Ultime bafouille

    Souvent mise en difficulté par des questions pourtant pas plus dures que celles réservées à son prédécesseur dans l’exercice, Fabien Roussel, l’ex-garde des Sceaux a eu du mal à plusieurs reprises à répondre de façon claire et précise.

    Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus, la candidate récemment déclarée a plusieurs fois bafouillé, ne semblant parfois pas savoir quoi répondre. Comme lorsqu’elle a par exemple été interrogée sur la suppression de droits de succession, mesure qu’elle avait pourtant elle-même annoncée dans une ébauche de programme, ressemblant encore, sur certains sujets, davantage à une philosophie qu’à des propositions très concrètes.

    Après un premier meeting à Bordeaux où elle avait gagné la guerre des images contre sa concurrente directe, la socialiste Anne Hidalgo, Christiane Taubira a semblé moins à l’aise sur un sujet technique comme celui du mal-logement que quand il s’agissait de discourir à la tribune et charmer son public.

  • Un cauchemar totalitaire LA CIVILISATION DU “QR” CODE Claude Semal
    https://www.asymptomatique.be/un-cauchemar-totalitaire-la-civilisation-du-qr-code/?shared=email&msg=fail

    A ceux qui pensent encore que seules des justifications “médicales” inspirent les actuelles politiques sanitaires, l’évolution de la situation en Grande-Bretagne et en Irlande devrait poser une sérieuse énigme.
Les gouvernements de ces deux pays viennent en effet d’annoncer, pour la semaine prochaine, la levée de (pratiquement) toutes leurs restrictions sanitaires.


    
Oh ! My God ! Ce “fucking” virus couronné serait-il donc incapable de traverser la Manche à la nage ? Cette horrible Peste atchoumesque perdrait-elle tout son pouvoir de nuisance dès qu’on la traduit en anglais ?
    
Google translate, help us ! God Save The Queen ! À l’aide ! SOS ! Save Our Soul !

    Pas du tout : Omicron gambade là-bas dans les “pubs”, les “clubs” et les “fish and chips”, aussi teigneux et morveux qu’ici.

    Simplement, d’autres choix politiques ont été faits, d’autres stratégies sanitaires mises en place. Et si par ailleurs, les protocoles curatifs anglo-saxons encombrent moins leurs services de soins intensifs que les nôtres, la seule chose que l’on puisse en dire, c’est qu’on ferait bien de s’en inspirer d’urgence !

    Oui, au moment où l’Autriche cloître ses “non-vaccinés” ; au moment où l’Allemagne les exclus de ses bibliothèques et de ses restaurants ; au moment où l’Italie leur interdit ses bars, ses transports en commun, ses universités et même ses cérémonies religieuses ; au moment où la France impose un “Passe Vaccinal” qui conduit déjà à des restrictions semblables … la Grande-Bretagne et l’Irlande semblent faire, au contraire, des choix diamétralement opposés.

    C’est que, malgré les années Thatcher et sa brutale politique coloniale, l’Angleterre reste aussi le berceau de l’habeas corpus : cet attachement historique et quasi viscéral aux libertés individuelles et publiques. Ce que la démocratie libérale peut sans doute proposer, sur le plan moral et législatif, de plus abouti.

    Une fois n’est pas coutume, je vais me faire ici l’avocat du diable (le diable n’en manque pourtant pas : il a ses affidés et ses “bavards” dans tous les médias).

    Il est vrai que le Covid 19 est une maladie qui avance par “vague”, et qu’on n’applique donc pas “rationnellement” les mêmes protocoles sanitaires quand la vague “explose”, ou quand on “gère” au contraire tranquillement sa descente. Or cela fait plus de trois semaines, comme je l’ai ici même déjà souligné, que
    l’Angleterre a passé son “pic” de contagion, quand d’autres pays sont encore en pleine phase “ascendante”.

    Il est vrai aussi que la décision du gouvernement anglais reste un pari sur l’évolution de la pandémie. Et que, comme tous les paris, il contient une part d’incertitude.

    Il est vrai enfin qu’Omicron n’est sans doute pas la “fin” du Covid-19. Si un autre de ses mutants devait débarquer, aussi contagieux que son cousin, mais en plus méchant, il n’est pas interdit de s’y préparer dès aujourd’hui.

    Mon propos n’est donc pas de condamner par principe toutes les stratégies sanitaires qui seraient plus “alarmistes” que celles du gouvernement anglais.

    Je suis toutefois profondément convaincu que certaines forces économiques et sociales instrumentalisent aujourd’hui la pandémie pour nous imposer “leur” propre calendrier et “leurs” propres priorités. Je ne parle pas seulement des entreprises pharmaceutiques, des rois du vaccin ou du business des tests PCR, mais de toutes les entreprises qui ont intérêt à accélérer la “numérisation” de l’économie et, par delà, de l’ensemble des sociétés humaines.

    En Europe, cela devrait prochainement se traduire par la généralisation d’un “QR code” européen qui conditionnera à l’avenir l’accès à de très nombreuses activités. Un redoutable outil de contrôle social. Nul “complot” là-dedans. Un simple “effet d’aubaine”, avec de gigantesque moyens financiers pour le concrétiser.

    Le webmagazine écologique “Reporterre” vient à ce sujet de publier une très intéressante enquête de la journaliste Célia Izoard sur le “Digital Identity Wallet” de la société Thalès, “un « portefeuille d’identité numérique », c’est-à-dire une sorte de passe sanitaire étendu à toutes les démarches de la vie quotidienne, assorti d’un dispositif de reconnaissance biométrique pour empêcher la fraude” (“Reporterre”, 7 décembre 2021) (1).

    Je vous invite vraiment tous et toutes à visionner ci-dessous le très orwellien spot publicitaire de Thalès. La vie de Julie, du lever au coucher, qui présente un véritable cauchemar totalitaire comme un rêve libertarien.

    Vous verrez sans doute d’un autre œil, après cela, nos innocentes conversations sur le “Covid Safe Ticket”.

    https://www.youtube.com/watch?v=YSb0nLRte_A&feature=emb_logo

    Thalès a reçu en 2019 le prix “d’entreprise de l’année” attribué par le cabinet Frost & Sullivan, qui soulignait à cette occasion un de ses “qualités” : « En cas de suspension d’un droit de l’individu pour quelque raison que ce soit, le gouvernement peut l’invalider en temps réel sur la plateforme ».
    A noter que Thalès, qui peut aussi être utilisé comme moyen de payement, a également accès à toutes vos informations bancaires.

    Avec un certain humour, un lecteur commentait donc ainsi l’article de “Reporterre” : “Avec l’arrivée de l’euro numérique, Lucie a désormais accès à notre Wallet électronique. Tous ses paiements sont sécurisés. Mais Lucie n’a pas respecté le 48 ème confinement décrété en raison d’une épidémie de gastro. Lucie voit son Wallet débité automatiquement de 135 euros … Lucie récidive, son Wallet est désormais désactivé pendant une durée de 15 jours. Elle ne peut plus rien faire et elle ne peut plus aller nulle part. Gardez-le, votre monde dystopique, et allez bien vous faire enc…”. Avec ou sans QR code ?

    Thalès a fusionné en mai 2021 avec l’entreprise Atos pour créer Athéa.

    En juin 2021, la Commission Européenne a acté la création d’un “Digital Identity Wallet” pour tous les citoyens européens.

    D’ici septembre 2022, tous les états membres devront avoir créé les conditions techniques de la mise sur pied d’expériences pilotes.

    A noter que Thierry Breton, le commissaire européen au Marché Intérieur, est l’ancien PDG du groupe Atos. Comme dit l’adage populaire, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.

    Maintenant, si vous croyez toujours que l’instauration d’un “passe vaccinal” et d’un QR code pour aller au cinoche ou pour prendre un train est vraiment le meilleur moyen de combattre le SARS-COV-2, je ne peux malheureusement plus grand chose pour vous.

    Claude Semal le 21 janvier 2022

    Nota Bene : Vous aurez remarqué que je n’ai pas commenté ici les décisions du dernier CODECO. Disons simplement qu’avec son “Baromètre COVID” et son “feu rouge sans feu vert”, il reste bien dans la ligne de nos précédentes belges absurdités.

    (1) https://reporterre.net/Bientot-le-portefeuille-d-identite-numerique-un-cauchemar-totalitaire

  • Interview de Françoise Nimal, pasteure : L’UTÉRUS DE DIEU ET LES VERGES DU PATRIARCAT Claude Semal

    Si une bombe avait explosé au chœur de la cathédrale de Reims, elle n’aurait pas pu faire plus de dégâts dans l’Église Catholique de France.
Commandité par l’Église elle-même, le rapport de la CIASE (Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église) a en effet comptabilisé plus de 330.000 victimes d’abus sexuels depuis 1950 au sein de cette institution.
Un chiffre qui donne le vertige.
Dix abus sexuels par jour, tous les jours, depuis septante ans !
     
