• Révoltes dans les centres de rétention : le gouvernement jette de l’huile sur le feu [Actions collectives] ⋅ #GISTI
    https://www.gisti.org/spip.php?article6639

    Le mouvement de révolte qui a éclaté ces derniers jours au #CRA (centre de rétention administrative) du Mesnil Amelot met une nouvelle fois en lumière les conditions désastreuses dans lesquelles des personnes étrangères, à qui on reproche seulement d’être dépourvues de documents de séjour, sont enfermées dans ces lieux de privation de liberté. Des conditions qui ont empiré avec la crise sanitaire, notamment depuis l’automne 2020. La seule réponse à la légitime révolte de ces personnes a été une répression violente par les forces de police.

    Les tensions se sont encore aggravées depuis que l’administration oblige les personnes en instance d’éloignement à subir un test PCR afin de pouvoir les expulser vers les pays qui exigent un test négatif pour entrer sur leur territoire. Celles qui refusent sont placées en garde à vue à la fin de la période de rétention et souvent condamnées à de lourdes peines de prison pour avoir fait obstacle à leur propre expulsion. Après avoir purgé leur peine, elles sont renvoyées en CRA et un cycle infernal CRA/prison/CRA/… s’engage alors pour nombre d’entre elles. Pourtant, ces condamnations sont contraires à la loi.

    En effet, comme l’ont souligné les associations rassemblées dans l’Observatoire de l’enfermement des étrangers (OEE) dès le mois de septembre 2020, « le refus de se faire tester n’entre pas dans la définition du délit décrit et sanctionné par le Code de l’entrée et du séjour des étrangers (Ceseda) » et le Code civil comme le Code de la santé publique interdisent « qu’un acte médical, a fortiori invasif comme c’est le cas des tests Covid, soit pratiqué sans le consentement de la personne ». [1]

    La contrôleuse des lieux de privation de liberté vient de le rappeler, « il ne peut être porté atteinte à l’intégrité du corps humain qu’en cas de nécessité médicale. Toute personne, quelle que soit sa situation, peut librement s’opposer à un acte médical. L’exercice d’une liberté fondamentale ne saurait être qualifiée de délit, ni faire l’objet de poursuites et d’emprisonnement ferme. »

    Or, les personnes retenues n’ont pas réellement d’alternative puisqu’elles doivent choisir entre deux risques tout aussi insupportables pour elles : être poursuivies pénalement si elles refusent le test ou être expulsées si elles l’acceptent.

    Bien plus, le gouvernement vient de faire voter à la sauvette, dans le cadre du projet de loi relatif à la gestion de la crise sanitaire, un amendement tendant à contourner les décisions rendues par plusieurs tribunaux qui, sur la base de ces principes, ont refusé de condamner les personnes poursuivies pour ces refus de tests. Si elle n’est pas censurée par le Conseil constitutionnel, cette disposition complétera l’article 824-9 du Ceseda en permettant de condamner à une peine de trois ans de prison tout étranger refusant « de se soumettre aux obligations sanitaires nécessaires à l’exécution d’office de la mesure dont il fait l’objet ».

    Les associations rassemblées dans l’OEE dénoncent cette manœuvre, dont les conséquences ne pourront qu’accroître la tension qui prévaut dans les CRA. Elles demandent la fermeture de tous les lieux de détention administrative des personnes étrangères.
    Paris, le 3 août 2021

    Organisations membres de l’OEE :

    ACAT-France, ANAFE, Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), COMEDE, Droits d’urgence, FASTI, Genepi, GISTI, La Cimade, Le Paria, Ligue des droits de l’homme, MRAP, Observatoire citoyen du CRA de Palaiseau, Syndicat de la magistrature (SM), Syndicat des avocats de France (SAF)

    https://observatoireenfermement.blogspot.com/p/communiques-de-presse.html

  • Vaccination : notes sur un mouvement [anti]social | Lignes de force
    https://lignesdeforce.wordpress.com/2021/07/22/vaccination-notes-sur-un-mouvement-antisocial

