l’histgeobox : Une grande conquête pour les Femmes : la pilule.

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  • Une grande conquête pour les Femmes : la pilule.

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    "Les réactions ne se firent pas attendre. Neuwirth suscita la haine de tous les opposants à l’avortement. Les tentatives de pressions à son encontre se multiplièrent : renvoi de sa fille de 13 ans de don collège privé, inscriptions insultantes sur les murs de son domicile ("assassin d’enfants", « fossoyeur de la France »), réception d’un colis contenant un fœtus accompagné d’un mot : « Salop ! Voilà ce que tu as fait. »...
    En juin 1966, une commission parlementaire spéciale réunit experts, médecins, biologistes, démographes, politiques, représentants du monde religieux et associations familiales. Les représentants juifs et protestants se déclarèrent favorables à la contraception médicale, à la différence de l’Église catholique. Par l’encyclique Humanae vitae, le pape Paul VI affirmait que "tout acte matrimonial doit rester ouvert à la transmission de la vie."De nombreux Français considéraient également que la contraception était contraire à la loi naturelle. D’aucuns allèrent jusqu’à affirmer qu’elle poussait les honnêtes femmes à l’adultère ou la prostitution. L’ordre des médecins restait hostile à la contraception médicale et donc à la pilule. Le Dr Chauchard, fervent adversaire des « petites dames du planning familial » écrivait : « la femme bouchée ou pilulée ne connaîtra que l’amour stérile des drogués. » D’autres praticiens, en revanche, s’engageaient en faveur du recours à la pilule. Le directeur du collège médical du Planning familial, Pierre Simon, formait depuis de nombreuses années les médecins à la contraception. C’était aussi le cas d’Etienne-Emile Beaulieu, le futur inventeur de la pilule du lendemain ou d’André Berger, médecin du Planning. Le Dr Weill-Halllé, quant à elle envisageait la contraception comme un moyen de favoriser l’harmonie et du couple. Elle parlait de la « grande peur d’aimer », c’est-à-dire de tomber enceinte en faisant l’amour, une peur qui paralysait bien des couples.

    Au delà du clivage entre pro et anti pilule, les revendications des militantes évoluaient. La bataille pour la pilule correspondit ainsi aux balbutiements d’un féminisme plus radical que celui du Planning familial. Il ne s’agissait plus seulement de sexualité, mais du droit des femmes à disposer de leur corps et de leur liberté sexuelle. Parce qu’elle se prenait en amont du rapport, la pilule permettait à ces dernières de prendre le contrôle de leur sexualité, de s’émanciper."