• Musiques aux entrées libres : impressions et traces d’indépendance

    Le 5 novembre nous vous invitons à une conférence-concert autour de l’état de la musique aujourd’hui avec Jean Rochard et Catherine Delaunay au Théâtre de L’Échangeur, à Bagnolet

    https://communaux.cc/2021/10/musiques-aux-entrees-libres-impressions-et-traces-dindependance

  • Quelques nouvelles du “Voyage pour la vie” des zapatistes...

    Annoncé en octobre 2020 dans le communiqué « une Montagne en haute mer », le voyage pour la vie des délégations zapatistes en Europe va véritablement commencer ces prochains jours

    https://communaux.cc/2021/10/quelques-nouvelles-du-voyage-pour-la-vie-des-zapatistes

    #zapatistes #chiapas #autonomie #luttes

  • Principes du “bon gouvernement”, politique et rituel chez les mayas tsotsils du Chiapas

    Dans cet article Rocío Noemí Martínez Gonzále s’attache mettre en correspondance la narrativité de la fête avec l’organisation politique alternative et les principes de gouvernement qui la fondent

    Noemí Martínez invite à saisir la portée politique du geste de reprise : renouer le lien avec les ancêtres et réparer l’oubli d’une attitude de réciprocité envers la Terre-mère ; mettre en correspondance la narrativité de la fête avec l’organisation politique alternative et les principes de gouvernement qui la fondent ; instaurer une continuité historique et temporelle qui permette de situer l’insurgence au registre d’un « devenir-indien », considéré comme l’alternative à la destruction planétaire en cours, et construire un moi collectif fondé sur de nouvelles relations entre indiens et non indiens ; de manière générale faire de l’histoire, de la mémoire et de la tradition des moyens de l’autonomie.

    #autonomie #Chiapas #gouvernement #rituel #territoire

    https://communaux.cc/contributions/principes-du-bon-gouvernement-politique-et-rituel-chez-les-mayas-tsotsils-

  • S’inspirer des communautés du vivant : halte à la performance !

    Le 27 octobre, au Théâtre de l’Echangeur, dans le cadre du cycle de présentation des recherches organisé par Les Communaux, nous vous invitons à partager les travaux d’Olivier Hamant...

    #anthropocène #écologie #habiter_la_terre #vivant

    https://communaux.cc/2021/09/s-inspirer-des-communautes-du-vivant-halte-a-la-performance

  • En Catalogne si nous y sommes

    Un syndicat de quartier pour le logement, une colonie “éco-industrielle post-capitaliste”, un syndicat rural et villageois, un centre social autogéré, une plateforme coopérative tentaculaire qui s’étale sur dix hectares

    Il y a trois ans, une petite délégation partie du plateau de Millevaches, dans le Limousin, a fait un voyage d’étude autour de Barcelone. Le premier d’une série pour trouver de l’inspiration en vue de lancer ce qui deviendra le Syndicat de la Montagne limousine…

    La télévision locale associative Télé Millevaches était de la partie, et à réalisé à cette occasion ce reportage qui présente diverses réalités et pratiques d’auto-organisation communales qui prennent corps dans et autour de la métropoles catalane.

    L’occasion de découvrir ces expériences sur lesquelles nous espérons pouvoir revenir.

    https://communaux.cc/2021/09/en-catalogne-si-nous-y-sommes

  • Pour introduire une discussion avec Jacques Rancière

    Voici quelques questions, qui nous semble en résonance avec la pensée de Jacques Rancière, sur lesquelles nous aimerions pouvoir échanger avec lui à l’occasion de la rencontre sur écologie et politique que nous organisons le 25 septembre

    https://communaux.cc/2021/09/pour-introduire-une-discussion-avec-jacques-ranciere

    #écologie #politique #Jacques_Rancière

  • Écologies populaires : quel renouvellement du politique ?

    L’association Le Sens de l’Humus et Les Communaux, s’associent pour inviter Jacques Rancière, le samedi 25 septembre, à un moment d’échanges sur les nouvelles formes d’émergence du politique autour des pratiques d’écologie populaire.

    https://communaux.cc/2021/09/ecologies-populaires-quel-renouvellement-du-politique

    #écologie #politique #Jacques_Rancière

  • Esquisse d’une doctrine de politique communiste

    Préface de Junius Frey pour le livre de Yuk Hui,
    « La question de la technique en Chine »
    Divergences, 2021.

