Suisse : « Les post-doctorants gagnés par la précarité ». Le Temps, 28 mai 2021

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  • Les jeunes chercheurs gagnés par la précarité

    Contrats à durée limitée à répétition, dépendance vis-à-vis des professeurs : les postdoctorants souffrent de leur situation professionnelle. Une #pétition demande un débat sur la refonte du financement de ces scientifiques, coincés entre les études et le professorat

    https://www.letemps.ch/sciences/jeunes-chercheurs-gagnes-precarite

    #paywall

    voir aussi :
    https://academia.hypotheses.org/32560

    #précarité #suisse #université #recherche #enseignement_supérieur #corps_intermédiaire #précarisation

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    ajouté à la métaliste sur les conditions de travail et la précarité dans les universités suisses :
    https://seenthis.net/messages/945135

    • Une pétition nationale pour mettre fin à la précarité dans les #hautes_écoles suisses

      Pour la création d’emplois permanents dans le monde académique : de meilleures conditions de recherche, d’enseignement et de travail

      Les signataires font appel à l’Assemblée fédérale pour l’adoption de mesures concrètes visant à protéger la santé et la vie familiale du personnel scientifique, améliorer ses conditions de travail et garantir la qualité des connaissances produites. À ce titre, la mesure suivante nous semble indispensable : la création d’un nombre conséquent de postes stables pour les chercheur-euse-s post-doctoraux-ales.

      Les positions académiques doivent être diversifiées par la création ou l’expansion d’un statut stable, situé entre les assistant-e-s doctorant-e-s et les chaires professorales. Assurer la stabilité de ces postes et leur financement dans la durée implique de « convertir les catégories de postes jusqu’à présent à durée déterminée en postes à durée indéterminée et réduire les ressources destinées aux projets de recherche en faveur d’un financement de base des hautes écoles accru » [1] , comme le suggère l’Académie des sciences humaines et sociales (ASSH) dans son rapport Next Generation. L’Assemblée fédérale doit adresser un message clair aux établissements d’enseignement supérieur, à leurs instances représentatives et au Fonds national suisse (FNS) pour que les politiques d’engagement et de promotion de la relève soient réformées avec l’objectif de créer un nombre conséquent de postes stables, accessibles le plus rapidement possible après l’obtention du doctorat.

      [1] Académie suisse des sciences humaines et sociales (2018). Next Generation : pour une promotion efficace de la relève. Swiss Academies Reports 13 (2), p. 44.

      https://www.petition-academia.ch

      https://www.petition-academia.ch/fr/accueil

      ping @cede

    • En lien, ces quelques lignes que j’avais écrites pour la revue RIURBA :

      Comprendre le néolibéralisme universitaire français à partir de la Suisse

      Je me rappelle d’une discussion avec un professeur à l’Université de Genève qui connaît bien le système universitaire français parce que, lui-même Français, a émigré en Suisse en qualité de professeur. J’étais alors à mon je-ne-sais-plus-combien-énième contrat post-doctoral. Je défendais, auprès de lui et d’autres collègues, le statut français de maître·sse de conférences. Ce contrat existe aussi en Suisse, même s’il porte un autre nom : Maître·sse d’Enseignement et de Recherche (MER). Un statut qui existe sur le papier, mais qui, dans la réalité et par conviction, n’est plus utilisé pour embaucher de nouveaux et nouvelles collaborateurs/trices. Dans le discours de l’excellence, pas de place pour des MER. MER c’est du has been. La mode, c’est les tenure tracks.

      La pyramide des universités en Suisse se compose d’une poignée de professeur·es (dont seulement 28% de femmes à l’Université de Genève en 2018[1]), divisé·es entre professeur·es « ordinaires », « assistant·es » et « associé·es », des doctorant·es, et, entre les deux, une armée de post-doctorant·es qui cumulent les contrats et les statuts. Et dans un système de relève académique où l’on préfère les profs stars qui viennent d’universités prestigieuses étrangères plutôt que les personnes qui ont été formées grâce à l’argent des contribuables dans des universités en Suisse… pas de place pour moi. Moi qui, de surcroît, ne crois pas à l’excellence qui se résume en un ou quelques chiffres et en nombre de publications dans des revues scientifiques « classées ». Revues que je combats par ailleurs, car prédatrices d’un savoir qui devrait être partagé et public. Que je combattais, quand j’étais post-doctorante, dans les principes, un peu moins dans la pratique, pour ne pas « me fermer les portes ».

