/E6mbVNcWQAIOtNI.jpg

  • 27 coups de taser en 10 minutes : "J’ai cru que j’allais mourir" : trois policiers mis en examen pour violences sur un jeune de 19 ans près d’Argenteuil
    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/violences-policieres/info-franceinfo-j-ai-cru-que-j-allais-mourir-trois-policiers-mis-en-exa


    La rue du Clos Garnier, à Cormeilles-en-Parisis (Val d’Oise). (GOOGLE STREET VIEW)

    Les faits remontent au 29 janvier dernier à Cormeilles-en-Parisis, près d’Argenteuil (Val-d’Oise). À l’origine de ces violences : une photo de policier déguisé en strip-teaseuse, retrouvée dans le téléphone du jeune homme.

    Ce 29 janvier, vers 15 heures, Jonathan*,19 ans, traîne avec des amis dans le hall d’un immeuble de la rue du Clos Garnier, à Cormeilles-en-Parisis (Val-d’Oise). Une équipe de cinq policiers se dirige vers eux pour les contrôler. Jonathan tente de prendre la fuite mais les forces de l’ordre le rattrapent et découvrent dans son téléphone une photo d’un policier de la #BAC, la brigade anti-criminalité d’Argenteuil, qui circulait à l’époque sur les réseaux sociaux. On y voit le fonctionnaire de police habillé en short en cuir, bas résille, et maquillé.

    "Tout est parti de cette photo" , analyse aujourd’hui le jeune homme. À partir de là, il va subir un déchaînement de violence de la part de trois policiers du groupe. "J’ai déjà pris des claques par des policiers mais là c’était autre chose , témoigne Jonathan. C’était des coups de taser, des coups de poings, pendant 40 minutes j’ai vraiment cru que j’allais mourir. Je leur ai dit d’arrêter mais ils nr se sont pas arrêtés (...) Je tremblais et je tombais."

    « C’était trois policiers, un qui me mettait des coups de taser, et deux qui venaient de temps en temps pour me mettre des coups de coude ou des coups de pieds dans les jambes. »

    "J’ai vu de la colère et de la haine dans les yeux des policiers, raconte le jeune homme. Ils ont aussi traité ma mère de chienne, ils ont dit qu’ils allaient attraper ma copine et qu’ils voulaient la violer. Ils m’ont dit aussi qu’en arrivant au commissariat, je pouvais me faire violer aussi" , poursuit Jonathan. Le jeune homme affirme aussi que l’un des policiers a versé sur ses blessures du gel hydroalcoolique et du doliprane en poudre en lui disant "que ça allait [le] soigner."

    "C’est notre parole contre la vôtre"

    Après "40 minutes de violences", Jonathan parvient à repartir en boitant, porté par deux de ses amis. Les caméras de vidéo-surveillance, présentes uniquement à l’extérieur du bâtiment, en témoignent. Le jeune homme prévient alors sa mère, qui le voit arriver "la bouche en sang à la maison". Elle l’amène au commissariat et croise alors les policiers en question :"Ils nous ont pris à partie, raconte Nathalie, ils nous ont dit : ’Qu’est ce que vous venez faire là’, ils étaient arrogants. Ils nous ont dit : ’De toute façon c’est notre parole contre la votre’."

    La mère de Jonathan décide également de faire ausculter son fils par le médecin de famille. Il indique que le jeune homme souffre d’un hématome à l’oreille, d’une ecchymose à l’oeil droit, d’hématomes sur les joues et sur la jambe. Le médecin de l’unité médico-judiciaire qui avait examiné le jeune homme pendant la garde à vue avait pourtant mentionné zéro jour d’ITT (incapacité temporaire de travail), évoquant seulement "des lésions superficielles sans retentissement fonctionnel".
    Nathalie et son fils réussissent finalement, après plusieurs heures d’attente, à déposer plainte. Une enquête est ouverte, mais les fonctionnaires nient en bloc.

    27 coups de taser en 10 minutes

    Deux éléments vont cependant mettre à mal la version des policiers. Il y a d’abord l’analyse du #taser utilisé par le chef de la brigade. Selon l’expertise, que franceinfo a pu consulter, l’arme a été mise en marche 27 fois en dix minutes au moment du contrôle, dont une fois pendant plus de 5 secondes "ce qui correspond à un cycle complet de neutralisation dévolu à une efficacité maximale du pistolet", indique l’expert même si "aucun élément ne permet d’affirmer que le déclenchement [était] associé à une neutralisation par contact" à ce moment-là. (...)

    #police #violences_policières