    Si la course économique et technologique actuelle va droit dans le mur, alors il faut admettre que faire un pas en arrière pourrait signifier prendre plusieurs coups d’avance. Déserter le jeu toujours-déjà condamné des puissances pourrait inaugurer une nouvelle partie

    https://communaux.cc/contributions/esquisse-dune-doctrine-de-politique-communiste

    • Le contexte

      Posons, pour commencer, le décor. Le décor historique, sinon historial. La Chine, donc, s’est réveillée. Et comme prévu, le monde tremble. La cellule prospective de la Deutsche Bank, avisant ses traders de clients, anticipe pour les décennies à venir une « guerre froide entre les États-Unis et la Chine » au terme de laquelle « vont émerger deux blocs à demi gelés » séparés par un « Tech Wall » (The age of disorder, septembre 2020). Le monde se partagerait ainsi : d’un côté le cadre hérité de la globalisation, sous hégémonie américaine à tous points de vue, tant monétaire que militaire, technologique que culturel, de l’autre les « nouvelles routes de la soie » — la « belt and road initiative » — qui va de la mise au pas définitive du Xinjiang au rachat du Pirée ou de fleurons de la technologie allemande, de la diplomatie du masque en Algérie à l’établissement d’une base militaire chinoise à Djibouti, du soutien aux régimes menacés par la rue (Syrie, Thaïlande ou Birmanie) à une politique d’influence omnilatérale ne boudant ni l’Amérique du Sud ni l’Afrique ou le Moyen Orient. Entre les deux, des stratégies de containment et de provocation, de débauchage et de pressions de toutes natures, mille micro-batailles sans apparence et une fixation progressive des allégeances pays par pays, parti par parti, entreprise par entreprise. Deng Xiaoping recommandait de « cacher son éclat et attendre son heure ». L’heure est manifestement venue ; elle est même largement dépassée. En témoigne suffisamment le degré d’explicitation intellectuelle de la proposition géopolitique chinoise. Jiang Shigong, interprète officiel de la « pensée
      Xi Jinping », commentateur et apôtre de l’œuvre de Carl Schmitt en Chine, théoricien de l’annexion de Hong Kong, ne se contente pas de poser que « l’ordre mondial a toujours fonctionné d’après une logique d’empire » malgré la parenthèse de l’ordre westphalien ou d’interpréter l’Histoire comme histoire de la lutte entre empires maritimes et empires continentaux. Il constate surtout que le modèle du présent « empire mondial 1.0 » — que la dénomination est cruelle ! — formé par la civilisation chrétienne occidentale et accompli par les États-Unis se trouve face à trois problèmes insolubles : « l’accroissement sans fin des inégalités dues à l’économie libérale ; la faillite des États, le déclin politique et la gouvernance inefficace causée par le libéralisme politique ; et la décadence et le nihilisme créés par le libéralisme culturel ». Il conclut ainsi son Empire et ordre mondial (2020) : « Nous vivons un âge de chaos, de conflit, de changement massif où l’empire mondial 1.0 est sur le déclin et va vers l’effondrement, alors que nous ne parvenons pas encore à imaginer l’empire mondial 2.0 [...] La civilisation qui sera apte à procurer de véritables solutions aux trois grands problèmes auxquels fait face l’empire mondial 1.0 fournira aussi le programme de l’empire mondial 2.0. En tant que grande puissance qui doit regarder au-delà de ses propres frontières, la Chine doit réfléchir à son propre futur, car l’important de sa mission n’est pas seulement de faire revivre sa culture traditionnelle. La Chine doit aussi absorber patiemment les capacités et les réalisations de l’humanité tout entière, et en particulier celles employées par la civilisation occidentale pour construire l’empire mondial. C’est seulement sur cette base que nous pouvons envisager la reconstruction de la civilisation chinoise et la reconstruction de l’ordre mondial comme un tout se renforçant mutuellement ». Voilà qui a le mérite d’être dit sans trop de détours.

      Bien évidemment, quiconque s’est un peu renseigné auprès de camarades chinois sur la réalité de la Chine contemporaine sait que la mise en scène d’un État pyramidal parfaitement unifié autour d’un Parti étendant ses tentacules de la cellule de quartier jusqu’à son organe consultatif suprême, où un contrôle absolu des communications et un système technologique de surveillance généralisée alliés à une répression impitoyable auraient fini par abolir jusqu’à l’idée même de dissidence n’est qu’un article de propagande. Le succès de ce cliché tient seulement à ce qu’il met opportunément d’accord l’État chinois avec ses détracteurs « libéraux », tous deux ayant intérêt à exagérer son degré de perfection — qui en vue de dissuader toute rébellion chez ses citoyens, qui en vue d’en susciter une défiance horrifiée. La réalité du pouvoir chinois est bien plus fragmentée, bien plus bricolée, bien plus défaillante que cela. Le rapport entre verticalité bureaucratique et horizontalité « sociale », entre centralité et localité, bien plus opaque, informel, archaïque qu’affiché. La technologie dysfonctionne comme partout ailleurs, et les habitants du pays, même pris dans un processus de modernisation aussi grisant qu’absurde, aussi puissant qu’anomique, même engagés dans une mobilisation
      totale qui a les moyens de ses ambitions, ne sont pas plus dupes que le premier Européen venu des manœuvres du pouvoir, de la dévastation environnementale et de la rapacité capitaliste. Rien n’est plus précaire que le « mandat du Ciel ». Aussi, rien ne se défend plus férocement.