      J’ai commencé un doctorat à 30 ans car, au fonds et après d’autres expériences auparavant, j’ai compris que c’était le monde universitaire celui dans lequel je me sens le mieux. Tout en ayant eu un parcours professionnel riche, et notamment dans le monde associatif, le métier de l’enseignement et de la recherche était celui qui me tenait et me tient toujours à cœur. Mais, à un moment, alors que la quarantaine approchait, je voyais bien que je n’aurais pas pu continuer à faire de la slow science engagée sans être titulaire. A 40 ans, je continuais encore et toujours à cumuler contrat sur contrat (j’en ai empilé 20 en 10 ans de travail à l’Université de Genève, comme je l’ai expliqué à la Tribune de Genève en janvier 2020[2]), que je combinais avec un travail dans le monde associatif. Le champ de la recherche dans lequel je m’inscris, celui des études sur la migration, mais aussi mon engagement aux côtés des chercheur·es de Turquie limogé·es de leurs universités pour avoir signé une pétition pour la paix[3], la prise de conscience du nombre de collègues fragilisé·es dans leur santé et celle de l’ampleur des cas de harcèlement sexuel[4] et moral qui sévissent au sein de l’institution (et qui sont aggravés par la précarisation croissante) ont renforcé ma conviction de la nécessité de défendre bec et ongles une université publique, libre, engagée, ouverte, et indépendante. Je me rendais compte que je ne pouvais pas défendre activement ces valeurs sans un poste titulaire, au risque non seulement de ne pouvoir rien espérer changer au niveau collectif mais également d’en sortir perdante au niveau personnel.

      Or ma carrière personnelle s’inscrit dans un cadre plus large, et collectif, qui perdure depuis désormais des années.

      Déjà en 2012, un cahier des doléances[5] avait été présenté aux États généraux de la recherche à Lausanne. Il pointait les problèmes suivants :

      - La précarité financière des chercheur·es ;
      - La quantification de la recherche et la compétition accrue entre les chercheur·es,
      - La hiérarchie au sein de l’université ;
      - L’atrophie des activités d’enseignement au profit de celles de la recherche ;
      - La perte du sens des objets étudiés par la recherche.

      Des questions qui sont encore d’une criante actualité car, en 2019, les statistiques montrent que huit chercheur·es sur dix sont sans contrat fixe dans les universités suisses[6]. Ainsi, et en allant encore plus loin, selon l’hebdomadaire WOZ « ce sont les 90% du personnel qui assurent le fonctionnement de l’académie »[7]. Un fonctionnement qui crée un « mal-être profond »[8] tant l’université se transforme en « machine à broyer », comme l’écrit un journaliste de la Tribune de Genève[9].

      Et alors, si je voulais à la fois ne pas trahir mes valeurs et continuer à exercer le métier qui me tenait à cœur, un seul choix s’imposait à moi, soit quitter le monde académique, soit quitter mon pays pour trouver ailleurs ce que je cherchais. Et c’est à Grenoble en 2017 que j’ai, le jour de mon 40ème anniversaire, obtenu un poste de maîtresse de conférences.

      Un peu plus de deux ans après mon arrivée, le New Public Management et le néolibéralisme universitaire me rattrapent. Le gouvernement Macron, qui semble être plus au galop qu’en marche, veut pallier le « décrochage identifié dès 2013 entre les universités et organismes publics français et leurs homologues en Europe et dans le monde »[10].

      Pourtant, ce qui dans le rapport est dénommé « décrochage » est ce qui m’a attiré en France et c’est exactement ce pour quoi j’ai quitté la Suisse…

      Ainsi je me retrouve, en ce début 2020, à lutter, avec plein de collègues et décidément moins seule que dans mon pays de naissance, pour défendre la fameuse université publique, libre, engagée, ouverte, et indépendante pour laquelle, dans les autres pays européens, on a (un peu ou pas) lutté. Mais le combat, elleux, ielles l’ont perdu. Au prix que l’on connaît.

