• Festival test : l’espoir douché des chercheurs rennais - Rennes - Le Télégramme
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    Le public du No Logo BZH avant la pandémie.
    Philippe Delacotte/Le Télégramme

    Le seul projet pour mener une étude scientifique lors d’un festival test, avec 6 000 personnes en plein air, près de Saint-Malo, a été retoqué sans explications.

    Des mois de travail « balayés d’un revers de main ». Alors qu’Indochine est remonté sur scène pour un concert test à Bercy et que la ministre de la Culture a déclaré qu’elle allait « essayer » d’en organiser un autre à Marseille, la Bretagne a le blues. La programmation était prête, les scientifiques du CHU de Rennes aussi. Mais non, il n’y aura pas de festival test en plein air dans le Fort Saint-Père, sur la route de Saint-Malo. « Les instances liées aux ministères de la Santé et de la Recherche avaient approuvé la qualité du projet, mais le ministère de la Culture l’a bloqué sans donner de raison. Ils n’ont retenu que le concert parisien. C’est curieux, comme décision », tacle Michel Jovanovic.

    Depuis le premier concert test en Allemagne, fin août 2020, le directeur du festival de reggae No Logo Breizh n’a pourtant pas cessé de lancer « des bouteilles à la mer ». Contact avec la sous-préfecture dès septembre, recherche de scientifiques pour épauler la démarche, Michel Jovanovic est allé jusqu’à glisser un message écrit à la ministre lors des États généraux des festivals, en octobre, à Avignon. Mais rien n’y a fait. « Les concerts en plein air vont rouvrir de façon arbitraire, avec une jauge de 4 m² par festivalier impossible à mettre en place, et sans des données qui auraient pu être vérifiées avant. C’est dommage ».

    Un choix « plus politique que scientifique »
    Même déception du côté des chercheurs de Rennes, qui ont travaillé avec des équipes de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) et de l’Instance régionale d’éducation et de promotion de la santé (IREPS). « Le choix est d’ouvrir progressivement des vannes sans prévoir vraiment d’évaluation. Il est plus politique que scientifique. Le ministère de la Culture a seulement dit que nous n’étions pas jugés prioritaires. Nous étions pourtant les deuxièmes, en France, à proposer ce type d’étude, juste après Marseille. Pendant longtemps, c’était le seul à se dérouler en plein air. Il n’y avait pas de projet concurrent », explique le Pr Pierre Tattevin.
    Pour le chef du service des maladies infectieuses au CHU de Rennes, avoir une idée sur un événement en extérieur avait pourtant son utilité. « En plein air, les conditions de transmission du virus sont différentes, car il est détruit en partie par les rayons UV. Mais le format festival oblige à prendre des repas et à rester une nuit sur place, ce qui ajoute un risque. Nous aurions pu aider les festivals à venir : dire qu’il y a peu de danger si c’est le cas et préciser un mode d’emploi pour un festival sans risque ».

    Celui qui a bloqué n’est pas celui qui allait payer
    « Si nous avions eu le label prioritaire, le financement passait par l’Agence nationale de recherche, qui a un programme dédié pour soutenir la recherche liée à la covid. Celui qui a bloqué n’est pas celui qui allait payer », s’étonne le professeur. « Faire 50 projets ne sert à rien, mais réaliser une évaluation rigoureuse d’un concert en intérieur et d’un autre en extérieur pour mesurer les risques aurait été judicieux », renchérit le médecin. En réalité, le coût le plus important est les tests PCR pour 6 000 personnes avant et après le festival. « Pour prendre l’avion et passer une semaine aux Antilles, les frais de réalisation des tests PCR sont pris en charge par la Sécurité sociale. Mais dans le cadre d’une expérimentation, le projet de recherche doit prévoir le financement de tous les examens », ajoute Pierre Tattevin.

    Contacté par Le Télégramme, le ministère de la Culture n’a pas donné suite. Mais selon Isabelle Chardonnier, directrice des affaires culturelles en Bretagne, le blocage ne viendrait pas de là, mais du Comité ad hoc de pilotage national des essais thérapeutiques et autres recherches sur la covid-19 (CAPNET). Sans autre précision, elle poursuit : « Et puis la ministre de la Culture l’a dit, il y a eu plus d’une centaine de demandes d’opérations-tests. Cela coûte cher, 1 M€ pour chaque concert. L’objectif est d’en réaliser deux premiers, d’en tirer toutes les conséquences et de voir s’il est opportun d’en faire d’autres ». Et d’ajouter que « la Drac n’était pas informée » du projet de festival test à Saint-Malo, mais l’aurait « découvert une fois déposé ».

  • Plein de fioul, le porte-conteneurs incendié au Sri Lanka est « en train de sombrer » - Monde - Le Télégramme
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    Le porte-conteneurs est remorqué vers des eaux plus profondes.
    Ishara S. Kodikara/AFP

    L’incendie à bord a été éteint mardi, mais le porte-conteneurs MV X-Press Pearl, désormais remorqué plus au large du Sri Lanka, est « en train de sombrer ».

    Le porte-conteneurs MV X-Press Pearl ravagé par un incendie pendant treize jours au large de Colombo sombrait ce mercredi avec plusieurs centaines de tonnes de pétrole dans ses réservoirs menaçant d’accentuer le désastre écologique qu’il fait déjà subir aux côtes du Sri Lanka.

    « Le navire court le risque imminent de sombrer », a déclaré le porte-parole Indika de Silva, quelques heures après le début du remorquage du navire MV X-Press Pearl, immatriculé à Singapour, par la société néerlandaise Smit, afin de l’éloigner des côtes de Colombo.