En soulignant en outre son caractère “systémique”, “qui se poursuit aujourd’hui”, les vingt-deux membres de cette commission indépendante, dirigée par Jean-Marc Sauvé, ont laissé l’Église de France en état de KO technique.


    D’autant que ces crimes à répétition ont souvent et longtemps été cachés par l’Église Catholique elle-même, ce qui pourrait en faire la plus grande et la plus ancienne organisation criminelle de France.


    Il est donc totalement ahurissant que la première réaction des Évêques de France, par la bouche de leur porte-parole, Eric de Moulin-Beaufort, ait été de monter au filet pour défendre “le secret de la confession, qui s’impose à nous“, qui est “en ce sens-là, plus fort que les lois de la République“.


    Ce type se rend-t-il au moins compte de ce qu’il raconte ?
Sait-il que les complicités dans des affaires de viol, ainsi que les manœuvres d’obstruction à la justice, sont punies en France par des peines de prison ?
Faut-il les jeter derrière les barreaux pour qu’enfin “le franc tombe” ?
Ou s’estiment-ils, une fois pour toutes, au-dessus des lois de la République, quand bien même le caractère massif et systémique de ces crimes a aujourd’hui été révélé au grand jour ?

    Il m’a semblé intéressant de voir comment une “femme d’église” pouvait réagir à la dénonciation d’aussi anciennes et aussi massives pratiques.
Pasteure de l’Église Protestante Unie à Verviers, mais issue d’une famille catholique, se définissant elle-même comme “féministe, mère de famille monoparentale et militante LGTB” (1), avec une formation de théologienne, de psychologue et de journaliste, Françoise Nimal a sans doute un profil aujourd’hui atypique dans les milieux chrétiens. Je doute fort qu’elle ne soit jamais en odeur de sainteté au Vatican.


    Mais cela lui donne aussi une liberté de ton et de parole qui devrait aujourd’hui pouvoir être entendue face à l’assourdissant silence d’une Église Catholique en état de choc et de sidération. Avec qui d’autre sinon aurais-je pu parler de l’utérus de dieu ?
    Claude Semal, le 14 octobre 2021

    La suite de l’interview : https://www.asymptomatique.be/interview-de-francoise-nimal-pasteure-luterus-de-dieu-et-les-verges-du-patriarcat/?shared=email&msg=fail

    #viol #pédocriminalité #déni #pédophilie #violophilie #élites #France #culture_du_viol #catholicisme #eglise #religion #prêtres #victimes #diocèses #victimes #justice #contrôle_social #CIASE

  • Hommage a bernard tapie par Jean-Paul Mahoux
    https://www.asymptomatique.be/hommage-a-bernard-tapie-par-jean-paul-mahoux/?share=email

    En hommage à Bernard, je vous propose ces quelques photos.

    Photos des ouvriers de la fabrique de balances de précision Terraillon, rachetée 1 franc en 1981 et revendue 125 millions en 1986.

    Photos des ouvriers en grève de Manufrance à Saint-Étienne, rachetée, revendue.

    Photos d’ouvriers de la fabrique de cadres en carbone Look, rachetée 1 franc en 1983 et revendue 260 millions en 1988.

    Photos des employées des boutiques bio « La Vie claire », rachetées 1 franc en 1980 et revendue on ne sait combien en 1995.

    Photo des artisans d’instruments de mesure de l’usine Testut, rachetée 1 franc en 1983 et mise en liquidation en 2003 (pour laquelle Tapie a été condamné pour abus de biens sociaux).

    Photo d’une ouvrière en larmes des usines de piles électriques Wonder, rachetée 1 franc en 1984 et revendue 470 millions en 1988 à l’Américain Ralston qui fermera toutes les usines en 1994.

    Photo des usines belges Donnay à Couvin rachetées 1 franc en 1988 et revendue 100 millions de francs en 1991 à la région wallonne.
    Aujourd’hui c’est une friche industrielle.

    Photo des ouvrières d’Adidas au Cambodge, société qui pèse dix milliards d’euros en Bourse et que Tapie a possédé trois ans, le temps de la délocaliser en Asie.

    C’est suite au montage frauduleux de la revente d’Adidas au Crédit Lyonnais que Tapie a plongé dans les ennuis judiciaires interminables.

    En fait, c’était un hommage au travail, pas au capital.

    Jean-Paul Mahoux

    #tapie #bernard_tapie #fraude_fiscale #impunité #grand_homme #PS #en_vedette #france #travail #justice #actualités_françaises #politique #médias #chômage #ouvrières #ouvriers

  • SAINT-BEBEL, UNE CERTAINE IDÉE DE L’HOMME Publié dans Le Postillon par Irene Kaufer

    Ce jeudi 9 septembre, c’est donc la Saint-Bebel. Programmes télé bouleversés, hommage rendu aux Invalides par le président Macron en personne… Encore un peu et on avait droit à une nouvelle Panthéonade.


    Personnellement, je n’ai rien contre Jean-Paul Belmondo, parti pour sa dernière cascade. C’était peut-être un type très sympa, j’ai vu et même apprécié certains de ses films, et pas seulement ceux dits ”films d ‘auteur”, comme si les autres se faisaient tout seuls. Il a même fait une brève apparition dans un film d’autrice, eh oui, chez Agnès Varda et son ”Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma” https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Cent_et_Une_Nuits_de_Simon_Cin%C3%A9ma , même si ce n’est pas l’oeuvre qui a fait la gloire ni de l’une ni de l’autre…

    ”Culture du viol”
    Mais dans ce concert assourdissant d’éloges, il me manque tout de même quelque chose. Que j’ai trouvé dans un tweet de… Christine Boutin : ”Demain l’hommage à #Belmondo dans la cour des Invalides sera un requiem pour une France disparue… Et pour une certaine incarnation de l’homme”. 


    Il me paraît donc intéressant de profiter de l’occasion pour me pencher sur cet aspect peu commenté de la filmographie du héros du jour. Car oui, dans ses films les plus populaires, Belmondo incarnait une forme de virilité face à laquelle les femmes avaient principalement le rôle de proie plus ou moins consentante. Ce qui contribue à ce qu’aujourd’hui on appelle la ”culture du viol”. Voilà une approche qu’on n’a pas beaucoup entendue dans les multiples analyses de la filmographie de Belmondo. En fait, je ne l’ai trouvée qu’ici. https://www.xulux.fr/cinema/belmondo-et-la-culture-du-viol
    En résumé : dans plusieurs de ses films, comme “L’animal” ou ”Le magnifique” (dont les affiches en elles-mêmes sont parlantes), son personnage se complait dans des scènes de harcèlement sexuel. Tout cela sous couvert d’humour, mais on sait combien un certain humour peut participer à cette culture du viol. Extrait de l’article : ”Si Belmondo est une personne assurément plus sympathique que Delon et qu’il n’a pas été accusé de violences sexuelles, les rôles qu’il a pu incarner semblent en revanche assez révélateurs d’un climat particulier, mais somme toute assez banal. Mis bout à bout, ces rôles rendent compte d’une culture faisant l’apologie de la virilité tout en encourageant les violences faites aux femmes, les deux allant de pair”.

    * Aimons-les vivants !
    Je précise bien qu’il ne s’agit pas d’accuser l’homme Belmondo d’une quelconque violence, ni de plaider pour je ne sais quelle ”cancel culture” qui amputerait ses films de certaines scènes, les interdirait de rediffusion à la télé ou les réserverait aux plus de 70 ans ! Il s’agit juste de souligner un phénomène complètement occulté et qui mérite d’être mis en lumière : un sexisme que beaucoup continuent à considérer comme totalement inoffensif, voire franchement drôle. En renvoyant la responsabilité à l”’époque” , à quoi on peut rétorquer qu’aujourd’hui encore, les commentateurs/trices ne trouvent pas pertinent de souligner cet aspect de la carrière bébelienne. Essayez donc avec votre moteur de recherche préféré, et vous verrez. Ou plutôt vous ne verrez rien du tout, à part l’article cité plus haut (et qui date de 2011).


    D’aucun‧es diront que ce n’est vraiment pas le moment. Ben si, justement, quand le monde (enfin, une petite partie du monde, mais au diable le relativisme) a les yeux rivés sur le personnage. On sait bien que les mort‧es sont toustes des saint‧es, comme le chante Marie-Paule Belle sur des paroles de Françoise Mallet-Joris), “Mais où est-ce qu ‘on les enterre (ceux qui sont méchants) ?” https://www.youtube.com/watch?v=_EEB6MfxLds

    Tiens, j’en profite pour souligner quelque chose qui me gêne toujours dans ces ”hommages” nécrologiques. Des gens qu’on aime, proches ou célèbres, j’ai envie de dire : aimons-les vivants ! Montrons-leur notre affection tant qu’il leur est encore possible d’en profiter ! Après, c’est trop tard.