      Si je lutte ici et maintenant c’est parce que je suis fermement convaincue que si on gagne en France la victoire contre une université néolibérale, on peut faire tache d’huile bien au-delà des frontières nationales. Et si, en France, on ne cède pas au chant des sirènes du néolibéralisme universitaire, je suis aussi fermement convaincue que le supposé « retard » décrié par certain·es aujourd’hui se transformera en avance. Car la grogne grandit aussi dans les autres pays européens, qui se battent pour ce qu’en France, nous sommes en train de perdre, mais nous n’avons heureusement pas encore complètement perdu [11].

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      [1] https://www.unige.ch/stat/files/1815/5246/5011/Brochure_statistique_2018_-_En_ligne_TM.pdf

      [2] « ‘Burn-out’ en série chez les chercheurs genevois” », La Tribune de Genève, 07.01.2020, https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/burnout-serie-chercheurs-genevois/story/10365762

      [3] Pour plus d’information, voir le site des Académicien·nes pour la paix : https://barisicinakademisyenler.net/English. Après avoir quitté la Suisse, j’ai continué à créer des liens avec les collègues de Turquie. Nous avons notamment organisé, à l’Université Grenoble Alpes, deux journées de rencontre/réflexion/échange. La première, en janvier 2018 dans les cadres des Rencontres de géopolitique critique, autour de la question de la production des savoirs en situation d’Etats d’urgence (voir le texte : Produire des savoirs en situation d’Etat d’urgence de la Turquie à Grenoble : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02295382v1). La deuxième, en octobre 2019, a réuni aussi des chercheur·es du Brésil : “Universitaires en danger – Journée de réflexion et de solidarités avec des universitaires du Brésil et de Turquie” (https://www.pacte-grenoble.fr/actualites/universitaires-en-danger-journee-de-reflexion-et-de-solidarites-avec-)

      [4] A écouter en podcast, une intervention de Farinaz Fassa autour de “La recherche en Suisse : quand le genre interroge l’excellence” : http://savoirlibre.net/?article=la-recherche-en-suisse-quand-le-genre-interroge-lexcellence

      [5] Voir : http://savoirlibre.net/?article=introduction-les-etats-de-la-recherche

      [6] https://www.heidi.news/articles/dans-les-universites-suisses-huit-chercheurs-sur-dix-n-ont-pas-de-contrat-fi

      [7] https://www.woz.ch/-9ce8

      [8] Opinion de trois chercheur·es en Suisse parue dans le quotidien Le Temps, « Une relève académique en souffrance », 23.01.2020, https://www.letemps.ch/opinions/une-releve-academique-souffrance

      [9] « ‘Burn-out’ en série chez les chercheurs genevois” », La Tribune de Genève, 07.01.2020, https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/burnout-serie-chercheurs-genevois/story/10365762

      [10] Rapport du groupe de travail « Attractivité des emplois et des carrières scientifiques » (https://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/loi_programmation_pluriannuelle/46/4/RAPPORT_FINAL_GT2_Attractivite_des_emplois_et_des_carrieres_1178464.pdf) pour préparer la Loi de programmation pluriannuelle de la recherche combattue en ce moment par un très grand nombre de chercheur·es et enseignant·es en France.

      [11] Voir une liste non exhaustive d’actions et réflexions dans le monde académique européen : https://academia.hypotheses.org/lheure-est-greve/dissent-in-european-higher-education

      http://www.riurba.review/2020/03/comprendre-le-neoliberalisme-universitaire-francais-a-partir-de-la-suisse

    • Our petition is in the National Council – we need you now !

      Dear Supporters,

      Two weeks ago our petition was discussed by the Science, Education and Culture Committee of the National Council (WBK-NR/CSEC-CN: https://www.parlament.ch/en/organe/committees/specialist-committees/committees-secc): It accepted the concerns of our petition and for the first time, a political body recognizes the urgency of the need for a culture change at higher education institutions in Switzerland (https://www.parlament.ch/press-releases/Pages/mm-wbk-n-2022-04-29.aspx?lang=1033).

