• L’ex-star des yé-yé Hubert Robiou est décédée : à Vannes, les Vénètes en deuil - Vannes - Le Télégramme
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      Les Vénètes, lors de leurs retrouvailles en avril 2013, à l’occasion du 50e anniversaire du groupe. De gauche à droite ; Alain Legrand, Claude-Michel Schönberg, Yves Le Neveu, et Hubert Robiou.
      Le Télégramme/Photo d’archives

      Les Vénètes, le groupe star de la scène rock et yé-yé des années 60, est en deuil. Hubert Robiou, bassiste des Fab Four Vannetais, a quitté la scène, à l’âge de 78 ans.

      « C’est une très grande peine ». Le jazzman Alain Legrand a le cœur gros. Dans la nuit de dimanche à lundi 7 juin, « le copain » Hubert Robiou s’est éteint, au retour d’un voyage, à l’hôpital de Vannes. « Ça fait mal », glisse le batteur qui avec Claude-Michel Schönberg, Yves Le Neveu et Hubert Robiou a formé durant les sixties Les Vénètes, le band le plus illustre de la scène musicale vannetaise.

      Tout commence en 1963. Alors que « Love me do » lance dare-dare la Beatlemania, les Fab Four Morbihannais battent leurs premières mesures avec entrain. Nourris de Sydney Bechet, mais aussi d’Elvis ou Fats Domino, ils ne sont pas longs à électriser un peu plus que le club musique du lycée Saint-François-Xavier de Vannes.

      « Dans les années 60, les Vénètes étaient les grandes « stars » rock de la région, se souvient le journaliste Patrick Mahé, qui ravive le souvenir de « La Biscorne », la « réputée et rare boîte de nuit de Port-Navalo ». « On jouait aussi à La Vigie, à Port-Blanc, à la Caliorne (Saint-Goustan) » glisse Alain Legrand qui, entre deux reprises du « What’d I say » de Ray Charles, y croise à l’époque Tabarly, Kersauson, Glenmor…

      « L’histoire de copains de bahut », en quête de swinging London, s’accélère un soir de 1964. Les Vénètes remportent le concours du premier festival international de Variétés de Rennes, l’ancêtre des Transmusicales. À l’entracte, un certain Pathé-Marconi glisse sa carte au pianiste-chanteur Claude-Michel Schönberg (qui n’est pas encore le compositeur reconnu des comédies musicales « Les Misérables » ou « Révolution française »). S’ensuivent « trois 45 tours et 70 000 disques vendus », sourit Alain Legrand.

      Fan de Jacques Brel
      Un firmament, qui donne à Hubert Robiou l’occasion de faire la première partie de Claude François ou Sheila. Et de quoi se payer ses longues études de dentaire. Un cursus pareillement suivi par le guitariste Yves Le Neveu. Alain Legrand penchera, lui, pour les études de pharma. « Hubert, c’était un chic garçon. Un amoureux de la chanson française, façon guitare-voix, ce qui lui donnera l’occasion de taper le bœuf, avec Jean Ferrat ». Un fan de Jacques Brel qui sur scène, n’hésitait pas à rendre hommage au maître, « via des réinterprétations de qualité, lors des intermèdes », se souvient encore Alain Legrand. Une passion pour la musique que le futur dentiste transmettra bientôt à ses enfants, eux aussi artistes.

      Les obsèques d’Hubert Robiou seront célébrées jeudi 10 juin, à 16 h, à la cathédrale Saint-Pierre de Vannes.