    Post (mortem) scriptum : donc, n’attendez pas mon incinération pour me dire combien je suis géniale. Ce jour-là et les suivants, vous pourrez en toute quiétude expliquer à quel point je vous exaspérais, ça vous fera du bien, vous verrez, et moi ça ne me fera aucun mal.

    Source : https://www.asymptomatique.be/saint-bebel-une-certaine-idee-de-lhomme
    #harcèlement #Belmondo #Agnès_Varda #cancel_culture #sexisme #virilité #culture_du_viol #sexisme #nécrologie #harcèlement #harcèlement_sexuel #violences_sexuelles,

  • 10 Septembre 2021 : Hommage national

    Vive émotion lors de l’hommage national à Jean-Paul Belmondo aux Invalides.
    Particulièrement au moment de la sortie du cercueil de l’acteur au son de Chi Mai, musique d’Ennio Morricone sur la bande originale du film Le professionnel, jouée par l’orchestre de la Garde républicaine.

    Source : L’asymptomatique https://www.asymptomatique.be/hommage-national/?share=email

  • #Belgique : Des cadeaux pour les assurances, de l’eau pour les sinistrés Claude Semal
    https://www.asymptomatique.be/des-cadeaux-aux-assurances-de-leau-aux-sinistres/?shared=email&msg=fail

    _ Les inondations de la mi-juillet dans la région liégeoise et la vallée de la Vesdre ont mobilisé des milliers de bénévoles pour porter secours aux sinistrés. Parmi eux, des centaines de membres et de sympathisants du PTB. Un échevin du P.S. verviétois vient de lancer une sombre polémique dans la presse sur ce “délit de solidarité”.

    Alors que les responsabilités de cette catastrophe seront bientôt discutées en commission au Parlement, rencontre avec Raoul Hedebouw, un des porte-paroles nationaux du PTB.
     
Entre deux séances parlementaires, j’ai rendez-vous avec lui “entre l’heure du midi”, Place de la Liberté, à deux pas du Parlement. J’ai deux minutes de retard, car dans cette capitale en perpétuels travaux, “ma” ligne 92 a été provisoirement interrompue. Mais j’étais en avance, donc je suis presqu’à l’heure ;-).
    
Grand, souriant, cordial, Raoul Hedebouw a le tutoiement facile des Liégeois, la répartie directe des militants rodés à la polémique, et l’humour de ceux qui savent qu’on ne combat pas nécessairement la misère en se vautrant dans la morosité.


    Cet éco-biologiste de formation, dont le travail de fin d’étude portait sur le pourrissement des feuilles de sept espèces d’arbres en Wallonie, en connait aussi un brin en matière de décomposition / recomposition du champ politique.
Comme il revenait tout juste de l’Université d’Été de la France Insoumise, alias la nouvelle Union Populaire, j’en ai profité pour conclure l’interview sur le devenir de la “gauche de la gauche” européenne.
Scoop : je peux déjà vous dire que Raoul boit du café au lait, qu’il transmet bien le bonjour à Irène, et qu’il a une autre réunion dans une demi-heure. Vous pouvez également saupoudrer son interview d’un léger fond d’accent herstalien, cela fera plus vrai que nature.

    Claude  : Six semaines après les inondations, as-tu une idée du nombre de gens qui ont été touchés par la catastrophe, et de ceux qui restent encore sans logis aujourd’hui ?

    Raoul  : Les chiffres vont encore certainement beaucoup fluctuer, parce qu’on ne sait toujours pas combien de maisons seront définitivement déclassées. Il y a au moins quinze mille ménages qui sont en très grande précarité.
Mais comme les gens logent toujours dans leur famille, il est impossible à l’heure actuelle de faire un décompte précis. Ce qui fait aussi partie du problème.
    
J’ai reçu des témoignages de gens qui sont “officiellement” encore dans leur maison, mais comme la “déshumidification” ne se passe pas bien, ils ne peuvent pas retourner y loger. Tous les problèmes liés à cette “déshumidification” sont d’ailleurs un des gros enjeux actuels pour les sinistrés. Et là, je parle uniquement de la détresse immobilière.

    Claude  : Il a y aussi toute la question des assurances, puisque la plupart des contrats “habitation” ont un volet “incendie” et “inondation”. A ce sujet, on a appris qu’Elio Di Rupo avait conclu un “accord” avec les compagnies d’assurances. A quel titre, avec quelle casquette et quel était son mandat pour faire cela ?

    Raoul  : C’est assez grave, en fait, et assez illustratif de la proximité entre le monde de la politique et celui de la finance. D’une part, il s’agit ici d’un accord “secret”, selon les dires mêmes de Di Rupo, dont nous ne pouvons donc pas connaître le contenu. Dans les grandes lignes, il s’agit d’une “approbation” de la loi de 2014 qui “limite” la responsabilité des assureurs à 590 millions d’euros pour des coûts estimés, jusqu’à présent, à 1,7 milliard. Je parle uniquement ici de ceux couverts par une assurance. Ceux qui sont “non assurés” dépendent d’un autre budget, le “fonds des calamités”.
Donc, il y a une sorte de “ristourne” d’un milliard d’euros rétrocédée au secteur de la finance. On va me dire : “c’est en vertu des accords conclus en 2014 et 2007”. C’est vrai que le problème date de là. Mais on retrouvait déjà les mêmes aux postes de commande. Car qui dirigeait le gouvernement fédéral à cette époque ? Elio Di Rupo !
Donc, c’est un peu facile. Nous, on paye tous nos primes d’assurance “volle pot”, comme on dit, et puis après, on se retrouve avec des assurances qui ne prennent en charge qu’un tiers des coûts. Alors que selon le propre bilan d’Assuralia, qui représente le secteur des assureurs, ces sociétés ont fait quinze milliards de bénéfices cumulés ces huit dernières années !
Donc c’est à nouveau nous qui allons devoir payer, alors que ce milliard aurait pu être investi dans le logement public. Les quartiers détruits de Pepinster, Angleur, Trooz, Verviers, … ne vont pas pouvoir être reconstruits par la loi du marché. Or ce milliard va filer dans la poche des actionnaires. On a donc un très gros problème autour de ce “deal” secret avec des entreprises de la finance. Et je suis étonné à quel point, dans les médias, on parle assez peu de cette affaire-là.

    Claude  : Je suppose que c’est une des raisons pour laquelle vous demandez une Commission Parlementaire à ce sujet. Une autre raison étant évidemment les causes mêmes de ces catastrophes, comme les permis de bâtir en zones inondables.

    Raoul  : Tout ce qui concerne l’aménagement du territoire sera débattu au niveau wallon, ça c’est déjà acquis. Toute la question des barrages, des bassins d’orage, des logements. Et il y aura probablement une autre commission d’enquête au niveau fédéral.
Là, on parlera des conséquences de la réforme de la protection civile, imposée par le MR et la NVa, qui je le rappelle, ont quand même supprimé 800 des 1200 postes de la protection civile. C’est pas de l’austérité, c’est carrément du rouleau compresseur anti services publics. On a amputé les deux tiers de notre force de frappe en cas de catastrophe !
L’autre problème fédéral, c’est la réforme des zones de pompiers et leur manque criant de moyens. On a beaucoup de témoignages de pompiers qui nous disent : “Nos petits bateaux ne résistaient pas au courant”, etc, etc….
Et puis les problèmes qu’on a rencontré en Belgique au niveau de la coordination et de la gestion de la crise. On a déjà vécu la même chose avec le COVID.
On ne sait pas qui décide quoi. Régional, fédéral, communal, provincial, international,… il n’y a pas eu un centre de coordination unifié. A notre avis c’est au niveau fédéral qu’on aurait dû le faire, alors que tout le volet fédéral du plan a été stoppé dès le 26 juillet. Ce qui a conduit à une cacophonie totale sur le terrain.
Enfin, il y a évidemment le débat autour de la question climatique. Sur la responsabilité de ces sociétés consuméristes qui produisent tout ce CO2, tout ce carbone. Car une de ses conséquences statistique, c’est l’augmentation des phénomènes extrêmes. Comme les sécheresses et les incendies, d’un côté, comme on le voit en Grèce, aux Etats-Unis et au Canada, et puis dans d’autres pays, les inondations. On n’échappera pas à ce débat-là aussi.

    Claude  : Sur la question du relogement des sinistrés, un certain nombre d’entre eux étaient relogés à l’hôtel, et avec toute cette tartufferie autour des 24 heures de Francorchamps, ils ont été mis dehors pour loger les spectateurs qui, eux mêmes se sont fait avoir, parce qu’ils ont payé 150 boules pour voir les voitures faire trois petits tours dans l’eau. Tu es au courant de ce dossier-là ?

