Après l’abattoir - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales

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    Rien d’étonnant, d’après Danièle Linhart, sociologue et autrice du livre Perte d’emploi, perte de soi [4] : « Les usines sont aussi des lieux de lien social où se tissent de vraies relations qui débordent parfois sur la vie privée. Le sentiment de constituer une famille est particulièrement présent quand le travail effectué est pénible. » Elle poursuit : « Quand on jette un æil extérieur, on se dit que travailler dans un abattoir, il y a mieux dans la vie. Au début, les ouvriers se disent la même chose, sauf qu’ils vont tâcher de trouver un sens à ce qu’ils font : il s’agit de construire quelque chose de positif à partir d’une réalité peu favorable. Pour y parvenir, on va alors s’entraider, créer une communauté, rigoler ensemble. Finalement ils sont fiers de ce qu’ils font et se sont donné tellement de mal pour cela que c’est horrible quand, à cause d’une décision prise par des dirigeants en quelques instants et d’une signature apposée en bas d’une feuille, leur sort bascule dans un déni de tout ce qu’ils ont vécu et créé ensemble. »