    De la même manière, l’analyse des slogans – ceux repris collectivement et ceux affichés individuellement (pancartes, chasubles ou badges) – est éclairante. Le slogan le plus communément scandé tient en un mot « Liberté ! » Je crois que certains libertaires s’y sont laissés prendre. Il n’y a pourtant là aucune commune mesure avec l’ancien « Anarchie Liberté ! », qui contrariait tant les bureaucrates gauchistes. Scandé seul, le mot « Liberté » est une coquille vide, dans laquelle viennent se lover à l’aise aussi bien des gens de droite, des militants néo-nazis et des électeurs de gauche. Souvenez-vous des manifestations de soutien à l’ école libre » (Tiens !) : ses protagonistes prétendaient incarner la liberté face à un gouvernement « socialo-communiste » porteur de valeurs moscoutaires… Aujourd’hui, croyez-vous que les milliers de personnes dont ce sont les premières manifestations de rue s’intéressent vraiment à la liberté de circuler » ? Ils ne pensent qu’à la leur, et se moquent que l’on externalise les frontières – et les camps d’internement – le plus loin possible de l’Europe. Ces gens ne sont pas méchants ! Simplement, leur rapport à la collectivité se limite à la déclaration d’impôt et aux élections. Le reste du temps, ils consomment de l’intoxication télévisée, et – pour celles et ceux qui préfèrent les versions customisées – des « réseaux sociaux ».

    La « liberté » qui sort de leurs bouches n’a rien à voir avec celle qui guide le peuple : c’est la liberté de l’interphone, de la voiture individuelle, et du smartphone.

    Ce que demande ce mouvement – à supposer qu’il s’agisse d’un « mouvement » et qu’il « demande » quoi que ce soit – c’est le moins d’État possible dans le maximum de providence possible. Par là il est inspiré, sans le savoir, par les libertariens américains ; néanmoins son libertarianisme est sévèrement reconfiguré par les habitudes prises durant 85 ans de sécurité sociale !

    Ce qui demeure du vieux fond anarcho-syndicaliste (dénaturé) dans ces mouvements d’opinion, c’est l’insatisfaction érigé en principe. Ce sont, autrement dit, des mouvements consuméristes. Si les vaccins tardent à être conçus, le gouvernement est un ramas d’incapables et les laboratoires pharmaceutiques des sangsues du peuple. Si les vaccins sont produits dans un temps record, le gouvernement est un ramas d’incapables, et les labos des apprentis sorciers. La même personne qui ignore que les premiers travaux sur l’ARN messager datent du début des années 1960, et refuse d’être le « cobaye » du vaccin contre le Covid, menacera de mort le cancérologue qui prétend lui interdire d’entrer dans le protocole d’un nouveau médicament…

    À la décharge (signez ici) du consommateur de santé publique (vieux style), il faut reconnaître que la vaccination pose de manière paradoxale et quasi inextricable le problème de l’intersection/contradiction entre le bénéfice individuel et le bénéfice collectif. En réalité, le vaccin n’est pas fait pour vous (individu), mais pour nous (collectivité). Tel « accident » vaccinal (et la crainte qu’il suscite) n’affecte aucunement l’intérêt, voire la nécessité, d’une vaccination générale.

    La question qui se pose aujourd’hui n’est en aucune façon de savoir si je souhaite ou si vous (individus) souhaitez vous faire vacciner ; si vous éprouvez des réticences ; si votre système de croyance (religieux ou antiscientifique) vous « interdit » de le faire. La seule question est de savoir si la collectivité peut s’en passer. Ou, pour ne pas reculer devant les nuances : si des motifs sérieux et rationnels permettent d’envisager une autre stratégie de protection de la population mondiale (on ne peut pas à la fois aller passer ses vacances aux Maldives et nier que la situation sanitaire aux Maldives nous concerne).

    La réponse à cette question – aujourd’hui – qu’on la formule brutalement ou avec toutes les circonlocutions imaginables est : Non.

    À partir de là, on peut râler, signer des pétitions, attendre le dernier moment – comme pour remplir sa déclaration d’impôt – mais il faudra bien se faire vacciner. Et non, votre opinion individuelle ne « compte pas ». Non pas parce le gouvernement est autoritaire (il l’est !) et oublie (il s’en moque !) qu’il est censé être à votre service (collectivité), mais parce que la santé publique s’évalue sur les grands nombres, lesquels sont extrêmement peu accueillants pour les particularités individuelles (ils les absorbent).