      Accordingly, it proposes to the National Council to instruct the Federal Council (Bundesrat / Conseil fédéral) as follows (https://www.parlament.ch/de/ratsbetrieb/suche-curia-vista/geschaeft?AffairId=20223390):

      - The Federal Council needs to conduct a detailed investigation and issue a report on questions of precariousness and equal opportunity for the mid-level staff at Swiss higher education institutions.
      – The Federal Council needs to examine whether a significant number of stable positions for postdoctoral researchers can be created.

      This is excellent news and an essential step towards a sustainable change in the academic system of Switzerland. However, the National Council (Nationalrat / Conseil national) still needs to vote on the committee’s proposal – and if the proposal is rejected, it could throw us back to square one.

      This means we need you NOW to convince members of the National Council to vote in favor of the committee’s postulate: you need to explain to your representatives at the National Council what the situation is like at Swiss higher education institutions, what the lack of long-term perspectives means, and why we need the culture and structures for mid-level staff to change now: for better teaching, research, and working conditions!

      - If you have connections to members of the National Council, please reach out to them personally and explain what needs to change and why.
      – If you don’t have any direct contacts, write to them by snail mail, by e-mail, or reach out via social media. Both as individuals and, if you are affiliated with any academic associations, in the name of your associations.

      The politicians need to know now that these concerns and issues are not just lamented by a small group of people – but are widespread and change is absolutely necessary! Coordinated action across the Swiss higher education institutions and across all the research fields can now build an unprecedented momentum in this year-long battle.

      We have prepared a list of reasons (https://campaign.petition-academia.ch/benefits-of-more-permanent-positions) and a document of principles and measures (https://campaign.petition-academia.ch/principles-and-measures) that will help you become a well-informed advocate for structural change in the Swiss higher education system in a matter of minutes. And of course, get in touch with us if you have further questions about what you can do to advocate for a better future for Swiss higher education institutions.

      We know you all have a lot on your plate, but please make sure you find a minute to fight for change – for yourself and for all of us!

      With our very best of wishes,

      Your Petition Committee

      P.S. for Early Career Researchers: Please also get involved in your mid-level staff association or in the Petition Committee – we desperately need more hands on deck to manage the workload!

      Reçu via la mailing-list de la pétition, le 11 mai 2022

    • Postulat CSEC-N.
      Pour l’égalité des chances et le soutien de la relève scientifique

      Roth Pasquier Marie-France (M-E, FR), pour la commission :

