Questions des sénateurs de l’année 2018

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  • Panne chez Orange : une plateforme mise en cause - L’1FO Tech par L’Informaticien
    https://linformaticien.com/panne-chez-orange-une-plateforme-mise-en-cause

    La gigantesque panne des numéros d’appels d’urgence vient d’une plateforme ayant fait dysfonctionner cinq des six sites qui lui sont interconnectés, un « incident grave » et « jamais arrivé » a déclaré le PDG d’Orange Stéphane Richard et qui interroge sur la robustesse de la plateforme. Il remet également sur le devant de la scène le débat sur le 112 comme numéro unique.

    « A l’heure où nous parlons, l’ensemble du trafic sur les numéros d’urgence est normal sur l’ensemble du territoire national. »

    Stéphane Richard, le PDG d’Orange, a tenu à rassurer, sur le plateau du 13h de TF1, après que l’opérateur a observé un important dysfonctionnement d’une plateforme gérant, entre autres, les appels vers les numéros d’urgence entre 16h45 et minuit, mercredi 2 juin.

    Un dysfonctionnement qualifié de « grave et inacceptable » par Gérald Darmanin et pour lequel M. Richard a tenu, par deux fois – sur son compte Twitter puis sur le plateau de TF1 – à présenter « les excuses d’Orange aux personnes qui ont été victimes de ce dysfonctionnement ». Le parquet de Vannes a ouvert une enquête après le décès d’un homme de 63 ans au Centre Hospitalier de Vannes pendant la panne téléphonique, rapporte Ouest-France, sans pour autant que le procureur n’ait encore établi de lien.

    De très nombreux incidents étaient encore signalés dans l’après-midi de jeudi.

    « CELA N’EST JAMAIS ARRIVÉ »
    Les services d’urgence fonctionnent selon une description schématique fournie par l’Arcep : Tous les opérateurs disposent des plans départementaux d’acheminement d’appels d’urgence. Ces plans permettent de traduire un numéro d’urgence en un « numéro long » classique. L’utilisateur se voit redirigé sans le savoir vers le bon service de prise en charge avant que son appel soit acheminé de manière classique sur les réseaux des opérateurs. En cas de dysfonctionnement par exemple chez l’opérateur de l’abonné ou l’opérateur du service d’urgence, l’appel peut ne pas aboutir.

    Le dysfonctionnement d’Orange vient d’une plateforme du réseau qui a pour but de réceptionner et redistribuer des appels téléphoniques non-déterminés avant de les redistribuer vers le lieu le plus proche de l’appel. Cette plateforme accueille des flux d’appels qui viennent d’endroits et de technologies différentes – du RTC, des appels en voix sur IP et des appels mobiles – avec quatre opérateurs branchés et avec des règles de redistribution d’appels propres à chacun et cela via six réseaux répartis sur six sites différents et interconnectés.

    Ce fonctionnement a été formulé dans un arrêté du ministre de l’Économie et des Finances du 27 novembre 2017 qui désigne l’opérateur Orange comme prestataire du raccordement au réseau et du service téléphonique.

    « Cinq des six sites se sont mis à dérailler. Quand l’un est perturbé, cela perturbe les autres. Étant tous reliés, quand l’un commence à dysfonctionner, cela peut avoir un effet domino », a tenu a préciser Sébastien Crozier, président CFE-CGC d’Orange (1). « Cela n’est jamais arrivé. C’est un incident grave », qualifié de « rarissime », a précisé Stéphane Richard.

    Écartant également la thèse de la cyberattaque, M. Crozier a rapproché cet incident de la panne nationale ayant empêché les abonnés d’Orange d’envoyer des SMS et d’accéder à Internet via leur mobile, en 2012.

    UN NUMÉRO 112 UNIQUE ?
    Sébastien Crozier plaide d’abord pour une nouvelle politique d’investissement pour une plateforme plus robuste capable d’absorber l’évolution de toutes les technologies fixe et mobile. Il plaide ensuite pour l’établissement du 112 comme numéro unique pour une redistribution plus structurée en fonction de la nature des appels, faisant écho à une tribune parue dans Le Monde, le 10 mai 2021.

    L’Arcep a indiqué attendre les conclusions de l’audit pour donner suite à cet « évènement majeur ». Les services du ministère de l’Intérieur ainsi que de Bercy ont été évoqués par Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des communications téléphonique, en conférence de presse, jeudi 3 juin.

    Malgré les déclarations rassurantes de Stéphane Richard, les numéros alternatifs mis en place ont été maintenus jusqu’à vendredi matin, a indiqué Gérald Darmanin sur Twitter, face à « des perturbations [qui] persistent de manière aléatoire ».