      Mais ce qui nous importe à nous et qui constitue la nouveauté des quarante dernières années, c’est plutôt qu’au terme d’une confrontation dialectique de la pensée traditionnelle chinoise avec la pensée « occidentale » une génération de penseurs chinois a fini par nourrir un projet impérial pour le monde qui outrepasse largement le « socialisme à caractéristique chinoise » ou la « fusion du marxisme avec la culture chinoise traditionnelle » chers à Jiang Shigong. Tianxia — « Tout sous le même ciel » — est le nom de code commun pour ce projet. Le Tianxia est devenu une telle banalité que le Conseil d’information d’État peut proclamer tranquillement, dans un récent document, « l’initiative chinoise de développement de la coopération internationale trouve son origine dans la philosophie chinoise de la Grande Harmonie de “Tout Sous le Ciel [...] avec comme valeur traditionnelle que « tout ce qui est sous le ciel est une grande famille et partage le même destin” ». En 2017, la dernière section du rapport du XIXe congrès du Parti communiste chinois commençait déjà par : « quand la Voie prévaut, le monde est partagé par tous » — « un idéal ultime qui encourage l’entièreté du Parti et le peuple de toute la nation », selon le commentaire légèrement enthousiaste de Jiang Shigong. Le Tianxia a ainsi une version martiale, schmittienne, et une autre plus mielleuse, plus consensuelle, quasi-sociale-démocrate — celle de Zhao Tingyang, par exemple. Et ces deux formulations s’opposent à peu près autant que les deux mâchoires d’une tenaille. Le mérite de Zhao Tingyang est, en l’assaisonnant suavement, de développer la proposition impériale jusqu’au bout. S’opposant à une histoire mondiale centrée sur celle du colonisateur européen, il avance le modèle du Tianxia élaboré par l’antique et mythique dynastie des Zhou comme idéal régulateur pour le monde contemporain. « Le concept de Tianxia a pour perspective l’avènement d’un système mondial dont le sujet politique serait le monde lui-même, un ordre de coexistence dont l’unité politique serait le monde dans sa totalité. [...] Prendre le monde comme échelle de mesure pour l’interpréter comme un existant politique global, n’est autre que le principe selon lequel « il n’y a rien au-delà de Tianxia » [...] Le système Tianxia n’est qu’inclusif et non exclusif. Il supprime l’idée même d’étranger et d’ennemi [...] Tout pays ou zone qui n’a pas encore adhéré à l’ordre de coexistence propre au système Tianxia sera invité à le faire [...] Tianxia, c’est un monde qui fusionne le monde naturel, psycho-social et politique. [...] Le système d’[inféodation] dans le Tianxia de la dynastie des Zhou a instauré un « réseau terrestre » qui reliait le territoire du monde en un système réticulé avec une structure hiérarchisée [...] Aussi, même si la hiérarchie contrevient aux valeurs d’égalité, elle reste tout de même nécessaire au bon fonctionnement des sociétés. Le
      système des valeurs a ses raisons, la réalité a les siennes. Concrètement, en tant que « réseau terrestre », le système Tianxia des Zhou possédait un royaume suzerain qui supervisait le monde [...] L’État suzerain assurait la responsabilité du maintien de l’ordre public de l’ensemble du système [...] La Chine est un pays qui possède en lui-même une structure de type Tianxia, soit l’idée du Tianxia réalisée dans un seul pays [...] La globalisation créée par le développement à l’extrême de la modernité a en effet aspiré tous les hommes dans un jeu omniprésent et inextricable [...] c’est un monde qui a échoué. La globalisation est apparemment le fossoyeur engendré par la modernité elle-même [...] c’est un désastre certes, mais c’est aussi une opportunité pour créer de nouvelles règles du jeu. [...] D’ailleurs, Dieu n’a pas dit que le Messie est la démocratie. [...] les histoires de prophètes appartiennent aux prophètes et les histoires de la démocratie à la démocratie [...] la vraie histoire du monde n’a pas encore commencé [...] Ce qui connaîtra une fin, c’est l’ère moderne, non pas l’histoire. »

      La question n’est pas de savoir quand le sceptre du monde passera effectivement entre les mains de la Chine. Ce qui importe, c’est de bien voir que la gouvernementalité chinoise sert d’ores et déjà de modèle aux formes occidentales d’exercice de la puissance. Elle a déjà gagné. (...)

      #Chine #technnique #Yuk_Hui #cosmotechnique #Empire #gouvernementalité