      Discutés depuis de nombreuses années, les enjeux structurels des hautes écoles suisses sont revenus sur le devant de la scène ces derniers mois, à la suite de la réalisation de plusieurs enquêtes et la publication de rapports démontrant la précarité dans laquelle évolue la majorité du corps intermédiaire, à savoir les doctorantes et doctorants, les assistantes et assistants, les postdoctorants, ou encore les chargés de cours dans les hautes écoles universitaires suisses.
      Les récentes pétitions 21.2026 et celle de la Session des femmes 21.2051 sont là pour nous le rappeler. Leurs demandes se basent sur la réalité du terrain et elles sont d’autant plus légitimes qu’elles se fondent sur des rapports très complets et fournissent un certain nombre de recommandations, comme le rapport de l’Académie suisse des sciences humaines et sociales de 2018 et, plus récemment, celui de l’OCDE.
      Afin de faire un état des lieux de la question, la Commission de la science, de l’éducation et de la culture a entendu le 28 avril un large panel d’acteurs et actrices du domaine, à savoir des représentants du rectorat de l’Université de Genève, qui ont notamment présenté l’enquête menée en 2021 auprès du personnel de leur université, ainsi que d’Actionuni le corps intermédiaire académique suisse, de Swissuniversities et du Fonds national suisse de la recherche scientifique.
      Agir contre la précarité et les inégalités dans la carrière académique en créant un nombre conséquent de postes stables n’aura pas pour conséquence une baisse de la production scientifique, bien au contraire. En effet, les hautes écoles suisses changent progressivement de paradigme pour mesurer la performance scientifique, conscientes de l’influence trop importante des méthodes de calcul, tels que le nombre de publications ou de citations ou l’impact des revues scientifiques.
      Tant le Fonds national suisse que Swissuniversities ont en effet signé le texte appelé Dora (San Francisco Declaration on Research Assessment) dont l’objectif est d’améliorer l’équité de la sélection des scientifiques et de mieux tenir compte des diverses trajectoires professionnelles.
      Or, si l’évaluation de la performance scientifique évolue, il est nécessaire de l’accompagner par des mesures politiques adéquates. La stabilisation de certains postes précaires pourrait permettre de donner plus de temps à la recherche, de réduire la part de bureaucratie liée au turnover trop important dans les équipes de recherche et de favoriser les projets collaboratifs et interdisciplinaires. Rappelons que 80 pour cent du personnel scientifique, soit environ 40 000 personnes, est engagé sur des contrats à durée déterminée. Il n’est certes pas souhaitable de transformer tous les postes à durée déterminée en postes stables, mais bien de pallier le déséquilibre actuel entre les deux catégories pour résoudre les problèmes que celui-ci induit. La possibilité de s’inspirer du modèle de structure des postes académiques anglo-saxon qui connaît une plus grande diversité de postes stables non professoraux doit par conséquent être étudiée.
      De plus, l’égalité des chances au sein de la relève académique et en particulier l’augmentation du nombre de femmes dans le corps professoral n’est pas encore une réalité malgré une volonté commune et des mesures mises en place en la matière. Beaucoup de femmes quittent le monde académique lors du passage d’un poste instable vers un poste stable avec des conséquences négatives, tant au niveau financier qu’en matière d’employabilité future de la personne que pour la haute école. Comme les opportunités d’accéder à un poste stable sont rares, la précarité est également un terreau fertile pour les discriminations de genre, le harcèlement et le mobbing. Cette situation conduit la majeure partie des chercheurs et chercheuses à renoncer à une carrière académique faute de réelles possibilités de se projeter dans l’avenir. Elle ternit également l’image de nos hautes écoles.
      Pour atteindre ces objectifs, il est important que la Confédération assume le leadership en octroyant un financement pérenne de ces postes via le financement de base des hautes écoles, incitant ainsi les cantons à revoir la composition du personnel académique dans les hautes écoles. Un financement de l’ensemble des hautes écoles permettra de favoriser l’égalité de traitement au niveau national et ne créera pas de concurrence entre elles en termes d’attractivité de l’emploi, ce qui, globalement,les renforcera.
      Souhaitant s’exprimer en faveur d’un changement de culture dans les hautes écoles universitaires, la commission a décidé, par 15 voix contre 10, de déposer ce postulat de commission qui charge le Conseil fédéral d’établir un rapport détaillant l’état actuel des questions d’égalité, de précarité et de relève académique au niveau du corps intermédiaire des hautes écoles suisses.
      Estimant que les mesures que les hautes écoles universitaires ont engagées jusqu’à présent sont suffisantes, une minorité s’y oppose.
      Par cette décision, la commission a donné suite aux deux pétitions précitées. La majorité de la commission vous remercie d’adopter son postulat.

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      Locher Benguerel Sandra (S, GR), für die Kommission :