    (1) : on notera que Sébastien Crozier est président du syndicat CFE-CGC d’Orange et que c’est donc à ce titre qu’il fournit les explications qui suivent…

    • sur le site corporate d’Orange :

      Sébastien Crozier | Orange Com
      https://www.orange.com/fr/sebastien-crozier

      Sébastien Crozier, né en 1968, est président de la CFE-CGC Orange et il est également Président d’Honneur de l’ADEAS (Association pour la défense de l’épargne et de l’actionnariat salariés). Il est en charge du mécénat pour le G7 et le pavillon français de l’Exposition Universelle de Dubaï 2020 au sein du groupe Orange.
      Il débute sa carrière en 1990 dans les activités télématiques du groupe Alten avant de prendre la direction générale d’une filiale qui prend son autonomie. Il rejoint France Télécom Multimédia en 1994 afin de préparer le lancement des services en ligne et à ce titre il participe au lancement de Wanadoo. En 1997, il est producteur d’un des plus grands concerts parisiens de l’année réunissant 40 000 personnes à la pelouse de Reuilly pendant plus de 24h. Il fonde dès 1998 plusieurs start-ups dans le domaine de la publicité on-line et de la fourniture d’accès à Internet en tant qu’opérateur télécom avec plus de 1,3 million de clients sous les marques Fnac, M6 et Société Générale. À la suite de leur acquisition en 2001 par France Télécom (devenue Orange), il réintègre le Groupe et se voit confier la responsabilité de la direction de la stratégie et de l’innovation d’une partie de la branche entreprises en 2003. Il a dirigé pour le compte du groupe Orange, plusieurs filiales en France et à l’étranger, en Afrique et Amérique Latine, dans le domaine de l’innovation et du développement international. Lors de la campagne présidentielle de 2001-2002, il est conseiller permanent logistique et nouvelles technologies de Jean-Pierre Chevènement.
      Sébastien Crozier est diplômé de l’École Supérieure d’Ingénieurs en Electrotechnique et Electronique (ESIEE). Il est de nationalité française.

    • Obligation de « sévices » publics : la société nominée s’appelle « Orange »...

      http://www.senat.fr/questions/base/2018/qSEQ18110559G.html

      Question d’actualité au gouvernement n° 0559G de M. Yvon Collin (Tarn-et-Garonne - RDSE)
      publiée dans le JO Sénat du 23/11/2018 - page 16650

      Pour en revenir à des sujets qui préoccupent nos concitoyens au quotidien, je rappelle que nous avons confié à Orange une mission de service universel sur le territoire, service dont la qualité s’est profondément dégradée ces derniers mois. Comment expliquer que des fils tombés restent à terre plusieurs mois ? Ces défaillances ont des conséquences sur le quotidien des Français et sur leur capacité à joindre les services d’urgence dans des zones où, précisément, la couverture mobile est encore défaillante.

      Réponse du Ministère de l’économie et des finances
      publiée dans le JO Sénat du 23/11/2018 - page 16650

      (M. Bruno Le Maire, ministre) :
      Il n’est effectivement pas acceptable que, lorsque des fils sont tombés à terre, les réparations ne soient pas effectuées dans le délai de quarante-huit heures qu’Orange s’est engagé à respecter. De même, il n’est pas acceptable que des ménages dans des territoires reculés doivent attendre des réparations pendant des semaines.

      . L’ARCEP a pointé cette difficulté. Vous pouvez compter sur moi, en tant que ministre de l’économie, mais, surtout, en tant qu’élu d’un département rural, l’Eure, pour faire respecter par Orange ses engagements en matière de service universel.

      J’ai donc demandé à Orange de nous proposer un plan d’action. Mes services recevront Orange dans quelques jours pour en vérifier la viabilité. De deux choses l’une : soit Orange est capable de remplir ses obligations, telles qu’elles ont été fixées par arrêté et telles qu’elles sont contrôlées par l’ARCEP, en déployant toutes les équipes nécessaires sur le terrain – je rends hommage au passage aux équipes d’Orange qui se démènent pour faire le maximum ; soit l’entreprise ne remplit pas ses engagements et s’exposera, comme toujours en pareil cas, à des sanctions financières.

      Vous pouvez compter sur moi : je ferai respecter le service universel, dont Orange est le dépositaire. Orange doit remplir ses engagements de service universel à l’égard des territoires ruraux et de tous les ménages français. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche, ainsi que sur des travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen et du groupe Union Centriste.)