    Raoul  : Il y a deux choses. La principale raison pour laquelle beaucoup de sinistrés ont été éjectés des hôtels, c’est parce les assureurs commencent à refuser de payer. En gros, la plupart des assurances comptaient quelque chose comme 21 jours de relogement.
On a reçu plusieurs témoignages comme quoi les assureurs ne communiquent même pas avec les sinistrés, mais s’adressent directement à la direction des hôtels pour les prévenir de l’interruption de leur intervention. C’est la première des raisons, et à mon avis la plus grave. Vient se greffer là-dessus effectivement l’événement de Francorchamps, qui est assez ironique, puisqu’il a été annulé à nouveau à cause de pluies particulièrement fortes. Et là, on a effectivement fait passer le commercial avant la gestion des sinistrés.

    Claude  : Puisque Di Rupo veut absolument payer les deux tiers de la dette des assurances, est-ce qu’on ne peut pas lui demander de prendre le relais ? Ce serait assez logique, non.

    Raoul  : Bien sûr. C’est tout le débat sur la façon dont le politique se désarme lui-même et laisse tout le pouvoir, sur plein de dossiers, au monde du privé. Ce n’est pas une maxime marxiste, c’est quelque chose qu’on peut constater tous les jours.
Ici, quatre compagnies d’assurances contrôlent presque l’ensemble du marché. Le logement, par exemple, est complètement laissé aux mains du marché. Le pourcentage de logements sociaux diminue d’année en année, même s’il doit en principe atteindre 10% par commune. Dans une commune comme Liège, qui se dit pourtant socialiste, de gauche et tout et tout, on doit flirter avec du 7,5 %.
Ce qui est grave pour les sinistrés, et cela montre combien le capital est cynique, c’est qu’actuellement le prix des loyers flambe – puisqu’il y a soudain une forte demande que le marché ne peut assurer ! Ca c’est le capitalisme : plus tu as besoin de quelque chose, plus tu payes ! Plus tu as de la misère, plus les loyers augmentent !
La seule manière de contrer cela, c’est d’une part de bloquer les loyers, pour maîtriser un peu le secteur, mais aussi de développer un secteur de logement public. Or je constate, au delà du blabla, qu’on n’investi pas dans la construction de nouveaux logements sociaux. Or ici, certainement dans la vallée de la Vesdre, et à Liège, il va pourtant falloir un plan ambitieux de construction massive de nouveaux logements. Et cela, il n’y a que le secteur public qui peut le faire.
Utilisons le fameux milliard qui est donné aujourd’hui aux assurances pour financer des logements sociaux de qualité. Une ville comme Vienne, “Vienne-la-rouge”, comme on l’appelait à l’époque, elle le fait massivement. En Belgique, c’est plutôt la tradition “libérale” et “privée” qui prévaut partout.

    Claude  : Cela dépend quand même où. La social-démocratie a parfois eu une politique de logement. Dans ma commune de Saint-Gilles, par exemple, il y a une régie foncière communale assez développée, qui gère un millier de logements.

    Raoul  : Tout à fait, il y a quelques communes qui font ici et là exception.

    Claude  : Face aux manque de moyens des services publics, face à l’incurie locale de certaines autorités politiques, il y a eu par contre très rapidement une énorme mobilisation citoyenne, et de très nombreux actes de solidarité. Des militants et sympathisants du PTB y ont notamment participé. Un échevin PS de Verviers a lancé une sombre polémique dans la presse en parlant de “récupération politique sur la détresse des sinistrés”.

    Raoul  : C’est dégoûtant à plusieurs niveaux. D’abord, c’est un peu ironique d’avoir un échevin d’une Ville qui était aux abonnés absents pour gérer la crise à Verviers (je ne parle pas des fonctionnaires, mais des autorités politiques). Notamment, de ne pas avoir assez rapidement donné l’alerte d’évacuation, et d’avoir par contre très rapidement arrêté la récolte des déchets. Je trouve ça dingue, plutôt que d’aller regarder dans sa propre assiette, d’aller pointer du doigt un parti qui, justement, a essayé d’organiser la solidarité concrète.
    
C’est stratégique pour nous. On veut s’inspirer de ce qui avait été fait à l’époque en France avec le Secours Populaire (1). Cela fait deux ou trois ans qu’on réfléchit à de telles formes concrètes de solidarité. Pour les inondations, ce sont finalement plus de 2.000 bénévoles qui sont venus à l’appel du PTB, à côté des milliers d’autres qui ont spontanément donné un coup de main. Cette auto-organisation de la population, c’est aussi un fait politique très important. A Liège, des milliers de bénévoles sont venus des quatre coins du pays, dont de nombreux flamands, il y en a même qui ont pris trois ou quatre semaines de congés, et cela montre que la Belgique de la solidarité, cela existe vraiment.

    Pour revenir aux déclarations de cet échevin PS, politiquement, c’est donc complètement à côté de la plaque. Nous avons voulu poser des actes concrets de solidarité, et pas lancer des paroles en l’air.
Il nous a accusé d’avoir pris les coordonnées des gens. Mais c’est absurde. Comment veux-tu coordonner et dispatcher les équipes, et savoir où les envoyer, où vider les caves et charger les détritus, si tu n’as pas les contacts des volontaires et des sinistrés ? C’est pas en trois heures qu’on nettoie ces affaires-là. A l’Ecole Don Bosco, on a envoyé des dizaines de personnes pendant des dizaines de jours pour vider et nettoyer les locaux.
    
Je peux même ici te donner un scoop.
Pendant deux jours, le centre de crise de Verviers a même renvoyé les bénévoles qui arrivaient vers le centre de bénévoles du PTB, parce qu’on était les seuls à avoir mis sur pied ces outils de coordination. Je le dis ici : les 21 et 22 juillet, on était sur le terrain, et on a envoyé 350 bénévoles à Verviers. L’autorité publique était complètement dépassée.

    Claude  : Je te crois, et ce n’est pas moi qu’il faut convaincre (rires).
Tu as gentiment pris sur ton temps de midi pour participer à cette interview, entre deux séances au Parlement, et le temps nous est donc un peu compté. Mais j’ai vu que tu avais participé comme orateur invité à l’Université d’Été de la France Insoumise, à Valence. Tu peux nous dire un mot à ce sujet ?

    Raoul  : C’était très sympa. J’ai été étonné de voir combien les militants français étaient informés de ce qu’on faisait, via les réseaux sociaux. Cela me faisait du bien de me plonger un peu dans la réalité compliquée française, avec les présidentielles qui arrivent, un vrai danger avec une extrême-droite qui est aussi forte que chez nous en Flandre, mais à l’échelle de toute la nation française. C’était chouette d’aller faire un clin d’oeil là-bas, mais j’irai aussi à la fête de l’Huma la semaine prochaine, parce que la “gauche de gauche” française est ce qu’elle est, elle est plurielle, et ce n’est pas à nous d’aller nous mêler des “affaires intérieures” françaises (rire de Claude).
    
J’ai rencontré beaucoup de jeunes de la France Insoumise, avec beaucoup de questions stratégiques assez pareilles aux nôtres. Comme créer une hégémonie culturelle à gauche ? C’est quoi le marxisme au XXIème siècle ? Les liens entre les luttes sociales et la politique. Plein de questions passionnantes, et on se pose les mêmes en France, en Grèce, en Espagne et en Belgique. Trop longtemps, au PTB, on a cru qu’on allait régler ça à l’échelle belge, avec notre vérité à nous, et on n’avait pas trop de contacts avec les autres gauches plurielles, qui sont très différentes en Europe. Mais là, on a décidé de prendre plus de contacts, et c’était vraiment chouette d’être là.

    Claude  : Justement, par rapport à ces questions stratégiques, la France Insoumise vient de se transformer en “Union Populaire”, qui semble moins spécifiquement marquée “à gauche” que le Parti de Gauche ou la France Insoumise elle-même. Tu as pu discuter de ce tournant politique, ou tu as toi-même une opinion à ce sujet ?

    Raoul  : Je vais parler pour nous. Nous, on reste dans des marqueurs “de classe”. Je sais qu’il y a des débats qui traversent “la gauche de gauche” mais moi, je crois en une analyse marxiste de la société, dans l’existence des classes sociales, même si elles se diversifient et si le prolétariat d’aujourd’hui n’est pas forcément le même que celui d’hier. Mais que le monde du travail, en tant que classe, se retrouve opposé à une grande bourgeoisie nationale et internationale financière, cela reste pour moi un fait, et je reste dans cette grille d’analyse là. Donc, personnellement, je ne me revendique pas du “populisme de gauche”, qui met plutôt en avant une opposition entre “peuple” et “élite”.
    
C’est un débat que nous avons aussi avec nos camarades de la France Insoumise, mais ce qui compte, c’est aussi la pratique de terrain, et c’est important de pouvoir mener ce type de débats sans anathèmes et dans le respect l’un de l’autre et de nos réalités spécifiques. Nous on reste plutôt sur cette alliance ouvriers, employés, petits indépendants, paysans, ce “front de classe” anti-monopolistique, et cette analyse-là nous semble toujours pertinente.

