Chronique d’occupation de l’Odéon. Le communisme selon Bernard Friot
Mercredi, 12 mai 2021. Agora de l’Odéon. Bernard Friot, habillé en gentleman farmer, commence son intervention debout, puis s’assoit sur une chaise. Une posture de rapprochement avec son auditoire. Il se définit comme économiste et sociologue. Il se défend d’être un philosophe. Je l’imagine justement en philosophe. « Il y a dans l’intelligence de cet homme comme un sens naturel de la philosophie » (Platon, Phèdre). Peut-on enseigner la révolution ? Il se dit communiste et chrétien. Il s’étonne que son parti choisisse son secrétaire national comme candidat à la prochaine présidentielle. Chassez le culte de la personnalité par la porte, il revient par la fenêtre. « Le parti, c’est comme une famille, comme une maison, nous n’avons pas tous les mêmes inclinations, les mêmes attractions, les mêmes intentions. J’y suis depuis un demi-siècle, j’y reste, sans état d’âme, en sachant qu’il y a beaucoup de communistes hors du parti et beaucoup de non-communistes à l’intérieur ». Il s’esclaffe quand il se prend en contradiction. Il a la certitude que son montage théorique est un paradigme communiste. La foi n’est-elle pas une grâce, qui s’éprouve et ne se prouve pas ? Il se dit ouvert aux critiques, il ne démord pas de son parangon. Ici, le conférencier est libéré de son image mandarinale. Il dialogue avec plusieurs classes d’âge, plusieurs conditions sociales, plusieurs convictions.
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