• ÉDITO - Quand François Lenglet tente de remplir le formulaire du RSA : « Au secours ! »
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    Une bonne partie des Français ayant théoriquement droit au RSA n’en font pas la demande. Pour tenter de comprendre pourquoi, François Lenglet a tenté de remplir le dossier de demande de cette allocation sociale. Mais il est d’une complexité absolue.

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    LENGLET-CO - Faut il avoir fait une grande école pour réussir à remplir le dossier d’attribution du RSA ?

    Je me suis plongé dans l’enfer administratif français, avec un cas exemplaire : le #RSA. Le Revenu de solidarité active, c’est un minima social, 607 euros par mois pour une personne seule, réservé à ceux qui n’ont pas de #revenu. Deux millions de foyers le touchent en France. Il s’agit de protéger les Français les plus démunis, et les étrangers vivant en France depuis plus de 5 ans, contre l’extrême #pauvreté. Le gouvernement veut le réformer, en imposant aux bénéficiaires d’effectuer des travaux d’intérêt général et en accompagnant davantage leur réinsertion sur le marché de l’#emploi.

    J’ai tout simplement téléchargé le formulaire de demande du RSA, et je l’ai parcouru. C’est édifiant. J’y ai trouvé le summum du raffinement bureaucratique français. Il faut rappeler que ce formulaire, le CERFA 15481 01, s’adresse à une population souvent désocialisée, faiblement diplômée, parfois au chômage depuis des années. Ce ne sont pas les pros du CERFA, pour résumer.

    Sept pages de questionnaire, donc, qui commence de façon assez classique, avec nom et adresse. Page 2, ça se complique, la situation familiale (votre situation familiale actuelle et vos droits à pension alimentaire). Page 3, situation professionnelle actuelle, la température monte. Il faut donner le numéro de SIRET de son employeur, indiquer s’il cotise à l’Urssaf, la MSA ou la CGSS, le brouillard s’épaissit.

    Mais le cœur du formulaire, c’est la page 4 : vos #ressources sur les trois derniers mois. Le meilleur est pour la fin : déclaration sur l’honneur. Au secours ! En fait, il faut un conseiller fiscal pour remplir cette affaire. Bon, alors, on pourrait vous objecter qu’il faut bien des critères pour attribuer cette aide. Mais on peut imaginer un effet pervers incroyable : davantage de monde occupé à contrôler ces formulaires qu’à aider les bénéficiaires. Pauvres agents de la #CAF, condamnés à vivre au quotidien dans cet enfer. Pauvres bénéficiaires, condamnés à signaler le moindre changement de leur situation sur ces formulaires abscons.

    En fait, à la lecture de ces pages, je repensais aux arguments des partisans du #revenu_universel – une allocation qui serait versée à tous, et évidemment reprise aussitôt à ceux qui n’en ont pas besoin par le biais de l’impôt sur le revenu. Un système simple. Pas si bête. Parce que ça permettrait aux agents publics de se concentrer sur les tâches vraiment utiles.

    #contrôle #bureaucratie

  • L’appli Yuka condamnée à payer 20.000 euros aux industriels de la charcuterie
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    Yuka est menacée de disparaitre car la justice vient de donner raison aux industriels de la charcuterie, et les amendes pourraient mettre l’application mobile à terre. L’#E250, ce code indéchiffrable dans la liste des ingrédients de votre jambon emballé ou de votre pot de rillette est le #nitrite_de_sodium. L’#E252 est du #nitrate_de_potassium.

    Ce sont des additifs qui ont été classés comme cancérogènes par l’OMS et le Centre International de Recherche Contre le #Cancer. #Yuka, de son côté, est une application que vous avez sur votre portable et avec laquelle vous scannez le code-barres de votre produit. Yuka analyse les ingrédients et donne une note pour savoir si la nourriture est plus ou moins bonne pour la santé. Évidemment, les aliments avec des ingrédients reconnus comme cancérogènes obtiennent une très mauvaise note. C’est le cas de beaucoup de produits de charcuterie industrielle.

    Mais ce n’est pas ça que la justice a condamné, et c’est là que c’est subtil. Les industriels attaquent Yuka car l’application a incité ses membres à signer une pétition de l’ONG Foodwatch contre les nitrates et les nitrites. Les industriels ont ainsi expliqué que c’était du dénigrement, que cela nuisait à leur image alors qu’ils respectent les normes sanitaires internationales et que cela réduisait leur chiffre d’affaires.
    Erreur de stratégie

    Résultat : le tribunal de Paris a validé l’argument et Yuka a été condamnée à verser 20.000 euros de dommages et intérêts. Des actions du même ordre ont lieu un peu partout en France. Le souci, c’est que l’application dégage un bénéfice de 20.000 euros. Le groupe va faire appel mais sinon, le lobby de la charcuterie industrielle pourrait avoir la peau de Yuka.

    Les fondateurs de Yuka (3 jeunes français brillants) ont peut-être fait une erreur de stratégie.
    Il s’agit d’une application, un outil, un thermomètre : Yuka donne une note scientifique en fonction des ingrédients qui composent un aliment. Ainsi, l’application est donc crédible si elle est neutre. En incitant à soutenir une action contre les nitrites et les nitrates, Yuka devient militant et sort de son rôle.

    C’est là que l’application prête le flanc à ses détracteurs. Alors que tous les industriels ont commencé à proposer des produits « sans nitrite », à grand renfort de communication sur l’emballage car la nocivité est avérée.