    Claude  : En plus de ça, on ne sait pas encore vraiment quel sera le contenu précis de cette Union Populaire. Là, on est plutôt dans “l’effet d’annonce”.

    Raoul  : Exactement . Nous n’en dirons donc pas plus (rires).

    Claude  : Pour conclure peut-être,… (Raoul regarde sa montre, mais il reste très disponible : on est “dans les temps”) …les inondations et la crise climatique sont entrées chez nous en collision avec une autre crise nationale majeure, celle du COVID. Comment as-tu le sentiment que l’État fédéral et les régions gèrent ce problème chez nous, et le PTB a-t-il une position sur le sujet ?

    Raoul  : Moi, ce qui m’inquiète, c’est la stratégie du “tout au vaccin”, qui a complètement zappé la première ligne de soins, toute cette médecine de proximité qui existe trop peu en Belgique, avec un renvoi systématique vers les spécialistes et les hôpitaux. Je crois qu’on risque de se mettre le doigt dans l’oeil. Même chose pour la vaccination. Je ne crois pas qu’avec l’obligation vaccinale, la répression, on va y arriver. Il y a une vrai méfiance d’une partie de la population vis-à-vis des autorités publiques, mais aussi vis-à-vis des multinationales pharmaceutiques, qui se cristallise peut-être malheureusement autour de la question du vaccin, mais la seule façon de combler ce fossé, c’est de construire un réseau médical proche de la population, et tu sais que nous mettons en avant le modèle coopératif des “maisons médicales”, qui sont une alternative concrète à la “médecine libérale” et du chacun pour soi.
    
Et l’autre versant du débat, ce sont les conséquences économiques de cette crise. Pour le moment, on a maintenu, et tant mieux, un certain nombre d’aides pour maintenir un certain nombre d’acteurs économiques en activité. Mais on parle bientôt de retirer la prise, et cela va provoquer des dégâts terribles d’un point vue social. Et là, va se poser à nouveau la question : qui va payer les conséquences de la crise ? Or toujours sous le capitalisme, et Noémie Klein l’a bien expliqué dans son livre “la Stratégie du Choc”, au moment du “choc”, et la crise du COVID en est un fameux, les gros et puissants vont en profiter pour s’accaparer à nouveau des pans entiers de notre société. Ces grand groupes industriels, qui ont les reins très solides, sont déjà en train de relancer leur production, comme Ryanair qui vient de renouveler sa flotte de Boeing, et ce sont les petits, qui ont des fonds propres beaucoup plus faibles, qui vont mourir.

    Claude  : L’année passée, en France, les principale entreprises du CAC40 ont très sensiblement augmenté leurs bénéfices…

    Raoul  : Là, il y a aussi un vrai enjeu socio-économique : qui va payer les pots cassés de cette crise ? Et on revient alors sur des débats fiscaux comme un impôt sur la fortune, un impôt exceptionnel sur les bénéfices bancaires, sur la grande distribution qui a réalisé des surprofits,… Ce n’est pas qu’une question philosophique. C’est une question très pratique pour le budget 2022. Car on va voir qu’on va à nouveau nous proposer de serrer la ceinture, au nom des dogmes de l’austérité, au lieu d’aller chercher l’argent là où il se trouve.

    Claude  : … sans parler du secteur pharmaceutique, qui a lui-même fait des profits incroyables !

    Raoul  : C’est scandaleux. Ca, c’est un hold-up des Pfizer et Cie, quand on parle de 4 ou 5 milliards de bénéfices en plus. Et en plus, #Pfizer et #Moderna viennent encore d’augmenter le prix des vaccins, alors que le prix de revient est le même !
C’est pour ça qu’on vient de lancer une campagne européenne, avec d’ailleurs tous nos camarades de la gauche radicale européenne, “Pas de Profits sur la Pandémie”, qui est un appel à la signature d’une initiative citoyenne pour exiger de la Commission Européenne une transparence totale et une remise en cause de ces contrats.

    Claude  : Sans compter que de nombreux pays pauvres n’ont pas accès à ces vaccins, à cause de ce coût prohibitif protégé par des brevets, alors qu’une épidémie mondiale, par définition, doit se traiter mondialement. Car les virus ne connaissent pas de frontières, et il est impossible de s’en débarrasser dans un seul pays sans le faire aussi dans tous les autres.

    Raoul  : Cela, il faut le faire comprendre aussi au monde du travail : tant que les trois-quarts de l’humanité n’auront pas accès à ces soins, les virus continueront à muter, et on ne sera jamais tranquille. Donc réclamer la levée de ces brevets, ce n’est pas qu’une attitude altruiste internationale, c’est aussi pour nous-mêmes. Brevets dont je rappelle quand même qu’ils utilisent des technologies qui, dans leur grande majorité, ont été conçues dans des universités publiques ou avec l’aide massive de fonds publics. Le livre “L’État Entrepreneurial” démontre cela très bien. Beaucoup de ces innovations technologiques viennent de nos universités, viennent du travail de chercheurs altruistes, qui n’en ont tiré aucun profit. Moi je suis biologiste de formation, j’ai vu des gens passionnés bosser pour des salaires très modestes. Il faut arrêter de croire que ce qui fait marcher l’humanité, c’est la recherche du profit. Ce n’est pas vrai. Il est d’autant plus immoral que la privatisation de ces techniques et découvertes mettent aujourd’hui notre santé collective en danger.

    Propos recueillis par Claude Semal le 1er septembre 2021.
    (1) NDLR : Héritier du “Secours Rouge” proche du PCF (1923-1943), le Secours Populaire a été créé en 1945 par fusion avec l’Association Nationale des victimes du Nazisme. C’est aujourd’hui la troisième association française de solidarité, en terme de budget, derrière la #Croix-Rouge et le #Secours_Catholique, mais c’est la première en terme de réseau militant. En 2018, elle est venue en aide à plus de trois millions de personnes grâce à plus de 80.000 #bénévoles.

    #Raoul_Hedebouw #PTB #Marxisme #Claude_Semal #union_Populaire #Inondations #Catastrophe #Précarité #ps #Di_Rupo #Secours_Populaire #vaccins #luttes_sociales #inondations #crise_climatique #maisons_médicales #médecine #Santé #Ryanair #surprofits #austérité

  • TRISTES TERRASSES Claude Semal
    https://www.asymptomatique.be/tristes-terrasses/?share=email

    L’exigence du “Passe sanitaire”, depuis le 9 août, dans tous les lieux publics en France, n’a pas fini de produire ses effets délétères.

    Dans le coin du Périgord, où j’ai passé une partie de l’été, ils se sont immédiatement fait sentir. Ce n’est pas une grande enquête sociologique, mais ça sent le vécu, coco.

    Dans la petite rue marchande d’Excideuil, celle qui monte vers la Place-à-la-fontaine, un resto a définitivement mis la clé sous la porte, épuisé par un an et demi de contraintes sanitaires.

    Chez les Anglais du coin, qui ne sont plus anglais, mais on ne va pas tout compliquer, on m’a demandé : “Avez-vous votre Passe ?”. J’ai répondu : “Oui, j’ai mon Passe”. Et on m’a servi un verre à table. Tremble, virus !
    (Cela m’a irrésistiblement fait penser au sketch de Francis Blanche et Pierre Dac, déguisés en voyants indous : “Pouvez-vous dire le numéro de sécurité sociale de madame ?” “Oui, je peux dire le numéro de sécurité sociale de madame”. “Il peut dire le numéro de sécurité sociale de madame !”).

    A la buvette-resto du Lac de Nantheuil, renonçant à trier sa clientèle en maillot de bain, et à vérifier son statut vaccinal avant de lui servir un rosé ou une pizza, Diego et ses collègues ont viré toutes les tables et toutes les chaises de la terrasse.

    Ils ne font plus que de la vente à emporter, qui ne répond pas aux mêmes obligations sanitaires, et qu’on peut toujours aller consommer assis dans l’herbe.

    Triste image d’une buvette au mois de novembre en plein mois d’août.

    Chez les Bretons du resto d’Anlhiac, on s’est plié avec rigueur aux nouvelles ordonnances. On scanne votre “QR code” avant même que vous soyez assis.

    Mais depuis le début de la semaine, ils ont perdu le tiers de leur clientèle, et ils ont évidemment parfois été obligés de mettre leurs futurs clients à la porte.

    Enfin, à l’Hostellerie du Fin Chapon, toujours à Excideuil, on a aussi tout “fait comme il faut”, avec chaînette qui clôture la terrasse et circuit sanitaire fléché.

    Mais il vous est toujours loisible, si vous n’avez pas votre Passe, de commander des boissons et des repas “à emporter”, et de les consommer aux tables qui traînent nonchalamment sur la placette adjacente. A malin, malin et demi.

    Ne croyez toutefois pas que j’ai passé la semaine au resto. J’en ai testé un, et pour le reste, j’ai mes propres informateurs ;-).