    Que le gouvernement attelé à cette tâche soit du genre de ceux qui, depuis des décennies, ont entrepris d’éradiquer la notion même de « santé publique », ont mis des comptables à la direction des hôpitaux et fermé des centaines de lits jugés peu rentables ne modifie absolument rien, ni à la question ni à la réponse.

    J’entends bien celles et ceux qui s’affirment à la fois vaccinné·e·s (ou sur le point de l’être) et hostiles à l’obligation vaccinale. Prenons un autre exemple. Diriez-vous : « Je suis entièrement d’accord pour dire que conduire fin saoul au-dessus de la vitesse maximale autorisée est un comportement criminel, mais je ne suis pas d’accord pour que ce comportement soit interdit ? » Non, bien sûr.

    #covid19 #vaccination

    • Si les vaccins tardent à être conçus, le gouvernement est un ramas d’incapables et les laboratoires pharmaceutiques des sangsues du peuple. Si les vaccins sont produits dans un temps record, le gouvernement est un ramas d’incapables, et les labos des apprentis sorciers. La même personne qui ignore que les premiers travaux sur l’ARN messager datent du début des années 1960, et refuse d’être le « cobaye » du vaccin contre le Covid, menacera de mort le cancérologue qui prétend lui interdire d’entrer dans le protocole d’un nouveau médicament…

    • J’entends bien celles et ceux qui s’affirment à la fois vaccinné·e·s (ou sur le point de l’être) et hostiles à l’obligation vaccinale. Prenons un autre exemple. Diriez-vous : « Je suis entièrement d’accord pour dire que conduire fin saoul au-dessus de la vitesse maximale autorisée est un comportement criminel, mais je ne suis pas d’accord pour que ce comportement soit interdit ? » Non, bien sûr.

    • Je n’avais pas encore eu le plaisir de lire un tel article... Merci pour ce fabuleux partage digne de l’envie de... ... ... partager ?
      J’ai pu lire des articles politiquement scientifique, d’autre politiquement médical, d’autre politiquement socials etc. Puisque désormais dans toutes sphères auxquels chacun puise des argument pour convaincre autrui tout est devenu politique, puisque chacun peut y trouver dans chaque sphère : tout... Et exactement son contraire !

      Mais je n’avais pas encore lu d’article qui ne soit juste que des jugement d’une personne qui semble autant blasé, qui se dit anarchiste en l’affichant publiquement bien en vue sur son « blooooog » et qui passe autant de temps à juste... critiquer autant des mouvement de protestation. Ca ne serait autant intellectuel, ça resterait juste rigolo.
      Les gilets jaunes ne sont que des bourgeois qui sans querelle politique autour du sujet du passe sanitaire ne se serait jamais retrouvé : oui, peut-être, je ne sais pas, et alors ? Mais bravo quand même pour l’encre.
      Peut-être même que le mariage pour tous ça le défrise cet anar hypocrite, puisque ça aussi ça ne le regarde peut-être pas ?
      Et les jugement sur les personnels infirmiers, trop malade ! Le gars il se sent humilié... Pauvre de lui... Peut-être est-il infirmier ou vraiment sur place pour réaliser les conséquences ? Pour vivre les conséquence ou les vit-il en grande difficultés uniquement caché derrière son écran et son « bloooooog ». Mais peut-être subit-ils les injonctions journalières de personnes responsables d’hôpitaux qui eux-mêmes n’ont certainement aucun intérêts à vacciner et faire vacciner en évitant de regarder les conséquences, ça ne serait pas nouveau !
      Peut-être as-t-il peur lui aussi pour sa carrière et en même temps peut-être que lui aussi il vit la culpabilité de vacciner ou de ne pas vouloir vacciner.
      Peut-être se sent-il lui aussi assailli d’informations et de contre informations avec lesquelles ils doit jongler pour prendre une décision qui met en danger la vie d’autre personne que la sienne, sans pouvoir respecter un seul engagement d’Hypocrate.