      Anlässlich der Beratung der Petition der Frauensession „Für Chancengleichheit und die Förderung des akademischen Nachwuchses“ und der Petition „Für mehr Festanstellungen im akademischen Bereich“ hat sich unsere Kommission mit einem Mehrheitsbeschluss von 15 zu 10 Stimmen dafür ausgesprochen, den beiden Petitionen in Form des vorliegenden Postulats Folge zu geben.
      In diesem wird der Bundesrat beauftragt, eine Bestandsaufnahme zu den Themen Prekarität, Gleichstellung und akademischer Nachwuchs zu machen. Dies soll geschehen unter dem Einbezug der Kantone, und ganz wichtig war für die Kommission auch, dass das im Zusammenhang mit der BFI-Botschaft 2025-2028 erfolgt.
      Weshalb braucht es dieses Postulat? Nachdem mehrere Umfragen und Analysen durchgeführt wurden, zeigt sich, in welch prekären Arbeitsbedingungen und Anstellungsverhältnissen gerade die Mitarbeitenden des Mittelbaus der Universitäten angestellt sind. Dabei ist die Situation alarmierend: Für 80 Prozent des wissenschaftlichen Personals, also für über 40 000 Arbeitnehmende, sind befristete Verträge die Norm. Zum Vergleich: In Frankreich und England beträgt dieser Wert lediglich 30 Prozent. Oft sind die von den Universitäten für Forschungsstellen angebotenen Gehälter niedrig und erlauben nur einen Lebensstandard auf tiefem Niveau. Die Schweizerische Akademie der Geistes- und Sozialwissenschaften fasst das Problem in ihrem Bericht „Next Generation“ wie folgt zusammen: „Über viele Jahre wissen bestens qualifizierte Akademikerinnen und Akademiker nicht, ob sie eine gesicherte Existenz und eine Zukunftsperspektive im Wissenschaftssystem haben.“ Frauen sind von diesem Phänomen besonders betroffen, da sie auf den höheren Stufen massiv untervertreten sind.
      Und es gilt nicht zu negieren: Die Anstrengungen, die in den letzten Jahren von allen Beteiligten unternommen wurden, und auch der geäusserte Wille dazu zeigen ganz sicher in die richtige Richtung. Aber wir sind eben noch nicht am Ziel, und es besteht Handlungsbedarf. Daher brechen Frauen ihre wissenschaftliche Laufbahn öfter ab, und nur wenige arbeiten in Kaderfunktionen, obwohl der Anteil an Doktorierenden bei den Frauen gleich hoch ist wie derjenige der Männer.
      Dies schwächt das Potenzial unserer Wissenschaft und somit auch den Wirtschaftsstandort Schweiz. Einer der Hauptgründe der Untervertretung der Frauen ist, dass sie im entscheidenden Alter zwischen 25 und 45 Jahren einem extrem hohen Publikationsdruck ausgesetzt sind, und dies eben in prekären Arbeitsverhältnissen.
      Aufgrund dieser Situation verlassen viele Forschende in der Schweiz ihre akademische Laufbahn vorzeitig. Dies hat vielseitige Auswirkungen und Folgen. Während die betroffenen Arbeitnehmenden Schwierigkeiten haben, ihre Erfahrungen bei einem Wechsel in einen anderen Beruf geltend zu machen, verlieren die Universitäten und letztendlich die Wirtschaft hochqualifizierte Personen. Diese hohe Fluktuation bedeutet eine Talentabwanderung und dadurch eine Verschlechterung der Qualität der Forschung in der Schweiz. In Anbetracht der Nichtassoziierung der Schweiz an Horizon verschärft sich diese Brisanz derzeit.
      Eine Kommissionsminderheit ist der Ansicht, dass es dieses Postulat nicht braucht, weil bereits genügend auf den verschiedenen Ebenen getan wird. Die Kommissionsmehrheit ist jedoch der Überzeugung, dass es entscheidend ist, dass wir jetzt hier eingreifen, damit wir den wissenschaftlichen Nachwuchs an unseren Universitäten stärken.

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      Wasserfallen Christian (RL, BE) :