    Or cette exigence d’un “passe vaccinal” pour boire un verre à l’extérieur ou en terrasse, n’a pas de base médicale.


    En Belgique, on avait par exemple pris soin de distinguer, dans la restauration, le service “en salle”, où la transmission par aérosol reste possible, et le service “en terrasse”, où elle semble négligeable.

    Il ne s’agit donc plus ici de “prévenir une maladie”, mais de faire “chier les gens”, avec contrôles de police aux terrasses, pour les “contraindre” à se faire vacciner.

    Ce n’est donc plus directement un acte sanitaire, mais un acte de contrôle social.

    Version soft, apéritive et estivale de la grenade dans l’oeil chez les gilets jaunes.

    Avec cette conception bonapartiste et policière du pouvoir, “je décide seul, et je vous envoie mes chiens policiers pour le service après-vente”, qui prétend toujours contraindre plutôt que convaincre, Macron a transformé chaque bar et chaque restaurant de France en possible foyer de contestation de sa politique. Et il y en a beaucoup, des bars et des restos en France.

    Au moment où l’épidémie explose dans les territoires d’Outremer, ces confettis post coloniaux qui sont d’abord victimes de leur sous-développement économique et sanitaire, Macron a ainsi pris le risque de braquer et de cliver un peu plus l’opinion publique.

    Montrer des morgues qui débordent à la Réunion ou en Martinique, suffira sans doute pour lui à discréditer les 200.000 personnes qui ont manifesté hebdomadairement contre son “Passe sanitaire”.

    Là où une politique sanitaire conséquente et efficace devrait rassembler l’ensemble de la population, en préservant à la fois sa santé et ses libertés, il a personnalisé la question vaccinale, à coups de menton bonapartiste, jusqu’à la transformer en plébiscite “pour ou contre Macron”.

    Là où il faudrait renforcer les équipes soignantes des hôpitaux, il les affaiblit en licenciant ceux et celles qui ne sont pas vaccinés.

    Là où il faudrait prioritairement chercher à vacciner les 20% de personnes âgées qui, en France, sont actuellement passées sous les radars, il préfère aller draguer les jeunes prépubères sur Instagram.

    Or c’est un jeu risqué et dangereux, quand on est aussi aimablement détesté, de compter sur l’amour qu’on vous porte pour combattre une épidémie. Certains pourraient finir par préférer les virus.
    Claude Semal, le 20 août 2021

    #covid-19 #coronavirus #confinement #en_vedette #crise_sanitaire #vaccination #pandémie #surveillance #pass_sanitaire #France #EnMarche

  • Questions sur l’immunisation et la transmission de SARS-CoV-2 par Marc Whatelet
     https://www.asymptomatique.be/le-dr-marc-wathelet-a-front-renverse/?shared=email&msg=fail

    
Depuis la mi-juin, le « Pass sanitaire européen » facilite les voyages en Europe.
À compter du 13 août, le « Covid Safe Ticket » entrera en vigueur en Belgique pour les événements extérieurs rassemblant plus de 1500 personnes et, à partir du 1er septembre, il sera utilisé en intérieur également.

    Le « Covid Safe Ticket » sera réservé aux personnes qui présentent un test PCR négatif de maximum 48 heures, ou qui sont vaccinées tout à fait depuis deux semaines, ou qui ont un certificat établissant qu’elles ont eu la Covid, ce dernier étant limité à 180 jours après le dernier test PCR positif.
L’ASBL « Notre Bon Droit » est une alliance de professionnels de la santé, de scientifiques, de juristes et de citoyens belges qui estiment que la réponse du Gouvernement belge à la COVID-19 est malavisée et ne repose pas sur les preuves scientifiques les plus rigoureuses disponibles.
Les interrogations légitimes sur la pertinence d’instaurer ce « Ticket » n’ayant pas été entendues par le Gouvernement, cette association a décidé de lancer une action en référé pour en empêcher l’instauration.

    Dans ce contexte, « Notre Bon Droit » m’a demandé d’analyser les bases scientifiques qui justifieraient la position défendue par le Gouvernement belge, alors que celle-ci se trouve en contradiction avec l’esprit du « Règlement général sur la protection des données » (RGPD), et induit une discrimination manifeste à l’égard d’une partie de la population. Cette analyse technique à laquelle je me suis donc attelé relativement à l’effet de l’immunisation naturelle ou vaccinale sur la susceptibilité d’un individu à l’infection et sur sa capacité à ensuite transmettre le virus est détaillée dans le document en annexe.
De cette analyse, il ressort, en conformité avec les données fournies par le GEMS, que la capacité des individus vaccinés à être infectés par le SARS-CoV-2 et de le transmettre à autrui n’est pas suffisamment amoindrie par rapport à celle des non-vaccinés pour distinguer en pratique ces deux populations pour contrôler la situation épidémique (voir annexe E&F).

    
Par ailleurs, la confrontation entre l’immunité contre SARS-CoV-2 acquise à la suite de la vaccination et celle consécutive à une infection naturelle indique que cette dernière est plus robuste, plus large, plus équilibrée entre la production d’anticorps et de cellules T, et dure plus longtemps que l’immunité vaccinale, ce qui se traduit par une meilleure et plus durable protection contre l’infection pour les individus convalescents comparativement aux vaccinés (voir annexe G).

    Pour ces raisons, l’action « Covid Safe Ticket » proposée par le Gouvernement, qui consisterait à discriminer les individus non-vaccinés en limitant leur accès à certains endroits et certaines activités, n’est pas justifiée d’un point de vue scientifique et de santé publique, car elle ne permettra pas de contrôler la propagation du virus en Belgique dans le contexte d’un variant de SARS-CoV-2 aussi contagieux que le sont les variants alpha et delta. De même, la période de 180 jours pour le certificat de guérison n’est pas adéquate puisque tout indique que l’immunité naturelle est supérieure et plus persistante que l’immunité vaccinale.
L’action « Covid Safe Ticket » s’inscrit dans l’approche particulièrement malavisée que le Gouvernement belge, à l’instar de nombreux autres gouvernements européens, suit pour gérer la COVID-19 depuis le début de cette crise. Il est illusoire d’espérer contrôler la diffusion du virus par la seule vaccination quand cette dernière ne bloque ni l’infection par le virus, ni sa transmission à autrui, ce qui est manifestement le cas pour tous les vaccins anti-COVID déployés à ce jour en raison des choix effectués lors de leur conception.

    
De fait, ces vaccins sont administrés par injection intramusculaire, alors que pour avoir un effet stérilisant, c’est-à-dire pour bloquer complètement l’infection et la transmission d’un virus respiratoire, il est nécessaire de stimuler l’immunité mucosale des voies respiratoires supérieures. Cet effet pourrait être obtenu en administrant un vaccin sous forme de spray dans la cavité nasale, mais pas par voie intramusculaire.
La stratégie du Gouvernement équivaut à mettre tous ses œufs dans le même panier en envisageant la vaccination comme la solution principale au contrôle de l’épidémie, en espérant ainsi obtenir une immunité collective dans le pays.

    Or, dans l’article référencé ci-après, C. Aschwanden identifie 5 raisons pour lesquelles l’immunité collective est probablement impossible : https://www.nature.com/articles/d41586-021-00728-2.

    De surcroît, selon les manuels classiques d’épidémiologie, le contrôle d’une pandémie repose sur quatre piliers bien définis :

    1) la prévention & le contrôle de la transmission ;

    2) le traitement précoce des malades ;

    3) le traitement des cas graves ;
4) et la vaccination.


    Entre ces 4 piliers, le dernier est en pratique le moins utile, car il faut du temps pour développer et valider un vaccin sûr et efficace (au minimum 3 ans), et du temps pour vacciner une population. Surtout, ce pilier ne peut pas être suffisamment efficace sans les 3 premiers, qui sont eux indispensables.
Comment, dès lors, ne pas être plongé dans la plus grande perplexité face à une stratégie gouvernementale qui s’obstine encore et toujours à largement les ignorer !

    1) Pour la prévention, une revue systématique de l’effet de la vitamine D indique que son niveau dans le sang peut déterminer le risque d’être infecté par SARS-CoV-2, la sévérité de la COVID-19 ainsi que sa mortalité :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7800698.


    Malgré l’appel de scientifiques à ce que le Gouvernement recommande à la population carencée en vitamine D de se “supplémenter”, cette approche a été rejetée sous prétexte que la vitamine D ne permet pas de traiter la COVID, ce qui est correct mais non pertinent puisqu’il s’agit de la prévenir, et qu’il y aurait un risque d’hypervitaminose. C’est une position absurde puisqu’il s’agit ici, répétons-le, de prévention et non de traitement et que les hypervitaminoses D sont très rares. Si l’on devait généraliser pareille « logique » en médecine, en fait, plus aucun médicament ne devrait être utilisé puisqu’un surdosage en est toujours possible !

