EFFICACE OU POUDRE AUX YEUX ? – Révolution Féministe

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  • #FRANCINE_SPORENDA : REHABILITATION DES HOMMES VIOLENTS : EFFICACE OU POUDRE AUX YEUX ?
    https://tradfem.wordpress.com/2021/05/28/rehabilitation-des-hommes-violents-efficace-ou-poudre-aux-yeux

    Le concept à partir duquel opère la justice réparatrice c’est que, lorsqu’une infraction est commise, ce n’est pas seulement la victime qui subit un dommage, c’est toute la communauté où a lieu cette infraction qui est affectée, et toutes les personnes qui en font partie. Un des exemples de cet axiome que donnent les partisan.es de la justice réparatrice, c’est le cas du viol : quand un viol se produit dans une communauté, c’est la sécurité de toutes les femmes de cette communauté qui est menacée.
    Dans cette approche, l’infraction ne concerne pas seulement l’Etat, la police et la justice, mais l’ensemble du groupe auquel appartiennent les personnes en cause, les relations interpersonnelles à l’intérieur de ce groupe, et celles de la victime et de l’agresseur. Dans la justice réparatrice, l’objectif est de réparer ces relations compromises : la communauté est fracturée et perturbée par ces infractions, son unité doit être restaurée, et la relation entre agresseur et victime doit également être amendée. De ce fait, la responsabilité de l’infraction n’appartient pas seulement au perpétrateur, elle est aussi collective ; par exemple, dans un cas de viol, on pourra intégrer la notion de culture du viol dans la prise en compte de l’agression. Dans cette approche, l’agresseur est, d’une certaine façon, victime de cette culture au même titre que l’agressée.
    On voit ce qui dérange les féministes dans la justice réparatrice : la protection de la victime, de son bien-être et de ses besoins, l’importance de sa reconstruction, la reconnaissance du tort grave, matériel et psychologique, qui lui a été causé, la profondeur et la persistance de son trauma ne sont plus le focus ; ce qui est mis en avant, c’est la réparation du tort causé à la communauté, la restauration de sa cohésion, et la réhabilitation de l’agresseur, de façon à ce qu’il puisse de nouveau en faire partie.

    Version originale : https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/05/23/rehabilitation-des-hommes-violents-efficace-ou-poudre

  • REHABILITATION DES HOMMES VIOLENTS : EFFICACE OU POUDRE AUX YEUX ?

    Une synthèse admirable de Francine SPORENDA, diffusée sur le site RÉVOLUTION FÉMINISTE

    A propos de la question de l’abolition de l’institution carcérale, des féministes ont vanté un modèle carcéral suédois qui serait exemplaire car basé sur la réhabilitation des criminels, et ont affirmé que cette réhabilitation des criminels mise en oeuvre en Suède réduisait significativement les violences masculines.

    Que le modèle carcéral suédois obtienne de bons résultats pour la criminalité économique, c’est fort possible. Mais les statistiques de viols pour la Suède ne confirment pas l’assertion ci-dessus qui repose sur l’idée reçue selon laquelle les pays scandinaves seraient des sociétés égalitaires. Pour la criminalité sexuelle, dont les motivations sont très différentes de celles de la criminalité économique, les chiffres suédois n’indiquent pas que la réhabilitation des agresseurs ait un impact constatable sur ces violences.

    Je rappelle ces chiffres : la Suède est le 6ème pays dans le monde pour le nombre de viols, le nombre de viols enregistrés en 2019 est de 8 581, soit 85,8 pour 100 000 habitants. Pour la France, il est en 2017 de 24,4 pour 100 000 habitants (en 2019, il a pu augmenter un peu) soit 3,5 fois plus de viols pour la Suède (1). (...)
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/05/23/rehabilitation-des-hommes-violents-efficace-ou-poudre
    #violenceconjugale #thérapie #complicité

    • Je suis pas croyante dans la justice réparatrice et je pense beaucoup de mal de la notion de pardon, mais ce texte me semble caricatural et ne sert qu’a renforcé des positions sans prendre au sérieux les arguments du camps adverse. Ce passage par exemple est très faible :

      Si les féministes avaient adopté ce point de vue « tout ou rien »—qu’il ne fallait rien attendre de l’Etat, de la loi et de la justice et avaient renoncé à lutter pour les faire évoluer, nous n’aurions pas obtenu le droit de travailler ou d’ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation du mari, pas le droit de gérer nos biens propres et de disposer de notre salaire, pas le droit de nous inscrire en faculté sans autorisation maritale, pas le droit de voter et d’être élues, ni le viol ni le viol conjugal ne seraient reconnus comme crimes, nous n’aurions pas obtenu le droit à l’avortement et à son remboursement, etc.

      #viol #culture_du_viol #justice #prison #femmes #violences_masculines #backlash

    • "Si les féministes avaient adopté ce point de vue « tout ou rien »—qu’il ne fallait rien attendre de l’Etat, de la loi et de la justice et avaient renoncé à lutter pour les faire évoluer..."
      C’est pourtant le pseudo-argument que j’ai longtemps vu une certaine gauche dogmatique servir aux femmes qui ont lutté pour arracher à l’État de premières réformes en matière de droits des femmes. Si cela semble parodique, c’est peut-être que cette attitude jusqu’auboutiste l’était, non ?...

  • Réhabilitation des hommes violents : efficace ou poudre aux yeux ? – Révolution Féministe
    https://revolutionfeministe.wordpress.com/2021/05/23/rehabilitation-des-hommes-violents-efficace-ou-poudre

    Ces violences sont essentiellement la conséquence d’un rapport de pouvoir inégal entre les sexes, les hommes ayant internalisé que leur statut de dominants leur donne certains droits sur les femmes, en particulier de disposer d’elles sexuellement. Dans la mesure où cette notion de droit sexuel des hommes sur les femmes est une norme communément admise dans nos sociétés, que les violeurs ne font que pousser à ses conséquences extrêmes et pénalisables, on ne peut pas plus traiter ceux-ci par le soin que traiter des racistes par le soin : on ne peut pas traiter individuellement par une approche psychothérapeutique une norme sociale intériorisée. Ces traitements, en attribuant une causalité psychologique à ces viols, et en tentant d’y remédier par des approches relevant de la psychiatrie, confortent le déni social de leur caractère de phénomène collectif et les réduisent à des comportements individuels aberrants. La violence étant un instrument essentiel du contrôle masculin sur les femmes, tout « traitement » de cette violence qui n’identifie pas correctement les conditions sociales qui la produisent non seulement ne peut avoir d’impact significatif sur elle mais contribue à la perpétuer en entretenant l’illusion qu’il la réduit.