Haïti, poser les bonnes questions

/haiti-poser-les-bonnes-questions

    • Pourquoi les parquets financiers étrangers ne semblent pas se soucier des sommes folles siphonnées des comptes publics haïtiens et qui ne peuvent que transiter ou sinon atterrir dans leurs systèmes bancaires ?

      Pourquoi le pays a attendu juillet pour enfin recevoir ses premières doses de vaccin anti-Covid ?

      Pourquoi le président s’est-il fait tuer dans sa chambre, dans la résidence sans doute la mieux protégée du pays sans que personne d’autre que son épouse ne soit blessée ?

      Oui “Haïti, c’est compliqué” et il faut continuer à poser sans relâche ces questions. Aux chefs haïtiens, à tous les échelons. Aux chefs blan (en créole tout non-Haitien est un blan, sans “c” quelle que soit sa couleur de peau).

      Il faut aussi poser ces questions à certains diplomates de carrière autoproclamés experts es Haiti qui cumulent les “missions”, et gloussent parfois devant le surréalisme atteint par la crise, en oubliant que la dangerosité des rues de Port-au-Prince, qu’ils évitent en circulant dans leurs voitures blindées, leur fait bénéficier -cerise sur leurs déjà copieux salaires- de primes de risque supérieures au montant que gagne un policier, quand celui-ci parvient à toucher sa paie.

      Il nous faut demander pourquoi car la jeunesse haïtienne qui ne demande qu’à vivre décemment dans son pays le mérite. “Le peuple souffre mais on vit. On exulte, on tombe, on se redresse, on continue, on crève de faim mais ça bouge et ça bouge tout le temps”. Extrait d’interview de Toto Bissainthe, chanteuse et comédienne, 1984.