    2) Le Gouvernement n’a toujours pas développé un dépistage/traçage suffisamment performant, alors que c’est essentiel pour contrôler la transmission (pilier 1). Le 8 octobre 2020, le virologue japonais Hitoshi Oshitani expliquait pourquoi le tracing en Belgique n’est pas efficace. Ainsi l’important n’est-il pas tant de connaître les contacts d’une personne que de découvrir l’endroit où elle a été infectée : https://tinyurl.com/23dhm953.

    Malgré cet avertissement, ce manquement n’a toujours pas été corrigé. Sept mois plus tard, ce 1er juillet 2021, Emmanuel André le reconnaissait encore : « Le tendon d’Achille de notre système de contrôle des infections en Belgique réside encore et toujours dans le fait que le concept de “backward contact tracing” n’a pas été intégré dans le système de tracing. » (https://tinyurl.com/jcta8s6c).

    3) Il existe un médicament très efficace en prophylaxie (pilier 1, 88% d’efficacité, selon la littérature publiée dans des revues à comité de lecture
https://ivmmeta.com, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8088823, https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34145166).
Il s’agit de l’ivermectine , dont l’usage a été proposé au Gouvernement en décembre 2020 (https://tinyurl.com/99presz6), mais ignoré par lui.
Certes, il ne s’agit pas d’un médicament miracle, en ce sens qu’il réduit mais ne supprime pas le risque de développer la COVID-19. En revanche, il permet d’écraser le nombre de reproduction du virus et, partant, de contrôler l’épidémie de manière très efficace. Dans cette perspective, l’approche préconisée consiste à traiter toute personne positive avec l’ivermectine, ainsi que tous leurs contacts quotidiens, au domicile, à l’école et au travail.
Dans « le monde réel », son utilisation a permis à l’Inde de contrôler la propagation du virus plus rapidement que des pays comme Israël et le Royaume-Uni qui ont misé sur l’approche vaccinale. De même, en Europe, la Slovaquie, la Bulgarie et la Macédoine du Nord ont complètement contrôlé l’épidémie depuis l’introduction de l’ivermectine, contrairement au Royaume-Uni où l’épidémie reprend. Par exemple : en Slovaquie, ce n’est pas la vaccination qui explique la décrue épidémique, car seulement 5,88% de sa population avait reçu une dose de vaccin au moment où l’ivermectine a été déployée le 1er mars, pour atteindre 20,34% le 1er mai : c’est donc bien là l’effet du recours à l’ivermectine.

    4) De même, la Belgique a ignoré les traitements précoces (pilier 2). Outre l’ivermectine, efficace à 74% dans cet usage (références ci-dessus), la liste des médicaments efficaces en traitement précoce ne cesse de s’allonger : il y a la fluvoxamine (https://c19fluvoxamine.com), la proxalutamide (https://c19proxalutamide.com), etc., ainsi que certaines combinaisons, comme la fameuse hydroxychloroquine couplée au zinc et à l’azithromycine. Leur utilisation permettrait de réduire considérablement les hospitalisations et les décès.

    5) Pour les formes sévères de la COVID-19 (pilier 3), le seul traitement actuellement approuvé est la dexamethasone, efficace à 30% seulement, en partie parce que la dose recommandée est trop faible, 6 mg. Ici aussi, pourtant, l’ivermectine se révèle plus efficace (références ci-dessus) et c’est pourquoi elle est d’ailleurs utilisée discrètement dans certains hôpitaux belges.

    6) La vaccination seule (pilier 4) ne peut pas suffire par elle-même, car l’apparition de nouveaux variants est favorisée par les campagnes de vaccination, comme un certain nombre de scientifiques l’avaient anticipé et comme le reconnaît maintenant le groupe SAGE au Royaume-Uni (https://www.gov.uk/government/publications/sage-93-minutes-coronavirus-covid-19-response-7-july-2021)
Ces nouveaux variants diminuent substantiellement l’efficacité des vaccins (E&F). Vacciner avec la forme mutante de Spike correspondant au dernier variant a tout d’une course-poursuite futile, car ces variants évoluent et se propagent beaucoup plus rapidement qu’il n’est possible de déployer de nouveaux vaccins.

    Rappelons, de surcroît, que cette campagne massive de vaccination, avec un produit qui reste expérimental, s’effectue dans une atmosphère de coercition , directe ou indirecte selon les pays, malmenant le principe du consentement éclairé pourtant indispensable et en vertu duquel il doit être apporté une information complète sur les risques encourus lors de la vaccination et sur l’existence de traitements alternatifs à celle-ci.
Cette campagne vaccinale se poursuit alors même que les signaux dans les divers systèmes de pharmacovigilance ne peuvent qu’inquiéter : les réactions adverses indésirables consécutives à la vaccination anti-COVID sont beaucoup plus importantes que pour d’autres vaccins. Si ces réactions ne sont sans doute pas toutes dues aux vaccins anti-COVID, leur temporalité implique tout de même une forte présomption. Par ailleurs, il faut savoir que ces systèmes ne capturent qu’une petite fraction d’entre elles. Normalement, le nombre déjà très élevé de réactions indésirables et de décès identifiables dans ces bases de données devrait suffire à justifier l’interruption de cette campagne sans délai.


    Au demeurant, les moyens de prévention et les traitements alternatifs existent, avec des produits dont l’efficacité et l’innocuité sont démontrées et impliquant donc un rapport bénéfice/risque favorable. Cette réalité devrait en principe conduire à la suspension de l’autorisation conditionnelle de mise sur le marché délivrée à ces vaccins anti-COVID, si la loi était respectée. C’est donc manifestement pour éviter cette conséquence juridique que les autorités de santé publique s’acharnent à ne reconnaître aucun des traitements alternatifs existants.

    En conclusion, la stratégie du « tout à la vaccination » choisie par le Gouvernement belge ne permettra pas de contrôler l’épidémie. Face aux rebonds inévitables de celle-ci tant qu’il s’arc-boutera sur sa politique actuelle, le Gouvernement sera en toute probabilité enclin à la tentation perverse de chercher à imputer la responsabilité de la poursuite de la crise sanitaire aux seules personnes non-vaccinées, et du fait de leur non-vaccination exclusivement, ce qui conduira à la diabolisation et à la discrimination, injustes et injustifiées scientifiquement, de cette partie de la population.
Par conséquent, il est urgent que le Gouvernement belge recoure enfin aux 3 premiers piliers de contrôle épidémique s’il souhaite réellement la reprise d’une vie sociale et économique décente.
    Par Marc Wathelet pour l’ASBL “Notre bon droit”

    ANNEXE
    Questions sur l’immunisation et la transmission de SARS-CoV-2 : analyse scientifique. Dans la fiche technique qui suit, les données scientifiques disponibles sont évaluées concernant :

    A) Les modes de transmission de SARS-CoV-2, à savoir le contact avec des surfaces contaminées, les gouttelettes, les microgouttelettes (aérosols) et la voie fécale-orale ;

    B) La transmission par les individus asymptomatiques et symptomatiques ;

    C) La probabilité de la transmission de SARS-CoV-2 entre deux individus ;

    D) Les facteurs individuels affectant la probabilité de transmission au sein d’une communauté, notamment :

    – 1) Le paramètre de surdispersion, k

    – 2) La charge virale

    – 3) L’effet de la charge virale sur la transmission
    
– 4) L’effet de la vaccination sur la charge virale

    E) L’effet de la vaccination sur l’infection :

    – 1) Une étude rétrospective en Israël
    
– 2) Une étude prospective de la CDC sur des soignants

    – 3) Une étude prospective au Royaume-Uni
    
– 4) Les données de Santé Publique Angleterre
    
– 5) Les données du Ministère de la Santé israélien

    F) L’effet de la vaccination sur la transmission :

    – 1) Les études observationnelles

    – 2) Le suivi des contacts en Belgique
    
– 3) Les données du Ministère de la Santé de Singapour & « Nos Tayons »

    – 4) Le porte-avions HMS Queen Elizabeth
    
– 5) Les grands foyers de contamination aux Pays-Bas

    G) L’effet de l’immunité naturelle sur l’infection et la transmission.
    Retrouvez les Sources considérées jusqu’au 20 juillet 2021 ici : https://www.linkedin.com/pulse/questions-sur-limmunisation-et-la-transmission-de-marc-wathelet ?

    #vaccination #test_pcr #covid-19 #isolement #cas_contact #travail #économie #coronavirus #santé #surveillance #confinement #covid #sars-cov-2 #pandémie #contacttracing #isolement

    • 31 Juil Saint-Pasteur, priez pour nous ! LE Dr MARC WATHELET À FRONT RENVERSÉ
      https://www.asymptomatique.be/le-dr-marc-wathelet-a-front-renverse/?shared=email&msg=fail

      Quand un des pionniers de la lutte contre le coronavirus s’en prend aujourd’hui ouvertement à la politique du “tout-au-vaccin”, c’est peut-être que la “résistance vaccinale” ne se résume pas à un conte pour enfant mordu par un chien enragé ou au refus stupide de la ceinture de sécurité. Saint-Pasteur, priez pour nous !