      Das Postulat fordert ja im Wesentlichen einen Bericht und beinhaltet auch eine Aufforderung, im Hochschulbereich viel mehr an Festanstellungen zu denken. Ich war persönlich auch Angestellter im Mittelbau einer Fachhochschule. Dort hatten wir auch keine unbefristeten Anstellungsverträge, und das ist auch gut so.
      Warum ist das gut so? Die Forschung ist halt wirklich ein Geschäft, das projektorientiert funktioniert. Es gibt Leute, die sich für einen Forschungsgegenstand, für einen Entwicklungs- oder Innovationsgegenstand interessieren. Diese haben ein Projekt, das an den Universitäten finanziert wird, z. B. durch die Grundfinanzierung; vielleicht ist noch ein Nationalfondsbeitrag dabei, bei den Fachhochschulen vielleicht noch ein Innosuisse-Beitrag. Irgendwann ist das Projekt fertig. Dann muss man sich die Frage stellen: Will ich weiter an der Hochschule bleiben? Dann käme ein nächstes Projekt, das finanziert werden muss. Oder verlasse ich die Hochschule und gehe in die Privatwirtschaft arbeiten?
      Das, was Sie hier mit Festanstellungen schaffen wollen, widerspricht diesem dynamischen System diametral. Denn was machen die Hochschulen schlussendlich? Sie stellen möglichst viele Leute unbefristet fest an. Diese Leute werden dann einfach im Betrieb bleiben. Es gibt andere, neue Projekte mit Untersuchungs- und Forschungsgegenständen, für die die betroffenen Personen vielleicht gar keine Expertise, kein Interesse haben. Aber die Hochschulen haben eine riesige Payroll mit Leuten, die sie fest angestellt haben, und die dann wahrscheinlich beinahe unkündbar werden.
      Was passiert? Wenn dann neue Themen aufkommen, wenn neue Projekte kommen, junge Forscherinnen und Forscher in ein Team kommen wollen, dann müssen die Hochschulen sagen: Entschuldigung, wir haben so viele Festangestellte, wir können Sie jetzt nicht gebrauchen; es tut uns leid, wir könnten die Löhne nicht mehr bezahlen.
      Vor genau diesem Problem werden die Vertreterinnen und Vertreter einer Hochschulleitung operativ stehen. Wie wollen sie all die Festanstellungen finanzieren und dann gleichzeitig immer wieder neue Leute dazu nehmen, die wiederum fest angestellt werden? Irgend einmal ist das Team einfach zu gross, und sie haben viele Leute, die vielleicht nicht einmal mehr am Projekt arbeiten.
      Wovor ich auch warne: Sie schaffen mit diesen Festanstellungen im universitären, akademischen Nachwuchsbereich auch Ungleichheiten innerhalb des Hochschulraumes. So ist beispielsweise die Einwerbung von Drittmitteln, also Mitteln, die aus der Industrie, aus der Wirtschaft kommen, bei Fachhochschulen Verpflichtung. Das ist ein Auftrag innerhalb des Leistungsauftrages von Fachhochschulen. In Universitäten haben Sie keine Verpflichtung, Drittmittel einzuwerben. Dort haben wir schon die Problematik, dass sich dann die einen über Drittmittel finanzieren müssen, während die anderen mit Grundbeiträgen dann einfach von Festanstellungen profitieren, was wiederum Ungleichheiten schafft.
      Es ist dann vielleicht auch nicht immer zielführend, alle Leute festangestellt in eine Akademikerkarriere hineinzubugsieren, wenn sie sowieso keine Chance haben, auf der Karriereleiter nach oben zu kommen. Es sind Topleute. Vielleicht entsteht dann auch ein gewisser Druck, zu sagen: Ich verlasse die Hochschule, die Universität oder die Fachhochschule und gehe in die Privatwirtschaft. Das ist auch ein Ziel des Hochschulraumes. Ein Ziel des Hochschulraumes ist, dass man gute Leute mit einem tertiären Abschluss für die Wirtschaft einsetzen kann. Es kann nicht darum gehen, alle möglichen Personen dann mit Festanstellungen fast zwangsweise im universitären oder im Fachhochschulprozess zu behalten. Wir wollen die besten Leute dann auch entsprechend in privatwirtschaftlichen Tätigkeiten, in Führungspositionen sehen.
      Noch ein Wort zur Aussage, es sei alles so rückständig: Ich habe mehrere Projekte begleiten können und war bei einigen ziemlich nahe dran. Es gibt überall die Möglichkeit von Tenure Tracks. Fast in allen Hochschulen gibt es Tenure Tracks. Es gibt sogenannte Graduate Schools, in welchen klare Richtlinien in Bezug auf die Leistung und die Qualität bestehen, die man erbringen muss, und in welchen man Karriereschritte in dem Sinne mit Leistung auch erreichen kann.
      Das Letzte, was ich dazu noch sagen will: Wir hatten im Parlament damals auch mit dem Bundesrat zusammen insofern einen Grundkonsens, als beim Hochschulförderungs- und Koordinationsgesetz die Hochschulen selber sagen, was für Mittel und Entwicklungsschritte sie brauchen und was das in der BFI-Botschaft dann kostet. Was Sie hier machen wollen, liebe Kolleginnen und Kollegen der Mehrheit, ist eigentlich, die Anstellungsbedingungen in den Hochschulen über einen Parlamentsentscheid zu bestimmen. Entschuldigung, aber das ist ein Mikromanagement, das man im Hochschulbereich, der so dynamisch ist, nicht zulassen darf.
      Deshalb bitte ich Sie, auch die Hoheit der kantonalen Hochschulen zu respektieren und diesen Vorstoss abzulehnen.

