• Un policier [devenu vedette de la violence d’État] mis en examen pour un tir de LBD « à bout portant » lors d’une manifestation à Paris
    https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2021/06/21/un-policier-mis-en-examen-pour-un-tir-de-lbd-a-bout-portant-lors-d-une-manif

    Une enquête avait été confiée à l’IGPN à la suite d’une vidéo virale montrant un policier, armé d’un LBD, tirer sur la foule à environ un mètre de distance lors d’une manifestation contre la réforme des retraites en janvier 2020.

    Un policier a été mis en examen fin avril pour « violences volontaires » après des tirs de #LBD potentiellement non réglementaires sur deux manifestants à Paris en janvier 2020 contre la réforme des retraites, a fait savoir une source proche du dossier lundi 21 juin.
    Le parquet de Paris avait ouvert une enquête, confiée à l’inspection générale de la police nationale (IGPN) à la suite d’une vidéo virale montrant un policier, rue Saint-Lazare à Paris, armé d’un lanceur de balles de défense (LBD) tirer sur la foule à environ un mètre de distance, faisant tomber à terre un homme.

    Dans une déclaration à l’Agence France-Presse, la préfecture de police avait évoqué une vidéo « parcellaire » et « sortie de son contexte » et justifié l’emploi « de moyens intermédiaires, lacrymogènes et LBD » face à des « personnes violentes ». Une seconde vidéo, tournée six minutes plus tard au même endroit, montre le même policier des compagnies de sécurisation et d’intervention (#CSI) effectuer un tir de LBD sur un deuxième homme, Peter B., situé à une dizaine de mètres, avant de crier : « T’en veux encore ? » Touché, le manifestant avait porté plainte.

    Dans l’une des vidéos, le numéro d’identification personnel RIO du policier, obligatoire mais pas toujours arboré, est visible. Une juge d’instruction, saisie en novembre 2020, a mis en examen le 28 avril le policier, Ludovic C., âgé de 33 ans, pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » avec arme. Lors d’un interrogatoire le 28 mai, le policier a évoqué une manifestation « très rude » avec des « black blocks (…) très virulents ».

    L’intéressé fait valoir une situation de légitime défense

    Concernant le premier manifestant touché quasiment « à bout portant », il a reconnu que son tir était « en dessous de la distance préconisée » pour les cartouches qu’il utilisait, soit au minimum 10 mètres, mais il a assuré qu’il avait été fait en situation de légitime défense et était « proportionné », car le manifestant « voulait blesser les collègues ».

    Concernant Peter B., situé à une dizaine de mètres et qui semble sur la vidéo donner un coup de pied dans un palet de grenade lacrymogène, Ludovic C. a déclaré vouloir « stopper la menace » : les gaz lacrymogènes peuvent « créer des détresses respiratoires ». Ludovic C. a défendu une « riposte proportionnée ». Sollicités, Arié Alimi, avocat de Peter B., et Thibault de Montbrial, avocat de Ludovic C., n’ont pas souhaité commenter.

    Arme non létale et controversée, le LBD a provoqué de graves blessures pendant les mobilisations de « gilets jaunes ». Ludovic C. a déclaré devant la juge avoir été « recherché, menacé de mort, moi et ma famille » à la suite de ces tirs « fortement médiatisés ».

    Mis aux arrêts « un mois » par sa hiérarchie « par mesure de sécurité », le policier a déclaré avoir « repris rapidement », avant d’être « muté dans l’intérêt de [son] service » dans le sud de la France, où il exerce actuellement sur la voie publique, « suite à une autre affaire, l’interpellation du rappeur Ademo de PNL », à laquelle il a participé.
    Les images de l’arrestation mouvementée de ce rappeur, plaqué au sol en septembre, avaient largement circulé sur les réseaux sociaux. Poursuivi pour « outrage » et « rébellion », Ademo a été relaxé début mai pour des raisons procédurales par le tribunal correctionnel de Paris.

    #police #lâcher_du_lest