      On peut peut-être reprocher beaucoup de choses à Marc Wathelet, mais certainement pas d’être un covido-sceptique.
      
Quand les autorités sanitaires belges, Maggy De Block en tête, parlaient encore chez nous de “grippette” et de “drama queen”, ce spécialiste mondial des coronavirus fut le premier à sonner le tocsin dans la presse belge pour annoncer la catastrophe sanitaire qui nous arrivait de Wuhan.
Or on le retrouve pourtant aujourd’hui aux premiers rangs de ceux qui critiquent (ou)vertement la politique gouvernementale ou européenne du “tout-au-vaccin”.
A l’heure où il est de bon ton, dans les réseaux sociaux, de présenter la résistance vaccinale comme le délire abscons de crétins décérébrés, à coup de petites blagues sur les ceintures de sécurité, les sauts en parachute ou les chiens enragés mordus par Pasteur, ce texte de Marc Wathelet vient rappeler que ces doutes trouvent d’abord leur origine à l’intérieur même du champ scientifique, chez ceux et celles qui connaissent le mieux le sujet, et non chez ceux et celles qui se contentent de docilement recopier les notices prophylactiques de BigPharma.

      A ce sujet, et en contrepoint à la contribution de Marc Wathelet, on lira avec intérêt l’article de “Libération” du jour, qui annonce que Pfizer et Moderna, profitant de leur situation de monopole, auraient gonflé artificiellement le coût de leurs vaccins. Non, sans blague ? La France aurait ainsi payé au moins 4,6 milliards d’euros de surcoût aux firmes pharmaceutiques, et l’Europe, 31 milliards. Grand dieu… C’est nin possiiiip’ !?


      Cette situation handicaperait particulièrement la vaccination dans les pays pauvres, au point qu’Oxfam parle carrément aujourd’hui de « pénurie organisée ». Jésus Marie Joseph ! Il n’y a donc pas que notre santé qui les intéresse ? 
(Arthur Quentin, dans “Libération”, le 29 juillet 2021, sauf les questions idiotes, qui sont hélas ! de moi).
      
Toute relation entre ces deux informations relevant forcément du “complotisme”, je vous invite donc à immédiatement oublier tout ce dernier paragraphe avant de lire ci-dessous les questions, remarques et propositions de Marc Wathelet, docteur en biochimie.

      Claude Semal le 30 juillet 2021

  • Carnet de route LES MÉDIAS DE LA PEUR ET L’ÉCHAPPÉE ANGLAISE Claude Semal
    https://www.asymptomatique.be/carnet-de-route-les-medias-de-la-peur-et-lechappee-anglaise/?share=email

    Les discussions sur les réseaux sociaux autour du COVID 19 ressemblent de plus en plus souvent à un dialogue entre deux Témoins de Jéhovah essayant mutuellement de se convertir, l’un à la lecture du Coran, l’autre à l’athéisme.


    Ce n’est même plus un dialogue de sourds, mais des monologues de sourds-muets, le plus souvent amputés des deux mains.
Notre religion étant généralement faite, après dix-huit mois de ratiocinations confinées et de bombardements médiatiques, nous ne sommes plus là pour questionner nos doutes, mais pour exprimer notre foi.


    Cachés derrière le paravent, ici de la Science, là, de la Vérité, nous sommes ainsi tous et toutes devenus les militants actifs de nos propres croyances.


    Après avoir vu, au nom de l’urgence sanitaire, nos principaux outils d’information se transformer au fil des mois en purs outils de propagande au service de la seule politique vaccinale.


    Et ceux et celles qui, comme moi, conservent au final plus de questions que de réponses, tout en obtempérant aux injonctions sanitaires, se raréfient au fil des jours, comme la banquise au soleil sous les papattes des ours blancs.

    Aujourd’hui, bon gré mal gré, on pourrait pourtant croire l’affaire pliée. 
En ce 21 juillet 2021, 68 % de la population belge a au moins reçu une première dose d’un vaccin (dont votre serviteur, et la presque totalité des personnes “à risques”).


    Les services hospitaliers sont totalement désengorgés, et la mortalité due au coronavirus est tombée à… un décès par jour. Alléluia !

    Malgré l’aspect saisonnier de la bestiole, et sa possible réactivation à l’automne, la situation semble en Belgique totalement sous contrôle.


    Il y aurait peut-être lieu de s’en réjouir, nonobstant les inondations, et de rendre un peu de couleurs aux plaisirs de la vie et à nos libertés individuelles, non ?
    
Pas du tout.


    Les “médias de la peur”, pour reprendre l’expression de Christophe de Brouwer (1), continuent à aligner leurs manchettes catastrophistes au moindre frémissement des “contaminations”.


    “Plus 52% de contaminations”, titrait ainsi Le Soir.be du 6 juillet, reprenant tel quel un communiqué de Belga, sans préciser que cette augmentation subite était directement en corrélation avec l’augmentation symétrique du nombre de tests, liée elle-même aux obligations sanitaires des départs en vacance.


    Sans préciser d’avantage, comme à l’habitude, que ces “contaminés” ne feront pas nécessairement des malades, et encore moins des hospitalisés.
Le virus continue certes à circuler aujourd’hui chez nous, mais surtout chez les plus jeunes, qui restent pratiquement tous asymptomatiques. N’est-ce pas précisément ce que l’on recherchait, avant même l’ouverture de la campagne de vaccination, pour atteindre le graal de “l’immunité de groupe” ?

    C’est en tout cas le pari que semblent avoir fait les autorités sanitaires de Grande-Bretagne. 
Avec un taux de vaccination très comparable au nôtre (69,7 % de “première dose”), et malgré un net rebond de la circulation du variant “delta” en Angleterre, le gouvernement anglais a décidé de lever presque toutes les restrictions liées au COVID 19.


    Le 19 juillet a ainsi été audacieusement rebaptisé “Freedom Day” .
Avec toutefois un bémol de taille : une quarantaine de dix jours continue à s’imposer à tous les “cas contacts COVID”, signalés par un service de “tracing” visiblement plus performant que le nôtre. Cela concerne chaque semaine des centaines de milliers de personnes (1,6 million la première semaine de juillet !).
20 % du personnel des cafés et des restaurants sont ainsi actuellement en arrêt de travail (2). Ironie de l’histoire, Boris Johnson, le chef du gouvernement, ainsi que son ministre des Finances, sont eux-mêmes actuellement à l’isolement.

    Or on le sait, avec un taux de vaccination certes inférieur (58 % de “première dose”), la France vient de prendre des mesures sanitaires diamétralement opposées.
Le président Macron a décidé tout seul l’instauration d’un “Pass Covid” à partir du 1er août pour accéder aux cafés, aux restaurants, aux grands magasins et à de nombreux autres lieux publics.


    C’est-à-dire l’instauration d’une société du contrôle permanent, qui fracturera la société française en deux, et pose d’énormes problèmes en terme de libertés publiques et de contrôle des données informatiques. Cerise “sociale” sur ce gâteau liberticide, le Parlement français vient de voter, à cinq heures du matin, un amendement qui permettra, au bout de trois mois, le licenciement sec d’un travailleur non-vacciné. Gloubs ! Ce sera ensuite au Sénat, puis au Conseil d’État, de se prononcer sur l’ensemble de ces mesures.

    Entre les politiques contradictoires de ses deux grands voisins, la Belgique semble aujourd’hui hésiter – avec un net avantage à la France.
Le gouvernement belge vient ainsi d’annoncer un “Covid Safe Ticket” obligatoire à partir du 13 août, pour tous les événements extérieurs supérieurs à 1500 personnes.


    Cette obligation imposera aux participants une preuve de vaccination ou un test PCR daté de moins de 48 heures.

    Dans la foulée, le Festival flamand Pukkelpop 2021 a annoncé son annulation.


    Reste à comprendre pourquoi, dans un pays où le tabac est directement responsable de 55 décès par jour, soit 20.000 morts par an (3), on continue à nous vendre des paquets de “fumer tue” à tous les coins de rue, alors qu’on a complètement bouleversé notre mode de vie pour une maladie qui, aujourd’hui, provoque en Belgique moins d’un décès par jour.


    “Belga Jazz Festival”, il est vrai, c’était tellement plus sexy que “No Festival Corona”.

    Claude Semal le 23 juillet 2021
    (1) Ancien professeur et président de l’École de Santé Publique de l’ULB, Christophe de Brouwer est un de ces intellectuels francs-tireurs qui nourrissent en Belgique le débat critique autour du coronavirus. Ses graphiques sont consultables sur Facebook.
(2) https://www.lesechos.fr/monde/europe/royaume-uni-lisolement-des-cas-contact-perturbe-de-plus-en-plus-leconomie-1
(3) https://www.liguecardioliga