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      Python Valentine (G, VD) :

      Cher collègue Wasserfallen, vous avez évoqué le fonctionnement par projets des hautes écoles et universités.
      Que faites-vous de la mission principale de ces institutions, qui est la transmission du savoir ? Nous avons vu en commission que cette proportion trop importante de contrats à durée déterminée les empêchait de remplir leur mission si importante qui est de transmettre le savoir.

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      Wasserfallen Christian (RL, BE) :

      Nein, da habe ich gar keinen Dissens. Aber die Frage ist doch, ob Sie das in einem dynamischen Umfeld erreichen wollen, in dem es Projekte, verschiedene Bereiche und Forschungsgegenstände gibt, die dann halt wieder einmal beendet sind, worauf etwas Neues kommt. Dass Sie das immer mit den gleichen Leuten machen wollen - das ist ja Ihr Ziel, die Leute sollen einfach im System bleiben, unabhängig vom Gegenstand des Projektes, das sie bearbeiten -, widerspricht diametral den Prinzipien von Wissensaustausch und Wissensaufbau. Denn dann haben Sie immer die gleichen Leute an der Universität. Vielleicht sind das dann nicht einmal die besten. Das ist dann noch eine andere Fragestellung.
      Aber wenn Sie wirklich die besten Leute für die jeweilige Materie an den Universitäten haben wollen, dann dürfen Sie unmöglich zum Schluss kommen, dass man möglichst viele Festanstellungen machen sollte. Denn dann verhindern Sie, dass Nachwuchs nachkommt. Wenn in einem Projekt schon drei Leute arbeiten und noch eine vierte oder eine fünfte Person hinzukommen soll, wie wollen Sie das dann finanzieren? Das können Sie nicht finanzieren, oder Sie haben dann sehr viele Leute in einem Projekt, das keinen Output mehr hat und bei dem sich die Leute die Untersuchungsgegenstände gegenseitig wegnehmen. Das ist einfach keine gute Idee, Frau Kollegin!

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      Parmelin Guy, conseiller fédéral :

      Le Conseil fédéral partage l’avis de la commission sur l’importance de la relève scientifique et de ses conditions de travail, ainsi que sur l’égalité des chances. Il rappelle que ce domaine est de la compétence des hautes écoles et du Conseil des écoles polytechniques fédérales. Ces dernières années, les hautes écoles ont pris de nombreuses mesures. La Confédération a toujours soutenu leurs efforts et elle continue de le faire par les programmes du Fonds national suisse de la recherche scientifique, dans le cadre des messages FRI, avec un financement de base extrêmement solide et des contributions liées à des projets bien ciblés.
      Ces efforts portent leurs fruits avec des mesures prises sur plusieurs plans - la situation de la relève, il faut bien le constater, étant très hétérogène. Citons notamment l’introduction de la fonction de professeur assistant avec « tenure track », qui représentait à la fin 2020 7,5 pour cent du corps professoral, ce qui se rapproche de l’objectif de 10 pour cent fixé dans le message FRI 2017-2020.
      Cependant, la grande majorité de la relève ne pourra entreprendre une carrière académique, mais elle jouera un rôle important en tant que spécialiste pour la société, pour l’économie. C’est pourquoi les universités ont pris des mesures également pour l’orientation de carrière de manière générale. Pour autant, l’encouragement de la relève doit se poursuivre en vue de la prochaine période FRI également. La Confédération l’a explicitement intégré dans ses mandats au Conseil des EPF et au FNS. La Conférence suisse des hautes écoles (CSHE) l’a fait dans son mandat à Swissuniversities pour la présentation cet été des planifications stratégiques respectives 2025-2028.
      Toutes ces mesures montrent que, dans leurs sphères de compétence, tant les hautes écoles que la Confédération et les cantons poursuivent leur engagement en faveur de l’encouragement de la relève et vont le continuer durant la période 2025-2028.
      Pour ces raisons, le Conseil fédéral estime que des investigations supplémentaires, avec un rapport, n’apporteraient pas de réelle plus-value. Il vous propose donc de ne pas accepter ce postulat.

      https://www.parlament.ch/fr/ratsbetrieb/amtliches-bulletin/amtliches-bulletin-die-verhandlungen?SubjectId=57320&fs=e&s=cl