Série, films... Après le placement de produit, voici venu le placement… d’idées !

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  • Série, films... Après le placement de produit, voici venu le placement… d’idées (@onecop, Marianne, 19/06/2021)
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    Mai 2016. Six millions de personnes se passionnent chaque semaine pour les aventures d’une jeune professeure de français, Sam, incarnée par Mathilde Seigner dans la série du même nom. Plusieurs séquences mettent en scène l’héroïne buvant l’eau du robinet. Un geste anecdotique pour ce personnage rejetant la société de consommation et son injonction à acheter des bouteilles d’eau en plastique ? Il s’agit pourtant d’un message tarifé destiné à se frayer un chemin dans les consciences du plus grand nombre. Combien de téléspectateurs se seraient doutés que, derrière ces images, se cachait le Centre d’information sur l’eau (Cieau), sorte d’observatoire qui se propose d’élargir le champ des connaissances de cette ressource ?

    Le petit pictogramme placé dans un coin de l’écran est pourtant là pour prévenir que le programme visionné a recours au placement de produit : une simple lettre « P » noire sur fond de cercle blanc apparaît discrètement pendant une minute au début du programme, après chaque interruption publicitaire, et durant le générique de fin. Cette pratique de publicité dissimulée, qui consiste à inclure un produit, un service ou une marque à l’écran, moyennant contrepartie, est aujourd’hui bien connue.

    Autorisé à la télévision depuis 2010 seulement, le placement de produit, dûment réglementé, cache cependant une large palette de réalités : produits de consommation, marques en tout genre… mais aussi valeurs et idées. Opération plus subtile, ce placement « nouvelle génération » a des implications morales et éthiques d’un tout autre type. Comment calibrer le coût d’une idée ? Et comment celle-ci chemine-t-elle ensuite jusqu’à nos écrans, et, in fine, jusqu’à notre for intérieur ? D’ailleurs, toutes les idées ont-elles le droit de s’inviter en douce dans nos films et séries ?