      Tout personne éclairées n’est pas au courant que l’ARN a démarré son développement en 60, d’ailleurs cet argument est juste un argument d’autorité qui ferme le dialogue... et ça changerait quoi au fait qu’aucun médecin ou scientifique ne peut aujourd’hui s’engager et confirmer qu’il n’y aura jamais aucunes séquelles d’un tel vaccin sur les vaccinés, et puis ça change quoi au fait qu’il ont pu confirmer que les vaccins mettent à mal les défenses immunitaires contre même les variants ce qui oblige donc les personnes s’étant fait vacciner à ne plus imaginer l’avenir sans vaccins.
      Mais oui sinon, c’est vrais les vaccins sont clairement efficaces, ils sauvent bien plus qu’ils ne tuent ou envoies en hospitalisation.

      C’est débat de société ou règne « les mieux pensants à la place des autres », comme c’est arrivé pleins de fois en France (manifestation pour la pilule en 72 et son opposition, mariage pour tous et son opposition, gilet jaune et son opposition, aéroport de NDDL et son opposition, sauvetage et accueil des réfugiés et son opposition etc. etc. etc.).

      Des instances multinationales (OMS et parlement euro) et des pays se sont exprimé contre l’obligation de vaccination comme quelque-chose d’opposé au vaccin, d’opposé à la liberté à l’égalité et à la fraternité, non les français penseront toujours mieux que les autres en bons hypocrite.

    • Sur l’épidémie de variole pendant la guerre de 1870 :
      https://www.cairn.info/revue-les-tribunes-de-la-sante1-2011-4-page-25.htm

      À noter qu’il s’agit d’une vaccination à l’ancienne, si je comprends bien inventée par Edward Jenner en 1796 (on inocule la variole des vaches, également appelée « vaccine », ce qui provoque l’immunisation contre la variole humaine). La vaccination plus moderne est découverte par Pasteur une dizaines d’années après cette affiche, l’histoire du gamin vacciné contrer la rage se déroulant en 1885.

    • Tout personne éclairées n’est pas au courant que l’ARN a démarré son développement en 60, d’ailleurs cet argument est juste un argument d’autorité qui ferme le dialogue...

      Ce n’est pas un argument d’autorité mais un fait.

      Des instances multinationales (OMS et parlement euro) et des pays se sont exprimé contre l’obligation de vaccination

      Ah là oui, c’est un argument d’autorité.

    • L’exemple d’incitation positive à la vaccination par La Commune de Paris (vaccinez-vous, vous pourrez manger et vous chauffer) était là
      https://seenthis.net/messages/922780#message922855
      et a pas mal circulé, assortie d’autres exemples de ce qu’auraient pu être des incitations positives qui soient pas de l’ordre du #risque autorisé (boites de nuit le 1er juillet, bars, restos, etc.) en dépit du savoir disponible.

  • La vie normale, par Clément Lacroûte - Critique de la valeur-dissociation. Repenser une théorie critique du capitalisme
    http://www.palim-psao.fr/2021/07/la-vie-normale-par-clement-lacroute.html

    Le gouvernement a finalement choisi d’imposer la vaccination, mais évidemment sans le dire. L’obligation prend la forme que l’on sait : le « pass sanitaire », l’obligation de montrer patte blanche de plus en plus fréquemment, et dès août à l’entrée de n’importe quel troquet.


    https://lignesdeforce.wordpress.com/2021/07/21/non-au-pass-de-la-honte

    • Et donc, agir contre la réintoxication du monde :

      https://17juin.noblogs.org

      Le 17juin s’est matérialisée une grande vague de luttes de terrain contre la réintoxication du monde. Dès 6h du matin, les premiers blocages de sites de productions et chantiers ont commencé. Toute la journée, nous avons reçu des retours sur plus de 50 actions :

      https://agir17.noblogs.org

      Il y a à peine un an, au sortir du premier confinement, une centaine de collectifs en lutte répondaient à un premier appel à agir « contre la réintoxication du monde » (1). Puis les 17 novembre et 17 avril, malgré les restrictions sanitaires, cette constellation d’habitant-e-s, de paysan-ne-s, d’activistes persévéraient et renouvelaient leurs actions aux quatre coins du pays. Par leurs blocages, leurs rassemblements, leurs occupations, leurs irruptions dans l’espace public, en un mot leur résistance, ils et elles dessinaient une voie vers un monde s’émancipant des logiques marchandes et industrielles mortifères.